PRÉAMBULE
La fréquentation de ce site depuis quelques mois me donne envie d’écrire. Pourtant, je ne parviens pas à mettre en place quelque chose de cohérent. Insatisfaite, je trouve mes ébauches d’histoires nulles et je bloque. Aussi, comme première publication, j’ai eu l’idée de raconter ma vie intime en reprenant mes journaux et d’en faire un récit. Exercice qui a ravivé beaucoup d’émotions : en écrivant, j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai eu peur, j’ai été stressée, j’ai ressenti du plaisir, j’ai eu parfois très chaud. Le contenu n’a cessé de s’étoffer, mes filtres initiaux ont petit à petit été supprimés. Ce texte est non-censuré, parfois fleur bleue, parfois naïf, parfois tendre, parfois plus. Certains passages n’ont pas été mis en forme et sont bruts, tels qu’écrits à l’époque dans le journal. Les faits post-mariage ne sont connus que des protagonistes. Merci pour votre indulgence.
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J’ai donc connu cinq hommes dans ma vie. Et j’ai couché avec un sixième. Je vais passer volontairement de manière un peu abrupte sur les deux premiers, qui n’ont pas laissé d’empreinte marquée dans mon cur :
— Mickaël a été mon premier vrai petit copain. C’était un garçon réservé, doux et attentionné. Je me sentais bien avec lui mais je ne sentais aussi que je n’étais pas amoureuse.
— Olivier et moi ne resterons que quatre mois ensemble mais j’en ai gardé un bon souvenir car il était un garçon très joyeux, drôle et exubérant. A l’opposé de Mickaël.
Les choses "sérieuses" commencent en juin 1996, mois de mes 18 ans. Deux jours après mon jour d’anniversaire, je commence à sortir avec Jérémy. Il est le fils d’un couple d’amis proches de mes parents, nous nous connaissons depuis plus de dix ans. Nous venons rapidement à former un couple que notre entourage désigne comme modèle. Nos amis nous envient et nos familles sont très fières. Jérémy est brillant, lumineux, cultivé. Il est très apprécié de ma famille, comme moi de la sienne. Cette relation me comble et je nage réellement dans le bonheur et la quiétude. Quand bien même nous vivons chacun chez nos parents, nous avons une vie sexuelle active (2 à 4 fois par semaine) et il me satisfait complètement.
Pour mes 19 ans, Jérémy m’offre une bague magnifique qui marque également notre première année ensemble. Même s’il s’apprête à partir plus de 2 mois en Australie pour perfectionner son anglais, nous envisageons très sérieusement de nous installer ensemble à son retour et nous visitons même un appartement. Je suis en train de finir mes études secondaires et personne ne se fait réellement de souci pour moi : j’ai toujours été la première de la classe et cette dernière année ne déroge aucunement à cette règle. Je fais déjà beaucoup de projets pour la suite, à l’université.
Pourtant, un évènement va bouleverser ma vie et la bouleverse encore aujourd’hui.
Quelques jours après mon anniversaire et après les examens écrits du diplôme que je suis en train de passer, un week-end à la montagne est organisé par Joël, un camarade de classe avec qui je m’entends à merveilles. Nous sommes huit à y participer.
Nous montons au chalet de Joël le vendredi après-midi. Damien, un ami de Joël, nous y rejoint le samedi en milieu d’après-midi. Joël me l’avait présenté rapidement quelques semaines auparavant mais je ne me souvenais plus de lui. Pourtant, là, je suis plus que troublée, presque bouleversée, lorsqu’il entre dans le chalet, mon estomac se noue violemment à mesure qu’il s’approche de moi, il me semble que je perds tous mes moyens. J’admire sa prestance, sa stature, son sourire me fait fondre. J’ai chaud, froid, je sais que je suis rouge comme une pivoine, mais je suis incapable de masquer mon émotion. Totalement décontenancée, je ne peux dire un mot. Une fille de la classe me ramène à la réalité en m’adressant la parole. J’avais déjà éprouvé cette gêne, cette timidité que l’on peut ressentir devant une personne qui nous plait. Mais là, cela dépasse tout ça. Je ne comprends pas ce qu’il vient de m’arriver.
J’ai soudainement besoin d’air. Je sors un moment sur le balcon puis me passe de l’eau sur le visage. J’essaye de m’habituer, je le regarde le moins possible, mais je suis irrésistiblement attirée. Je me demande comment je ne l’avais pas remarqué lorsque nous avions été présentés. Je ne comprends rien. Je ne comprends rien, je n’ai jamais vécu ça. C’est très violent, l’intérieur de mon corps semble se tordre encore et encore. Mais ce qui me choque le plus, c’est que j’ai physiquement envie de lui. Très envie.
En fin de journée, à l’heure de faire à manger, il manque un fouet de cuisine. Il se trouve que mes parents ont un appartement dans la même station. Damien se propose de m’y conduire. J’en rêvais.
