La fin des vacances.
Comme prévu, nous nous sommes levés tôt ; tous fin prêts, note réglée, Pat propose de faire le trajet dune traite pour gagner du temps et profiter un maximum de la piscine. À lapprobation générale, nous prenons la route.
Lambiance dans la voiture est calme ; une musique douce invite à la tendresse. Les filles soccupent tendrement lune de lautre en robe bustier ; sans rien dessous, tout est simple. Dans le miroir de courtoisie, je peux les voir sembrasser tendrement. Un coup dil derrière, et je vois des mains bien occupée sous les robes. Pat a mis le régulateur de vitesse, le trafic est fluide, ce qui nous permet de nous faire notre petit câlin matinal. Sa main remonte sur ma cuisse pour atteindre ma minette ; moi, jai glissé une main dans son short pour voir comment va kiki. En à peine deux heures, la distance est parcourue. Nous posons nos valises et flemmardons nus devant et dans la piscine. Un soda et une petite musique, tout est parfait. Mon chéri rompt cette tranquillité :
Comme les filles partent demain, nous aurions pu prévoir un truc pour ce soir, un barbecue ou un resto ; quen pensez-vous ?
Bonne idée ; sauf que pour les courses, ce sera sans moi, dis-je.
Ni moi non plus ! ajoute Élodie.
Bon. Eh bien je vais y aller, reprend Pat, lair dépité.
Jpeux venir, Msieur ? demande Tatiana.
Avec plaisir ; merci pour le coup de main.
Et vous allez où ? demande Élodie.
Bon, toi, ma puce, tu nas pas voulu. Trop tard ! Désolée, Julie, je te pique ton homme.
Pique-pique, fais-toi plaisir !
Et tu ne dis rien ? Et si on fait
On fait quoi ? Des conneries ? Je ne pense pas. Je lui fais confiance, cest tout.
Et toc, Miss Jalouse ! réplique Tatiana.
Allez, on y va. Chérie, tu prépares une salade pour midi ?
OK. Bonne balade !
Ils sont partis où, je nen sais rien, mais ils ont mis un temps fou. Tout est prêt. Avec Élodie, nous prenons un apéro quand nos deux compères arrivent avec un grand sourire.
Eh bien, vous en avez mis du temps Alors, vous avez trouvé quoi ?
Surprise, ma chérie. Vous êtes à lapéro ? Super. Tatiana, quest-ce que je te sers ? Champagne ?
Parfait.
Bon, ma Chiwie, raconte. Vous avez trouvé quoi ? Dis-moi. Te plaîîîîîît
Rien, je ne te dirai rien. Boude si tu veux, mais je ne te dirai RIEN DU TOUT !
Nous trinquons avec nostalgie à ces deux semaines passées ensemble. Les filles sont ravies et nous remercient de les avoir entraînées dans cette aventure, et moi je les remercie de mavoir un peu malmenée. Nous sommes tous ravis et heureux davoir vécu ensemble tous ces beaux moments. Lambiance est joyeuse, cordiale, et même amicale. Nous mangeons, puis au café :
Mon chéri, tu vas la chercher, la surprise ?
Je pense que ça va être compliqué ; le mieux serait quon se déplace. Quen penses-tu, Tatiana ?
Tu as raison à cent pour cent ! Les filles, on shabille. Robe bustier toutes les trois ? Ten pense quoi, Pat ?
Ce sera parfait.
On va au resto ce soir ? tente de deviner Élodie. Cest ça, hein ?
Chuut Surprise !
De toute façon nous avons le temps ; profitez de la piscine, conclut Pat.
Nous passons tout laprès-midi au soleil à bronzer pour le plus grand plaisir du voisin, celui qui me mate avec son tuyau au travers de la haie. Nous nous baignons, histoire de se rafraîchir un peu. Le temps passe. Impatiente, je trouve le temps long, très long. Enfin le signal de se préparer est donné. Une douche, et il faut shabiller. Pour moi ce sera robe bustier, string et escarpins ; « Cest parfait. » me dit Pat. Tout le monde est prêt ; les filles en robe bustier aussi, coiffées, lunettes de soleil. Je leur fais remarquer quelles ont lair de vraies Parisiennes en vacances. Un seul « Pfutt ! » comme réponse, et nous partons en voiture. Nous narrivons pas à savoir où lon va. Tatiana finit par nous dire que nous allons dans un parc aquatique à Aubagne, sauf que là on est en direction de Marseille par la côte, tout à lopposé. De toute façon, je ninsiste pas car jaime les surprises, mais je suis malgré tout impatiente car nous navons rien de particulier à fêter, et pour un repas de départ, en général nous faisons au plus simple.
