J’ai su d’emblée que cette histoire-là exigeait de moi beaucoup de doigté, même pour un homme de mon âge.

Cette jeune femme, donc, je la croisais fréquemment en ville. Une petite bombe qui respirait la santé. Mieux : cette attitude détendue, bien dans son soutif, qui attirait immédiatement les yeux virils. Longues jambes et démarche souple. il pétillant d’inventivité. Cheveux noués à la va-comme-je-te-tournicote, presque détachés, mais pas complètement. C’est quand je regardais son pull que je comprenais combien les belles femmes donnent leur caractère aux beaux vêtements. Elle : sa poitrine sous un sac de toile aurait paru aguicheuse. Et ce déhancher. Ces chevilles nues par tous les temps, tellement révélatrices et fragiles. Bien sûr, elle aurait plu à n’importe qui, et en ce sens elle avait un versant que je méprisais secrètement, parce que je ne suis pas n’importe qui ; mais, ne pouvais-je m’empêcher de songer, peste, la belle garce !

Je l’approche avec une prudence de sioux. Un à bord de plusieurs semaines, plusieurs mois même. J’apprends ses habitudes, ses itinéraires. Enfin je l’aborde sous un prétexte fortuit, lors d’un voyage en tramway. Elle lisait un livre à la mode. Je le commente avec le combo gagnant humour + morgue, sous-entendu je suis plus cultivé que ton bouquin et tu mérites mieux. Elle sourit. Nous sympathisons. Elle me divulgue son nom. Deux heures après, ordi sur les genoux, je me renseigne. Je la piste sur les rézosociox. L’épie. L’espionne.

Ce petit jeu auquel nous jouions !

Je t’apprendrai, Laure. Et je t’aurai.

Elle vivait depuis plusieurs mois avec un garçon de son âge, Malo. La petite vingtaine, un gossebo standard : étudiant en voie sans issue professionnelle, avec ce qu’il faut d’intérêt pour le sexe et encore plus d’intérêt pour la dissimulation de son intérêt pour le porno. Le blaireau standard, mesdames et messieurs. Mes respects, car sans des pigeons de son acabit, je ne serais rien.

Maintenant, écoute bien le coup. Il faut suivre deux lignes narratives concomitantes, alors, top départ, l’il vif, le poil brillant, le cerveau aux aguets.

Tu me connais : j’ai évidemment des copines. De très bonnes copines. Enfin, ça, c’est autre chose. Bref. J’en envoie une d’entre elles en éclaireuse. Pas pour que Malo trompe Laure. Rien d’aussi ridicule, non. Juste pour tâter le terrain. Ma copine, Justine, met une soirée à se mêler au groupe de potes de Malo. Elle s’affiche direct fille libérée, pas d’attache, rien que du cul, swingers, club libertin, la totale. Elle lâche des trucs dans le genre : « L’amour, c’est tellement compliqué, je préfère éviter » ; ou « C’est toujours meilleur quand il n’y a pas de sentiments. Clairement. »

Après deux bonnes semaines de camaraderie distante avec Justine, l’autre épais de Malo réagit. Dans son crâne naïf s’illumine l’éclair de lucidité : après tout, et si Justine disait vrai ? Et si mon goût pour le X avait un sens ? Et si ma copine plaisait à d’autres mecs, est-ce que ça ne serait pas une sorte de crime de les en priver ? Allez, Justine, fais-le rêver de candaulisme, sil te plaît.

Entre-temps, je l’ai abordé, moi. En six jours de lectures assidues, j’ai appris l’essentiel de la discipline qu’il est censé « étudier », Malo. L’équation est simple, elle est connue, elle est vraie : 20% des efforts = 80% des résultats. Et comme je suis beaucoup plus intelligent que la moyenne, pour moi, c’est facile.

Donc : j’ai croisé le beau Malo par rencontre, dans un café. Je lui ai fait mon numéro. Je l’ai amené à me dire ce qu’il étudiait. J’ai souri. Je lui ai lancé toutes les perches que je pouvais imaginer et il a fini par en saisir une. Je l’ai aidé dans ses révisions, orienté dans ses lectures. Il m’invite chez lui. Un jour, Laure rentre et me trouve avec son mec, en pleine discussion. Présentations, confusion. Rigolades. Entente check. Lui présente ses partiels en décembre. Grâce à mes conseils, il les décroche en janvier avec des notes étincelantes. Félicitations de ses parents, de Laure, de tout le monde, tout ça tout ça.

