Je me rendis à laudition pour le rôle. Je fus une parmi vingtaine de postulante. Mais contrairement à ce que je pensais, je fus prise. Le fait que je me travestisse y fut pour beaucoup.

Et comme promis par Chloé, je suivis un entrainement sportif assez intensif. Moi qui navais jamais fait dexercices physique, mon corps le paya chèrement. Le tournage qui dura presque trois mois mamena de Paris à Strasbourg, de Londres à la côte dAzur.

Mon rôle de James Bond en jupon ou de chevalier dEon des temps modernes, me fit faire une nouvelle avancée dans mon travestissement. Les talons hauts sur lesquels je lorgnais depuis un moment mais sans oser devinrent mon quotidien. Tout comme les dessous chics. Jappris à enfiler des bas et les attacher à des jarretelles, porter des tenues un peu moins bon marché.

Mais surtout, mon rôle voulait que juse de mes charmes principalement sur des hommes. Je dus donc jouer des scènes de sexe implicites dans lesquelles je me faisais sodomiser. Autant dire que les premières prises furent difficiles. Javais appris beaucoup de choses au cours de toutes ces années de théâtre, mais jamais on navait évoqué le sexe. Même si tout était simulé, ce fut la vraie difficulté de ce tournage.

Nous fêtâmes la fin du tournage avec Chloé, et les acteurs et actrices principaux et une partie de léquipe.

Ce nest quaprès minuit que Chloé décida de partir, memmenant avec elle ainsi que Natalia, ma partenaire à lécran et qui jouait aussi un transsexuel.

Chloé sortit une bouteille de champagne. Car non seulement, elle fêtait la fin du tournage, mais aussi sa promotion dans son agence. Le bouchon sauta, le vin fusa sur le Natalia, collant le tissu à sa poitrine libre de toute dentelle. Chloé me tendit la bouteille et se précipita sur lactrice pour éponger le liquide avec sa bouche. Chloé était bien éméchée. On létait toute dailleurs mais Chloé plus encore. Finalement, Chloé retira le chemisier souillé

On but directement à la bouteille avant daller dans la chambre. Chloé se jeta littéralement sur Natalia qui, visiblement, nétait pas gênée du tout.

Dès notre première rencontre, javais remarqué que Chloé regardait les autres femmes avec un certain désir. Je la soupçonnais dêtre bisexuelle ascendant lesbienne. En la voyant embrasser Natalia, je changeai davis en la cataloguant lesbienne mais pas contre un peu de fun de temps en temps. Je quittai la chambre discrètement pour aller mallonger dans le canapé.

Je fus tiré de mes rêveries de nuit de cuite par une caresse dans mes cheveux.

— Pourquoi tu es partie hier soir, demanda doucement Chloé.

Je me frottai les yeux et massis.

— Vous étiez si bien ensemble, que je me suis trouvée de trop. Elle est où Natalia ?

— Elle dort. Ou plutôt elle ronfle, dit Chloé en riant. Cest dingue comment une jolie fille comme elle puisse ronfler aussi fort que mon grand-père. Mais tu es trop chou ma louloutte.

— Tu préfères les femmes ? demandé-je directement.

— Oui. Jai découvert lamour au féminin aux Etats-Unis avec la copine de lassocié de mon ex. Pourtant je nétais pas homo à la base. Et je navais dailleurs jamais imaginé faire lamour avec une femme. Et pourtant. Comme on dit, il ny a que les imbéciles qui ne changent pas davis.

Je ne savais pas trop comment prendre cette dernière remarque. Car à plusieurs reprises, Chloé avait tenté de percer mon intimité et chaque fois je métais dérobée.

Elle prit mon sexe en main et posa ses lèvres sur les miennes. Mon sexe grandit et Chloé vint sempaler dessus. Natalia arriva peu de temps après et nous trouva en pleine action. Pas le moins du monde troublée, elle sapprocha et me donna son sexe à lécher. Durant le tournage, on avait simulé quelques scènes de sexe mais cette fois, javais pour de bon son sexe sous ma langue.

La série passa sur TF1 en deuxième partie de soirée. Malgré tout elle eut un certain succès daudience. Je donnais des interviews au magasines télé. Je devins aussi porte-parole malgré moi des transgenres à qui je donnai une nouvelle visibilité.

