Lundi matin.
C’est l’heure des courses, la rentrée approche, même si la plupart de mes cours à la fac seront sur ordinateur, j’ai besoin de fournitures.
Je prends donc le bus pour me rendre au magasin le plus proche. Pendant le trajet, je repense au week-end, à la soirée notamment.
J’ai adoré.
Anaïs m’avait dit cela droit dans les yeux. On s’est embrassé comme deux personnes parfaitement habituées à coucher ensemble sur un lit inconnu, comme un plan cul régulier. Pourtant, rien n’était commun dans ce qui s’était passé, et c’est ça qui était bon. L’opportunité de ce moment-là m’avait permis de me libérer et de baiser comme un fou avec une superbe jeune femme que j’avais déjà imaginée dans mon lit. Un fantasme sur une amie jolie et ouverte d’esprit, rien de plus classique finalement.
Après mes ébats avec Anaïs, la soirée s’est finie de façon « normale ». Personne n’a fait de remarque, mais ils n’en pensaient pas moins, j’imagine… Et puis la plupart étaient dans un état d’ébriété avancé. Le lendemain, Pierre mon meilleur ami m’a glissé que c’était la dernière fois que je voyais Anaïs avant longtemps, car elle partait faire ses études du côté de Nantes. « Dommage » m’étais-je dis. Je n’ai jamais précisé que mon histoire se déroule dans le sud de la France, département de l’Hérault.
Au fond du bus et dans mes pensées à ce moment-là, j’ai repensé à nos années au lycée terminées en beauté par cette soirée, mais j’ai été interrompu par une belle brune, brune avec des mèches blondes, surmontées de lunettes de soleil, qui montait dans le bus. Il fait encore chaud, les derniers jours d’août, elle est habillée très simplement : débardeur moulant et jupe (très) courte. Je la voyais souvent en allant au lycée, mais elle a l’air un peu plus âgée, certainement une étudiante.
J’avoue avoir eu le regard un peu lourd sur ses formes et elle l’a remarqué, en avançant dans le bus, elle s’assoit à une place vers le milieu. Je vais bientôt sortir alors je me lève et tandis que le bus marque l’arrêt devant le magasin, je ne manque pas une miette de ses cuisses qui se dévoilent à moi quand je passe. « Vraiment courte la jupe, salope ».
Bref, les joies de l’été pour un jeune comme moi.
J’entre bientôt dans le magasin, et je commence mes courses. J’ai la surprise de croiser Eva, une amie présente à la soirée. Le décolleté est de mise. Elle a également sorti un short très court, à tel point qu’on voit un peu son cul.
Coucou Lucas ! Comment ça va ? Bien remis de la soirée ? demande Eva en me faisant la bise.
Salut ma Eva, oui ça va, un dimanche au lit et c’est reparti ! Et toi alors ?
Oui oui tranquille, t’as eu la même idée que moi on dirait, tu veux qu’on finisse nos courses ensemble ?
Je réponds favorablement et nous voilà partis. On discute de tout, de rien, on va dans la même fac à la rentrée et j’en suis content, en plus d’être mon amie, elle est vraiment cool, et c’est une bombe également. Eva c’est la fille que tous les gars voulaient se taper au lycée, mais elle est toujours restée très discrète, notamment sur ses relations avec les mecs, au point qu’on se demandait même si cette déesse n’était pas encore vierge à la sortie du lycée.
A un moment, elle me lance :
Bon et sinon avec Anaïs c’était bien ? Il paraît que c’était chaud entre vous pendant la soirée.
Euh oui c’était agréable, je m’attendais pas à ce qu’il se passe ça entre nous.
Quoi ? Vous avez couché ensemble ? Sérieux ? Ah ouais je savais pas, on m’a juste dit que vous vous rapprochiez, mais pas à ce point-là !
Elle poursuit :
Tu sais, je crois que Camille t’attendait pendant cette soirée, elle serait pas hypercontente d’apprendre ça, surtout chez elle, surtout à son anniversaire…
Camille. C’est vrai que je n’y avais pas beaucoup pensé depuis la soirée, enfin par rapport à ça. Mais dans mon esprit, tout est clair.
Tu sais, Camille c’est du passé, on était ensemble, maintenant on est potes. On s’est séparé en bons termes, mais c’est sûr qu’avec le temps, on va sûrement s’éloigner, déjà on sera plus dans le même bahut comme avant, et puis c’est elle qui émettait des doutes en premier, avant notre rupture.
Mouais, je suis pas certaine qu’elle soit encore sur toi hein, je dis juste que si elle attendait quelque chose d’un gars c’était peut-être toi… Ou ce que t’as entre les jambes … me dit Eva avec un clin d’il.
Cette remarque me fait sourire, mais enfin elle a compris la situation. Eva elle comprend tout du premier coup, on s’attarde jamais, tout est clair, et ça, c’est clairement l’avantage d’être son ami. Je rebondis quand même sur ce qu’elle vient de dire :
Qu’est-ce que vous avez tous avec ça ? Déjà Pierre m’a dit que c’est plutôt mon corps qui lui manque, d’après toi en plus…
Oh rien rien ! répond Eva, on avait juste pour habitude d’entendre Camille dire qu’elle était bien lotie avec toi, même si ça fait pas tout ! termine-t-elle avec un nouveau clin d’il que je ne sais, cette fois, pas interpréter.
J’ai l’impression que la chaleur fait effet. Elle qui n’est jamais très bavarde sur ce sujet, je découvre à présent que mon amie parlait de cul, et de moi, avec mon ex, et tout ça sans compter sa tenue d’aujourd’hui. Voilà qui me ferait presque regretter d’être son ami…
La discussion s’oriente ensuite vers tout autre chose, les banalités de l’été et de la rentrée. Après être passés en caisse, on se quitte et la journée suit son cours.