Lui faire sentir combien il est mon obligé relève désormais du jeu d’enfant. Cela, plus les sous-entendus de Justine, et le gars perd complètement les pédales. Il s’imagine Laure entre les bras d’un autre mec, donc moi, et ça l’excite. Il imagine Laure dans la posture de certaines des filles qu’il regarde sur des sites avant d’effacer l’historique. Il imagine tellement de trucs.

Enfin, à force de multiplier les occasions et de lui tendre des perches, Malo finit par en attraper une. Un après-midi de février, alors que nous discutons de son nouveau semestre d’études autour d’un café et que je lui prodigue quelques conseils, Malo me dit :

— Tu sais, merci. Enfin, je veux dire, je crois que je ne t’ai pas assez remercié pour mes partiels.

— Mais si, voyons !

Ma protestation, d’une délicieuse mauvaise foi, n’a aucun effet sur lui : je vois que se lancer lui a coûté un effort psychologique, et maintenant, plus rien ne peut l’arrêter. Il reprend :

— Ecoute. Tu as rencontré Laure, l’autre soir, chez nous.

— Oui.

— Bon. Tu ne vas pas nous juger ?

— Cela dépendra de ce que tu vas me dire, avec ta mine de conspirateur.

Malo sourit, respire un grand coup, et dit :

— Voilà. Depuis quelque temps, Laure et moi…

— Ouh, là, mon garçon, je t’arrête tout de suite. Ce n’est pas parce que j’ai quelques années de plus que vous et un peu d’expérience du couple que du coup je peux te donner des conseils. D’ailleurs, je suis séparé de mes ex, alors mes conseils, tu sais…

— Non, non, pas du tout, ce n’est pas ça du tout.

— Quoi, alors ?

— Laure et moi, donc, on a un, comment dire, un fantasme. Et je me suis dit que peut-être… Enfin, si ça te tente, bien sûr…

— Malo, mon vieux, comment veux-tu que je te réponde si tu ne m’en dis pas plus ?

— OK. OK. Laure et moi, tu sais, ça se passe très bien, on s’entend à merveille, et je pense même qu’on pourrait devenir le truc sérieux. Mais elle est encore jeune, moi aussi, et on en a parlé, et on ne veut pas, ni elle ni moi, se retrouver à quarante ans et s’apercevoir qu’on n’a pas fait toutes les expériences qu’on aurait voulu vivre à vingt ans, mais sauf qu’on ne peut plus, parce qu’avec l’âge, on n’a plus le tonus…

— Non, mais, je te remercie. En tant que quadra, je te remercie.

— Tu sais bien ce que je veux dire.

— Admettons. Et alors ? Quelles sont ces expériences dont tu parles ?

Malo réduit maintenant à un filet presque inaudible une voix dont le volume a peu à peu baissé.

— Sexuelles. Laure a envie d’essayer d’autres mecs que moi.

— Et toi ? Tu as envie de ça aussi ?

— Essayer d’autres filles, moi, non. Je l’aime, et je ne me vois pas…

— Mais non, mais non, mais non. Ce n’est pas ça dont je te parle. Tu es d’accord pour qu’elle, comment dis-tu ? Essaye d’autres mecs ?

Malo me sourit.

— Ça m’excite tellement que rien que d’y penser… Parce que je me dis que si Laure s’envoyait des mecs, et des mecs, et des mecs, mais qu’elle revenait à moi, ça serait tellement flatteur pour moi… Enfin… Voir Laure flirter avec des mecs, les captiver, les capturer, la voir les caresser, les sucer, les baiser, jouir sur leurs queues, sans lendemain bien sûr, et puis après revenir dans mon lit avec leur odeur dans ses cheveux, leur salive sur les seins, leur… Enfin, j’y pense beaucoup, ces derniers temps.

— Tu… Enfin, tu aimerais vraiment ça ?

— Être le mec avec qui reste une vraie petite salope ? La voir en train de frustrer des tas de mecs en leur donnant tout le plaisir qu’elle peut, mais une seule fois ? J’adorerais !

— Tu lui en as parlé ?