Dès notre arrivée, dans la cuisine, nous nous embrassons sans même nous parler. Je me liquéfie, je ne veux plus quitter ses lèvres, je suis dans un état second. Je me souviens de ce baiser comme si c’était hier, je le "ressens" encore. Moi, Muriel, fille sage, réservée et exemplaire, j’embrasse un homme que je ne connaissais pas 4h auparavant. Pire : alors que nous nous embrassons à nouveau, je meurs d’envie de faire l’amour, là, immédiatement. J’ai des frissons, des bouffées de chaleur, mes sens sont incroyablement aiguisés, particulièrement mes seins dont les bouts me font presque mal. Je sens que je mouille ma culotte, beaucoup. J’ai envie que Damien me caresse de partout, qu’il m’embrasse des pieds à la tête. Oui, je ressens un besoin physique de le sentir en moi, qu’il me tourne contre le frigo, qu’il m’arrache ma culotte et qu’il me pénètre
Damien, qui sait que je suis en couple, dit dans un sourire complice que nous sommes attendus. J’ai envie de pleurer tant j’ai envie de lui. Je tremble et peine à refermer la porte d’entrée. Je parviens tout de même à me calmer dans la voiture et en viens à admirer le respect dont il a fait part à mon égard. Je donne le change durant la soirée puis je reviens dormir à l’appartement avec deux copines de classe. Je me masturbe, chose que je ne fais quasiment jamais, en pensant à lui. Le lendemain, je fais en sorte de ne pas être trop proche de lui.
Tout vient de voler en éclat. Je suis totalement perdue. Je m’en rends compte le dimanche soir quand Jérémy passe à la maison. Je fais comme si, je dis que je suis fatiguée. Ça passe. J’ai soudain très peur, mais je ne me sens aucune force pour résister.
Je n’étais pas rentrée avec Damien le dimanche soir, mais il avait appelé le mardi et je lui avais dit de passer le lendemain chez moi. Quelle folie ! Certes, les mercredis, j’étais seule à la maison durant la journée, mais il arrivait que ma mère rentre plus tôt du travail ce jour-là.
Avant l’arrivée de Damien, je stresse comme une folle. Je me dis que je vais lui demander de ne pas venir, puis non. J’essaye de me concentrer sur ce que je vais porter mais je ne parviens pas à me décider. J’essaye des tas d’habits que je trouve soudain informes et démodés. Je me décide pour un débardeur blanc dont je recouds une bretelle à la va-vite. En bas, mon pantacourt bleu ciel, celui que je trouve un peu trop moulant.
Damien arrive, mon cur bat si fort, j’ai l’impression qu’il va sortir de ma poitrine. Je le trouve tellement attirant, excitant, c’est incroyable. Notre baiser est gêné, ni sur la joue, ni sur les lèvres. Je lui offre à boire, nous discutons un peu sur le canapé. Pas longtemps, l’envie est trop forte et nous nous embrassons. L’intensité du baiser me fait presque suffoquer. Je le désire à nouveau ardemment, je ressens une force, un puissant désir charnel, physique. Je ne contrôle plus rien. Je tremble, je suis maladroite, il a l’air dans le même état, je suis nue en quelques secondes, lui aussi. Je ne vois même pas son sexe. Je l’entraine à terre, à même la moquette, au milieu du salon et le dirige immédiatement en moi. Sans aucune protection. Je ne réponds plus de rien, ma tête tourne si agréablement. Je jouis juste après la pénétration : un tsunami électrique déferle dans mon corps. Je pense que je crie car il s’arrête un instant. Je n’ai jamais eu d’orgasme si violent.
Reprenant peu à peu mes esprits, c’est seulement à ce moment-là que je prends conscience de la taille du sexe qui va-et-vient dans le mien. Je me laisse aller au plaisir et mon second orgasme est simultané au sien. Le rapport a duré moins de deux minutes. Je n’avais jamais couché si rapidement après avoir rencontré un homme, je n’avais jamais fait l’amour dans le salon, je n’avais jamais fait l’amour aussi vite et aussi intensément. Une porte s’est ouverte dans ma personnalité. Je dis à Damien qu’il ne peut pas rester, il s’en va. Moi, je suis sur mon nuage, un rêve éveillé, je vole, je scintille, j’ai l’impression d’être un feu d’artifice.
Mais la réalité me rattrape rapidement : ma famille est soudain un poids à supporter car j’ai l’impression étrange d’avoir trahi leur confiance; Bénédicte, ma meilleure amie, à qui je me confie sans lui donner l’identité de mon amant, ne comprend pas et me fait la morale. Le plus dur est peut-être de ne pas avoir de remords. J’ai trompé Jérémy et je ne ressens rien, comme si ce que j’avais fait était normal. Jérémy est là, attentionné, doux. Il ne se rend compte de rien.