Chloé me trouva dautres rôles, certes moins importants mais qui me garantissaient du travail pour un moment. Ma carrière décollait. Le succès de la série incita la production à faire une deuxième saison. Chloé me présenta à beaucoup de monde dans le milieu. Je participai à des soirées ou largent et lalcool coulaient à flot. Mais aussi les substances illicites, de celles quon fumait dans des cigarettes à la forme bizarre à celles quon aspirait. Le tout mêlé à parties de jambes en lair où tout le monde baisait tout le monde. Je tentai une fois, pour voir, le tabac qui fait rire mais je refusai catégoriquement la coke. Je préférai donner le change avec lalcool même sil me donnait des maux de tête carabinés. Quant au sexe Javais découverts ses plaisirs tardivement et je comptais rattraper le temps perdu. Et lalcool aidant, sans men rendre compte, je perdis ma virginité anale. Si la sodomie donnait des orgasmes à Chloé, moi, je ne ressentis rien, même si je devais admettre que ce nétait pas si désagréable.

Chloé dailleurs nattendit pas des lustres pour enfin assouvir son désir de me prendre. Encore une fois, je ne ressentis aucun plaisir.

Si ma carrière était bien partie, elle natteignit jamais des sommets stratosphériques. La deuxième saison fut un échec en termes daudience. Doucement, les rôles sespacèrent, malgré les efforts de Chloé qui, sa notoriété aidant, fut amenée à gérer des comédiens et des comédiennes plus connues et plus « bankables ».

Je ne lui en voulais pas. Elle mavait fait découvrir un monde que je naurai jamais imaginé, pas forcément glorieux, et qui me laissait un gout amer sur la noblesse de la profession.

Je tentai de revenir sur les planches, mes premières amours. Mais mon état de travesti ne mouvrait pas les portes des rôles féminins et encore moins ceux dhommes.

Mes rêves de théâtre, de gloire, et de reconnaissance sévanouirent lentement.

Je vécu un temps sur mes cachets dont javais pris une partie pour moffrir une épilation définitive du visage et du torse. Mais il fallait me rendre à lévidence : je devais me trouver un travail moins aléatoire.

Malgré ses bonnes intentions, le patron du supermarché ne put me reprendre. Jépluchai donc les petites annonces. Je postulai, sans résultat.

Jusquau jour où, en me promenant de la ville voisine, je remarquai une annonce scotchée à la porte dun magasin de vêtements : « recherche vendeuse mi-temps ».

« pourquoi pas » me dis-je.

Je poussai la porte.

— Bonjour madame, dit la gérante en sapprochant. Que puis-je pour vous ?

— Je viens pour lannonce.

Elle me toisa de pieds en cap.

— Vous avez de lexpérience ?

— Aucune ! répondis-je sans détour. Et puis, je dois vous dire que je ne suis pas tout à fait ce que je prétends être.

— Cest-à-dire ?

— Sous ma jupe, je suis un garçon.

— Ah ! fit la gérante étonnée.

Elle resta silencieuse un instant.

— Ce nest pas vous qui aviez monté une pièce de théâtre il y a quelques années ?

— En effet, jai monté une pièce. Je jouais le rôle dune femme qui avait repéré un couple et jeté son dévolu sur le mari

— Je me rappelle maintenant. Javais été assez étonnée par la performance des amateurs que vous étiez.

— Vous avez vu ma pièce ?

Cette fois, cest moi qui étais étonnée.

— Oui, avec mon mari. Laffiche, le sujet nous avait interpelés. Et quest-ce qui vous dit que vous pourriez faire laffaire ?

— Je pense que je présente bien, je my connais un peu en mode féminine et je peux très bien jouer la comédie pour faire croire à une cliente que tout lui va à merveille, ajouté-je en riant.

La gérante réfléchit un moment, tournant autour de moi, comme un maquignon autour dune vache.

— Pourquoi pas, après tout. Quest-ce que je risque ? Si ça ne vas pas, on le saura assez vite. Salaire, cest le minimum syndical. Vous pouvez commencer quand ?

— Ça me va pour le salaire. Et je peux commencer maintenant.

— Très bien  ?

— Chloé.

— Chloé donc. Moi, cest Ghislaine, propriétaire de la boutique. Venez, je vous fais le tour du propriétaire.

Ghislaine était une femme, la petite cinquantaine. Des formes pulpeuses, une belle poitrine, habillée avec gout, les jambes gainées de nylon et perchées sur des talons hauts, maquillée sobrement. Une femme très belle et très désirable si javais eu vingt ans de plus.

