— Tu ne voulais pas les avoir en toi, et maintenant tu ne veux pas les ressortir ? se moquait Martha. Tu les enlèveras, et si tu ne les portes pas à tes lèvres de ton propre chef, cest moi qui te forcerait à les lécher conclut-elle cyniquement.

Quand les deux doigts serrés sapprochèrent de la bouche, Martha se savait victorieuse. Un silence religieux régnait. Le maître était trop éloigné pour voir si ils étaient sales ou pas. Mais Martha veillait. Elle avait le mauvais rôle mais les règles avaient été établies. Et ce type dépreuve en était exclues Ici cétait laspect cérébral qui prévalait. Et je peux témoigner que linfidèle ressentit une humiliation aussi puissante si ses doigts avaient été réellement souillés. Ils ne létaient pas plus que de raison. Mais lodeur. Une saveur diffuse. Et les peurs sociales constituaient la prison de sa honte.

Cest son maître qui vint la libérer des menottes et de sa position. Il laida à se relever. Elle avait le visage marqué. Lesprit vide et les chairs humides Ils sisolèrent quelques instants. Le temps déchanger caresses et baisers. Le temps pour lui de lui expliquer quelle espérait autant quelle redoutait de franchir létape de lil extérieur. Le temps quelle comprenne à quel point elle avait besoin et envie de ces moments forts. Le temps quelle sache quil aimait ce quelle lui donnait à travers sa docilité.

Elle avait envie de lui. Elle avait besoin dêtre satisfaite. Il la déshabilla totalement mais ne céda pas à son désir. Au contraire, il la ramena vers Martha plus attentionnée que jamais. Ils suivirent tous deux la maîtresse de maison vers sa chambre. Linfidèle sattendait à tout. À tout sauf à ça : lui, son maître, son guide, lui intima lordre de chevaucher cet amas de métal que lon appelle cage. Oui, une cage. Une cage assez grande pour un gros chien. Mais cette nuit là, cétait elle la chienne que lon enfermait en cage

Ses jambes avaient franchi le pas : il ne lui restait plus quà sagenouiller sur le sol en fer. Tu es libre de refuser. Mais cest une occasion unique que je toffre. Tu peux refuser Jinsiste. Mais tu peux aussi regretter de ne pas essayer ! déclama son maître peu avant quelle ne se fléchisse de manière à poser les genoux sur le plancher. Avant même que le sommet de la cage ne soit rabattu pour la refermer, la soumise à la chamade prenait conscience du peu de place quon lui octroyait. Létroitesse naurait pas permis de mettre une seconde soumise à ses côtés. Cest en se penchant sur les conseils de Martha quelle se rendit compte que la cage nétait pas assez longue pour lui permettre de sallonger. Mais la sensation la plus forte fut dentendre la double fermeture de la trappe qui lui servait désormais de ciel. Cadenassée en deux points sur la façade, cette partie refusait obstinément de sémouvoir de lappréhension de la captive. Captivité, tu vas apprendre le sens de ce mot lui glissa son Maître accroupit à côté delle mais du bon côté de la grille. Les barreaux étaient fins, distants de 5 cm, ils se croisaient sur laxe horizontale tous les vingt centimètres environ.

À genoux, elle devait pencher son buste. Elle changea alors de position, sasseyant sur le cul, légèrement sur le côté façade, les bras tendus, mains contre le plancher en fer. Même ainsi, elle devait pencher la tête : la grille jouait déjà avec ses cheveux. Elle détestait cette sensation dapparente liberté associée à lexpression concrète dune contrainte totale. Le sommet de son crâne frottait contre la sortie bloquée tandis quelle se voyait obligée de plier ses jambes en raison du rapprochement des parois lencerclant.

Elle était en cage. Elle était nue. Elle avait froid. Elle avait peur. Il lui demanda si cela allait aller. La soumise répondit très doucement à son maître un oui enfin je crois quelle naurait peut-être pas prononcé si on lavait prévenu quil choisirait cet instant pour partir. Quimaginer comme moment plus cruel, plus redoutable pour abandonner cette petite fille emprise à la découverte dune sensation unique et que peu de ses contemporaines seraient à même de connaître ou de comprendre un jour ?