Nous arrivons au port de Marseille, nous nous stationnons au parking de la Joliette et nous flânons dans lavenue du nom du parking. Mon attention est attirée par une robe dans la vitrine dun magasin de vêtements chics. Jinterpelle les filles ; mon chéri continue son chemin.
Vous avez vu la robe ? Comme elle est beeelle Mon chéri, viens voir !
En clair, cela veut dire : jaimerais bien lavoir. Pat revient sur ses pas.
Tu as vu la robe comme elle est belle ? Mais il ny a pas le prix.
Entre, on va demander.
Nous entrons. Le commerçant nous accueille avec un joli sourire commercial.
Bonjour, Messieurs-dames ; je peux vous aider ?
Oui. La robe en vitrine, là, elle est à combien ? je demande.
Désolé, Madame : elle est vendue, et je nen nai plus. Mais vous pouvez la passer, si vous voulez ; je vais peut-être pouvoir en avoir dautres.
Vas-y, essaie-la ; je suis certaine quelle va taller. Monsieur, faites-lui essayer ! demande Élodie.
Pas de problème.
Il va chercher la robe, pliée sur son bras.
Attends, Julie, jai une idée : on te la passe, et tu ne la verras que quand elle sera bien mise. OK ? suggère Tatiana.
OK !
Je nai pas fini ma phrase quelle me met un bandeau sur les yeux. Je proteste. Comme réponse, jai droit à un « Chut ! » et à un doigt sur la bouche. Jai le pressentiment que la surprise, je vais lavoir sur le dos dici peu : une robe en vitrine sans prix, cest interdit.
On mentraîne je ne sais où. Je sens ma robe bustier glisser le long de mon corps ; je suis en escarpins et en string, pour une fois que jen mets un. Jespère que nous sommes un peu à labri des regards. Je sens un tissu passer sur ma tête et descendre le long de mon corps. Il est léger, doux ; je le sens à peine. On me passe un tissu derrière la nuque ; je suppose que cest pour faire tenir la robe (en réalité, je nai pas vu le dos). On me coiffe les cheveux ; ils me tombent sur les épaules. « Vite, dépêchez-vous ! »
Enfin mon bandeau disparaît. Dans le miroir en face de moi : moi ! Un décolleté que laisse voir mon piercing au nombril. La robe fluide comme lair me descend à mi-cuisses. Je décale mon regard ; un jeu de miroirs permet de se voir de face, de profil et de dos en même temps. Un détail me choque : on voit la ceinture de mon string dans le bas du dos. Tatiana la remarqué et essaie de le faire disparaître ; mais non, elle passe ses mains sous la robe, et hop ! plus de culotte.
Cest mieux comme ça, non ?
Oui, mais pour le coup je suis à poil dessous !
Et alors ? Tu en as plein de filles qui sont nues dessous. Regarde ! me dit-elle en levant sa robe.
Bon. Pat, comment tu trouves ?
Elle est faite pour toi, ma chérie. Les filles trouvez-lui un truc pour mettre sur les épaules pour le soir.
Sitôt dit, sitôt fait : un châle par-dessus lensemble vient couvrir mes épaules. Pour parfaire la chose, une lanière transparente devant au niveau de la poitrine, idem dans le dos pour éviter toute évasion fortuite, que lon peut mettre ou pas. Si je peux en avoir une identique, ce sera sans. Jimprovise un défilé de mode. Je joue au mannequin ; je me regarde, tourne et retourne encore. Si je tourne un peu vite, elle remonte au-dessus des fesses. Pat est avec le vendeur ; ils sapprochent.
Alors, quen pensez-vous ? me demande le vendeur.
Je ladore, mais vous pouvez en avoir ? Et combien elle coûte ?
À moins que vous gardiez celle-là.
Oui, mais vous avez dit quelle était déjà vendue.
Cest exact : à Monsieur.
Je nen crois pas mes oreilles Jai du mal à me contrôler. Je saute au cou de Pat, enroule mes jambes autour de sa taille, lui dis mille mercis et lui fais mille bisous. Progressivement, je redescends sur terre et au sol pour apprendre que cest ma tenue pour ce soir. Je suis heureuse ; cétait donc ça, la surprise ! Elle est de taille.
Nous sortons du magasin après mille remerciements de la part du commerçant. En chemin, les filles me complimentent sur la robe, et japprends que cest Tatiana qui a assisté Pat pour le choix et quelle à joué le rôle du mannequin, faisant rouspéter Élodie, mais juste pour la forme.
