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Violette, étudiante débauchée – Chapitre 2




J’avale mon repas à la hâte, la tête ailleurs, sans cesser de penser à Léo. De quoi sera faite ma toile ? Combien de temps et d’efforts il me faudra déployer ? Je planifie ma future victoire comme un apparatchik le ferait pour un plan quinquennal : aucun paramètre ne doit être négligé, aucune peine ne doit être épargnée, aucun moyen ne doit être écarté. Je suis une Stakhanoviste du sexe, je ferais exploser tous les quotas de production !

Le seul problème, c’est que je ne suis pas patiente. Déployer des efforts herculéens veut surtout dire, dans mon jargon, que je ne ménagerais personne. Peu importe les dommages collatéraux, j’irais jusqu’au bout de l’objectif que je me suis fixé. Par contre, s’il faut réfléchir longuement, mûrir un plan en laissant le temps faire son uvre je me sauve en courant !

Alors oui : je ferais tout pour l’avoir, mais ça ne va pas traîner. De toute façon, une fille comme moi n’a jamais eu besoin de ramer pour mettre un mec dans son lit. Pourquoi ça commencerait aujourd’hui ?

En sortant du self, je me mets déjà en quête de mon innocente proie. Je n’ai pas de mal à la trouver, ils vont réviser à la bibliothèque, lui et sa gourdasse de copine.

La bibliothèque ! Rien qu’à cette destination incongrue, on devine qu’il s’agit de crétins. Il a de la chance d’être beau gosse, le Léo, sinon il n’aurait jamais pu rêver de toucher un jour ma croupe.

Je les suis à une distance raisonnable, mais l’ingénu m’a repéré. Bien sûr, il m’a dans son radar maintenant. Je m’assieds non loin, puis je commence à déployer progressivement la panoplie : je commence gentiment en suçotant mon stylo de manière sensuelle, sans omettre de le regarder de manière clairement aguicheuse. Il ne peut pas ne pas comprendre le message. Et pour cause ! Il fait tomber son stylo, déconcentré, et met même quelques secondes avant de s’en rendre compte pour le ramasser.

Il ferme la bouche quelques instants trop tard, mais heureusement sa greluche de copine est trop absorbée par ses révisions pour le remarquer. Je passe alors à la vitesse supérieure : je remonte ostensiblement ma jupe, jusqu’à lui laisser voir mon petit string rouge en dentelles.

De là où je suis, j’ai une vue dégagée sur son entrejambe et, pas de doute, mon petit manège porte ses fruits : la bosse qui déforme son pantalon est sans équivoque !

Me voilà rassurée : au moins ce crétin a quelque chose dans le pantalon.

Je tente de distinguer si la bête est d’une taille raisonnable, mais la présence de ce fichu vêtement m’en empêche. De toute façon, je m’en fiche au fond, c’est juste un vieux réflexe.

Il n’y a bien que les mecs pour faire toute une histoire de la taille de leur queue !

Il me fixe encore, mais il n’a rien d’un séducteur. En fait, il me mate plus à la dérobée, conscient de mon manège, mais pas assez aguerri à ce jeu pour oser me fixer droit dans les yeux. Il est tellement gauche !

Et j’aime tellement ça

En tout cas, maintenant que le poisson est ferré, il va falloir le remonter. Ça ne devrait pas être le plus difficile, à priori, mais il faudra quand même rester suffisamment à l’écart de sa copine. J’ai déjà une réputation de salope (que j’assume parfaitement), mais je me méfie de la réputation de garce, plus dangereuse. Les copines jalouses peuvent devenir très méchantes !

Comme si leurs mecs étaient leur propriété Qu’elles déposent un acte officiel d’achat dans ce cas ! Quoique, c’est l’idée du mariage, non ?

Quoi qu’il en soit, le pauvre Léo devient rouge pivoine quand j’écarte légèrement ma culotte pour lui laisser voir ma petite chatte toute épilée. Pendant qu’il regarde mes lèvres inférieures, je me lèche celles qui me dessinent une jolie bouche pour bien insister sur mon appétit. Au cas où ça ne suffirait pas, je mime un petit mouvement de fellation à l’aide de ma main.

La bosse dans son pantalon ne va pas tarder à déchirer le tissu si je continue, il vaudrait sans doute mieux que j’arrête ici mon petit jeu. Pourtant, ça me donne encore plus envie de le poursuivre.

Quelle salope je suis !

Oui, je fais une fixette sur ce terme de salope, mais j’y tiens. C’est une marque de fabrique, mais aussi une vraie fierté. De quel droit les mecs auraient-ils seuls le droit d’assumer et même de revendiquer leur intérêt pour le cul ? Pourquoi pourraient-ils multiplier les conquêtes et pas nous ?

Alors, plutôt que d’intégrer cette situation inique et d’en accepter les symboles, je renverse la perspective. Plutôt que de me placer dans une position défensive, en refusant leurs qualificatifs rétrogrades, je les fais miens.

Ouais, je suis une salope. Et alors ?

Si le terme n’était pas devenu aussi polémique du fait de médias hystériques et volontiers menteurs, je dirais que c’est une belle quenelle à glisser à ceux qui voudraient nous parquer dans ce qu’ils appellent « nos » cuisines.

