L?EXCURSION
Sachant tout le plaisir que Laurent et lui vont en tirer, Alexandre a choisi les bustiers et les minijupes achetés en Italie, comme tenue qu?il aimerait bien que Diane et Florence portent pour la randonnée. Non pas qu?elle soit farouchement opposée à ne pas mettre de slip, Diane se fait un peu prier, arguant qu?à grimper ainsi, elles va s?offrir à tous les regards dans les passages abruptes et escarpés. À ce sujet, Florence lui fait gentiment remarquer, que ces derniers temps, elle a déjà fait beaucoup plus fort et qu?un slip est fait pour être enlevé à un moment ou un autre.
Pour le trajet en voiture qui conduit au lieu de départ, Alexandre s?est installé d?office à l?arrière avec Diane. Comme à leur habitude, il a glissé une main entre ses cuisses et elle, la tête posée sur son épaule, a plongé la sienne sous la ceinture de son bermuda.
Florence les regarde dans son miroir de courtoisie, serrés l?un contre l?autre, s?embrasser et se caresser. Un peu envieuse, elle finit par demander:
-Je peux venir vers vous?
-En voila une question, lui répond Diane.
Elle se glisse entre les deux sièges, les fesses tendues vers Laurent qui en profite, au prix d?une belle embardée, pour faire un rapide baiser à sa vulve. Elle se blottit contre l?autre épaule d?Alexandre, ouvre sa chemise, caresse amoureusement ses pectoraux. Sa main descend le long de son buste rejoindre celle de Diane.
Harmonisant leurs gestes, elles font aller et venir, dans le fourreau ainsi constitué, le pénis d?Alexandre humide d?excitation. Comme un geyser, un premier jet, puis un deuxième fusent avec puissance et retombent sur le torse d?Alexandre, les autres dégoulinent sur leurs doigts. Il les supplie d?arrêter, tente de leur échapper mais elles serrent un peu plus leurs mains, les font lentement remonter le long de sa hampe jusqu?à obtenir la dernière goutte de sa semence qu?elles étalent ensuite sur ses bourses et sa verge endolorie de plaisir.
Dès qu?elle le sent perdre de sa rigidité, Florence se met en chien de fusil sur le siège, pose la tête sur une de ses cuisses et l?informe:
-Je vais te sucer qu?à l?arrivée.
Laurent se plaint d?être délaissé. Diane passe à l?avant. Retroussé à cause ses contorsions, son haut ne couvre plus ses seins. Elle se recroqueville sur son siège puis se faufile entre le volant et son ventre. Alexandre commente la scène pour Florence. En partie masquée par le siège, il n?aperçoit que la tête de Diane qui monte et descend régulièrement. Des bruits retentissants de succions parviennent jusqu?à leurs oreilles. Laurent a de plus en plus de mal à conduire. Sous ses quolibets, il ralentit puis cale la voiture au beau milieu de la route.
*
Depuis la barrière qui en restreint l?accès, la route forestière déroule doucement ses virages à flanc de montagne offrant tantôt une vue étendue sur la mer ponctuée des minuscules points blancs d?une flottille éparpillée, tantôt sur le massif verdoyant rempli des mille bruissements d?une faune parfaitement invisible. Occupant toute la largeur de la piste, ils marchent côte à côte, Florence et Laurent se donnant la main, Diane et Alexandre se tenant par la taille. L?instant suivant, les deux couples se défont, puis se reforment autrement au gré de leur fantaisie et de leurs envies.
Au carrefour du Grand Chêne, le petit groupe délaisse cette voie pour un chemin dont le départ, se fait par quelques hautes marches grossièrement aménagées dans un éboulis de pierres recouvertes de lichens, offrant aux deux hommes la première occasion d?apercevoir les fesses de leurs compagnes. S?engouffrant sous leurs jupes, une brise audacieuse caresse leurs féminités réveillant des désirs temporairement endormis. Trahissant leur excitation, le bout de leurs seins pointent sous le tissu léger de leurs hauts.
