Chap. 10 : Complots
— Enfin te voilà. D’où sors-tu à cette heure ? Je me suis fait un sang d’encre. J’ai appelé Léo au secours pour te chercher. Me répondras-tu ?
Cécile, ma gentille salope ment bien. Appeler son amant pour retrouver son compagnon : quel culot. Après avoir lu son journal, je sais pourquoi il est là en réalité. Ils ont eu plusieurs fois le temps de se laver et dessuyer les coulées de transpiration depuis ce retour où il tâtait ses nichons en pleine rue. Elle ferait mieux de dire qu’elle espérait ma disparition. Celle-ci faciliterait ses choix sans état d’âme. Léo pourrait immédiatement occuper ma place, l’épouser et obtenir la nationalité française et elle jouirait à vie de son appendice gigantesque. Elle joue son rôle de femme éplorée, se jette dans mes bras en comédienne parfaite. J’en profite à mon tour pour jouer ma comédie : devant son camerounais, je lui roule une pelle qui la surprend mais qu’elle doit accepter si elle veut être prise au sérieux. Elle finit pliée en deux, ventre en avant, frottant sur ma cuisse : ma cuisse appuie, écrase ce sexe de femme, déjà comblé par Léo avant midi et plus que probablement excité il y a peu par le beau garçon plein d’entrain qui la raccompagne chaque soir, comme me l’a appris Martine.
Pour ce témoin je prolonge l’étreinte, je suis les conseils de la joggeuse et mon insistance fait virer au gris le visage de mon concurrent. Je suis gonflé à bloc, Martine a su me rendre du courage et de l’assurance, Léo en fait les frais. Sa maîtresse, abandonnée dans ce baiser fou, dans ces mouvements de lèvres et ces langues batailleuses, le déçoit forcément. L’amant a tout lieu de se plaindre du mari, c’est un comble. Il a du chemin à parcourir avant de devenir l’unique usager de ma femme. Cécile semble surprise par mon regain de tendresse, pense avoir accordé assez de preuves d’amour aujourd’hui à son étalon pour ne pas attiser sa jalousie. J’ai bien fait de pivoter un peu : elle ne voit pas les éclairs de rage dans les yeux de Léo dépossédé de son ascendant et qui me voit, lui amant neutralisé, presser une main sur les fesses de ma femme pour accentuer la friction de son bassin contre le mien. Je réponds maintenant en partie à sa fausse inquiétude, sans la décoller de mon ventre.
— Pourquoi t’inquiéter, je suis là, bien présent. Léo en se retirant me permettrait de te le montrer mieux.
Léo comprend le message, il se lève, saisit sa veste. Pour ce soir il est servi, je suppose que ma femme a soigné son priapisme et a soulagé ses testicules par une branlette couronnée par une fellation: il dormira cette nuit ou révisera ses plans Je lâche Cécile et je guide le bonhomme vers la porte, je l’accompagne jusqu’au trottoir et je le retiens:
— Mon très cher Léo, comment te remercier de t’être dérangé pour moi. C’est vraiment chic. Mais à l’avenir ne te fais pas de mouron, il m’arrive de rencontrer des connaissances et de passer des moments agréables. Il ne faut pas toujours prendre au sérieux les appels au secours de ma femme. Elle est de nature trop jalouse. Tu sais ce qu’est un homme, j’aime garder un minimum de liberté. Parfois la fidélité me pèse, une aventure passagère met un peu de piment dans ma vie et relance mon couple. Après un faux pas, je suis pris de remords et je me rachète par plus d’élans amoureux. Cette soirée va être fabuleuse.
Cette fausse confidence lui permettra d’alimenter ses conversations d’ après l’amour avec Cécile. Je le prépare à la suite. Je me lance dans un projet démoniaque :
— Mon ami, comment trouves-tu ma chère Cécile ? N’est-ce pas une belle femme ? Une femme désirable ? Aujourd’hui je me sens encore plus amoureux d’elle. De plus elle a le sens de l’hospitalité. J’ai beaucoup de chance de vivre avec cette perle : elle a eu peur pour moi, Cette peur sera ce soir la source d’une débauche orgiaque. Nous allons faire l’amour comme des jeunes mariés As-tu une femme au pays ou une compagne ici ?
— Hélas, pas encore.
— Comment te débrouilles-tu pour les questions de sexe ? Tu vas aux putes ?
— Non, elles sont trop chères. Je me débrouille comme je peux, dit-il en secouant sa main de haut en bas sur une bonne vingtaine de centimètres.
