Even ne pouvait s’empêcher de l’observer avec fascination. Après tout ce qui lui était arrivé, tout ce qu’il avait fait sous ses yeux elle n’arrivait pas à le haïr tout à fait… Prince des Vampires, maître des Ombres, il avait fait entièrement incendier le village où elle était née et où elle avait grandit. Les cris de souffrance et de terreur de ceux qu’elle connaissait depuis l’enfance résonnaient encore dans sa tête ainsi que la question qu’elle se posait depuis lors. Pourquoi ? Non pas pourquoi il avait brûlé le village, cela se passait d’explication puisque c’était la guerre mais pourquoi l’avait-il épargnée ? Elle l’avait vu tuer sans vergorgne les hommes, les femmes et les enfants, s’abreuvant du sang des premiers puis s’amusant simplement à verser au sol celui des autres qui ne lui faisait plus envie. Alors pourquoi au moment de se tourner vers elle s’était-il tout à coup immobilisé, narines frémissantes et muscles tendus ? Elle se souvenait parfaitement de cette vision de pure terreur, cet instant où leurs regards s’étaient croisés et où elle avait vu l’acier en fusion dans ses yeux brûlants. Elle l’avait trouvé beau.
Et à cet instant encore il l’était. Sauvage prédateur à la démarche silencieuse et à la stature impérieuse, il avait le regard assuré de ces gens qui ne se posent aucune question, habitués qu’ils sont à se faire obéir. Grand et athlétique bien que touché par cette pâleur irréelle qui caractérisait ceux de son peuple, il se déplaçait avec la grâce assurée et nonchalante d’un chat sauvage. Elle recula pas à pas à mesure qu’il avançait jusqu’à se retrouver le dos collé au mur de la demeure où il l’avait emmenée, son coeur s’accéléra à l’instant où ses mains puissantes se positionnèrent de chaque côté de sa tête. D’ici elle avait une vue parfaite sur ses traits harmonieux et sur l’acier de son regard concentré. Le souffle court, elle observa les lèvres fines qui s’étiraient sur un sourire froid et frissonna lorsqu’il s’approcha encore comme pour mieux humer son odeur. C’est à peine si elle s’entendit elle-même lorsqu’elle parvint enfin à retrouver sa voix :
"Que me voulez vous ?"
Une lueur ardente s’alluma dans les prunelles du vampire lorsqu’il approcha la bouche de la sienne
"Tu le sais" murmura-t-il avant de lui écarter brutalement les lèvres
C’est à ce moment précis qu’elle perdit le contrôle. Il avait enserré son visage, et sa pitoyable force humaine n’aurait jamais pu lui suffire à se libérer mais en réalité elle ne tenta même pas. Totalement noyée dans un flots de sentiments contraire elle sentait sa langue brûlante qui la visitait sans vergogne, provoquant des ondes de chaleur au creux de son ventre et l’amenant à fermer les yeux comme pour accentuer ses sensations. Elle ne remarqua même pas qu’il ne lui maintenait plus la tête.
Comme sa langue, ses mains étaient brûlantes et elles tracèrent un chemin de feu sur ses hanches et sur toute la peau qu’il effleura en remontant jusqu’à ses seins. C’est sans réelle douceur qu’il les empoigna, s’en emparant comme le conquérant qu’il était afin de mieux les malaxer, alternant caresses maîtrisées et rudesse impitoyable. Elle frissonna à nouveau en songeant que sa force vampirique à elle seule pourrait lui suffire les broyer sans efforts mais cette peur n’était pas suffisante pour endiguer le flot de plaisir qui lui tirait à présent des gémissements. Un instant elle revint à la réalité, juste à temps pour apercevoir la flamme humiliante de jubilation qui brillait dans ses yeux mais alors même qu’elle songeait à tenter de le repousser il changea d’angle d’attaque. Son bras descendit à nouveau jusqu’à ses hanches, puis plus bas, s’insinuant fermement entre ses jambes et déchirant la fragile culotte qui défendait encore son intimité. Quand enfin son index effleura sa fente trempée elle comprit qu’il était trop tard, elle était à lui, entièrement, et lui aussi l’avait compris. En fait, il le savait depuis le début.
Souriant en voyant le plaisir se disputer à la honte sur son visage il l’empoigna par la hanche sans cesser de la caresser, la rendant si folle de désir qu’elle saperçut à peine qu’il l’avait fait reculer jusqu’à la coucher sur une table, penché sur elle il reprit son baiser avec tant de passion qu’elle se sentit chavirer, d’autant qu’il n’avait pas cessé ses caresses, jamais elle n’avait été aussi trempée et prête à recevoir un homme qu’à ce moment là, sauf qu’il ne s’agissait pas d’un homme… Elle hoqueta à l’instant où elle senti sa virilité se frotter contre son aine, il était si gros… Avec sa force, ne risquait-il pas de la déchirer, de le mener vers la mort dans une explosion mêlée de plaisir et de souffrance ? Un éclair de frayeur passa dans son regard mais il n’y prêta pas la moindre attention, déjà il poussait en elle sans lui laisser la moindre chance de se débattre. Il l’enfila d’un seul coup, sourd à son gémissement de douleur et commença un va et vient puissant qui lui fit rapidement changer de registre. Yeux exorbités et souffle inconstant, elle subissait cet assaut avec autant de soumission que de bonheur. Incapable de se contenir elle l’enserra entre ses cuisses tout en couinant de plus en plus distinctement à chaque avancée qu’il faisait en elle, elle fut obligée de se taire lorsqu’il lui prit à la bouche avec voracité mais la brutalité de ses mains s’emparant à nouveau de sa poitrine fut le coup de grace, elle se cabra dans l’orgasme le plus puissant qu’elle n’ai jamais connu, peu importait ce qu’il avait pu faire à sa famille et à ses amis, elle avait trouvé son maître, il était son prince et elle savait à présent qu’aucun autre que lui ne pourrait jamais lui donner le moindre plaisir. Hurlante, elle se jeta contre lui afin qu’il puisse la transpercer plus loin que nul ne l’avait jamais fait et l’entendit enfin gémir à l’instant où il déversait sa semence au fond de son ventre. Il lui fallu une petite éternité pour reprendre ses esprits après cela et bouger son corps toujours étendu sur la table. Il s’était retiré d’elle et se tenait debout, la dominant d’un simple regard. Incapable de le soutenir sans rougir elle baissa la tête ce qui l’amena naturellement à observer sa virilité. Un nouveau gémissement s’empara d’elle à cette vision, elle était toujours dressée…
Des milliers de pensées se bousculèrent dans son esprit au moment où il l’attira contre lui et appuya fortement sur ses épaules pour l’amener à s’agenouiller entre ses cuisses. Honte pour la facilité avec laquelle elle s’était soumise à celui qui avait juré de réduire la race humaine en esclavage, remord de s’être laissée possédée par celui qui avait tué ses proches, et plaisir aussi, plaisir, encore…