— Je lui en ai parlé et elle met une condition.

— Attends. Elle est d’accord ?

— Elle est d’accord.

Je laisse passer un silence manipulateur, et je lance :

— Mon gars, tu as une veine extraordinaire, d’être tombé sur une fille comme Laure.

— Je sais. C’est pour ça que moi, je lui serai fidèle.

— Bon. Je comprends mieux. Alors, sa condition ?

— C’est assez simple à comprendre. Elle m’a expliqué qu’elle a peur, si jamais elle couche avec d’autres mecs, que l’un d’entre eux finisse par lui plaire.

— Crainte justifiée.

— Du coup, elle veut bien baiser avec des gars, mais elle ne veut pas savoir qui ils sont. Voilà sa condition. Donc elle m’a dit : « débrouille-toi pour que le mec soit à l’appartement avant que je rentre. Tu le conduiras dans le salon, où il m’attendra. Tu m’auras prévenue. Quand je rentrerai, j’irai directement dans la salle de bains », oui, parce que, tu as vu, chez nous la salle de bains est juste à l’entrée de l’appartement. Donc, a-t-elle dit, « j’irai dans la salle de bains, où tu m’attendras. Tu m’embrasseras, tu me déshabilleras, tu me câlineras. Quand je serai toute nue et bien chaude, tu me couvriras les yeux avec un bandeau noir bien serré. Je ne veux rien voir ni rien savoir du mec avec qui je coucherai. Il n’aura pas le droit de parler, ni de toucher à mon bandeau. Je veux que tu me guides jusqu’à lui en me tenant par la main. Je veux que tu restes près de nous tout le temps qu’il faudra jusqu’à ce que le mec soit vidé. Quitte à baiser un autre mec que toi, autant qu’il me donne tout ce qu’il a. Je veux que tu le regardes me prendre dans les positions qu’il veut, et je veux que tu me voies jouir sur lui, si du moins il ne se débrouille pas trop mal. Et puis aussi, je veux que tu sois là au cas où ça tournerait mal. Quand il aura fini, tu me reconduiras dans la salle de bains. Je m’isolerai, je fermerai la porte à clef, et je prendrai une douche. Pendant ce temps-là, le mec se rhabillera et partira. Je veux qu’il soit parti quand je sortirai de la douche, et je veux qu’on puisse profiter de la soirée, toi et moi, ensemble, rien que nous deux, parce que j’ai l’impression qu’on ne s’ennuiera pas. »

— Et tu es d’accord pour tout ça ?

— Je suis plus que d’accord. Je veux que ça se passe comme ça.

— Sans participer ? Tu seras juste assez près de Laure pendant qu’elle fera toutes les fantaisies du mec ?

— Je lui ai demandé si je pouvais, euh… participer, comme tu dis. Elle m’a répondu, et c’est assez logique, que ça dépendra de son humeur du moment. Enfin, elle ne m’a pas dit non catégoriquement.

— Ecoute, Malo, je suis très touché de ta confiance, mais…

Malo me coupe.

— Je veux que tu sois le premier.

— Pardon ?

Ma feinte surprise ne l’interrompt pas.

— Je veux que tu sois le premier. Je te dois cela. Tu m’as aidé, tu as même sauvé mes examens…

— Je suis beaucoup trop vieux, Malo. Beaucoup trop vieux.

— Tu es aussi… Enfin… Un ami. Pour ainsi dire mon meilleur ami.

— Raison supplémentaire de refuser ! Que va-t-il se passer quand, la semaine prochaine, le mois prochain, vous allez venir manger chez moi, et que je regarderai Laure en me souvenant d’elle, mais sans qu’elle le sache ? Réfléchis un peu, Malo, c’est…

— Thomas, écoute-moi, toi aussi. C’est tout réfléchi. C’est justement parce que tu es mon meilleur ami que je sais que tu ne feras pas de mal à Laure. Je sais que si elle décide de tout arrêter, tu ne lui en voudras pas. Avec toi, je sais que tout se passera bien. Et puis en plus, je sais qu’avec ton expérience, tu ne seras pas le gros bourrin standard de nos âges, justement. Avec toi, je suis sûr que Laure va passer un bon moment. Je ne pourrais pas en dire autant de n’importe qui d’autre. Et tu veux que je te dise ? Il y a même quelque chose de plus que ça. C’est justement parce que tu as l’air de refuser, d’avoir des scrupules, que je me dis que je t’ai choisi avec discernement. Tu n’es pas pervers, tu comprends ? Tes hésitations me prouvent que j’ai raison de te choisir toi.

