Nous sommes à l’automne 1990, j’ai 19 ans, je viens juste d’avoir mon Bac. Je ne suis pas un élève assidu et mes parents souhaitent que je fasse des études courtes. Après avoir passé l’été à profiter de la plage, des amis et des soirées, je me retrouve à la rentrée sans école.

Je cherche toujours ma voie quand je tombe sur l’annonce pour une école privée, elle propose des cours de compta, d’esthétique, de secrétariat et de commerce. Ce qui plaît à mes parents c’est la garantie d’un suivi pour assurer l’obtention du diplôme. La brochure vante les résultats, le cadre et aussi l’obligation pour les élèves d’être en internat.

Mes parents décident de prendre rendez-vous avec la directrice de cette école car la rentrée a déjà eu lieu et il devient urgent que je trouve une école si je ne veux pas me retrouver au travail à l’usine.

Lorsque nous arrivons dans l’école, nous entrons dans un grand parc, au fond de ce parc un immense manoir entouré de plusieurs bâtiments plus modernes, nous sommes accueillis par la directrice qui nous attend devant l’immense entrée.

— Bonjour madame, messieurs, bienvenu à l’institut Soleil, suivez-moi s’il vous plait.

Nous entrons dans le hall et suivons la directrice vers son bureau, c’est une femme d’une quarantaine d’années, petites lunettes, tailleur gris, escarpins vernis, maquillage sobre le tout surmonté d’un chignon,

— Alors comme je vous l’ai annoncé au téléphone, nous ne disposons plus de place en commerce et comptabilité, les seules places disponibles sont en secrétariat ou en esthétique.

— Pardon ? Esthétique et secrétariat, maman tu m’avais parlé de commerce,

— Silence jeune homme, vos parents font l’effort pour vous trouver un avenir alors faites preuve de respect,

— Oui madame.

— Reprenons, donc pour ce qui est du secrétariat, nous effectuons quelques tests notamment de français afin d’être sur du niveau de nos élèves, je vais appeler une éducatrice qui va emmener Frédéric passer nos différents tests.

Après 2h30 de test divers, je retrouve mes parents dans le hall, ils ont visité l’institut et sont en pleine conversation avec la directrice. Ce qui m’a troublé pendant mon retour c’est les élèves que j’ai croisés, principalement des filles, toutes en uniforme, j’ai questionné l’éducatrice qui m’accompagnait car les uniformes sont de quatre couleurs et styles différents. Elle m’a alors expliqué que cela correspondait au cursus de chacune. Ce qui m’a troublé c’est d’avoir vu très peu de garçons.

— Je vous invite à prendre part au repas dans le réfectoire le temps d’avoir ses résultats.

Je crois rêver quand je rentre dans le réfectoire, une énorme table par section, les élèves sont debout, et attendent qu’on leur permette de sinstaller,

— La discipline, le respect des règles et la tenue en toute circonstance font partie intégrante de notre éducation, nous veillons à ce que chaque élève qui sort de notre institut soit bien éduqué.

— C’est parfait, cela ne sera que bénéfique à Frédéric.

— Mesdemoiselles, messieurs vous pouvez commencer.

C’est dans le silence ou seul le bruit des couverts et quelques chuchotements que se déroule le repas.

Je regarde tout cela en me demandant ce que je viens faire ici. J’espère que mes parents ne vont pas m’inscrire, je ne vois pas ce que je ferais ici.

Nous retournons dans le bureau de la directrice où sont arrivés mes résultats.

— Bon voyons ça, hum hum, dites-moi jeune homme qu’avez-vous fait avant, vos résultats de math et français sont médiocre, on se demande comment vous avez obtenu votre bac.

— Ses résultats sont si mauvais ?

— Oui, je ne vois qu’une seule possibilité si vous voulez impérativement nous confier Frédéric, c’est la section esthétique, sont niveau général ne sera pas un obstacle et il obtiendra un diplôme lui permettant de travailler rapidement une fois sorti de notre école.