— Ca ne doit pas être drôle tous les jours pour toi; j’aimerais t’aider dans la mesure de mes moyens. J’ai un problème actuellement, j’ai certains soirs, mais pas aujourd’hui, crois-moi, du mal à bander et à satisfaire Cécile. Or elle a du tempérament.et je crains qu’elle n’aille voir ailleurs; Ce serait dramatique, non ?
— Bien sûr, la nature a des exigences. Si tu ne peux plus, je la plains. Il se pourrait….
— Justement Cécile pourrait être tentée d’aller voir ailleurs. De ton côté tu souffres de solitude. Faisons converger vos exigences naturelles. Me comprends-tu ?
— Je n’ose pas comprendre, sois plus clair. .J’aimerais… mais vraiment… tu voudrais ?
— Oui, ose-le dire. Si ses envies la portent vers un autre homme, j’aimerais qu’elle choisisse un ami de préférence à un étranger. Un étranger pourrait vouloir me la voler pour un temps limité et me la rendre estropiée. Un ami serait respectueux, lui apporterait des plaisirs sains, lui ferait oublier mes défaillances momentanées et saurait me la rendre.
— Attends, cet ami ce serait moi ? Tu souhaites que Cécile et moi nous … Tu veux que je séduise ta femme et que je te remplace au lit. Que c’est étrange hein ? Tu es sûr, je saisis bien ce que tu me dis ?
— Pas tout à fait. En titre je reste son homme, tu te montres gentil avec elle, tu réponds à ses besoins quand elle les manifeste. Tu me remplaces quand je suis défaillant, mais pas plus. Par exemple, le soir vous êtes devant la télé, je vais au lit : essaie de te rapprocher, sois tendre et fais ce qu’il faut pour la séduire et la rendre heureuse, pour calmer ses ardeurs Moi je fermerai les yeux et les oreilles.
— Tu me demandes quelque chose de difficile; elle pourrait crier et me chasser.
— Bon, Cécile n’est pas comme tu crois. Il y a quelque quatre ans, j’ai connu un premier épisode d’insuffisance. Nous avions passé un accord, elle avait choisi un homme et j’avais embauché cet amant en une espèce de cdd, C’était un remplaçant provisoire Il venait se mettre à disposition de Cécile, lui faisait l’amour vite fait bien fait et repartait. Je les observais et je constatais que le gaillard ne faisait pas semblant. Mais à ma demande il a su s’effacer. Hélas je ne sais pas ce qu’il est devenu. Peut-être Cécile le rencontre-t-elle à mon insu.
Là je mens, l’amant de passage inventé peut rendre Léo jaloux. Une dispute pourrait en naître entre Léo et Cécile, car elle niera et lui, ne la croira pas immédiatement.
— Je devrais faire comme lui ? Avec Cécile je n’aurais pas de problème, Ah! Non, je ne me forcerais pas. .Elle me plaît beaucoup et par amitié pour vous deux je suis tout disposé à commencer. Combien de fois par mois ou par semaine ?
— Formidable, tu es mon sauveur ! Combien de fois ? Aussi souvent qu’elle et toi en ressentirez l’envie. J’oubliais un point important. Comme je tiens à rester maître chez moi et à reprendre ma vie sexuelle avec Cécile au plus vite et seul, tu ne dois pas t’attacher sentimentalement à elle. Tu la baises, tu n’as pas à l’aimer. Tu as tout ce qu’il faut dans ton pantalon ?
— Qu’est-ce que tu crois ? Tu veux voir ?
-Non, ce n’est pas pour moi. Je voulais être certain que ma femme ne serait pas déçue par un service incomplet. As-tu des questions ?
— Comment faire ? Connais-tu un moyen darriver à m’en détacher à ton retour en forme ? ? Si elle veut de moi, je ne peux pas jurer que je la laisserai tomber aussi facilement que ton premier remplaçant.
— J’ai un moyen expérimenté et efficace, très cher ami. A l’arrivée, chaque fois, tu me remets un billet de vingt euros et une pièce de cinq euros. Je comprends à ce signe pourquoi tu te présentes chez nous et je vous laisse seuls. Après ton départ Cécile vient me rendre compte de son degré de satisfaction : excellent, très bon, moyen, passable ou mauvais Si tu as su l’émouvoir physiquement, après un bel orgasme, je te rends cinq euros sur le tarif de la fois suivante pour une mention "excellent". Tu deviens de la sorte son client et non son amant: la nuance est grande.