Je me tais un instant. Je regarde sa charmante petite bouille. Il est touchant de naïveté, et je comprends pourquoi Laure a décidé de vivre avec lui. Je réponds :

— Au Moyen-Âge, certains seigneurs prétendaient qu’à son ami l’on prête son château, son épée, et sa femme.

Milo sourit. Il me demande :

— Tu te sens prêt ?

— Euh… Tout de suite ?

— Laure doit rentrer du travail dans une demi-heure. Ça nous laisse le temps.

Tout juste. Milo avait prévenu Laure par SMS et nous avions foncé jusqu’à leur appartement pour tout préparer. Pendant que Milo s’activait dans la salle de bains, je réorganisais le mobilier. Si l’action devait avoir lieu sur le canapé, au milieu du salon, face à la télé, il valait mieux déplacer la table basse pour éviter de se cogner un orteil par mégarde. Et puis je voulais aussi que Milo ait un fauteuil confortable pour nous regarder, et pour se masturber tout à son aise si l’envie lui en prenait. Je jetai un regard à la baie vitrée. Nous étions au quatrième étage, et des vis-à-vis existaient bien, mais ils semblaient assez lointains. D’ailleurs, une petite exhibition n’était pas pour nous déplaire, à nous trois, vu la situation. Finalement, quand tout le décor me parut convenable, je m’assis sur le canapé. J’hésitais à me dénuder mais je préférai, tout bien réfléchi, me laisser faire par ses mains délicates.

C’est avec gourmandise que j’attendis son entrée en scène. Cela faisait des mois que je la traquais, et j’allais enfin jouir de son corps. Je ne savais pas trop bien, d’ailleurs, si c’était la perspective de faire l’amour avec elle qui m’excitait le plus, ou le fait d’être parvenu à mes fins après tant de manuvres et tant de roueries.

Je peine à me souvenir des instants qui précédèrent immédiatement l’extase. Je sais que tout se déroula selon le plan. Elle entra dans l’appart et marcha droit à la salle de bains. Je l’entendis piaffer d’impatience et d’excitation sous les préliminaires de Malo. Ils échangeaient des phrases murmurées dont je ne percevais que des syllabes indistinctes. Puis j’entendis la porte s’ouvrir, et Laure, menée par la main par Malo, entra dans le salon. Ses cheveux châtain clair cascadaient sous le bandeau noir qui lui couvrait les yeux, sur ses épaules, jusqu’à ses fesses. Son visage ovale où luisait une bouche pulpeuse, entrouverte, prête au soupir comme aux assauts, attira tout de suite mon regard. Mais plus je l’observais marcher, prudente, sous la conduite de Malo, plus elle me fascinait. Ses seins irréprochables de rondeur, avec leurs aréoles prune déjà bombées d’excitation, ses bras lascifs, son bassin ondoyant, ses jambes longues et galbées, et jusqu’à ses pieds délicats, tout son physique provoquait en moi une attirance magnétique. Je sentais en elle une capacité infinie à me tétaniser. Pire : je voulais me laisser hypnotiser par ces formes harmonieuses à la perfection qu’elle exhibait maintenant devant moi, se tournant dans un sens et dans l’autre pour me présenter ses fesses rebondies, musclées mais souples, ses hanches que je savais d’instinct proportionnées à ma main, sa cambrure bouleversante, son cou gracile, et cette impudeur dans le geste. J’aurais voulu, en cet instant, qu’elle fût de lave et de feu, et que mes globes oculaires fondissent dans un dernier plaisir visuel.

Elle s’agenouilla aux pieds de Malo, dos à lui, face à moi, et Malo demanda :

— Dis-moi ce que tu as envie de faire, chérie.

— J’ai envie de baiser.

— Tu as envie de baiser ?

— J’ai très, très envie de baiser un mec.

— Pas moi.

— Pas toi. Un mec.

— Vas-y, chérie. Fais-toi plaîs’.

