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Nouvelle – Chapitre 7




Elle resta un moment contre l’homme aux cheveux blancs tandis qu’il lui caressait les cheveux. Puis, progressivement, les invités se levèrent un à un pour se rhabiller. Quand certains commencèrent à sortir de la pièce, elle entendit son amant lui dire: « Viens, habille-toi, nous allons reprendre des forces ». Elle traversa la pièce à la recherche de ses vêtements et, au milieu des derniers invités qui terminaient de se vêtir, elle fit de même. Son ami P. s’approcha d’elle et, en lui souriant, lui tendit son slip blanc: « Tiens, n’oublie pas ça. Je tiens à te dire que tu as été un amour à regarder. Merci pour tout ». L’atmosphère avait changé. Tous lui souriaient amicalement et certains la félicitèrent chaleureusement. Il lui sembla qu’elle venait d’être intronisée dans un cercle intime d’amis bienveillants.

C’est aux côtés de l’homme aux cheveux blancs qu’elle sortit de la pièce pour se diriger vers une grande terrasse où la table était déjà dressée.

Cela lui parut incroyable: en prenant place au repas, tout le monde discutait de choses et d’autres sans laisser paraître le moindre signe du torride épisode qui venait d’avoir lieu. Chacun s’était paré, recoiffé et tous avaient retrouvés leur élégante distinction. Elle s’était assise aux côtés de son ami P. Tous deux échangeaient tranquillement comme de bons camarades. Au détour de cette conversation, elle lui dit:

Merci à toi pour cette soirée. Je n’aurai jamais cru que tout ça était possible.

Ne me remercie pas déjà. La nuit n’est pas encore terminée.

Il lui sourit d’un air complice en portant un verre de vin à ses lèvres. Le diner s’écoula paisiblement entre bons mots et bonne compagnie.

À l’arrivée du dessert, l’homme aux yeux bleu-gris, interpella la jeune femme:

— Parle-nous un peu de toi ma chère, qu’elle est ta grande passion dans la vie ? Ce tutoiement la mit à l’aise, elle qui détestait les relations trop protocolaires. Elle répondit:

— La danse. C’est la passion qui m’anime depuis toujours.

— Ah oui, notre ami commun P. m’en avait parlé. Eh bien, nous ferais-tu la primeur d’une création impromptue ? Quelque chose qui célèbrerait notre rencontre et qui serait divertissant.

Elle détestait ce mot. Comme si l’art du mouvement, la danse qu’elle pratiquait, pouvait n’être qu’un simple divertissement. Devinant son dépit, l’homme aux cheveux blancs prit la parole:

-… Mais un divertissement qui serait riche de sens et d’une profondeur artistique puissante. La danse ne doit jamais être imaginée sans qu’il y ait une révélation, une vérité forte qui en ressorte. C’est ça, l’art qui nous émeut et nous renseigne sur nous-mêmes. Penses-tu pouvoir danser cela ?

Cet homme lui inspirait beaucoup de respect. Elle ne voulut pas le décevoir et accepta la proposition. Elle-même en avait tellement envie finalement: danser devant un parterre d’esthètes aussi raffinés; voilà un défi qu’elle ne pouvait refuser ne serait-ce que par orgueil !

L’homme au regard bleu-azur conclut: « Et bien qu’il en soit ainsi et je lève mon verre à votre art chère amie ! ».

Dans son esprit, elle commença rapidement à imaginer un embryon de chorégraphie. Cependant l’inquiétude monta en elle. Le trac évidement, comme toujours, car danser un solo n’est pas si simple; Mais aussi le côté matériel auquel elle tenait absolument: Y a-t-il une scène ? Des lumières, des costumes ? Tout ce qui constitue l’écrin de la danse.

Alors que les invités se levaient de table pour aller gouter à l’air frais de cette soirée d’été, la jeune femme alla voir l’homme aux cheveux blancs pour lui faire part de ses inquiétudes. Comme il savait si bien le faire, il trouva les mots simples pour la rassurer:

— Il y a dans cette maison une vaste salle de bal avec une scène surélevée en parquet souple. Je viens de demander aux employés de maison d’y mettre des sièges et d’éclairer la scène. Ma chère amie, cette demeure recèle encore bien des mystères et bien des surprises qu’il n’appartient qu’à toi de découvrir. Mais sans doute peux-tu commencer par explorer la costumerie qui est entièrement à ta disposition. La seule chose qui te fera peut-être défaut c’est le temps pour créer ta danse. Mais je sais que tu aimes les défis et que tu y parviendras.