Tournant définitivement le dos à la mer, le chemin s?enfonce dans une pinède pour suivre, en le surplombant dans un nouveau vallon, le cours d?un ruisseau chétif. Tantôt passant sous une voûte de chênes liège, tantôt escorté de petits pins, de bruyères géantes, de genévriers et de lentisques, surveillé par d?immenses rochers, le sentier poursuit inlassablement son périple au c?ur de la garrigue. À la croisée d?un autre chemin qu?il dédaigne, Alexandre s?engage en faisant volte-face sur un sentier caillouteux à peine marqué qui monte en direction d?une barre rocheuse.
-Nous approchons! Le lac se trouve derrière, leur annonce-t-il, en montrant du doigt l?escarpement qu?il leur faudra franchir après la traversée d?un pierrier.
Diane et Florence réclament une halte pour se désaltérer et se reposer un peu. Avisant deux larges dalles bordant le chemin, elles s?y assoient face au soleil. La pierre chauffe leurs fesses, la langueur les gagne. Elles s?assurent qu?il n?y ait personne, ouvrent leurs bustiers et s?allongent sur la dalle inclinée, les jambes pendantes.
Le bout du sexe de Laurent sort par la braguette ouverte de son penta court. Diane tend la main, le caresse un moment, découvre le gland puis le prend entre ses lèvres. Penché sur elles, Alexandre embrasse leurs seins, suce leurs mamelons. Il leur fait soulever les fesses et retire leurs jupes. Leurs vulves humides brillent. À chaque spasme de leur ventre, une goutte opaline s?écoule vers leurs fesses. Il s?agenouille, lèche la fente de Florence puis celle de sa femme, va de l’une à l?autre. Accompagnant la montée de leur plaisir, leurs respirations se sont plus bruyantes, plus hachées.
-Viens! supplie Florence, en repliant ses jambes sur sa poitrine.
Alexandre plonge en elle son sexe durci, la transperce à grands coups de reins. Elle tend son ventre, le supplie d?aller encore plus fort, plus profond. Fascinés, Diane et Laurent les regardent succomber tour à tour.
-Et moi? réclame celle-ci à Laurent.
Elle sépare ses lèvres et guide son gland en elle. D?une irrésistible poussée, il s?enfonce dans son corps et commence de bouger. Elle veut qu?il éjacule. Avec toute la force de son ventre et de ses fesses elle l?aspire, le retient, le pompe. Laurent cède, déverse en elle jusqu?à l?épuisement, toute sa semence. Diane pousse un cri et part à son tour.
Alexandre les regarde boutonner leurs hauts et juste avant qu?elles ne remettent leurs jupes, les défie:
-Vous n?êtes pas chiches de continuer les fesses à l?air?
-Chiches? Bien sûr que si, réplique Florence sans se démonter.
Puis avec un clin d??il à Diane, elle exige:
-Si vous le faîtes aussi!
Pris à son propre piège, Alexandre consent, beau joueur. Florence l?embrasse, fait sauter la pression de son bermuda qu?elle laisse glisser à terre puis s?accroupit devant lui pour le remettre en érection.
-Ils vont être encore plus indécents! applaudit Diane qui en fait autant avec Laurent.
Tournant souvent la tête, les deux filles marchent devant. Si elles les voient mollir, elles s?empressent avec leurs mains, avec leurs bouches de leur redonner toute leur raideur. Le long de leurs cuisses, brille le fruit de leur excitation. Au pied de la barre rocheuse, Alexandre montre le chemin, court mais pentu, qui contourne parfois ou enjambe le plus souvent de grands pans de rocher, formant autant de hautes marches qu?il leur faudra escalader.
Laurent s?est intercalé entre Diane et Florence, laissant Alexandre fermer la marche. Si elles ne sont pas dupes de ce grossier stratagème, elles se prêtent de bonne grâce au jeu, pointant exagérément leurs fesses dans les parties difficiles, exhibant leurs intimités humides, pour le plus grand plaisir des deux hommes raides de désir.
Au sortir de l?escarpement, barrant un vallon verdoyant, apparaît toute proche, dressée dans l?azur du ciel, une dent rocheuse au pied de laquelle se prélasse un petit lac. Cherchant un endroit protégé de l?arrivée d?éventuels promeneurs, ils s?approprient, en retrait de la rive, une petite étendue d?herbe tendre à l?abri du feuillage léger d?un bosquet d?eucalyptus.
-Magnifique! s?extasie Florence en contemplant le lac qui étale ses eaux moirées d?argent.