— Mais je ne veux pas,

— Tais-toi Frédéric, on t’a assez prévenu et laisser faire, maintenant tu te tais et tu nous laisses parler,

Mon père discret jusque-là venait de me remettre à ma place ce qui imposait un silence total de ma part.

— Donc jeune homme, comme je l’ai évoqué avec vos parents, la section esthétique est votre seule option. Je tiens tout de même à vous prévenir, nous avons pour cette section qu’une seule tenue obligatoire, et vous serez seulement le deuxième garçon à entrer dans cette section.

— Pas de soucis, il portera la tenue dédiée à cette section, n’est-ce pas Frédéric ?

— Frédéric, ta mère t’a posé une question,

— Oui maman

— Bon parfait, je vous laisse allez au secrétariat pour la paperasse, nous allons nous occuper de Frédéric, vous pouvez lui dire au revoir maintenant, il n’aura pas de permission de we avant trois mois.

— Quoi trois mois sans WE ?

— Frédéric tais toi, tu avais le choix avant maintenant c’est fini.

— Oui papa

C’est la même éducatrice qui vient me chercher, elle porte un uniforme bleu pastel, chignon, chaussures plates type ballerine, petites socquettes, jupe plissée juste au-dessus du genou, chemisier blanc et blazer,

— Suivez-moi Frédéric nous allons commencer par votre paquetage ensuite je vous conduirais à votre chambre pour vous changer et aller en classe,

Tête baissée, je me demandais ce que je faisais ici, je suivais résigné par le ton employé par mon père. On me remit une grande valise pleine et un grand sac. J’avais beaucoup de mal à suivre avec un tel chargement.

— Vous allez être dans la chambre 85 côté couloir, avec Paul un garçon qui est en commerce. Vous avez 1h pour vous installer et vous préparer je reviendrais vous prendre pour vous présenter à votre classe.

— Pouvez-vous me dire ou sont mes affaires ?

— Tout le nécessaire est dans la valise et le sac, je vous conseille de vous presser.

Je posais la valise et le sac sur le lit et ouvrais le placard. Le choc fût quand j’ouvris la valise pour la vider, toutes les tenues étaient roses et grises, le pire pas un seul pantalon, que des jupes, des chemisiers, des blouses, tout était féminin. Je courus vers le couloir mais il n’y avait plus personne.

Ce nétait pas possible, il y avait une erreur, je parcourus le couloir sans trouvez âme qui vive. Lorsque je voulus sortir du dortoir, la porte était fermée.

Je restais assis sur mon lit à me questionner, il nétait pas question que je reste ici. 1 heure est passée lorsque j’entendis des pas dans le couloir, l’éducatrice entra dans la chambre.

— Comment cela vous n’est pas en tenue. Changez-vous immédiatement.

— Mais il n’y a que des jupes et des tenues de fille dans le sac et la valise.

— Jeune homme, vos résultats de test vous ont conduit dans la section qui vous correspond, nous n’avons pas de tenue masculine pour cette section. Et cessez de discuter et changer vous immédiatement.

— Je ne veux pas

Sans le voir venir, je reçus une claque sèche et puissante,

— Pas de ça jeune homme, je vous ordonne de vous changer et vous appliquez. Je me suis bien fait entendre ?

— Oui madame.

— Je vous regarde

Rouge de honte, je commençais à enlever mon sweater et mon jean. Je regardais le contenu ne sachant comment m’y prendre.

— Jeune homme, toute la tenue est obligatoire.

— Oui madame

J’étalais donc sur le lit une jupe, des socquettes à volant blanches, un chemisier rose à frou-frou et les ballerines.

— Il vous manque la culotte et la brassière, même si elle vous est inutile c’est obligatoire.

Je sortais de la valise une culotte rose avec un rebord en dentelle et sa brassière. Je me mis nu et commençais à enfiler la culotte, des larmes coulais sur mes joues. J’avais honte, arrivé à la brassière, impossible de l’attacher dans le dos.

— Je vais vous aider mais il va falloir apprendre à le faire seul,

— Merci madame.

Je finissais de m’habiller quand je me vis dans la glace, je finis par craquer totalement en m’écroulant en pleurant.

