Je pris le métro en tournant et retournant dans ma tête ce qu’avait dit Madame Chandler. J’avais une peur bleue de ce qui m’attendait. Et en même temps mon bas-ventre était en feu, dégoulinant, j’aurais eu du mal à l’ignorer.
Mon esprit ne savait pas quoi faire, mais mon corps avait déjà décidé. Je passai à l’agence et leur annonçai que je devais quitter la chambre que je louais. Sans préavis, donc je perdais la caution. Puis je montai pour la dernière fois dans mon minuscule logement et pliai mes maigres possessions dans deux sacs de voyage, laissant draps, serviettes et couette pliés, en évidence sur le lit.
Puis je descendis lentement, refusant de penser à ce qui m’attendait. Ce n’était pas trop difficile, je n’en avais qu’une idée confuse. Au bas de mon immeuble, une grosse voiture stationnait en double file, moteur tournant. Le chauffeur, un Noir en costume cravate, me fit signe de monter. Je m’installai à côté de lui et l’observai à la dérobée. La quarantaine, grand et un peu enrobé, il portait des lunettes de soleil qui masquaient ses yeux. Sa peau sombre luisait, à peine plus claire que son costume.
Bonjour
Sache que tu dois me vouvoyer et m’appeler Monsieur. À la maison des patrons, tu ne seras plus qu’une esclave et tu devras marquer le respect à tout le monde. Quand Madame saura comment tu t’es exprimée, elle te punira sévèrement.
Mais c’est pas juste, je ne savais pas. Et puis vous n’êtes pas obligé de lui dire, non ?
Je suis naïve, parfois. Le chauffeur tourna la tête vers moi, baissa ses lunettes pour me fixer d’un il incrédule.
Tu dois aimer être battue, toi ! Tu es maso ?
Non, je ne sais pas
Monsieur ! tonna-t-il en claquant le volant du plat de la main. Bon Dieu, tu as intérêt à l’être parce que tu vas souffrir si tu ne sais pas tenir ta langue.
Je me rencognai sur mon siège et fixai la route, vexée. La voiture sortit de Paris et s’engagea sur une petite route forestière. Les Chandler possédaient un manoir à Marnes la Coquette, dans un parc ceint de hauts murs de pierres. Un portail massif en métal s’ouvrit à notre approche et se referma derrière nous. Le chauffeur s’arrêta devant le grand bâtiment de briques que j’examinai sans oser sortir de la voiture.
Tu vas te foutre à poil et t’agenouiller au bas des marches jusqu’à ce qu’on vienne te chercher, compris ?
Mais D’accord, Monsieur.
Tu vois, quand tu veux ironisa le Black.
Il n’était que 19 heures en cette fin juillet, il faisait chaud et la nuit était loin de tomber. Pourtant, je frissonnai en m’agenouillant sur le gravier. Le chauffeur avait pris mes vêtements et mes bagages avant de remonter en voiture et de partir la garer ailleurs. Seule, je mis les mains sur la nuque pour attendre le bon vouloir de mes maîtres.
Le temps s’étirait, mes genoux étaient de plus en plus douloureux quand la porte d’entrée s’est ouverte sur madame Chandler. Elle descendit les marches et me tourna autour sans rien dire, puis elle s’arrêta devant moi. Je baissai les yeux.
Regarde-moi. Émile m’a dit que tu avais été impolie, rebelle, et que tu lui avais demandé de ne pas me rapporter tes manquements.
Mais, je
Silence, cria-t-elle. Tu ne parleras que quand je te le demande. Je vais te gifler comme première punition, tu ne bouges pas.
J’eus à peine le temps de hocher la tête que je pris une gifle sèche, joue gauche, une autre, joue droite. Si elles n’étaient pas puissantes, elles claquaient cependant fort sur ma peau, à la volée. Je pleurais quand madame Chandler arrêta et recula d’un pas.
Bien, lève-toi et suis-moi, je vais te faire visiter ta chambre.