-Viens me faire l?amour, tu regarderas le paysage plus tard! s?écrit Alexandre en l?entraînant par la main sans même lui laisser le temps d?enlever son haut ni ses chaussures.
Dans l?eau jusqu?à la taille, Florence lui enlève sa chemisette qu?elle lance sur la rive avec son bustier. Alexandre la presse contre lui, dévore sa bouche, la couvre de caresses. Suspendue à son cou, les jambes croisées derrière son dos, écrasant ses seins contre sa poitrine, frottant son clitoris à sa rigidité, elle monte et descend sauvagement le long de sa verge, les libérant de désirs trop longtemps contenus.
-J?avais tant envie de toi, lui avoue-t-il, contrit d?avoir succombé aussi vite à son déchaînement. Tu vois, je ne t?avais pas menti en te disant que l?on pouvait s?y baigner.
Et aussi y faire l?amour? Tu avais pensé le faire avec moi? veut savoir Florence.
-Si on y croit très fort, parfois les rêves se réalisent?
-Regarde! dit celle-ci qui vient de voir Diane, assise sur la pointe des fesses au bord d?un rocher, en appui sur ses avant-bras, le buste rejeté en arrière, se donner à Laurent qui caresse ses seins tendus vers lui.
-Venez! leur crie Alexandre.
À peine soutenue par ses mains qu?il a passées sous ses fesses pour la soulever du rocher, Laurent s?avance vers eux portant Diane quasiment à la seule force de son pénis planté en elle. Agrippée à son cou, les jambes serrées autour de lui, ne sachant plus très bien où elle en est, elle laisse fuser sans aucune retenue, à chacun des pas qu?il fait, des cris de plaisir, se demandant si son sexe qui la gorge de sperme ne va pas finir par la transpercer tant il s?enfonce profondément dans son vagin.
*
Délaissant la petite clairière après leur pique-nique, les deux couples s?avancent au bord de l?eau s?étendre au soleil. Florence saisit le sexe d?Alexandre. Ce seul contact qui le fait grossir, la transporte de joie. Elle le prend entre ses lèvres, le titille du bout de sa langue.
?trangement absente, Diane contemple le ciel.
-Une chose me tracasse, leur dit-elle. Comment allons nous faire lorsque les vacances seront finies?
-Nous nous retrouverons le week-end, suggère Laurent.
-Attendre tout ce temps? se lamente Florence, arrêtant net sa fellation, subitement contrariée. Non, on ne peut pas se quitter, il faut vivre ensemble!
-Tu imagines la stupeur de nos parents, le scandale dans nos familles, la tête de nos amis?
-Un jour ou l?autre, il faudra bien leur expliquer que Laurent et toi, Alexandre et moi, nous nous aimons et que nous sommes devenus deux couples en couple.
-Quelle jolie formule! s?emballe Alexandre.
-Florence a raison, approuve Diane. Dans un premier temps, nous leur dirons que l?on prolonge encore les vacances. Durant l?été, personne ne s?en étonnera.
-S?aimer n?est pas un crime! soutient Laurent.
-À quatre? Ce n?est pas encore entré dans les m?urs.
-Nous serons des précurseurs.
Avec le sentiment d?avoir franchi une étape supplémentaire, ils s?embrassent, se soûlent de projets, heureux de leur bonheur et de leur amour partagé. Intégrant à son propre plaisir celui de Diane et Laurent, Florence reprend sa fellation. Lorsque Alexandre éjacule, elle boit à lentes gorgées sa semence et laisse le dernier jet se dissoudre sur sa langue.
-J?aime tant! Je veux te boire encore, prévient-elle, en le reprenant dans sa bouche pour lui redonner au plus vite sa rigidité.
Alexandre plonge entre ses cuisses. Ancrées à son clitoris, gourmandes, infatigables, sa langue et ses lèvres la font ronronner de plaisir. Quand elle retrouve ses esprits, elle vient le chevaucher. À quatre pattes, les fesses en l?air, vacillant sous ses assauts, Diane se donne à Laurent. Le moment suivant, elles échangent leurs amants, puis inversent de nouveau. En entendant gémir Diane, une idée germe dans la tête de Florence.