— Voyons Frédéric, reprenez-vous, vous allez vous y faire, en plus vous êtes charmant ainsi, vos camarades vont vous adorer. Suivez-moi maintenant nous allons en cours. Tout le nécessaire vous y attend.

Nous prîmes plusieurs couloirs, je ne savais plus ou j’étais lorsqu’elle frappa à une porte.

— Entrez !

— Madame Le Clerc je suis désolée d’interrompre votre classe, je vous présente Frédéric qui nous rejoint aujourd’hui.

Je n’avais pas levé la tête depuis le dortoir, honteux, je levais la tête et regardai autour de moi.

Une quinzaine de filles me regardaient, debout silencieuses. Me regardaient, non me dévisageaient serait plus juste.

— Parfait, Sonia, installez Frédérique près de vous.

— Oui Madame Le Clerc.

Une main prit la mienne et me guida dans la classe. L’éducatrice partie, Madame Le Clerc s’adressa à la classe.

— Mesdemoiselles, je vous demande d’accueillir Frédéric parmi nous, j’ai commis une méprise à son arrivée, Frédéric est un jeune homme,

Je sentais le rouge me monter, je baissai la tête, si j’avais pu disparaître. Le cours repris, on y parlait de texture de peau, grain peau, pigmentation, ma voisine était autorisée par la professeure a m’aider.

La sortie vers le cours suivant se fit en rang par deux et dans le silence ou presque. Je sentis tous les regards sur moi et être l’objet des chuchotements. Sonia restait à mes côtés, et me guidait dans le dédale des couloirs. Nous entrâmes dans une vaste salle, d’un côté des tables de massage et de l’autre des coiffeuses, au centre les tables et le bureau. Chacune prit sa place et resta debout derrière sa table.

— Bonjour Mesdemoiselles, j’ai appris que nous accueillons une nouvelle élève aujourd’hui.

— Bonjour Madame Berger.

— Madame ?

— Oui Sonia

— Frédéric est un élève Madame.

— Excusez-moi Frédéric, j’ai juste vu votre tenue. Commençons mesdemoiselles

Nous étions dans le cours pratique, on y parlait épilation, maquillage, relaxation, massage.

— Mesdemoiselles travaux pratiques, épilation.

— Frédéric ?

— Oui madame Berger

— Je suppose que vous ne vous êtes jamais épilé

— Non Madame

— Sonia, nous avons notre cobaye pour aujourd’hui, pouvez-vous allez le préparer.

— Oui madame Berger.

Sonia m’entraîna dans un vestiaire, et me tendit une blouse rose.

— Tu enlèves tous tes vêtements et tu enfiles ça avant de nous rejoindre.

— Tout ?

— Oui tout, pas d’exception

Je rejoignais la salle, j’avais gardé ma culotte. Sonia m’installa sur une table et toutes les élèves se mirent en rond autour. Mme Berger s’approcha alors de moi.

— Bon nous allons pouvoir mettre en pratique ce que nous avions vu la semaine passée. S’occuper d’une personne qui a une forte pilosité ou qui ne sest jamais épilée.

Je regardais partout, je venais de saisir, j’allais dès mon arrivée subir une épilation

— Amandine, approchez, nous allons commencer par les mollets. Avant d’obtenir un résultat, il va falloir que vous preniez le rasoir afin d’enlever le plus gros des poils. Utilisez un peu de mousse afin d’adoucir le rasage.

Amandine, une charmante brune aux yeux verts se pencha sur moi, ouvrit ma blouse et étala la mousse sur ma jambe droite. Elle s’appliqua à me raser la demi-jambe.

— Très bien c’est parfait nous allons faire le reste des jambes, ce sera pour Sonia, Christelle et Sophie. Rasage, repos et ensuite cire.

Comment je pouvais laisser faire ça, je me taisais aucune plainte ne sortait de ma bouche. J’étais résigné à subir tout ce que cette école voudrait me faire. Les filles passèrent tour à tour et au final, je me retrouvai avec les jambes aussi lisses qu’un bébé. On m’ordonna de ne pas bouger, ce que fis sans contestation.