Son maître lavait abandonnée malgré ses appels pleins de détresse. Je ne peux décrire ici à quel point elle se sentait fragile face à Martha savourant une Chesterfield sur le rebord de son lit. Elle nosait pas la regarder. De peur de croiser le regard dune femme libre et libérée capable de lobserver et de lui rappeler à quel point elle lavait humiliée.

— Tu ne dis plus rien ?

— Libère-moi

— Pas question répondit Martha doucement

— Quand revient-il ?

— Dimanche. Il reviendra te chercher dimanche.

— Tu plaisantes ?

— Crois-tu que je me serai donnée autant de mal pour une petite blague ?

— Je ne comprends pas pourquoi

— Il y a des choses quune soumise ne peut pas comprendre. Elle les ressent.

— Je ne suis pas soumise

— Tu les plus que tu ne le croyais puisque tu es là maintenant

— Tout ça ne me dit pas pourquoi

— Une soumise apprend. Elle découvre quelle savait. Avec moi, tu vas savoir ce que tu es.

— Je ne suis pas un objet

— Non. Bien sur. Mais tu connaissais les règles du jeu en acceptant daller plus loin. Tu y es.

— Je ne vais quand même pas passer deux jours comme ça ?

— Arrête de chougner ! Il na jamais été question de ça. Ce serait trop simple

— Simple ?

— Je sais que tu thabitues vite aux choses qui te troublent et qui texcitent. Crois-moi, tu vas bouger ce week-end et peut-être même seras-tu heureuse de ty réfugier !

— Quest-ce que tu as prévu ?

Martha sapprocha, sagenouilla, écrasa son mégot sur le plancher de la cage et plongea ses yeux dans ceux de son invitée.

— Trop tôt pour le savoir ma chérie Une dernière chose : je ne tolérerai plus que tu ne me dises pas vous à partir de cet instant. Si tu désobéis, je te punis. Si tu te trompes, je te punis aussi. Tu me dis vous et tu mappelles Madame, on est daccord ?

— Oui Oui Madame répondit presque distinctement la petite fille confuse

— Cest bien. Tu as enfin compris ce que nous sommes lune pour lautre. Moi, je suis celle qui a tous les droits sur toi. Toi, tu nen as aucun. Tu obéis, un point cest tout. Et si tu veux arrêter, tu nas quà dire stop. Un simple mot. Juste un seul. Mais sache que si tu veux que ton maître accepte de te recevoir en tant que soumise, tu ne dois pas flancher jusquà ce quil te libère de mes griffes. Cest compris ?

— Oui

— Parfait. Je te souhaite donc une bonne fin de nuit.

Martha séloigna, alla rejoindre son lit sans prendre la peine dôter son pantalon de cuir, sans éprouver le besoin de soulager les pieds de ses bottines.

Jignore comment elle est parvenue à sendormir cette nuit-là. Ce que je sais, cest que cest son geôlier qui la réveilla en ouvrant le couvercle de sa boite en fer. Ses premières pensées se portèrent sur les douleurs multiples quelle éprouvait. Les suivantes se concentrèrent sur ce que lui faisait Martha. Avant quelle nait réagi, sa gorge fut cernée par un imposant collier en cuir noir serré avant quun cadenas ne vienne annihiler lespoir de sen débarrasser. Elle le toucha pour vérifier à quel point sa maîtresse lavait ajusté et remarqua la présence de deux pièces métalliques sur le devant. Lune ressemblait à un large et solide anneau, lautre à une plaque en métal incrustée dans le cuir épais dont était constitué le collier. Les mains de son geôlier repassèrent devant son nez et sa bouche, son odeur de femme éveilla ses sens. Elle entendit un nouveau bruit métallique. Quand elle se sentir happée vers le haut sans que sa maîtresse nuse de ses mains, elle comprit et vit quune chaîne lencourageait à se lever.

Elle avait mal partout et tenait à peine debout. Martha semblait reposée et tout aussi décidée que la veille au soir. Décidée à la dresser. Et quand on dresse un chien, la première chose à faire est de le tenir en laisse. Afin quil comprenne bien qui commande. Martha se tenait à ses côtés. Tu nas pas envie de quitter ta cage Je peux ty remettre si tu veux ?. Elle leva mécaniquement ses jambes pour sen extraire, une lourde chaîne pendait entre ses seins tant que Martha ne tende la laisse en entraînant son jouet vers une minuscule salle deau.