Grace à ma mémoire façonnée par des heures de répétitions de textes interminables, jenregistrai rapidement tout ce quil y avait à savoir. Ghislaine me laissa rapidement accueillir et servir les clientes. Mais contrairement à ce que javais dit lors de mon court entretien dembauche, je nhésitai pas donner mon avis sur les choix des clientes, même sil était négatif. Et dans ce cas, je leur proposais autre chose, qui plaisait ou pas.

Ghislaine soffusqua de mes critiques et me le fit savoir mais il savéra que les clientes aimaient bien quon leur dise la vérité et non des paroles flatteuses. Ghislaine me laissa de plus en plus de liberté. Après quelques semaines, elle me laissa la responsabilité de la boutique.

Le théâtre et la comédie séloignaient de plus en plus. Chloé navait vraiment plus rien à me proposer même si elle pensait à moi. Elle vint me rendre visite à la boutique. Jétais seule et lheure de fermeture approchait. On fit lamour dans la cabine dessayage, avec au-dessus de la tête, comme une épée de Damoclès, le risque quune cliente de dernière minute, voire pire, Ghislaine, nentre dans la boutique. Chloé et moi, on se revoyait régulièrement, plus par amitié et affinité que professionnellement. Jétais un peu son amant car elle avait une liaison sérieuse depuis quelques mois avec une femme, une assistante photographe, rencontrée sur un tournage.

Cela faisait deux mois que je travaillais pour Ghislaine. Ce lundi était jour dinventaire. La boutique était fermée et on travaillait dans la remise à compter les cartons de vêtements. Si javais opté pour une tenue plus appropriée, cest-à-dire jean basket, Ghislaine était toujours tirée à quatre épingle. Elle restait sur le plancher des vaches pendant que montait et descendait de lescabeau.

— Et voila, cest fini, déclara Ghislaine. Tu veux monter prendre une douche ?

— Cest pas de refus, dis-je.

Ghislaine et François, son mari que javais rencontré une fois, habitaient un grand duplex au-dessus de la boutique. Son travail lamenait à se déplacer souvent aux quatre coins du monde. Je me douchai et me rhabillai. Ghislaine avait eu la délicatesse de me donner un t-shirt propre pour remplacer le mien trempe de sueur.

Lorsque je revins dans le salon, je vis quelle avait préparé des rafraichissements et des petits gâteaux apéritifs.

— Après leffort, le réconfort, dit-elle.

— Merci pour le t-shirt. Je vous le ramènerai dans quelques jours.

— Tu peux le garder. Cadeau.

— Merci Ghislaine.

— Tu te plais toujours autant avec moi ? demanda-t-elle. Le théâtre ne te manque pas ?

— Cest vrai que le théâtre me manque. Jaurai voulu faire une grande carrière. Mais ce nest pas aussi simple. Beaucoup dappelés et peu délus en somme. Et sinon, oui, je me plais toujours autant à travailler avec vous. Dailleurs, je vous remercie de mavoir fait et de me faire confiance.

— Je tavoue que je nétais quand même pas très tranquille au début, dit Ghislaine en riant. A la tienne !

On trinqua puis on parla de tout et de rien. De moi surtout. Et de pourquoi je mhabillais en fille. Je lui expliquais que si au départ, cétait pour le rôle de Chloé dans la pièce, au fil du temps, javais fini par apprécier les vêtements de filles pour leur légèreté et leur praticité. Elle me questionna sur mes gouts en matière de mode, de lingerie, de chaussures. Je lui avouais les dessous se limitaient à mes culottes et que je ne mettais que des collants, plus rarement des bas autofixants ; que jétais venue assez tard aux talons hauts mais que maintenant je ne pouvais plus men passer. Tout comme le vernis à ongle que je changeais régulièrement. Par contre, mes moyens limités ne me permettaient pas toujours dassouvir mes envies.

Puis, inévitablement, la discussion dériva sur le sexe. Je restai franche en avouant que si javais eu quelques aventures avec des hommes, ma préférence allait vers les femmes. Mon travestissement nétait pas lié au sexe mais plutôt à un certain confort. Par contre, je restai muette sur ma timidité maladive et le fait que Chloé était bien plus délurée que Thomas.

Elle me questionna sur mes parents, mes éventuelles petites amies.