— Frédéric, il me semble que l’on vous a demandé de vous déshabiller entièrement.

— Oui madame Berger, mais je …

— Suffit, que croyez-vous, ces demoiselles sont des futures professionnelles de l’esthétique, elles auront l’occasion de voir des hommes et des femmes nues alors faites ce qu’on vous demande. Vous commencez très mal votre première journée parmi nous Frédéric.

Je devais donc ôter ma culotte rose, j’étais de nouveau rouge cramoisi et humilié, cette école faisait tout pour supprimer toute rébellion chez ses élèves. Le cours se poursuivit, j’étais le cobaye idéal et toutes les filles purent s’exercer sur moi, le torse, le dos, le maillot où il y eut plusieurs passages dont on me montrait grâce à un miroir le résultat à chaque fois. Cela commença par une taille assez courte des poils, ensuite, on me fit un ticket de métro et pour finir une épilation totale. A la fin de ce cours pratique, j’étais totalement épilé de haut en bas, et j’avais eu droit à une lotion apaisante qui sentait la rose.

C’est ainsi que je remis ma tenue de fille, et j’arpentai les couloirs en me cachant des autres élèves derrière les filles de ma classe. C’est dans un état second que je finissais la journée sans trop comprendre ce qui sétait passé.

— Alors Frédéric, ta première journée ?

— Pardon

— Allô, tu es parmi nous

— Désolé, j’étais perdu dans mes pensées.

— Oui je vois ça en même temps je peux comprendre, ça doit pas être facile.

— Tu sais Sonia, je ne comprends plus rien, ce matin je suis arrivé en jean, sweat et basket et ce soir je me retrouve en étude à parler de température de cire, en jupe chemisier et totalement épilé. C’est pas que ne plus sentir de poil soit désagréable mais ça fait beaucoup.

— Tu es le deuxième garçon à entrer dans la section esthétique, le 1er il y a trois ans a suivi le parcours presque jusqu’à la fin, il est parti alors qu’il restait quatre mois de cours. Lui aussi était comme toi au début mais il a fini par se faire au cours, à l’obligation d’être habillé en fille, il a juste dû partir avant la fin.

— Je ne supporterais pas trois ans ainsi, à la première occasion je me tire d’ici.

— Tu sais que n’as plus accès à tes vêtements civils ?

— Comment ça ?

— Ils sont rangés dans une remise et seul le strict nécessaire, médicaments et quelques effets personnels sont sortis, même le WE nous rentrons dans nos tenues scolaires.

— Vous êtes tous fous dans cette école, il faut que je me tire le plus vite possible.

— Bon c’est l’heure du dîner, en route.

Je suivais donc les filles jusqu’au réfectoire, je jetais un coup d’il autour de moi, seules les filles de ma section savaient que j’étais un garçon mais je ne doutais pas que cela allait très vite faire le tour de lécole et que je deviendrais la bête curieuse. Le garçon habillé en fille qui suit les cours de la section esthétique. Je pensais à un plan d’évasion mais pour l’instant cette journée m’avait épuisé et donné très faim. Je suivais les règles de l’école et à la fin du repas, je fus de corvée de nettoyage avec Christelle et Amandine. A la fin de notre corvée, une éducatrice vint me chercher pour aller voir la directrice.

— Alors Frédéric comment c’est passé votre première journée ?

— Je n’ai pas tout compris à ce qui sest passé Madame, les cours ne sont pas trop compliqués mais pourquoi je dois porter une tenue de fille ?

— Nous avons eu qu’un seul élève masculin dans cette section avant vous et pour 1 élève, nous n’allons pas investir dans un uniforme masculin.

— Je pourrais porter un uniforme d’une autre section.

— Vous n’y pensez pas, chaque section a ses couleurs, son style, nous n’allons pas faire d’exception pour vous. Si vous aviez eu de meilleurs résultats à vos tests, vous auriez pu intégrer une autre section. Vous devez vous conformer à notre règlement. J’ai échangé avec vos parents à ce sujet et ils ont été plutôt favorables au port de la jupe pour vous. Ils pensent que cela vous apprendra l’humilité.