Elle avança vers moi, à genoux. Ses seins ballottaient d’une manière presque aérienne, et sa bouche se précipitait à la rencontre de la mienne. La douceur de ses mains qui remontaient sur mes cuisses et s’arrêtaient sur ma braguette pour l’ouvrir se conjugua à la chaleur de ses lèvres quand elle m’embrassa, poussant sa langue dans ma bouche. Pendant ce baiser, ses doigts dégrafaient ma ceinture, saisissaient mon pantalon et mon caleçon et les tiraient vers le bas. Elle s’arracha à mon étreinte et dit :

— Je suis toute mouillée. Tu as intérêt à assurer.

Malo vit que j’allais répondre mais d’un froncement de sourcil il me rappela la règle du silence, et je lui obéis aussitôt. Renouvelant son baiser, Laure empoigna ma verge de sa main droite et commença à monter et à descendre, me branlant avec hésitation d’abord, puis de manière de plus en plus assurée. Nos langues se contournaient dans une délicieuse sarabande qui s’interrompit lorsque Laure dit :

— Attends, il faut que je vérifie un truc.

Sans autre préliminaire, elle se pencha sur ma queue, l’embrassa, et, la maintenant de la main droite, l’enfourna lentement dans sa bouche. Je sentis une résistance dans son cou, alors qu’elle descendait toujours. Elle sortit la langue et l’envoya explorer la base de ma bite, laissant un espace supplémentaire dans sa bouche pour avaler le reste de mon membre, touchant enfin mon pubis du bout de son nez. Elle m’avalait entièrement, et le bout de sa langue continuait de frétiller. Je sentis qu’elle maintenait la position le plus longtemps possible et soudain elle n’y tint plus. Elle remonta d’un coup, laissant dégouliner sur mon membre une énorme coulée de salive. Elle se tourna vers Malo et s’exclama :

— Tu sais qu’il s’est rasé la bite ?

— Je sais, répliqua Malo. Il l’a fait dans la salle de bains tout à l’heure.

— En tous cas, il est bien pourvu, chéri. Un peu mieux que toi, je dirais.

— Alors, qu’est-ce que tu attends ? Fais-le-toi, chérie. Il n’attend que ça.

Je n’eus que le temps de déboutonner ma chemise pendant qu’elle tirait mon pantalon et mon caleçon le long de mes jambes, avant de les jeter à terre. Elle posa un genou sur canapé, à ma droite, et m’enjamba de l’autre. Passant une main derrière son dos, elle saisit ma verge et la tint dressée sous son bassin qui se rapprochait, se rapprochait… Mon gland effleura sa vulve. Je sentais la chaleur, la moiteur de son sexe, et je crus qu’elle allait me prendre en elle d’un seul coup, mais elle se redressa, joueuse. Ses seins magnifiques rebondirent sous mes yeux. Je lui empoignai les fesses à pleines mains et portai ma bouche à ses aréoles délicates, les agaçant du bout de la langue, du bout des dents, tandis qu’elle continuait à rapprocher son bassin du mien avant de l’éloigner. Elle soupirait d’excitation et je joignis mon souffle au sien. Nos bouches incandescentes fusionnèrent avec une violence presque insoutenable. Les seins de Laure rencontrèrent mon torse, et elle m’enlaça le cou avant de me saisir l’arrière du crâne. Je sus qu’il était temps. Appuyant de mes mains sur ses hanches, j’entrai en elle jusqu’à la garde : sa chatte trempée n’attendait que cela. Laure feula, m’embrassa encore, et s’exclama :

— Oh oui ! Baise-moi ! Baise-moi fort, oui…

Du coin de l’il, j’étais vaguement conscient que Malo avait ouvert sa braguette et se masturbait sans vergogne. Je n’en avais cure : je dégustais les sensations fabuleuses que me faisait vivre Laure, et que je lui rendais au centuple, couvrant ses seins, son cou et son visage de baisers passionnés, caressant ses fesses, son dos, sa nuque, avec une délicatesse dont je voulais qu’elle contrastât avec la vigueur de ma pénétration. Laure remonta le long de mon sexe, avec une lenteur diabolique, ne conservant que mon gland en elle, avant de retomber de toutes ses forces. Elle geignit :

— Encore ! Encore, oui…

Pour l’instant, je l’avais laissée faire. Il était temps que je prenne l’affaire en mains. Renonçant à mes caresses, je saisis les hanches de Laure et me mis à remuer le bassin pour lui imposer mon rythme. Attentif, j’observais ses réactions, ses soupirs, ses frémissements, ses baisers, et bientôt je sus à quel angle je devais maintenir son bassin pour que mon gland touche son point G. Elle s’en aperçut aussitôt, et s’exclama :

— Oh oui, vas-y, vas-y, continue… Continue… Oui ! Oui !