?Une double pénétration! Elle en a émis le souhait, elle sera la première à essayer? pense-t-elle aussitôt.
Elle se penche, chuchote à l?oreille de Diane qui approuve d?un battement de cils et d?un large sourire. Florence en informe les deux hommes. Mais ils ne savent pas très bien comment faire. Diane s?agenouille sur Laurent qui reste à l?entrée de son ventre. Florence fait mettre Alexandre au-dessus d?elle, empoigne leurs pénis, jubile de les tenir tous les deux dans sa main. Elle presse leurs glands l?un contre l?autre pour n?en faire plus qu?un. Au premier essai, celui de Laurent dérape et bute contre le clitoris de Diane. Il demande à Florence de maintenir sa fente grande ouverte. La deuxième tentative est la bonne. À son grand soulagement, sa vulve s?élargit pour les accueillir. Lentement, les deux hommes s?enfoncent en même temps dans son corps. Rien que les sentir remonter en elle, déjà elle perd pied. Elle savoure pleinement chaque instant de cette double présence. Son vagin qu?ils remplissent complètement lui procure d?indicibles sensations.
?Et eux? Ont-ils plaisir à sentir leurs verges l?une contre l?autre, que ressentent-ils?? s?interroge-t-elle.
Maladroitement, ils se mettent à aller et venir, tantôt ensembles, tantôt désynchronisés. Rapidement, leur maladresse première devient technique. De concert ou l?un après l?autre, leurs glands frappent avec force le fond de son ventre. Elle dodeline de la tête, son souffle s?accélère, un râle continu sort de sa gorge. Elle hoquette, s?étouffe. Il lui semble que son c?ur va exploser, tellement il bat vite. Tour à tour, ses deux amants jaillissent en elle. La chaleur de leurs spermes se diffuse à tout son corps. Jamais elle n?a connu pareilles sensations et leur crie. Dès qu?elle reprend ses esprits, elle veut que Florence connaisse le même bonheur, mais ils demandent grâce, promettent qu?elle ne perdra rien à attendre.
*
Conviées par la tiédeur de l?eau, Diane et Florence partent à la nage en direction du ruisseau qui alimente le lac. De l?eau jusqu?à la ceinture, Alexandre et Laurent doivent longer la rive à pied en portant les sacs au-dessus de la tête.
Tantôt marchant sur les galets, tantôt pataugeant dans l?eau ou bien encore escaladant les berges ravinées pour contourner un obstacle, au prix de nombreuses acrobaties, ils remontent le lit étroit de la rivière qui serpente et se prélasse entre des blocs de roche détachés des parois abruptes et inaccessibles le surplombant. À sauter de pierre en pierre, à enjamber des troncs d?arbres charriés par le cours d?eau ou se baisser pour passer en dessous, les deux femmes prennent involontairement des attitudes totalement impudiques et provocantes.
Après un brusque virage, ils se retrouvent devant d?énormes rochers faisant barrage. Trop petites pour gravir par elles-mêmes le goulet faisant office de déversoir, elles doivent se faire aider par Alexandre et Laurent qui les tripotent sans vergogne. Quelques brasses suffisent ensuite pour traverser la petite retenue d?eau ainsi formée derrière et leur permettre de reprendre leur cheminement. Plus en amont, s?échappant d?une faille de la falaise, se précipite une fine cascade qu?un souffle d?air disperse en une bruine vaporeuse. Derrière un dernier coude que fait la rivière, se cache une petite anse de sable grossier. Là, à leur grande surprise, sont allongés entièrement nus, deux jeunes gens enlacés qui s?embrassent et se caressent tendrement.
Continuant, après un instant d?hésitation, de s?avancer vers eux, Alexandre et Laurent sont frappés par la beauté de la jeune femme. Ses jambes, longues et fines, conduisent tout naturellement le regard vers son pubis étonnamment bombé. Légère, sa toison châtain clair n?arrive pas à dissimuler la longue entaille rectiligne et délicatement ciselée de son ventre. Ses seins généreux aux aréoles rose tendre sont un défi aux lois de la pesanteur. Couvrant la nuque, ses cheveux bouclés, d?un blond doré, encadrent un joli visage romantique illuminé par des yeux verts en perpétuels mouvements. Aussi brun qu?elle est blonde, l?homme, d?allure sportive, au corps harmonieusement musclé, possède un sexe dont la taille et l?épaisseur doivent combler d?aise sa compagne. Le prépuce, à demi retiré, découvre partiellement un gland large et puissant qui attire immanquablement le regard de Diane et Florence.