Au fur et à mesure de la conversation, Ghislaine se montrait de plus en plus tactile. Sa main se posait sur mon genou ou sur mon bras. Quelques caresses furtives. A un moment, lorsquelle se rassit dans le canapé, sa jupe remonta bien plus quelle naurait due et je constatai que ma patronne portait des bas. Je regardai plus attentivement et je décelai lattache dune jarretelle. Je ne relevai pas la provocation.

— Arrête de faire semblant dit-elle. Tu crois que je nai pas vu tes petits coups dil ?

— Avouez que vous lavez fait un peu exprès.

— Pas un peu. Tu ne mets jamais de bas ?

— Non. Ça mest arrivé, mais je ne trouve pas ça très pratique.

— Cest parce que tu nas pas utilisé les bons produits.

Elle tira sur sa jupe, dévoilant une jarretelle large et une agrafe métallique.

— Ce quon trouve en grande surface ou même dans certaines enseignes, cest de la merde, juste bon pour une soirée pour exciter son homme. Mais pour une utilisation quotidienne, il faut ça.

Elle se leva, défit sa jupe qui tomba à ses pieds et révéla un serre-taille blanc qui remontait sur son nombril. Six jarretelles blanches retenaient des bas gris clair. Un tanga blanc en dentelle cachait à peine son pubis ornementé dun rectangle noir de poils parfaitement taillés

— attends-moi là ! dit-elle soudain.

Elle réapparut dix minutes plus tard avec un autre porte-jarretelle noir dans les mains

— Essaye ça, dit-elle.

— Cest gentil mais non. Cest pas mon truc.

— Je ne te demande pas ton avis. Essaye. Et après tu pourras dire « cest pas mon truc »

Je ninsistai pas et quittai mon jean. Elle attacha le serre-taille, glissa les jarretelles dans ma culotte enfila les bas sur mes jambes.

— Marche pour voir, dit-elle. Alors ? Tes impressions ? ajouta-t-elle une fois jeus fait quelques pas.

— Cest pas désagréable. Je sens bien les jarretelles sur mes cuisses.

— Approche, je vais le régler.

Elle tendit les jarretelles puis passa doucement sa main sur ma culotte, au niveau de mon sexe.

— Mais protesté-je.

— Laisse-toi faire, susurra Ghislaine

— Et votre mari ?

— Ne ten fait pas pour lui. Comme il nest pas souvent là, il me laisse faire faire ce que je veux avec qui je veux. Et je te rassure, il en fait autant de son côté.

Elle sortit mon sexe quelle mit dans sa bouche.

— Je te plais ? demanda-t-elle

— Vous êtes très belle, dis-je un peu bêtement.

— Tu as envie de moi ?

Javais une vue plongeante sur son visage, sa bouche qui avalait ma queue, sa poitrine qui débordait de son chemisier largement ouverte. Dès le premier jour, je lavais trouvé sexy et désirable mais la différence dâge me la mettait hors de portée. Aujourdhui, tout était remis en question.

— Oui, soufflé-je. Oui, jai envie de vous.

Elle continua sa fellation. Elle se releva et sinstalla, les fesses au bord du canapé de cuir.

Je magenouillai à mon tour entre ses cuisses et retira doucement son tanga. Sa chatte luisante appelait ma langue. Je lapai son jus. Ghislaine souffla de plaisir.

— Viens maintenant.

Je la pénétrai sans problème. Son fourreau devait recevoir régulièrement des visites de membres bien plus imposants que le mien. Nos bas frottant les uns contre les autres émettaient des crissements délicieusement érotiques.

Nous fîmes lamour une deuxième fois, dans le lit conjugal. Je ressentis une étrange sensation de savoir que la nuit précédente, ou celle davant, son mari était là et lavait surement besognée comme je le faisais en ce moment.

— François revient ce week-end, dit Ghislaine. Tu viens diner samedi soir ? Il aimerait faire plus ample connaissance

Linvitation me surprit. Si tant est que lon puisse être surpris avec ce couple qui sortait des sentiers battus.

— Euh oui, daccord. Je vais y aller, dis-je

— Daccord, acquiesça ma patronne et désormais amante.

Je dégrafai le porte-jarretelles et pliai soigneusement les bas.

— Mets-le demain, ordonna gentiment Ghislaine. On reparlera ensuite du côté agréable de la chose.

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