— Regarde-toi dans la glace !

— Je suis sensée en penser quoi ?

— Tu ne ressens rien ? Laisse-moi taider. Martha désigna du doigt la plaque de métal qui ornait le collier. Ça, cest ton nom. Ton nouveau nom. Tu peux tapprocher pour le lire.

Elle fit deux pas vers le miroir fixé la porte.

— Je ny arrive pas

— Tu ne sais pas lire à lenvers ? Ça ne devrait pas être trop dur Il ny a que quatre lettres !

— Jai compris

— Jai vu sur ton visage linstant où tu as lu ton nouveau nom. Maintenant dis-le !

— Je Je ne peux pas

Martha tira sur la laisse et lui ordonna de se mettre à quatre pattes, ce quelle fit à la seconde traction sur la chaîne

— Regarde-toi dans la glace. Voilà Maintenant, analyse ce que tu ressens et dis-moi ton nouveau nom !

— P Puta

— Encore !

— Puta

— Qui es-tu ?

— Je suis Puta

— Hé bien voilà ! Tu vois quand tu veux

Jamais un réveil ne lui avait paru aussi dur. Jamais

Sans lautoriser à se relever, Martha emmena son invitée à la cuisine afin de lui faire goûter son sens de lhospitalité : la jeune femme émergeait péniblement dun réveil pour le moins déstabilisant et ne se voyait octroyée aucun répit.

Tu as faim Puta ?. Elle lui répondit timidement un peu. Cest encore plus timide quelle remercia Martha de déposer à terre un bol gorgé de céréales et de lait. A ta ligne, je devine que tes petits-déjeuners habituels sont un peu plus riches continuait Martha en voyant la jeune femme surplomber le bol du haut de ses quatre membres rivés au carrelage. Tu pèses combien Puta ? demanda Martha ravie de la douleur que provoquait ce nom à celle qui devait répondre 60″.

— Tu as toujours été grosse ?

— Oui

— Tu te plais ?

— Pas toujours

— Là, maintenant, tu te plais ?

— Je ne sais pas

— Tu ressembles à une truie devant son auge Ma pauvre, avec tes kilos en trop, tu ne devais pas en exciter beaucoup au lycée. Tu as du beaucoup souffrir à cette époque !

— Vous avez raison

— Cest de parler de ta graisse qui te coupe lappétit ?

— Je ne peux pas comme ça

— Il va pourtant le falloir. Ce sera ton seul repas de la journée. Si tu nen veux pas, je te le retire. Si tu veux manger, tu sais comment ty prendre !

Son visage disparut : Martha avait remporté une nouvelle victoire. Sa langue lapait le lait et sa bouche aspirait les céréales.

Martha débarbouilla son élève sous leau tiède dune douche rapide mais nécessaire avant de commencer une bonne journée. Séchée, toujours en laisse, elle lui fit chausser des escarpins fermés à la cheville par une lanière associée à un cadenas. Les talons étaient si hauts que la pauvre parvenait à peine à conserver léquilibre. Jai mal avait-elle constaté oralement à propos de la position du pied extrêmement cambré. Ta gueule lui avait répondu la femme flic en lui tendant un balai. Je te laisse lappartement. Quand je reviens, je veux que tous les sols soient nettoyés. Dans le placard de lentrée, tu trouveras une tonne de linge à repasser. Lorsque tu auras fini les sols, tu ten occuperas. Et si il te reste du temps, tu cires mes chaussures. Tu as compris ? demanda Martha à lesclave en tirant sur la laisse qui les unissait. Oui Madame répondit-elle. La laisse lui fut retirée. Sa maîtresse se retira.