— Je devrai payer vingt euros ? Ça change tout. Tu vends ta femme, tu la prostitues. je n’ai jamais payé pour baiser. Vingt-cinq euros, cela peut être dans mes moyens pour une femme aussi gironde et aussi aimable. Hum. Tu es un mari exceptionnel ! Il devrait y avoir beaucoup de types comme toi, généreux, capables de partager leur femme quand ils rament dans le vide D’accord, demain elle jouira. Je ramasserai les "excellent" à la pelle. Merci, merci mon cher Jean.
— Je suis heureux de te venir en aide. Tu peux rejeter l’offre. C’est un tarif d’amis pour une passe non limitée dans le temps. Tu obtiens ainsi un avantage inouï ! Tu peux limer pendant des heures, prolonger les caresses préliminaires, explorer un corps disponible, t’arrêter puis te remettre à l’uvre, visiter chaque orifice, faire jouir plusieurs fois de suite ( Cécile a la particularité d’enchaîner les orgasmes quand elle a été préalablement bien allumée ) tu peux aussi te livrer à toutes les acrobaties. Ne lui fais pas d’enfant, ça c’est mon devoir. Sache aussi ceci : Cécile aime tout en amour, sauf la sodomie. Aussi pour une sodomie réussie je suis prêt à t’accorder une réduction supplémentaire de cinq euros, à condition de pouvoir assister à l’acte, la première fois, ne serait-ce que pour l’encourager. Elle ne pourra plus me refuser ensuite cette joie quand elle aura admis de toi une première. Toutefois j’encaisserai l’argent et Cécile devra tout ignorer de notre accord ou j’y mettrai fin.
— Reste à savoir si Cécile acceptera de te tromper avec moi. Quelle différence établis-tu entre un client et un amant en train de trombiner ta chérie? Quant à la sodomie rien n’est sûr : ma verge pourrait ne pas trouver la place assez grande. Cependant pour te remercier, je ferai tout mon possible pour t’ouvrir cette porte. J’adore cet exercice. Cécile vient de montrer combien elle t’aime. Je risque un échec.
Léo voudrait-il se défiler par avarice ? La situation actuelle, que je suis censé ignorer, lui donne satisfaction gratuitement. Pourquoi se mettrait-il à me payer ? Pourtant contre un versement relativement faible notre porte lui serait ouverte chaque jour. Cet élément est une garantie de rencontrer Cécile et de pouvoir la décider au mariage. il ne perd pas de vue son but premier : obtenir par un mariage blanc la nationalité française. Le mari payé ne serait plus redouté. Moyennant une somme dérisoire Léo peut obtenir les bonnes grâces de Cécile et parvenir à ses fins : c’est, pour lui, joindre l’utile à l’agréable. Pour moi c’est pouvoir contrôler une situation dont j’ignorais l’existence ce matin. Cest également déprécier la "marchandise" aux yeux du client. Il reste méfiant :
— Comment savoir si Cécile aimerait la couleur de ma peau, cause principale de mes échecs?
— Ce n’est pas ton affaire, je me charge de la convaincre. Nous soupçonnerais-tu de racisme ? Cécile adore l’exotisme. Je souhaite que tu te montreras très empressé et que tes visites seront fréquentes, de manière à faciliter nos fins de mois. Eh oui, Dernier point, Cécile n’est pas de nature trop fidèle, je ne contrôle pas toute sa vie, les relations sexuelles se feront avec préservatifs, dans ton propre intérêt, cela va de soi. .Je devrai m’en assurer en venant vous voir au cours de vos ébats, contre un rabais de cinq euros chaque fois que j’assisterai à un acte complet, des préliminaires à la conclusion par un orgasme
— Ca risque de me gêner. Je me vois mal la pénétrer avec enthousiasme, la travailler au corps avec ma verge et en même temps te montrer mes fesses. Faire l’amour devant témoin c’est difficile. Si par ailleurs tu avais vu mon instrument tu craindrais d’être mis hors course. Tu te sentirais capable de t’envoyer ta femme devant moi ? Pas sûr, hein !
Ce type devient arrogant. Pour l’exciter je le défie :
— Bien n’en parlons plus, J’espérais une collaboration franche, ça ne te convient pas : oublie. Cécile aurait su t’exciter, comme elle l’a fait la première fois avec moi. Continue à te masturber seul dans ta chambre d’hôtel. Je trouverai un autre ami. Evidemment je te prierai d’aller voir la télé chez quelqu’un d’autre pour laisser à Cécile et à son ami temporaire l’occasion de s’accoupler sans autre témoin que moi
— Puis-je te faire une contre-proposition. Pour faciliter vos fins de mois, vous pourriez m’accueillir dans votre chambre d’amis. Je prendrais en charge un tiers de tous vos frais et je serais sur place pour apporter à Cécile tout le réconfort sexuel nécessaire. Ce serait pécuniairement plus avantageux pour toi. Et si cela t’amusait, tu pourrais faire le voyeur. Gare à tes yeux, l’ami !