Son corps magnifique s’arrêta de bouger, raidi de jouissance au sommet de mon gland. Je ne lui laissai pas le temps de reprendre ses esprits. Sans attendre qu’elle retombe, j’appuyai de toutes mes forces sur ses hanches et l’empalai sur moi. Elle rebondit contre mon pubis, remontant aussitôt dans sa position précédente, criant un deuxième orgasme plus violent que le premier. Je me forçais depuis quelques minutes à imaginer des morts-vivants, des vieux corps nus et malodorants, des vomissures sur le bitume crasseux, la saleté des clochards, pour me retenir de jouir aussi. Il fallait que je tienne. Il fallait que je l’emmène plus loin encore, plus loin que Malo n’y parviendrait jamais, plus loin que tout. Il fallait que je la fasse jouir de toute son âme, pour que Laure soit mienne à jamais.

J’appuyai une nouvelle fois sur ses hanches, de toutes mes forces. Sa cyprine ruisselait maintenant à une telle cadence que ma bite s’enfonça tout au fond d’elle. Je sentis mon gland toucher le fond, et je sus, au glapissement qu’elle poussa, que je venais d’atteindre son deep spot. Laure se mit à trembler de tous ses membres, totalement silencieuse à présent. Son vagin me serrait la bite avec une puissance incroyable. Et maintenant que je savais quoi faire…

Je la soulevai de moi, je m’arrachai de son étreinte, je la poussai sur le côté. D’instinct, elle posa une main sur le dossier du canapé, une autre sur l’accoudoir. Je me levai, me présentai debout derrière elle, lui caressai les fesses. Je la saisis. J’étais positionné contre sa chatte.

— Oh oui, oui, vas-y, vas-y encore…, m’encouragea-t-elle.

Je la pris en levrette avec une vigueur renouvelée : ces quelques instants de répit m’avaient permis de reprendre ma lucidité et de retomber un peu. J’étais prêt à la faire jouir une nouvelle fois. Je me connaissais d’ailleurs assez pour sentir ma verge en train de s’habituer à cette délicieuse petite chatte, et je savais que maintenant, je pourrais la baiser pendant un bon moment avant d’éjaculer. Je savais d’ailleurs que, pour une éjaculation, je lui préparai une giclée de sperme comme elle en avait rarement reçue.

— Baise-la !, rugit soudain Laure, se désignant bizarrement à la troisième personne. Baise cette petite salope ! Baise-la fort !

Puis elle se tourna vers Malo, dont je sentais confusément qu’il commençait à se demander si toute cette histoire était une si bonne idée que ça. Laure lui cria :

— Regarde-le ! Regarde-le bien ! Tu vois comment il fait ? Tu vois ? Regarde comment il s’y prend… Il va encore me faire… Il va… Je… Oh, je vais…

Sa voix s’effilocha en un soupir qui ne disait plus que « oui… », emportée dans un tourbillon d’orgasme. Je la tenais de toutes mes forces, et elle frissonnait autour de ma bite avec cette violence des bourrasques quand elles arrachent les toits. Mes phalanges blanchissaient sur ses hanches alors que je la retenais pour que mon gland reste bien en place au fond d’elle, sur son deep spot, là où il la faisait jouir sans discontinuer.

D’un coup, je sortis d’elle et, me remontant à peine, je pris son cul. Ma queue trempée de sa mouille rentra sans difficulté dans ses entrailles ouvertes.

— Il t’encule !, protesta Malo.

— Ouais, ben », répliqua Laure, « fais-moi jouir comme lui et tu pourras m’enculer aussi !

Ç’en était trop pour Malo. Il se leva, et s’exclama :

— OK, c’est bon, on arrête !

— On arrête ?, demanda Laure. On arrête quoi ?

— On arrête tout.

— Si tu veux, je te suce pendant qu’il me défonce le cul, tu sais.