Elle se mit immédiatement au travail. Balai pour la cuisine et la salle de bains, elle prit laspirateur pour la chambre, avançant toujours comme un escargot. Elle avait peur de la chute. Elle ne parvenait pas à shabituer aux talons vertigineux dont Martha lavait équipée pour la dissuader de senfuir. Elle était nue, elle aurait pu shabiller même si Martha navait pas le même gabarit que lépouse punie. Mais avec ces escarpins, il lui était impossible de descendre un escalier ou même de marcher dans la rue. Ces chaussures hors normes, elle ne pouvait les enlever : le cuir était trop épais pour être coupé avec de simples ciseaux.

Puta ne pensa même pas à sévader. Elle exécutait les ordres, les transgressant en picorant quelques fruits avant de se mettre difficilement à quatre pattes pour passer la serpillière sur les sols carrelés. Ignorante de lheure à laquelle revenait Martha, elle ne pouvait demeurer inactive et risquer dêtre surprise. Quand elle eut fini de cirer le parquet du salon, laprès-midi était bien entamée et une lassitude sinstallait. Lappartement était plutôt sombre. Sans musique, sans fond sonore à lexception de la rue. Son corps se fatiguait : pour preuve, elle avait dérapé en se relevant dune pause pipi. Les chaussures glissaient terriblement en plus dêtre hautes et inamovibles. Elle installa péniblement la table à repasser et entama la séance de travail harassante : une tonne de linge froissé la défiait sans quelle ne puisse sasseoir. Je comprends pour quelle raison elle chercha ensuite le repos : elle sallongea dans le lit en face duquel elle avait dormi. Ce quelle a dailleurs fini par faire en plein après-midi.

Elle fut surprise alors quelle essayait de se relever, les cheveux emmêlés et les yeux pleins de sommeil. Je vois Cest comme ça que tu travailles on va arranger ça. Je crois que cest la première fois que le visage de linfidèle affichait la peur. Il ne sagissait ni dappréhension ni danxiété mais bel et bien de peur. Une peur fondée sur lexpérience. Cest dailleurs ce regard plein de détresse qui décida Martha à la pardonner.

Le cirage des souliers achevés, lapprentie soubrette avait été remise en cage après avoir été libérée de ses chaussures et dune terrible envie duriner. Jai un dîner. Je viendrai te chercher vers minuit lui avait dit Martha en achevant de shabiller sous son regard. Elle avait faim. Elle avait froid. Le métal ne contribuait pas à réchauffer sa peau. Son collier la serrait, la démangeait. Elle ny pouvait rien. Elle ne pouvait quattendre.

Quand Martha revint, elle la libéra de la cage en lui expliquant quil fallait se dépêcher. Elle enferma seule ses seins dans un soutien-gorge en cuir noir aux bonnets ajourés puis enfila un string de la même matière. Elle chaussa les talons hauts quelle portait la veille lors de leur rencontre. La suite lui apparut moins aisée mais elle ne pouvait sy soustraire. Quand Martha entreprit de lui imposer une cagoule également en cuir, elle se laissa faire. Cest elle même qui positionna ses cheveux de manière à ne pas gêner la manuvre. Le collier quitta sa gorge quelques secondes, le temps de laisser le cuir simmiscer. La cagoule fut vraiment inamovible lorsque le collier fut resserré et cadenassé à nouveau.

En voyant Martha se saisir dun bâillon, la jeune femme commença à douter. Mais avant quelle ait eu le temps de réagir, un phallus en latex caressait ses lèvres compressées par un bâillon en cuir rigidifié par un strict resserrement des lanières arrières. Tu ne pourras plus parler maintenant. Si tu désires arrêter, il te suffira de faire claquer tes souliers lun contre lautre. Essaie. Voilà, cest parfait. Elles échangèrent un dernier regard. Très profond. Elle lui dit ces paroles pour la rassurer Tu ne risques rien. Tu vas découvrir de nouvelles choses mais elles ne te mettront pas en danger. Ces choses dans la logique des événements.

Martha obstrua les deux orifices qui permettaient de voir à travers la cagoule au moyen dun masque en cuir complètement hermétique à la lumière. Elle le serra, vérifia que le bâillon létait tout autant, puis ajouta la laisse au collier de Puta qui fut entraînée au dehors après que Martha leut aidée à enfiler une cape munie dune capuche.