— Madame je ne tiendrai jamais ainsi.

— Vous verrez, dans deux semaines vous porterez votre tenue naturellement, dans 1 mois vous aurez rattrapé votre retard et vous serez enchanté de votre classe et quand viendra votre 1er WE en famille, vous sortirez naturellement dans votre uniforme.

— Ça n’arrivera jamais, je ne suis pas une fille.

— Suffit, ne soyez pas insolent.

Je reçus ma deuxième claque de la journée et la deuxième depuis très très longtemps. Je baissai les yeux et m’excusa.

— Pardon Madame, je m’excuse d’avoir été insolent.

— Vous comprenez vite, c’est bien. Maintenant vous pouvez rejoindre votre chambre. Et n’oubliez pas, respect et obéissance sont les maîtres mots de notre école.

— Oui madame, bonsoir Madame.

— Bonsoir Frédérique (elle insista sur la prononciation féminine de mon prénom)

— Venez Frédéric je vais vous conduire à votre chambre et vous présenter votre colocataire Paul.

Je suivis l’éducatrice qui se prénomme Agnès jusqu’à ma chambre. Elle entra sans même frapper à la porte, immédiatement Paul se mit debout.

— Bonsoir mademoiselle Agnès

— Bonsoir Paul, laisse-moi te présenter ton colocataire, Frédéric qui vient d’intégrer la section esthétique. Je pense que tu l’avais remarqué vu le bazar laissé dans la chambre.

— Oui mademoiselle, bonsoir Frédéric

— Bonsoir Paul

— Je vais t’aider à ranger tes affaires et ensuite nous pourrons dormir

— Merci Paul, je compte sur vous pour que Frédéric soit au fait rapidement des obligations de l’internat.

— Oui mademoiselle

— Bonne nuit Paul, bonne nuit Frédéric

Je me retrouvai seul avec Paul, un jeune homme ou plutôt un jeune adulte de 25 26 ans, brun, sportif, environ 1m85, je faisais gabarit crevette face à lui, mon mètre 69 et mes 58 kg ne tenais pas la comparaison.

— Tu peux te détendre, je vais t’aider et t’expliquer, le dernier à avoir été en esthétique était avec moi aussi. Je devais être seul cette année car c’est ma dernière mais je pense que la directrice a jugé que tu serais mieux avec moi qu’avec les premières années.

Incapable de bouger, c’est Paul qui me tira de mon état second en me secouant pour que je commence à ranger mes affaires. Je vidais donc la valise et le sac en ordonnant comme Paul me l’indiquait l’intérieur de l’armoire, la table de chevet et les tiroirs de notre salle de bain. Je découvris avec stupeur que je n’avais comme pyjama que des chemises de nuit roses.

— Bon en pyjama maintenant c’est l’heure de l’extinction.

— Quoi mais il est 21h30

— Tu t’y feras, le réveil sonne à 5h45, nous commençons par 1h de sport pour tout le monde avant le petit déjeuner à 7h précise. On doit être douché et en uniforme. Va enfiler ton pyjama dans la salle de bain si tu préfères.

Je filai dans la salle de bain, j’enfilais la chemise de nuit et gardais ma culotte. Je me précipitai dans mon lit.

— N’aie crainte, je ne vais pas te sauter dessus parce que tu portes une tenue de fille.

— C’est juste que j’ai honte de porter ces fringues.

— Personne ici ne te fera de remarque, le respect de chacun est un fondement de notre éducation ici. Il y a des garçons en secrétariat, ils portent des tailleurs pantalon ou jupe cela dépend de la période mais c’est vrai que pour la section esthétique, c’est jupe tout le temps.

— Je vais me tirer d’ici vous êtes cinglés.

— Tu pourras toujours essayer mais tu n’y arriveras pas.

— C’est ce qu’on verra.

Sur ces mots, je sentis le sommeil me gagner et c’est quand le réveil sonna que j’en sortis, j’avais dormi d’une traite, alors que je pensai que cette nuit aurait été agitée. Je dus enfiler la tenue de sport de la section, short éponge rose, moulant, débardeur de la même couleur ainsi qu’une brassière de sport blanche, alors que j’allais enfiler une culotte dans le style de celle dhier, Paul me conseilla une culotte sans couture rose pour la discrétion sous le short et c’était la tenue réglementaire.