Je me levai tant bien que mal, les genoux en feu. J’avançai en grimaçant sur le gravier et montai bien vite les marche du perron. Madame me fit traverser le hall et monter un grand escalier de marbre ; elle me montra le couloir parqueté de part et d’autre du palier.
Au premier, il y a six chambres pour nous et nos invités. Au-dessus, ce sont des combles ; autrefois ce furent des chambres de bonnes. C’est aménagé pour t’accueillir.
L’étage supérieur était moins vaste et aménagé d’un seul côté. Madame me fit entrer dans une grande pièce mansardée sans fenêtres, mais avec quatre ils-de-buf disposés haut. Carrelée, les murs blancs, elle était occupée par de nombreux meubles et accessoires évoquant l’inquisition. Cheval d’arçon, croix de Saint-André, chevalets, carcan et pilori, des chaînes pendant aux murs et au plafond : je frémis en comprenant dans quel monde je tombais. Madame me montra une petite cage d’acier.
Tu iras parfois dedans, pour te punir ou pour notre plaisir. Repliée, complètement immobilisée, c’est très vite intenable. Bon, voici ta chambre.
Madame ouvrit une massive porte de bois renforcée de métal ; derrière, une pièce carrée minuscule, moins de deux mètres de côté et guère plus de hauteur. Pas de fenêtre mais une prise d’air au plafond qui zonzonnait doucement. Un petit bas-flanc rustique en bois est fixé contre le mur de droite, un fin matelas élimé posé dessus.
Pas de drap, bien sûr. Il ne fait jamais froid. Tu dormiras ici, dorénavant. Enchaînée, de manière que tu ne puisses te caresser. Tu as interdiction de jouir sans notre autorisation, la punition sera terrible si tu désobéis. Écarte les jambes
Elle passa deux doigts entre les replis intimes de ma féminité et sourit avant de prendre un air sévère.
Tu mouilles comme une chienne en chaleur. Demain, tu seras privée de toute pilosité, et ce définitivement.
Elle passa la main dans mes longs cheveux blonds et rit cruellement.
Pardon, Madame, mais vous n’allez pas couper mes cheveux ?
Silence, esclave ! Non seulement tu seras tondue, mais les racines de tes cheveux seront détruites ; tu seras chauve dès demain soir. Tu as quelque chose à redire ? Profites-en, c’est la dernière fois que je te le demande. Dans ce cas, Émile te jettera à la rue avec tes frusques et ton sac et tu disparaîtras de notre vie à jamais.
Je me mordis la lèvre jusqu’au sang. Je devais être folle, mais je ne pouvais renoncer maintenant.
Non Madame, je suis votre esclave.
Qu’il en soit ainsi. Je présume que tu as soif ; à genoux devant moi, et ouvre grand la bouche. Bois tout et n’en laisse rien perdre si tu ne veux pas être fouettée.
Je compris ce qui allait arriver quand Madame retroussa sa jupe de tailleur. Elle ne portait pas de culotte et son pubis était soigneusement épilé. Elle me fit approcher et je collai ma bouche béante contre sa vulve. Un jet d’urine fusa aussitôt sur ma langue et emplit ma cavité buccale. Je déglutis encore et encore, buvant avec difficulté le flot continu qui ne tarissait pas. Je toussai juste à la fin, lorsque Madame recula alors que je pensai ne plus pouvoir absorber une goutte.
Bien pour une première fois. Je vais t’installer dans ta nouvelle demeure, maintenant.
Peu après, Madame referma la porte et j’entendis distinctement les deux verrous qu’elle mettait en place. Je tentais de m’allonger sur le matelas miteux, songeant que la nuit allait être longue. Mes chevilles étaient reliées par une chaîne de vingt centimètres environ, mes poignets menottés dans le dos. De plus, j’étais bâillonnée avec une grosse boule de plastique sanglée sur ma nuque, et mon anus était empli d’un plug si épais que Madame avait eu du mal à le placer.