Oups, trop tard je l’ai dit ! Bon bah

Quand mes contemporaines auront compris qu’il ne sert à rien de s’offusquer des insultes de ces messieurs, mais qu’il faut au contraire s’en glorifier, on aura fait un sacré pas en avant !

Le pire, pour terminer là ma digression, c’est que les femmes sont souvent les chevilles ouvrières de ces discriminations. Non ne hurlez pas, regardez plutôt autour de vous : vous connaissez forcément une femme que vous qualifiez « d’un peu légère » (ou tout autre terme à la con) ; or qui la dénigre pour cette légèreté ? Rarement des hommes !

Je vous l’ai dit : je déteste tout le monde. Les femmes en prendront autant pour leur grade que les hommes !

Au moins comme ça, on l’aura notre fichue égalité.

Mais bref, passons. Ce qui intéresse les lecteurs, de toute façon, ce n’est pas un discours sur l’égalité hommes/femmes, mais bien la manière dont ce brave Léo va passer à la casserole.

D’ailleurs y passera-t-il ?

Vous vous rendez compte que vous poser la question, c’est déjà m’insulter ?!

Revenons donc à notre mouton. Il a la bouche ouverte, presque la langue pendante, mais maintenant il va falloir l’emmener loin de sa castratrice de copine. Comment faire ? Me suivra-t-il si je m’éloigne maintenant ?

C’est un de ces moments où il faut tenter le tout pour le tout : je me lève donc, sans le perdre de vue, avec mon regard charmeur et ma jupe microscopique. Bingo, il ne me quitte pas des yeux non plus ! Arrivée devant la porte, je lui adresse un clin d’il et un petit geste de la main pour l’inciter à me suivre.

Puis je sors de sa fichue bibliothèque avant que les bouquins ne me donnent la nausée.

Je n’ai pas beaucoup à attendre : il sort bientôt, un air coupable de conspirateur sur le visage, puis il se dirige vers moi, pâle comme un linge. Il se plante devant moi, il ne sait même pas quoi dire.

Je le trouve un peu ridicule, mais franchement c’est ce qui me fait craquer ! Je n’aime pas ces mecs sûrs d’eux, qui t’abordent comme s’ils étaient les maîtres du monde et que la seule attention qu’ils t’accordent était une faveur.

Alors que, dans ce genre de relation, ce sont eux qui veulent absolument baiser !

Il faut avouer qu’en ce domaine, la nature est injuste : les mecs ont un désir tellement fort, tellement évident (jusqu’à la caricature, via leur érection), alors qu’il est si simple pour une femme de jouer le désintérêt ! C’est un peu comme une partie de poker dans laquelle nous aurions le droit de lire dans leur jeu, mais pas eux dans le nôtre.

Alors, forcément, quoi qu’on en pense, les femmes ont toujours la haute main sur le processus de séduction. Elles le dominent même tellement qu’elles peuvent s’offrir le luxe de faire croire le contraire aux hommes !

Quels crétins, quand on y pense

Mais je m’égare une fois encore, revenons à Léo. Le malheureux est terrifié, il ne sait même pas exactement pourquoi il est là. Enfin si : ma prestation l’a excité et il voudrait expérimenter les plaisirs que je lui ai quasiment promis, bien qu’aucune parole n’aie été prononcée.

Il voudrait me dire « t’es trop bonne, j’ai adoré mater les parties de ton corps que tu as bien voulu me montrer, et maintenant j’aimerais en voir d’autres. Toucher. Goûter. Pénétrer ».

Mais il ne dira rien de tout ça, gentil garçon.

— Tu voulais me voir ? me lance-t-il.

Quel courage ! Il feint encore la naïveté, comme s’il ne savait pas pourquoi je voulais le voir ! Il me laisse encore la direction des affaires, en même temps que la responsabilité du « dérapage ».

Et voilà, ce sera encore moi la salope qui a aguiché un innocent !

En même temps, ce serait pas totalement faux si quelqu’un était innocent dans ce bas monde !

Que le curé qui n’a jamais touché une bite de communiant me jette la première pierre ! (je sais : c’est facile et injuste, mais je trouve ça drôle).

Je ne lui réponds que par un sourire, puis je m’empare de sa main et je la pose directement sur mes seins. Autant sa timidité m’amuse et me fait fondre, autant je n’aime pas perdre du temps en bavardages inutiles ou en fausse innocence.

Vous ai-je dis que j’étais LA salope du lycée ? Ouais, je crois bien y avoir déjà fait allusion

Il se laisse d’abord faire, mais ses mains deviennent rapidement inquisitrices. Elles se promènent sur mon corps, en évaluent les courbes, puis palpent clairement ma poitrine, que je lui offre généreusement.

— On va dans les toilettes ?

L’invitation est simple, transparente.

Il hésite, terrifié. Il a la bouche ouverte, il transpire légèrement. Il est paralysé par un mélange de désir intense et de terreur glaciale.

Mais il va accepter. Ils acceptent toujours.

Léo serait-il différent ?

Impossible !

Et voilà, il hoche la tête.

Il accepte.

Il cède.

Comme tous les autres.

Alors je lui prends la main et je l’entraîne à ma suite dans les toilettes du lycée.

L’amour ? Une saloperie !

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