– C’est beaucoup mieux. T’héberger ? C’est aussi une solution à envisager. J’y réfléchirai. Ce ne pourra être qu’un hébergement provisoire de toute façon, je retrouverai ma force et tu devras me rendre ma femme. Ne précipitons rien, je dois vérifier le contrat de location, car il me revient en mémoire qu’il contient une interdiction de sous-louer.
— Comme c’est dommage…. A la réflexion ta première solution devrait apporter du bonheur à Cécile. Comme je l’aime beaucoup, je vais m’y résoudre. D’accord, va pour vingt-cinq euros, mais aussi souvent que je le souhaiterai et sans limite horaire ?
— Sans limite ? Il faut être raisonnable. je dirais de vingt heures à deux heures du matin au plus tard : six heures ! N’est-ce pas suffisant pour faire le bonheur d’une femme ? C’est peut-être même beaucoup. Elle pourrait fatiguer, tu sauras t’adapter et tu devras protéger ta propre santé comme la sienne. Entends notre proverbe :"Qui veut aller loin doit ménager sa monture" Dans ces conditions je t’engage pour trois mois par contrat renouvelable à signer dès demain.
— Je serai là demain avec vingt-cinq euros. Merci de m’avoir choisi.
Je le regarde s’éloigner en sautillant de joie. Il faut maintenant décider Cécile. Elle me tend la perche :
— C’est quoi ces messes basses avec Léo ? Vous auriez un problème ? Tu l’as renvoyé un peu cavalièrement et ensuite vous complotez dehors?
— Ma chérie je viens de conclure avec lui un accord dont je t’entretiendrai après un repas et des gâteries.
— C’est vrai, j’ai été étonnée de ne pas te trouver à la maison et j’ai eu tellement de soucis que je n’ai rien préparé. Excuse-moi, ce sera vite réparé. Tu as oublié de me dire où tu étais passé.
— J’ai fait quelques heures.
— Bizarre. Léo a téléphoné à Henri. Celui-ci nous a assuré que tu avais quitté l’entreprise avant dix-huit heures. Tu me racontes des histoires. De plus ta veste te trahit. Tu étais chez une femme, ta veste est imprégnée de son parfum. Je reconnais ce chanel numéro 5. Dis, tu me trompes ? Tu couches avec cette briseuse de ménage, avec cette pute ? Enfin, nous sommes un couple, ça ne la gêne pas de te débaucher ? Tu oublies tes engagements. Faut-il te les rappeler, je les connais encore par cur :
"Nous ne sommes pas prisonniers de liens officiels et ainsi est garantie, pour toi ou pour moi, la liberté de rester par amour ou de quitter le partenaire qui ne répondrait plus à l’attente initiale. Ce contrat moral fonctionne Si un jour des fissures apparaissent dans notre entente nous en parlerons, nous veillerons à trouver la solution la plus adaptée à la situation."
— Alors mon cher Jean, aurais-tu des secrets ? Ne me trouves-tu plus à ton goût, est-ce que je ne corresponds plus à tes attentes, prépares-tu en douce une séparation ? Tu aurais pu m’alerter ! J’attends plus de franchise de toi. J’ai l’impression que le contrat ne fonctionne plus.
C’est la marmite qui se fout du chaudron ! Martine m’a exposé à passer un mauvais moment avec son jet de parfum cher et connu.. Je m’en tire comme je peux :
— Allons, ma chérie, ta jalousie me réjouit. Il m’arrive depuis quelques semaines de penser que tu ne m’aimes plus comme au début. Tu te montres moins affectueuse, tu ne recherches plus autant les contacts physiques, tes baisers se font rares et de loin comme ce midi; nous faisons de moins en moins souvent l’amour, tu passes tes soirées avec Léo devant la télé et tu me rejoins au lit fort tard. Jamais tu ne tentes des caresses pour obtenir une union : au point de me laisser penser que ta venue tardive et ta façon discrète de te glisser entre les draps sont volontaires afin d’échapper à une étreinte que tu ne désires plus.
— Oh ! Jean, tu as des pensées aussi terribles et tu les gardes pour toi. Comme tu me chagrines.