Après un arrêt au parking pour déposer le sac avec ma robe et mon string, nous continuons notre chemin main dans la main pour entrer dans un restaurant à laspect chic. Un serveur nous accueille avec un bonjour sympathique. Pat annonce quil a réservé ; nous sommes dirigés vers une table ronde qui nous attend avec un bouquet de fleurs au milieu. Je croise les regards admiratifs des messieurs et de convoitise de ces dames à la vue de ma tenue qui, je dois le dire, en jette pas mal. Nous nous installons. Le serveur se présente et propose un apéritif ; Pat demande du champagne.
Du champagne ! Mais, mon chéri, on fête quoi ?
Humm ta robe ! me répond-il avec un regard coquin et malicieux à la fois.
Je ne suis pas convaincue du tout. Tatiana et Pat se toisent du regard.
Quest-ce que vous mijotez tous les deux ? Vous nous cachez quelque chose ?
Le serveur revient avec le seau à champagne, les coupes et des amuse-bouche ; il sert le champagne et sen va. Je sens quil va se passer quelque chose, je le sais. Mon chéri se lève, sort de sa poche une petite boîte et louvre (là, je commence à trembler) ; il pose un genou à terre et :
Ma chérie, veux-tu mépouser ?
Là, je ne le vois plus ; cest le brouillard, je tremble comme une feuille, jai des étoiles dans les yeux, jarrive à peine à dire oui. Il membrasse, sassied, me passe la magnifique bague que je vois à peine. Les clients se lèvent et applaudissent tandis que la marche nuptiale de Mendelssohn retentit. Je lui prends la main ; je suis heureuse, ce nest que du bonheur ! Puis il se lève à nouveau, sapproche de mon oreille. « Ah non, pas deux fois ! »
Et on va faire un bébé. Je taime, ma chérie.
Ouiii ! je crie de joie.
Je lui saute au cou. Il mattrape et me serre fort ; on sembrasse comme des fous puis il me repose. Je sens ma robe descendre ; je pense quon a vu mes fesses. Je me retourne vers les gens, lair désolé. Une dame me prend le bras et me glisse à loreille « Vous êtes très belle, Mademoiselle ; félicitations ! »
Je regarde les filles sembrasser, en larmes comme moi. Je me lève pour leur faire des bisous ; jai envie de faire des bisous à toute la salle, au monde entier ! Jai envie de faire lamour, jai envie de tout et de je ne sais quoi. Le serveur a apporté des mouchoirs car nous formons une belle équipe de fontaines ; même mon chéri est ému. Nous trinquons ; je vide ma coupe presque cul sec. Les filles sembrassent et nous aussi, puis nous mangeons. Le repas est excellent. Je nai quà moitié faim, mais je mange malgré tout, tellement cest délicieux. Je ne les entends plus ; je me vois en mariée. Je vais changer de nom : on va mappeler Madame Arnaud, et je vais avoir un BÉBÉ !
Je reviens à moi ; enfin, à table. Les filles se tiennent la main, moi celle de Pat. Nous sommes au dessert : devant moi, une énorme coupe de glace une Dame Blanche, cest celle que je préfère. Je discute avec Élodie placée à côté de moi. On se prend la main ; Tatiana glisse sa main vers Pat qui lui donne quelque chose. Élodie a vu aussi. Elles se regardent dans les yeux. Tatiana ouvre la boîte, pose un genou à terre.
Élodie, ma puce, veux-tu aussi mépouser ?
Alors là, ce sont les grandes eaux, les chutes du Niagara ! On entend à peine le « Oui ». Les clients, debout, scandent « Le bisou ! Le bisou ! Le bisou ! Le bisou ! » ; la musique joue, et je pleure ; elles aussi, mais pas que : le couple derrière nous aussi. Nous nous embrassons comme des fous.
Le temps de se remettre des nos émotions et nous rentrons.
À la maison nous trinquons une dernière fois à nos futures unions ; nous nous souhaitons tout le bonheur du monde. Les filles nous invitent à monter à Paris quand elles auront exploré les clubs parisiens, et aussi pour nous faire visiter la capitale.
Nous avons fait lamour comme des fous, et dans la chambre les filles aussi. Cest notre moment secret, notre intimité quon ne dévoile pas.
Ce matin, les filles sont reparties par le vol AF7663 : départ à 10 h 30, arrivée à Paris à midi.
Nous voilà tout les deux. Ce soir, nous allons dans un club libertin pour fêter nos fiançailles, rien que tous les deux. Pour nous, les grands projets démarrent.
Une suite ? Il faudra attendre que Lesborder lécrive quand nous irons les voir à Paris.