— Non, non. Stop. Stop, sérieux.

J’avais arrêté de bouger. Laure rugit à mon adresse :

— Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Continue, pauvre con ! Continue de la baiser, ta…

— On arrête tout, merde !, grogna Malo. Sinon, je lui casse la gueule.

Laure éclata de rire. Elle demanda

— Tu lui casses la gueule, ah ouais ? A qui ? A mon père ?

Elle se dégagea de moi, se redressa en s’appuyant contre le dossier du canapé, et d’un même geste elle arracha son bandeau, se tournant vers moi.

— Explique-lui, Papa, me dit-elle, c’est moi qui ai fait les explications la dernière fois.

Malo tombait de l’armoire. Si ma bite avait encore été dans le cul de ma fille à ce moment-là, je pense que j’aurais éjaculé de toutes mes forces. Malo me regarda. Il regarda Laure. Il me regarda. Il dit :

— Mais… mais…

Je répliquai :

— Voilà. Disons ça comme ça. « Mais, mais… » c’est assez bien formulé.

Malo explosa de colère.

— Vous… Vous êtes dingues ! Vous êtes complètement dingues ! Laure est ta fille ?

— Je…

— Non, mais, ta FILLE ?

Un instant, je me suis demandé s’il était plus surpris qu’irrité. Comme les trois autres mecs de Laure avant lui, il était totalement décontenancé. Il se tourna vers Laure.

— Et toi, tu…

Elle le gifla à toute volée avant de s’écrier :

— Tu n’as rien compris, pauvre con ! Rien compris ! Comme les autres ! Tu es comme les autres !

Je tâchai de la tempérer :

— Attends, attends, ma chérie, calme-toi. Laissons-lui le bénéfice du doute. Il me plaît bien, moi, ce garçon. Il est beau, il est gentil avec toi, il te traite bien, il te respecte… Je veux dire, ça change de Philippe.

— Oh, arrête avec Philippe ! Ça n’avait aucun sens, cette histoire-là.

— Mais de quoi vous parlez ? De quoi vous parlez, Bon Dieu ?, s’énerva Malo. Vous avez fait le même coup à d’autres mecs ?

— Quatre !, rugit Laure.

— Quatre ?, hurla Malo.

— Stoooop !, m’écriai-je. Maintenant, tout le monde se calme. Malo, tu as droit à des explications, et je vais te les donner. OK ?

— Ah bah oui, je les attends de pied ferme, tes explications. Je rêve ! Non mais je rêve ! Je cauchemarde !

— Ta gueule, et écoute, répliqua Laure.

— Tu sais, dis-je à l’adresse de ma fille, c’est quand même plus direct quand c’est toi qui expliques.

— Une fois sur deux, on a dit.

— Bon. OK. Malo, écoute bien. Evidemment que tu es déstabilisé. Mais écoute-moi juste un instant. Laure, c’est ma fille unique. Quand sa mère nous a quittés, après cette maladie terrible… enfin, c’est une autre histoire… Bref. Quand sa mère nous a quittés, j’ai juré que je ferais tout pour ma fille. Que je ferais tout pour qu’elle soit bien. Même quand je ne serai plus là. Tu comprends ?

Malo riposta :

— Non mais on est en train de parler de… de…

Le mot butait contre ses lèvres. Je ne le lui imposai pas :

— Oui. On parle de ça. Exactement de ça. Tu n’as pas idée… Enfin, comment dire ? Tu n’as pas idée de ce que c’est, pour un père, de voir sa fille rentrer un soir, sa fille de dix-huit ans à peine, et qui s’effondre, en larmes, contre ton épaule, parce qu’elle vient d’avoir sa, comment dit-on de nos jours, sa première fois, mettons, avec un rustaud qui lui a fait mal, et qui…

— Je n’ai jamais, jamais fait mal à Laure !, gronda Malo.

— Je ne dis pas ça, mon garçon.

— Arrête, avec ton paternalisme à deux balles ! Je te jure, arrête !

— Bref ! Ce soir-là, j’ai compris deux choses. Un : ma fille aime le sexe. Deux : elle aime l’amour. Si son compagnon n’arrive pas à lui offrir l’un et l’autre…

— Oui, eh bien ? Quoi ?

— La rupture est inévitable.

— Donc ?