Je me sentais mal à l’aise surtout lorsque je descendis les escaliers avec une meute de jeunes hommes énervés. Je me précipitai vers Sonia dans la cour afin de me cacher parmi les filles.

— Bonjour Frédéric

— Bonjour Sonia

— Bon ce matin pour nous c’est gym au sol, les garçons de vente vont courir, les filles de ventes vont à la piscine et la section secrétariat va au volley.

— Gym au sol ?

— Oui tu verras, la prof ne te fera pas trop forcer au début.

Je partais donc avec l’ensemble des filles de la section vers le gymnase soit environ 59 filles et un garçon. Il était difficile de masquer que j’étais un garçon, la bosse formée devant par le short était sans équivoque. Je fus présenté à notre prof de sport qui me dit que ce matin, je devais observer et retenir ce que je voyais, elle me ferait passer demain. Je vis les filles faire des roulades, des sauts, des grands écarts et toutes sortes de figures que je ne connaissais pas. Je compris vite que demain j’allais souffrir vu que moi et le sport on était aussi proche que le feu et l’eau.

En rejoignant ma chambre, je tombais sur Paul, même si je n’avais pas beaucoup fait d’exercice, j’avais suivi l’échauffement et les tours de salle de fin de cours ce qui m’avait fait transpirer un peu.

Je laissais Paul prendre sa douche pendant que je posai sur le lit ma tenue du jour. J’avais reçu la consigne de porter la tenue numéro 2. Cette dernière était composée d’une jupe moulante mi-cuisse, d’un top blanc à fleurs rose, d’un collant chair et d’escarpins à talons de 6cm. Paul me fit penser à la brassière et m’aida même à l’attacher. Je rejoignis les autres élèves au réfectoire en m’accrochant aux mûrs tellement la marche avec des talons m’était compliquée. En m’apercevant, Amandine eut pitié et me tendit le bras afin de me soutenir. Cela ne l’empêcha pas de rire et elle m’expliqua que dans peu de temps cela sera naturel. Je ne voulais pas que les trucs de fille deviennent naturels.

— Frédéric, on retourne à la salle de TP pour le cours de makeup.

— Sonia tu peux m’aider à marcher, j’arrive pas avec ces machins aux pieds.

— T’es trop chou, bon ok je t’aide mais il va falloir t’exercer, nous portons les talons le mardi, le jeudi et le vendredi. Aujourd’hui on a une intervention d’une maquilleuse professionnelle en cours, tu vas voir c’est super.

Nous entrâmes dans la salle les derniers, je tenais un peu mieux l’équilibre mais marcher restait compliqué.

— Mesdemoiselles, prenez place devant vos coiffeuses. Frédéric, restez avec moi.

Je me tenais à côté de la prof quand entra une jeune femme dans la classe, tout le monde se leva pour la saluer.

— Bonjour à toutes, je suis Mme Duvernoy, j’ai un salon de maquillage pour le cinéma et pour de grands évènements. Je vais vous présenter des techniques afin d’obtenir le résultat désiré lors d’un maquillage.

— Mme Duvernoy, je vous ai trouvé pour cet exercice la personne idéale, Frédéric qui nous a rejoints hier et qui comme vous pouvez le constater est un jeune homme encore timide et qui n’a pas encore eu le plaisir de participer à nos cours de makeup.

— Parfait, voilà l’exemple idéal pour vous montrer l’art du contouring et les techniques de féminisation d’un visage.

Le regard que la prof portait sur moi ne laissait aucune possibilité pour moi d’essayer d’esquiver. Elle m’aida à m’installer au centre de la salle, les filles tournèrent sur leurs tabourets afin de pouvoir observer Mme Duvernoy. Cette dernière posa sur la table proche, une quantité impressionnante de produits en tout genre que je ne connaissais pas ou peu. Elle me fit passer ma blouse et ferma le col, je compris le pourquoi de la blouse.