-Ta jalousie subite et le rappel de notre contrat me rassurent, je constate au contraire ton retour à nos fondamentaux. Ton baiser en présence de Léo m’a réchauffé le cur, ta jalousie est une marque d’amour. Merci. Je vis une journée extraordinaire.
Il m’arrive peu souvent d’accepter de travailler au noir pour des clients chez lesquels mon patron m’avait envoyé et qui ont apprécié mon travail. Ce soir je l’ai fait. Il ne faut pas que cela se sache. De grâce ne téléphone plus à mon patron, tu mets mon emploi en danger. Je dois à ces clients encore quelques heures dans les prochains jours. J’ai posé ma veste sur leurs porte-manteaux et ce parfum est passé d’un vêtement de la dame à ma veste. Ça ne veut pas dire charrette, ne me condamne pas trop vite à cause de ce parfum. Pour t’en convaincre je connais une excellente méthode : faisons l’amour ce soir et tu verras que je suis en possession de tous mes moyens. Mets ma virilité à l’épreuve, tes soupçons tomberont sous les coups de ma verge.
Cette attaque est dans la droite ligne des recommandations de Martine En premier éveiller la jalousie puis reconquérir Cécile, bien lui faire l’amour et vaincre Léo sur son terrain. Dans le fond ma verge atteint le col de l’utérus aussi bien que celle de Léo ! Quand on atteint le sommet du vagin on ne peut pas aller plus loin, que ce soit avec un membre très long ou avec un plus commun dit normal. La différence est dans la partie plus ou moins longue qui ne pénètre pas le vagin et demeure à l’extérieur ! Aujourd’hui, ce matin et peut-être ce soir, Cécile a connu des heures de bonheur avec le gros calibre de Léo; des accouplements supplémentaires avec moi pourraient l’incommoder. Trop de plaisir tue le plaisir, trop de frottements peuvent meurtrir les muqueuses vaginales. Mon offre ne l’enchante pas, elle voudrait échapper à la surcharge et le dit diplomatiquement :
— Bon, je te crois sur paroles. Nul n’est besoin d’aligner des preuves.
L’occasion est trop belle de lui faire goûter aux conséquences de ses excès. J’appuie où le bât fait mal.
-Ah ! Non, j’insiste. Tes soupçons m’humilient et me révoltent. J’aurais passé mon temps avec une pute, selon tes paroles, et j’aurais rompu mon serment de m’ouvrir à toi de mes problèmes. Ai-je mérité ces reproches après des années de fidélité ? Tu ne veux pas de preuves ? Dis plutôt que tu ne souhaites pas faire l’amour avec moi. Je t’ai dit il y a deux minutes qu’Il m’arrive de penser que tu ne m’aimes plus comme au début. Peux-tu t’étonner de ma déclaration après ton refus de me câliner, de t’unir à moi.
— D’accord, n’en fais pas une montagne. Je t’aime, je ne refuse rien, aimons-nous simplement sans chercher à prouver quoi que ce soit. Malgré une rude journée je veux te montrer combien je t’aime.
Ses petites restrictions, son allusion à la fatigue me rappellent que réticences et hésitations ne sont pas les seuls résultats de son activité professionnelle. Ce matin elle a traîné au lit avec Léo, a payé son tribut à l’amour illégitime et opposé sa faible nature à l’énergie de l’amant qui chausse du XL., Elle y a laissé des plumes et j’ai failli les surprendre à la minute la plus chaude. Elle peut se sentir stressée. Ce soir ces deux-là ne se sont certainement pas gênés ou privés d’amuse-gueules ou de plat de résistance. Le tout peut expliquer un certain état de fatigue. Martine m’a conseillé d’en profiter pour accentuer cette fatigue et j’ai l’intention de ne pas l’épargner. Je suis dans l’exercice des droits d’un concubin notoire, lié par un contrat de couple. Cécile ne trouvera plus de pitié chez moi. L’excès de fatigue ralentira Léo, pas moi. Ou Cécile choisira la franchise et me déclarera hors-jeu et me chassera. Au moins les responsabilités seront établies clairement et nous romprons Mais elle ne jouera pas indéfiniment sur deux tableaux pour faire son miel avec deux hommes. Quelque chose la tracasse :
Me diras-tu enfin ce que te voulait Léo?
"Cela ne veut pas dire charrette"
L’origine remonterait à l’époque de la Terreur où les condamnés étaient conduits à la guillotine en charrette. Lorsque quelqu’un était réticent à faire une chose, une autre personne pouvait lui répondre « cela ne veut pas dire charrette » ou en d’autres mots « ce n’est pas parce que tu vas le faire que tu risques forcément de te faire guillotiner !