Il était tard. Limmeuble était calme. La rue aussi. Une voiture attendait dans la nuit noire. Puta ne voyait rien. Elle entendait tout. Son cur battait fort. Tout lui semblait bizarre. Lascenseur par exemple, elle navait jamais perçu les secousses de cette manière. Celles de la route la déstabilisaient tout autant. Il y avait un homme dans la voiture. Ce nétait pas le maître quelle espérait. Martha lui parlait delle en lui expliquant la nuit précédente. Il riait. Une autre personne se trouvait à larrière avec elle. Mais il ou elle ne parlait pas. Linfidèle avait les mains libres, mais à aucun moment elle ne fut tentée de toucher quoi que ce soit. Et encore moins de se libérer du masque ou du bâillon. Elle acceptait de jouer même si rien ne lui semblait simple. Pas même respirer !

La voiture sarrêta en banlieue. Dans la cour dun pavillon quelconque. Le conducteur et sa voisine aidèrent les passagers à descendre du véhicule et les guidèrent à lintérieur. Lautre ne voyait rien non plus. Mais elle pouvait parler. Cétait une femme. Une soumise que son maître emmena au salon. Martha, elle, emmena son élève ailleurs et lui commanda de se tenir droite. Au moyen dune sangle en cuir, elle lia ses chevilles lune contre lautre. Puis ses jambes, sous et sur les genoux, grâce à deux autres sangles. La quatrième, Martha la posa en haut des cuisses. Elle serra plus fort pour celle-ci comme pour les bras quelle attira dans le dos de Puta : droits, serrés et liés au-dessus du coude par une lanière en cuir plus souple mais tout aussi solide. Une similaire emprisonna les poignets : leur maîtresse commença à les lever vers le plafond ; lorsque Puta sa manifesta de manière assourdie, il lui fut ordonné de pencher son buste vers lavant, ce quelle fit immédiatement. Martha pouvait alors finir ce quelle avait accompli : les bras de sa victime traçaient une verticale parfaite, aussi droite que celle dessinée par les jambes maintenues serrées. Dans laxe des membres supérieurs que la maîtresse attachait au sommet dune porte, la tête cagoulée pointait désespérément vers le sol. Lorsque Martha eut achevé dattacher le cuir à la porte, elle louvrit : le bois vint se figer contre les épaules et la tête de lépouse immobilisée.

— Je ne serai pas longue, puisque tu ne peux pas voir le spectacle, écoute et profite glissa Martha à sa victime avant de quitter la pièce. Au dernier moment, elle se ravisa et ajouta les paroles suivantes Cest drôle, quand je tai vue attachée dans sa salle de bains, javais déjà imaginé cette position pour toi. Linfidèle se souvint alors de la scène et de lintruse qui ne sétait pas manifestée. Cétait elle pensait-elle. Oui, cétait Martha. Et cette découverte lui avait immédiatement donné loccasion de proposer ses services au propriétaire dalors.

Puta ne disposait plus de ses jambes et les mouvements de son buste étaient vains. Ses bras demeuraient immobiles et ne tarderaient pas à sankyloser. Elle nentendait que des bribes de mots, plutôt des bruits sourds, le cuir lempêchait de tout distinguer. Mais quand ce fut un cri qui déchira la pièce voisine, elle le reçut parfaitement. Ce fut le premier dune série à la cadence en constante augmentation. Celle qui lavait accompagnée le temps du trajet était en train de recevoir une cinglante correction de la part de son maître. Plus expérimentée, la soubrette (il sagissait de sa tenue) exprimait une douleur significative par le biais de cris de plus en plus rapprochés la badine saluant de plus en plus souvent ses fesses nues. Valérie, cest son nom, avait relevé seule sa jupe sous le regard de lassistance captivée. Et depuis elle la maintenait soulevée pour une meilleure exhibition aux yeux de deux femmes dont Martha et dun travesti agenouillé aux pieds de sa maîtresse. Lautre homme de lassistance était un dominateur amateur de photographie. Lui nétait pas confortablement installé mais prenait place au plus près de laction.

Lassemblée sétait retrouvée en début de soirée dans un club spécialisé de la capitale et avait décidé dentamer la nuit en comité restreint. Martha avait promis dapporter une nouvelle venue qui saurait être distrayante. Tous ceux réunis ce soir-là connaissaient les goûts de la dominatrice : fétichisme, bondage, humiliation, scénarisation. Elle avait décidé dinfliger la fatigue dune position éprouvante avant de passer à une humiliation publique.