— Donc Papa a eu l’idée de mettre en place une espèce de test, intervint Laure.

— Un test ? Tu appelles ça un test ?

— Un test de performances sexuelles, Malo.

— Un test de performances sexuelles ?, glapit-il. Vous êtes fous ! Vous êtes complètement fous !

— Je le disais, Papa, glissa Laure. Il est comme les autres.

— Comme les autres ?, continua Malo.

— Comme les autres, oui !, riposta Laure.

— Cela veut dire, intervins-je, que non seulement tu n’assures pas aussi bien que moi au pieu pour Laure, mais en plus que tu ne l’aimes pas assez pour accepter cette évidence.

— Que je ne l’aime pas assez ? Que je ne l’aime pas ASSEZ ? Mais bon Dieu, qu’est-ce que je t’ai dit, l’autre jour, sur les quais, Laure ? Qu’est-ce que je t’ai dit ?

— Des mots. Ah, ça, pour les mots, vous les mecs, vous êtes fortiches !, répliqua Laure.

— Il me semblait avoir demandé un peu de calme, repris-je. Comme les autres, Malo, cela veut dire à la fois trop maladroit pour satisfaire l’appétit sexuel de Laure, et trop peu amoureux pour accepter la situation. C’est un test, je te dis.

— Vous êtes complètement fous.

Mais le ton de sa voix chancelait. Je repris.

— Fou ? Fou de vouloir le bonheur absolu de ma fille ? Fou de vouloir qu’elle se choisisse un compagnon digne d’elle ? Fou de vouloir qu’il l’aime plus que tout, comme je l’aime moi-même, au point de tout lui pardonner ? De lui passer toutes ses fantaisies ? Fou de vouloir que son compagnon, s’il ne la satisfait pas, la laisse au moins se satisfaire comme bon lui semble ? Tu appelles ça de la folie, toi ?

Malo ne répondit rien. Il réfléchissait. Je repris :

— Imagine être le papa d’une jeune femme extraordinaire, par son intelligence, par sa gentillesse, par sa beauté… Ne voudrais-tu pas le meilleur, pour elle ?

— Si, bien sûr, mais…

— Ne serais-tu pas prêt à contrevenir à toutes les bienséances pour elle ?

— Je…

— Il n’y a ni mais ni je, Malo. Soit tu es prêt à tout sacrifier pour ta fille, tes habitudes, les conventions, ta vie même, ton honneur même, soit tu n’y es pas prêt. Choisis ton camp, Malo. Avec nous ou contre nous.

Après un moment de silence qui sembla durer une éternité, Malo lâcha, les dents serrées :

— OK. OK. Avec vous. Vous êtes complètement fous, mais je suis aussi fou que vous.

— Des mots !, cria Laure. Encore des mots ! Comme Philippe !

— Comme Philippe ? riposta Malo. Tu vas voir. Comme Philippe ! N’importe quoi !

Il ramassa à terre le bandeau arraché, s’en empara, se releva, et marcha jusqu’à son fauteuil où il s’assit. Puis, dégustant manifestement ses paroles, il dit :

— Allez-y.

— Allez-y ? demanda Laure.

— Baise avec ton père, chérie. Devant moi. Je veux te regarder le baiser, espèce de salope.

Laure me jeta un regard éloquent. Je lui dis :

— Mais je t’en prie, ma chérie, vas-y.

Laure se jeta sur Malo. Elle l’embrassait, pendant que ses doigts se précipitaient pour le dévêtir, lui aussi.

— Je t’aime, chéri, dit-elle.

— Je t’aime, Laure, répondit-il.

J’ai ramassé mes vêtements. Je me suis rhabillé discrètement. J’ai laissé ma fille avec son amoureux.

Dans le fond, je ne regrettais rien. Malo avait passé le test, et Laure et moi avions toujours été clairs là-dessus : le premier qui passerait le test mettrait fin au test.

En rentrant chez moi, tout de même, j’avais beaucoup de regrets dans la gorge. Maintenant quoi ? Retrouver une compagne par je ne sais quel site de rencontres pour adultes ? Ce que ça allait être triste, sans déconner…

Sans compter que je n’en trouverais aucune comme Laure. Jamais. Evidemment.

Je n’avais même pas joui, songeai-je avec amertume.

Et qui savait quand l’occasion se représenterait !

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