-Bonjour! lancent-ils en ch?ur, les faisant sursauter.
-Bonjour, bredouille le couple, pétrifié.
-Nous ne pensions pas trouver quelqu?un ici, avoue Alexandre.
-Comme nous de vous voir arriver. Je vous suivais depuis un moment et je vous ai perdu de vue, répond le jeune homme en brandissant une paire de jumelles. J?ai cru que vous aviez fait demi tour.
-Notre arrivée n?est pas très opportune, conçoit Florence. Encore un peu et on vous trouvait en fâcheuse posture.
-Qu?auriez-vous fait?
-Nous aurions regardé, naturellement!
-Voici Camille, et moi c?est Romain! se présentent-ils, en reprenant un peu d?assurance.
-Diane et Alexandre, Florence et?Laurent.
-Vous avez l?habitude de vous promener tout nu? demande Romain, dont le pénis, qu?il tente de cacher, a commencé de changer de volume à la vue des deux arrivantes.
-Non, mais il ne nous déplairait pas que cela le devienne. Nous l?avons fait parce que nous sommes dans une période d?érotisation exacerbée et qu?à plusieurs on a aussi plus de culot.
-Des gens ont très bien pu vous voir, suppose Camille, en montrant d?un geste panoramique, les hauteurs.
-Dans ce cas, nous espérons qu?ils y ont pris du plaisir ou sinon, qu?ils n?en sont pas trop retournés.
-D?où venez-vous ainsi? demande-t-elle, pour satisfaire sa curiosité.
-Tout à commencé lors d?une halte en dessous de la barre rocheuse. À la suite d?un défi lancé par Alexandre, on s?est tous retrouvés les fesses à l?air. Nous ne sommes complètement nus que depuis le lac où nous nous sommes baignés.
-Vous accédez ainsi sans rechigner aux moindres de leurs désirs, même les plus extravagants, les plus excessifs? demande Romain.
-En même temps que nous leur faisons plaisir, nous y trouvons aussi le nôtre. L?exhibitionnisme a beaucoup de vertus, on en devient vite dépendant?
-Vous devez penser que nous sommes un peu fous?
-Pas pour ce qui me concerne! avoue Camille. Je vous envie même cet excès d?indécence qui vous permet d?aller au bout de vos pulsions? Mis à part les esprits chagrins, personne ne devrait vous en vouloir tant tout ce que vous montrez mérite de l?être.
-Merci! On vous retourne le compliment.
-À l?occasion, essayez! professe Florence, vous verrez, cela procure des sensations extraordinaires où se mêlent, crainte, liberté, sensualité et érotisme.
-Et dans le cas de rencontres imprévues? relance Romain.
-Les gens sont gênés par la nudité d?autrui. Il suffit donc de paraître moins affecté qu?eux, affirme-t-elle.
-En fait, il n?y avait pas grand risque, reconnait Alexandre. À part vous, nous n?avons trouvé personne depuis la grande piste. Très peu de promeneurs s?aventurent jusqu?ici. Je l?ai déjà constaté pour être venu à plusieurs reprises.
-Et vous comptez redescendre ainsi? se renseigne Camille.
-Au moins jusqu?au lac, nous y avons laissé toutes nos affaires.
-Et même plus loin, si possible, surenchérie Florence.
-Vous séjournez dans les environs? tranche Laurent, estimant avoir fait le tour du sujet.
-Non, pas du tout. Nous traversons le massif d?est en ouest par les sentiers pédestres en randonnée d?une journée pour arriver au gîte d?étape suivant en fin d?après-midi, indique Romain.
-Vous n?êtes pas très chargés!
-Nous faisons acheminer le gros de nos bagages d?étape en étape pour ne garder avec nous que le strict nécessaire. Ce soir par exemple, nous allons nous arrêter à la Baisse de l?Âne.
-Quelle coïncidence, c?est à deux pas de chez nous!