Le soumis avait déjà eu son lot avec une féminisation particulièrement poussée infligée par son imposante maîtresse. Valérie recevait sa punition pour navoir pas accepté de jouer au sous-sol du club parisien. Le plaisir ici ou la punition ailleurs lui avait proposé le maître. Vous connaissez son choix.

Le poids de la soumission augmente avec le nombre dyeux qui observent. Elle le savait. Puta allait lapprendre puisque les fesses de Valérie affichaient la rougeur des grands soirs.

Martha emmena le photographe voir sa proie. Un filet de salive séchappait lentement du bâillon en cuir. Martha lessuya, vérifia que le bâillon était toujours bien en place, puis libéra la jeune femme de la position exténuante dans laquelle elle se trouvait.

Les jambes libérées de la contrainte du cuir, elle fut emmenée au salon, les bras encore liés dans le dos. Elle ne voyait rien. Mais elle entendait. Elle entendait lautre dominatrice jouir du regard Quel beau visage se moqua-t-elle avant dordonner à son soumis daller enlever son string. Puta affichait sa chatte rasée aux personnes présentes dont elle ignorait tout. Le photographe la shoota comme précédemment. Il sintéressait à ses lèvres lisses et pures tout en remarquant à voix haute quelles nétaient pas déformées par les jeux auxquels aimait sadonner Annabelle, limposante domina qui lobservait avec intérêt.

Ce quelle prit pour une cravache simmisça entre ses cuisses. Il sagissait en fait de la badine mais peu importe. Lordre décarter lui fut donné. Elle ouvrit laccès à son sanctuaire. Val fut envoyée en éclaireuse. A genoux, elle caressait de sa langue les lèvres épaisses de Puta. La jeune esclave ignorait le sexe de cette langue jusquà ce quune parole ne léclaircisse. Elle se sentait émue de ne pas voir le visage de la première femme qui lemmenait doucement vers le plaisir. Ses gémissements passaient à peine le cuir sous lequel la chaleur devenait torride.

Assez scanda Martha qui tira sur la laisse pour emmener Puta vers une lourde table basse modifiée pour des pratiques qui nous conviennent. A genoux commanda-t-elle à Puta qui exécuta instinctivement lordre. Avance. Avance encore précisa-t-elle. Les genoux de Puta vinrent se heurter aux pieds de la table. Cul relevé exigea-t-elle avant dattirer en avant le buste de sa victime. Elle passa la laisse dans un anneau, en fit le tour, tira dessus de manière à ce que le collier et le visage de la soumise soit au plus proche de la pièce métallique. Buste allongé sur la table, cou maintenu au niveau du bois grâce à la laisse, la position fut presque parfaite. Elle le fut après avoir serré deux lanières de cuir autour des cuisses et des chevilles de la Miss.

— Est-ce quelle sait ce qui lattend ?

— Non

— Vraiment rien ?

— Absolument rien. Ce qui lattend, cest pour son bien

— Tu es vraiment redoutable conclut le maître fesseur

— Tu me prêtes ta soumise ?

— Je ten prie chère amie

— Viens-là toi Mets-ça

— Oh Oh très bel engin dis-moi !

— Je trouve aussi

— Mais elle, que va-t-elle en penser ? demanda-t-il à Martha

— Cette salope va adorer la preuve conclu lenquêteur après que ses doigts eurent glissé entre les lèvres lisses et brûlantes. Regarde dit-elle avant dajouter puisquelle ne te semble pas te laisser indifférent, je te laisse lui expliquer

Lhomme posa un genou à terre, rapprocha sa bouche de la cagoule et en flattant les fesses de la demoiselle tint ces paroles :

— Je vais texpliquer ce que je vois. Je vois Val, mon épouse et esclave, en train de mettre un gode ceinture. Je ne vais pas te le décrire, tu auras tout le temps de limaginer quand il sera en toi. Tout ce que je peux te dire, cest que ta propriétaire en a amené plusieurs, tous plus gros les uns que les autres.

