— Vous ne connaissiez pas avant ? Comment est-ce possible ?
— Disons que mes parents n’étaient pas vraiment en bonnes relations avec ma tante Christine. Ce n’est que quand mon père a dû partir en exil que ma mère s’est rapproché un peu de sa sur.
— En exil ?
— Oui, il fait malheureusement partie des putschistes d’Alger. Je ne sais absolument pas où il peut être aujourd’hui !
— Je comprends, dit Renée. Et malgré que vous ne vous connaissez que depuis peu, vous avez l’air de vivre en toute intimité.
— Oui, répond Lima, en quoi est-ce choquant ?
— Oh, je ne suis absolument pas choquée. J’ai montré ce matin que je ne suis pas spécialement une mère la pudeur.
— Vous n’en portez pas une, encore maintenant ? Demandé-je.
— De culotte ? certainement pas ! Tu veux vérifier, Muriel ?
— Comme cela, sur la voie publique ? Non, je te crois sans peine.
— Vous en portez actuellement, vous deux ?
— Moi oui, je réponds.
— Et moi, non ! Et moi, je veux bien vérifier, s’exclame Lima.
— Tu ne fais pas confiance, lui dis-je.
— Si, mais c’est juste pour l’érotisme de la situation. Je suis sûre que cela excite Renée.
Cette dernière sourit.
— Bien sûr que cela m’excite. Fais donc semblant de laisser tomber quelque chose par terre et penche toi pour le ramasser. J’écarterai le cuisses à ce moment là de façon à ce que tu puisses voir.
Nous continuons à discuter pendant quelques minutes. Lima qui jouait avec le carton sur lequel était servie la bière, le laisse échapper de ses doigts.
— Ah quelle maladroite, dit-elle avant de plonger sous la table.
Je vois Renée sourire et je sens bientôt une des ses cuisses venir toucher mon genou. Après quelques secondes, le visage épanoui de Lima réapparaît.
— Alors, satisfaite ? lui demande Renée.
— Tous a fait, affirme Lima, ce que j’ai vu est tout à fait prometteur. Tu veux vérifier à ton tour, Renée.
— Lima, interviens-je, n’oublie pas…
Mais déjà, Renée imite le subterfuge de Lima, et se penche pour rattraper le carton de sa bière. Je sens désormais la cuisse de Lima venir s’appuyer contre la mienne.
Lorsque la tête de Renée réapparaît, son visage trahit le trouble. Elle reste silencieuse pendant quelques secondes. Je me sens mal à l’aise. Lima elle même semble regretter maintenant son geste.
— Ces anneaux, c’est un signe de soumission ? S’inquiète Renée.
— Soumission ? Je demande.
— Oui, comme pour O.
— Je ne comprends pas de quoi tu parles, indiqué-je.
— Moi, je comprends, dit Lima, j’ai lu l’histoire. Mais cela n’a absolument rien à voir, je t’assure.
— Tu en portes aussi, me demande Renée ?
— Moi ? Non, pas du tout.
Renée appelle le serveur pour régler les consommations. Elle est encore très troublée lorsque nous nous levons pour regagner notre quartier.
— Tu sais Renée, nous sommes heureuses d’avoir fait ta connaissance et nous te remercions de ta gentillesse, mais..
— Mais ?
— Mais j’ai peur que nous t’ayons effrayée.
— Un peu, je ne m’attendais pas à cela.
— Je suis désolée, indique Lima, je suis trop bête ! Comment puis-je me faire pardonner ?
Nous restons silencieuses pendant que nous nous marchons.
— Renée, accepterais-tu de partager notre dîner ce soir pour nous pardonner ? Lima a préparé une spécialité à base de poisson.
— Je ne sais pas. J’hésite.
— Accepte, Renée, supplie Lima. Je suis trop triste de t’avoir ainsi troublée.
Renée esquisse un timide sourire.
— C’est d’accord, je veux bien et je vous remercie de votre invitation. Et j’ai envie d’en savoir plus.
Nous avons désormais retrouvé toutes trois le sourire alors que nous arrivons au pied de mon immeuble.
Je monte l’escalier, suivie de Renée et Lima ferme la marche. Je sens soudain une main venir me caresser l’intérieur de la cuisse. Je m’arrête pour permettre à la main de remonter jusqu’au ventre. Puis je me retourne doucement vers Renée.
— Tu vois, Renée, je ne t’ai menti. Je porte bien une culotte
— Ce n’est pas cela que je vérifiais, Muriel.
— Que vérifiais-tu donc alors ?
— Que ta peau était douce et appétissante.
— Oh, oh, Voila qui promet, juge Lima.
J’ouvre la porte de l’appartement et laisse les deux femmes entrer devant moi. Je referme la porte et me retourne pour voir Renée en train de soulever sa robe. Voyant mon air étonné, elle sourit en disant :
— Si j’ai bien compris, il y a un code vestimentaire ici, non ?
Lima et moi éclatons de rire. Nous imitons bientôt Renée et nous trouvons rapidement toutes trois en tenue d’Ève. Le regard de Renée se porte sur le pubis rasé de Lima et sur les anneaux qu’elle porte à ses deux lèvres intimes.
— Et maintenant, Lima, explique moi la présence de ses anneaux.
— Volontiers, répond l’intéressée, mais ce sera pendant le repas. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai une faim de loup !