La jeune femme sortit faire quelques pas seule dans le parc. Elle recherchait un peu d’air frais et l’inspiration pour sa danse. Les idées fusaient dans sa tête mais elle ne parvenait pas à leur donner forme. Il lui fallait trouver quelque chose de fort, démouvant pour ne pas décevoir ce public qu’elle percevait comme exigeant. Elle regardait le ciel étoilé de la nuit d’été. Elle voyait les invités ça et là dans le parc et sur la grande terrasse. Ils étaient enjoués et prenaient un café ou un alcool fort. Certains avaient allumé de grands cigares, d’autres de fines cigarettes élégantes. L’homme aux cheveux blancs revint la voir:

— Si tu cherches le thème de ta danse, fouille au plus profond de toi et utilise cette opportunité pour raconter qui tu es, ce que tu viens de vivre avec nous et ce que cela a révélé en toi.

— Je pensais à mon rapport à la séduction, à l’envie de plaire et à la peur-fascination que je ressens face à l’inconnu.

— Excellent. Pense à Salomé cela t’aidera peut-être.

— Salomé? Celle du Nouveau Testament ?

— Oui, la belle-fille du roi Hérode qui, déçue d’avoir été repoussée par Jean Le Baptiste, séduit son beau-père par une danse. Il fut tellement charmé par la puissance de ses mouvements qu’il lui accorda tout ce qu’elle voulait en remerciement. Et elle, pour se venger, lui réclama la tête de celui qui avait repoussé ses avances.

— Oui je vois, j’aime beaucoup cette histoire. Elle est intense et violente.

— Et bien ce soir, danse pour nous séduire, danse pour te révéler et pour découvrir qui tu es vraiment.

La jeune femme se sentit soudain forte et apaisée. Elle sourit à l’homme aux cheveux blancs et partit vers la salle de bal.

La salle est spacieuse et des chaises avaient été disposées sur trois rangées alignées face à la scène. Celle-ci est bordée de rideaux noirs et éclairée par deux projecteurs placés derrière les sièges du public. L’espace scénique est grand et entièrement recouvert d’un tapis de danse noir fraichement déroulé. Elle retire ses ballerines Repetto et foule pieds nus ce nouvel espace sur lequel elle dansera. Le revêtement est suffisamment neuf et adhérent pour qu’elle puisse se passer de colophane. Debout sur la scène, elle imagine les lignes de déplacements, les volumes qui structureront sa chorégraphie. Puis, écoutant son instinct, elle fit le choix audacieux d’en rester là: seule la structure qu’elle venait d’imaginer sera respectée. Le reste ne sera qu’improvisation ou reprise de ce qu’elle a déjà dansé auparavant. Elle suivra l’émotion de l’instant. Après tout, le travail est l’ennemi de l’inspiration alors autant ne pas trop anticiper, se dit-elle pour se rassurer. Elle dansera le désir et la séduction de Salomé, donc elle tient là son fil rouge.

Elle se rend dans la costumerie et cherche sa tenue de scène. Elle imagine le regard du public et son esprit commence à s’enjouer. Pas de nudité se dit-elle. Trop facile, pas assez subtil pour ce public. Par contre, elle choisira un vêtement qui, au grès des mouvements, laissera voir son corps. La musique sera « le Sacre du printemps » de Stravinsky. Une partition tellurique, charnelle, très intense qu’elle adore et qu’elle a dans son téléphone. Parfait pour son solo qu’elle dansera comme une transe qui monte de plus en plus. Elle retourne sur scène faire quelques marquages au sol à l’aide de morceaux de sparadraps de couleur: son espace de danse est désormais structuré et facile à repérer tout en dansant. Elle se sent prête. Il ne lui reste plus qu’à s’échauffer et à se mettre mentalement dans l’émotion, dans l’intensité de cette danse. Un trac nouveau l’envahit peu à peu. Elle ferme les yeux et se concentre sur ses étirements.

Son corps est à présent assoupli et tonique, elle enfile sa tenue de scène et entends déjà les premiers invités qui s’installent dans la salle. Elle est debout en coulisse juste à proximité de la scène. Son choix de costume est simple: pieds nus, une grande chemise de peintre blanche et son slip blanc. Ses cheveux sont laissés libres. Les manches de la chemise sont longues et amples. Le large col lui arrive aux épaules et descend jusqu’à la pointe de son sternum. Volontairement, elle l’a laissé ouvert, sans le boutonner.

Tout le public est maintenant en place. Elle fait signe à l’employé de maison de baisser la lumière, d’allumer les projecteurs et de lancer la musique sur les enceintes. Son cur bat vite, elle prend une grande respiration et s’élance sur scène.

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