— Je vais vous expliquer toutes les étapes, si vous avez une question ou pas compris, reprenez-moi. Pour commencer nous allons nettoyer la peau et ensuite poser une base.

Elle expliqua tout pendant que moi je voyais le balai des pinceaux, des produits passés, j’attendais de voir le résultat mais pour l’instant je devais faire attention à ne pas bouger. Vers la fin, elle m’expliqua qu’il restait le rouge à lèvres à poser et comment je devais mettre ma bouche. Elle finit par sortir une perruque de sa mallette pour me la passer, elle se recula, fit venir la prof qui s’extasia du résultat.

— Sublime, on ne devine plus du tout le garçon, le résultat est spectaculaire. Sonia, Amandine, emmené le grand miroir pour que Frédérique puisse se voir.

— Oui Madame

C’est avec un grand sourire qu’elles s’approchèrent de moi, j’étais anxieux. Au moment où elles retournèrent le miroir et que je me vis, je suis tombé dans les pommes.

— Frédéric, Frédéric ça va ? Vous nous avez fait peur.

Je reprenais peu à peu mes esprits et pensai avoir fait un cauchemar. On m’aida à me relever et je me vis dans un miroir, non ce n’était pas un cauchemar, Frédéric avait disparu, dans la glace je voyais le visage d’une fille, cheveux mi-longs châtains, des yeux en amandes soulignés par un grand trait noir, des cils ultra longs, pour parfaire le tout, il ne lui manquait qu’une poitrine. Quelle vision troublante, on me laissa ainsi me regarder pendant quelques minutes. Je ne m’en rendais pas compte mais j’étais en train de m’observer sous toutes les coutures et les autres filles me regardaient faire.

— Mesdemoiselles, comme vous pouvez le voir la maîtrise du maquillage permet d’obtenir de superbes résultats. Je vous encourage donc à vous entraîner longuement à ce genre d’exercice. Vous disposez dans l’école de plusieurs cobayes pour cela.

— Mesdemoiselles le cours est maintenant fini vous pouvez rejoindre le prochain.

— Mme Berger ?

— Oui Frédéric ?

— Je peux me démaquiller ?

— Vous n’avez pas le temps et puis pensez au travail fait, vous resterez ainsi jusqu’à ce soir, une camarade vous apprendra à vous démaquiller comme il se doit.

— Oui madame.

Ce n’est plus en Frédéric mais Frédérique que je quittais le court toujours soutenue par Amandine qui m’aidait à marcher même si je commençai à marcher de plus en plus longtemps seul.

— Tu es sublime comme ça, je ne pensai pas qu’on pouvait transformer ainsi un visage avec du maquillage.

Même si je n’osais l’avouer, je me sentais bien car ainsi maquillé, je passai pour une fille parmi les filles. A la fin de la journée, je fus convoqué de nouveau chez la directrice. Une journée en talon et c’est seul que je m’y rendais. Je frappai à la porte.

— Entrez

— Bonsoir Mme Le Clerc

— Bonsoir Frédéric ou plutôt Frédérique. Je vous ai convoqué pour discuter de deux choses, la première pour le ressenti de votre seconde journée mais je vois qu’a votre maintien, vous vous faites déjà à vos tenues et chaussures. La seconde c’est votre envie de nous quitter. Il est tout à fait impensable que vous puissiez avoir de telles idées.

— Mais je…

— Taisez-vous, je ne vous ai pas donné la parole. (Je reçus une claque qui me fit tomber)

Tenez-vous droite et apprenez que je ne tolère pas l’insolence.

— Pardon Madame Le Clerc,

Elle employait le féminin pour pouvoir maintenir son emprise sur moi et m’humilier un peu plus.

Je décidais de laisser passer l’orage et de ne plus rien dire qui pourrait la contrarier.

— Bon revenons à votre envie de fuir, si vous fuyez, voilà ce qui va se passer, votre colocataire Paul ainsi que Sonia et Amandine seront exclus de l’établissement. Paul perdra le bénéfice de ses cinq années d’études ici et Sonia et Amandine ne pourront plus jamais exercer leur métier où que ce soit même si elles trouvaient une autre école.