-Nous pourrions peut-être nous joindre à vous? ose Camille, sans même consulter son ami dont la mine reflète une certaine incrédulité. J?aimerais bien essayer.
-Avec plaisir, se réjouit de suite Alexandre, ravi qu?ils aient fait une émule. L?idée n?a pas l?air d?enchanter particulièrement Romain.
-Si, si! répond-il, sans grand enthousiasme.
-Nous ne vous en tiendrons pas rigueur si vous nous accompagnez habillé.
-Ce n?est pas d?être nu qui me gêne.
-Alors c?est quoi?
-Je crains surtout de ne pas pouvoir me maîtriser.
-Vous pourriez être, comment dire? encore plus troublé que vous ne l?êtes maintenant, le taquine Florence, en faisant allusion à son état.
-En effet, je redoute le pire!
-Vous pensez donc qu’à cette occasion, le phénomène pourrait prendre encore plus d?ampleur et que le pire serait de vous retrouver en érection?
-Je ne pense pas, j?en suis sûr!
-Qu?est-ce que cela peut y changer que vous soyez habillé? insiste Diane pour le pousser jusque dans ses derniers retranchements.
-Rien! Au moins cela ne se verrait pas.
-L?érection est le summum de la beauté d?un homme. Oubliez pour un temps, timidité, pudeur et décence. Laissez libre cours à vos envies. Et tant mieux pour nous, si cela se remarque.
-Depuis ce matin, Alexandre et Laurent nous ont ainsi donné beaucoup de plaisir, ne nous privez pas du vôtre.
-Diane a raison, insiste Camille, cesse de te faire prier. On est entre nous!
Laissant à présent l?ombre envahir progressivement le fond du vallon, le soleil qui fuit derrière les montagnes donne le signal d?un départ d?autant précipité que Camille et Romain, qui n?ont pas vu le temps passer, sont maintenant en retard sur leur tableau de marche.
-Profitez de l?instant! Nous pourrons toujours prévenir votre hôte de votre retard, ou, mieux, vous conduire, rassure Alexandre qui s?est proposé, par galanterie mais surtout pour que rien ne lui cache le corps magnifique de Camille, de lui porter son sac à dos.
À grandes enjambées, Laurent chemine devant, suivi des trois filles, les deux autres garçons fermant la marche. La traversée de la retenue se fait à la nage pour les uns tandis que Romain et Alexandre qui portent les sacs doivent la contourner par ses rives rocailleuses. Le passage du barrage s?avère bien plus délicat qu?à l?aller. Les retenant par les fesses pour prévenir toute chute, Laurent qui en profite sans vergogne, aide tout d?abord Florence et Diane qui descendent le goulet à reculons face au rocher.
Camille préfère franchir le passage face à la pente. Le buste tendu vers le ciel, le bassin projeté en avant, les jambes grandes ouvertes pour trouver ses appuis, regardant bien où elle pose ses talons, elle commence de descendre. Un bref instant, le sexe de Laurent détourne son attention. Sans doute à cause de sa posture et aussi de sa fente qu?elle devine entrouverte, il est presque tout droit. Elle se trouble, commence de glisser et décide de sauter. Les mains de Laurent glissent sur son corps mouillé et ne peuvent la freiner. Elle se retrouve dans ses bras, ses seins pressés contre sa poitrine, son ventre contre le sien. Durant ce court instant, la chaleur de son corps et la douceur de sa peau finissent de le mettre dans l?état même que Romain redoutait tant de connaître. En sentant sa virilité dressée contre sa cuisse, Camille sent fondre instantanément son intimité.
-Pardonne-moi Florence, quelle maladresse! En plus je vous tutoie. Je ne sais plus très bien où j?en suis. Je suis tellement confuse. Tout c?est passé si vite!
-Oh! ne t?excuse pas, je n?en suis pas fâchée. J?espère simplement que tu y as pris autant de plaisir que Laurent, lui répond-elle malicieusement en adoptant elle aussi, le tutoiement.
-Cela me fera un autre bon souvenir de cette aventure.
-Regardez dans quel état Camille l?a mis, ironise Alexandre.
-La jalousie t?égare, lui lance amicalement Laurent.
-Romain, vous avez?
-Tu as?
-Tu as rudement bien fait de te laisser aller! se réjouit Diane. ?a te gêne de te montrer?
-Je ne suis pas encore très à l?aise, reconnaît-il, mais ça devrait passer.
-Ainsi, n?importe quel événement, même anodin, prend une toute autre tournure, ce qui ne serait pas le cas si nous étions habillés.
-Eh bien Alexandre, c?est tout l?effet que ça te fait? remarque subitement Florence. Tu es en panne?
-Tu vas bien arranger ça!
-Pas cette fois. Je vais te regarder.
-Vous allez continuer ainsi! Vous devrez vous masturber à chaque fois que vous faiblirez, vient d?imaginer Diane, considérant qu?un homme peut bien devenir pour une fois, l?instrument de leurs désirs et de leurs phantasmes.
-Si vous vous appliquez, vous serez récompensés, promet Florence.
Adossé à un rocher, Alexandre s?exécute. D?un geste lent et régulier, sa main va et vient, roulant et déroulant le plus possible son prépuce, massant d?un geste circulaire son gland turgescent et mouillé. Braqués sur lui, leurs regards l?excitent. Un instant, il est tenté d?aller jusqu?au bout mais il s?arrête in extremis, laissant son pénis agité de soubresauts.
-Tu redescend sur terre? demande Florence, de voir Camille absente.
-C?est étrange. Notre conduite est parfaitement obscène et j?aime ça. Je suis excitée comme une puce.
-Se caresser, faire l?amour devant des gens accroît le plaisir des uns et des autres, professe Diane. Au nom de quelle morale, devrait-on se cacher?
-Il faut toujours aller le plus loin possible dans la recherche de la volupté, repousser les tabous, mais ne jamais forcer quelqu?un à faire ce qu?il n?a pas envie. Tout doit être librement consenti. Vous-mêmes en êtes un bon exemple.
-Et jusqu?où cette quête peut-elle aller? s?interpose Romain, de plus en plus étonné par leur liberté. Après l?exhibitionnisme, seriez-vous prêts à pratiquer l?échangisme?
-L?échangisme? Nous le pratiquons déjà entre nous et nous n?avons qu?à nous en féliciter, intervient Alexandre. On peut même dire sans exagérer que notre vie s?en trouve merveilleusement changée. De même que les femmes sont encore plus belles lorsqu?elles sont infidèles, l?échangisme magnifie les couples.
-Seriez-vous tentés? cherche à savoir Florence.
-Pas du tout! Enfin je ne sais pas, nous ne l?avons jamais envisagé? Cela ne vous rend pas jaloux de voir votre partenaire faire l?amour avec quelqu?un d?autre?
-Bien sûr que non! répondent-ils avec un bel ensemble. Pas entre nous.
-Au lieu de détruire l’amour, cela le renforce, continue Alexandre. Nos couples n’en sont que plus forts, plus unis, plus complices. Outre l?excitation cérébrale que cela nous procure, il serait injuste de priver sa ou son partenaire du plaisir d?aimer et d?être aimé davantage.
-En amour, trop doit être banni, car trop n?est jamais assez, complète Florence.
-Quoi qu?il en soit, il faut laisser les choses se faire. Peut-être qu?un jour, si l’occasion se présente, si vous en avez envie, si vous y êtes prêts, vous franchirez le pas.
Tout le temps de la descente, les trois filles veillent sans relâche. Bien qu?ils n?en aient pas réellement besoin, ils doivent, au prétexte que leurs érections leur semblent faiblir, s?acquitter à plusieurs reprises du gage demandé. Même Camille qui a rapidement pris goût à tout cela a fini par exiger d?eux, qu?ils laissent leurs glands découverts. Elle les trouve ainsi encore plus indécents.
-Je n?en peux plus, je vais exploser, s?écrie soudainement Alexandre, après une énième masturbation.
Florence vient se coller à lui, dévore sa bouche, frotte ses seins contre sa poitrine. Elle s?empare de son pénis, soulève une jambe qu?elle accroche à sa hanche, glisse sa verge entre ses cuisses, la promène entre ses lèvres et sur son clitoris, puis elle se laisse descendre le long de son corps. À genoux devant lui, elle engloutit son gland turgescent. Du coin de l??il, elle regarde Diane et Camille en faire autant et comme elle, savourer leur semence.