— Mais c’est du chantage

Je reçus une autre claque

— Vous parlerez uniquement quand je vous l’autoriserai.

— Oui Madame Le Clerc

— Bon donc vous êtes désormais responsable de leur avenir, soit vous fuyez, soit vous suivez votre parcours scolaire avec assiduité. Faites votre choix, vos parents m’ont donné une totale autorité sur vous, à moi de juger de vos progrès. Si je suis satisfaite, vous pourrez avoir certaines libertés, sinon je m’engage à ce que vous ne quittiez pas l’école avant les vacances de février soit dans six mois. Et je peux vous assurer que d’ici là vous aurez appris le respect et où est votre place.

— Oui madame.

— Rejoignez l’étude, et Frédérique, Madame Duvernoy a fait une prouesse aujourd’hui, vous êtes superbe mademoiselle, dorénavant vous serez maquillée et coiffée tous les jours ainsi vous vous intégrerez mieux dans votre classe.

— Madame je…

— Plus un mot, si je vous vois sans maquillage et en attendant que vos cheveux poussent suffisamment sans perruque, vous serez retenue une semaine de plus avant votre premier weeke-end familial.

— Oui madame Le Clerc

— Vous verrez qu’avec les cours et l’aide de vos amies vous serez rapidement une experte. A compter de demain nous vous donnerons un régime spécial lors des repas.

— Bonsoir Madame Le Clerc

— Bonsoir Mademoiselle, je vais modifier vote dossier pour que votre prénom soit féminisé.

En quittant le bureau de la directrice, j’étais abasourdi, Paul m’avait vendu et j’étais responsable de son avenir, ce qui me peinait le plus était quAmandine et Sonia les filles qui m’avaient aidées seraient renvoyées si je partais. Je fus silencieux pendant tout le repas et l’étude, Sonia allait m’aider à me démaquiller, je lui expliquais mon rendez-vous avec la directrice et l’obligation de me coiffer et me maquiller tous les jours.

— Tant que tu sais pas le faire seul, tu viendras après le sport me voir et on fera le nécessaire.

— Merci tu es super sympa

— Je t’en prie, entre copines il faut s’aider.

Nous partîmes dans une rigolade qui me fit retomber la tension.

— Alors les filles, on rigole bien.

— Bonsoir Paul oui juste une plaisanterie d’esthéticienne.

— Bon Frédéric, il va falloir rejoindre notre chambre.

— Tu n’as pas l’air surpris de me voir ainsi

— Non j’ai vue Jonathan à plusieurs reprises ainsi mais là je dois avouer que c’est troublant, tu es super jolie totalement en fille.

— Sonia tu m’aides à me démaquiller.

— Laisse Sonia, je vais l’aider une fois dans notre chambre, je l’ai tellement vu faire que je sais exactement quoi faire.

— Super comme ça je ne serais pas en retard et j’aurai encore de l’eau chaude pour ma douche.

Sonia me gratifia d’une bise sur la joue et lança à Paul un superbe sourire. Je voyais dans son regard un attrait pour ce dernier qui ne remarqua même pas ce doux regard.

— Allez viens miss on va s’occuper de toi

— Arrête je suis pas une miss

— Pas pour le moment mais tu y vas vachement vite.

— C’est pas pour le plaisir, j’ai pas le choix, mes parents ne veulent plus de moi tant que je n’ai pas changé de comportement et on laissés toute autorité à l’école sur moi.

— C’est souvent le cas quand on rentre ici, je n’ai pas toujours été sage tu sais.

— Bon si on pouvait rentrer vite, je me sens pas bien quand les filles ne sont plus avec moi.

— Je suis là moi.

Nous sommes rentrés dans notre chambre, Paul m’a indiqué les produits à utiliser pour me démaquiller avec beaucoup de patience, je prenais une douche réconfortante et enfilais ma chemise de nuit. Je m’allongeai sur mon lit mais cette fois je mis du temps à m’endormir, les paroles de la directrice tournaient en boucle dans ma tête.

A suivre

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