-Et nous? réclame Camille surexcitée, les lèvres décorées de sperme, en s?asseyant jambes écartées, sur le bord d?un rocher.
Romain se glisse entre ses genoux, tète longuement ses mamelons durcis par le désir puis il s?accroupit devant elle et dégage son clitoris. À peine a-t-il posé ses lèvres dessus que Camille jouit, inondant sa bouche et son menton. Aussitôt, il se remet debout et d?un seul trait s?enfonce en elle. Alexandre fait de même avec Florence et Laurent avec Diane. L?instant d?après ceux-ci changent de partenaire puis rechangent de nouveau.
C?est la première fois que Camille et Romain voient des couples s?échanger. Leur excitation est à son comble. Ils les regardent jouir l?un après l?autre et se laissent aller à leur tour.
En arrivant à l?endroit où ils avaient déposé leurs sacs, le petit groupe a la mauvaise surprise d?apercevoir plus bas des randonneurs assis le long du sentier qu?ils doivent emprunter. Diane et Florence remettent bustiers et minijupes. Négligeant sa tenue de marche, Camille enfile, pour être à l?unisson, une chemise de Romain, lui arrivant juste au raz des fesses. Bien qu?ils aient, dans un premier temps, envisagé de reprendre plus loin l?expérience, des promeneurs disséminés sur les chemins en contrebas les contraignent à renoncer définitivement.
*
Pour regagner la Baisse de l?Âne, ils se sont tous entassés dans la voiture. Contrairement à l?aller, Alexandre s?est mis au volant, Diane à côté de lui. Derrière, Camille et Florence se sont assises sur les genoux de leurs hommes, se faisant face, leurs jambes intercalées.
Jusqu?à présent, tant que les conversations allaient bon train, Florence n?y avait pas pris garde, mais maintenant qu?elles s?espaçaient, sans doute à l?idée de devoir se séparer prochainement, elle a la certitude de n?avoir cessé de regarder Camille qui lui montre, par l?ouverture désordonnée de sa chemise, un de ses seins et plus bas, sous les pans tiraillés, sa vulve à peine dissimulée par l?ombre légère de sa toison.
?C?est cela! Je dois être bi? pense-t-elle, en se surprenant à la désirer. Loin de lui être désagréable, cette découverte l?émeut. ?Ce serait une expérience de plus et la faire avec Camille serait merveilleux. Elle est tellement jolie. Et elle, qui me voit aussi, éprouve-t-elle le même désir? S?est-elle rendue compte de mon trouble, ou bien l?entretient-elle? Qu?a-t-elle voulu faire, mieux me montrer sa fente ou bien mieux voir la mienne?? ne s?arrête-elle de s?interroger après que Camille ait, l?instant au paravent, légèrement écarté les jambes, ouvrant de ce fait les siennes. ?Pourquoi ce déclic ne s’est-il pas produit avant? Pourquoi avec elle et pas avec Diane qu?elle a vue nue très souvent et dans des postures bien plus suggestives? Pourquoi n?a-t-elle rien ressenti tout à l?heure lorsqu?elle a touché sa vulve? Sans doute parce que Diane ne s?est jamais tenue de manière équivoque comme Camille, qui est là, en face d?elle, lui souriant lascive et alanguie, et qui ne fait rien pour se dissimuler. Que pourrait-elle bien trouver pour la revoir, sans que cela paraisse suspect? Ne se fait-elle pas des idées? Ne prend-elle pas ses désirs pour des réalités??
Soudain la voiture s?arrête devant l?auberge pour déposer Camille et Romain, arrachant Florence à ses doutes et ses interrogations.
-Quand finissez-vous votre périple? leur demande-t-elle avec le sentiment attristé que le moment est venu de se séparer et peut-être de ne plus jamais se revoir.
-Nous avons encore trois étapes à faire, répond Camille, après quoi il nous restera quatre jours pour profiter de la plage et de la mer.
-Pourquoi ne pas venir les passer avec nous, nous n’avons même pas eu le temps de faire connaissance, propose immédiatement Alexandre, en pensant surtout à Camille.
-Pourquoi pas? Rien n?est encore arrêté.
-Si ça vous fait plaisir, voici nos coordonnées, conclue-t-il, en leur tendant un bout de papier.
À suivre…