— Et tu vas tous les goûter ajouta Martha

— Et tu vas tous te les prendre. Lun après lautre. Et pour finir, je crois que je te prendrai moi aussi Conclut Martin en se relevant, claquant sèchement la fesse droite au passage.

Valérie sagenouilla derrière Puta, et approcha le gode-ceinture du sexe de sa consur. Pas ici Val, cest être enculée quelle aime, pas être baisée, sinon elle serait restée avec son mari ! déclama Martha de manière à ce que sa soumise prenne ces paroles en plein cur. Le gode à peine lubrifié par la salive de Val commença à disparaître progressivement. Gémissement anecdotique, le bassin poursuivit sa progression jusquau deux tiers du parcours puis revint en arrière avant de réaliser un sprint qui provoqua une réelle manifestation sonore de Puta. Martha préféra intervenir Prends ton temps Val, je veux quelle profite bien cette petite. Toi, compte les secondes ordonna lautre domina à son soumis qui profiterait du show en alignant mentalement les chiffres dun décompte forcément imprécis.

Au début, Puta essayait de mouvoir ses bras ou ses pieds, mais après plusieurs assauts, elle nen avait déjà plus la force. La position de restriction décuplait la fatigue de la pénétration. Lorsque Val arrêta son harcèlement, ce fut pour changer de gode-ceinture, sur les conseils éclairés de celle qui expliqua à sa protégée quil était deux fois plus large que le précédent. Puta sen rendit instantanément compte. Tout dabord par la difficulté quéprouva Valérie à lintroduire. Ensuite par la lenteur du cheminement de lobjet. Laudience, elle, profitait des cris étouffés par le bâillon et de londulation du corps mimant la délicieuse torture. Sa maîtresse demanda néanmoins à Val de cesser son travail. Elle se retira, Martha déposa deux grosses noisettes de lubrifiant sur le gode en ordonnant à lautre soumise de le répartir sur la surface, Martha se chargeant de déposer une troisième dose directement sur lorifice déjà bien travaillé. Lorsque cela fut fait, le show recommença.

Dans lincapacité de se défendre, linfidèle eut le (dé?)plaisir de recevoir de longues minutes durant ce traitement aussi lent que dilatant. Aux cris assourdis succédèrent des râles de plus en plus rauques qui incitèrent Martha à détacher le bâillon aussi humiliant quefficace. Le phallus en latex libéra la bouche de la belle martyrisée. Un flot de salive se répandit sur la table basse. Puta profita de cette libération pour respirer par la bouche afin de reprendre le contrôle dune chamade infernale. Lorsque Val se retira dentre les fesses dodues de la Miss, elle laissa échapper un gémissement qui eut le mérite de séduire unanimement lassemblée impatiente dassister au bouquet final.

La troisième gode ceinture était vraiment monstrueux. Il affichait une longueur dau moins trente centimètres, soit presque six fois son diamètre, à peine moins large que le précédent, tout en disposant sur lensemble de sa surface daspérités en latex. Ces minuscules picots augmentaient considérablement les sensations de la victime. Puta les accueillit en serrant les dents puis en se libérant dun cri étouffé mais prolongé. Le lubrifiant étalé sur le gode par le soumis masculin au décompte verbal facilitait la pénétration sans diminuer les sensations. À chaque assaut, Valérie qui commençait à souffrir de ses genoux, enfonçait plus profond le latex. Quand elle sentait une résistance, elle insistait avant de reculer pour mieux revenir. Puta nacceptait bien sur pas lobjet dans son intégralité. Elle en était même loin, mais elle en avait limpression. De la bouche grande ouverte séchappaient une respiration audible et de courts gémissements rythmés sur les coups de reins de son bourreau.

600 601 602 603 il sétait écoulé plus de secondes que le décompte ne lannonçait. Le maître fesseur sapprocha de sa soumise et lui commanda de se retirer. À mon tour dit-il pour mieux effrayer la victime. Alors quil sapprêtait à prendre position, Martha colla sa bouche à son oreille pour lui confier discrètement que le propriétaire de Puta ne souhaitait pas cela. Cest trop tôt, ça la bloquerait. Il y a une frontière mentale entre un objet et le sexe dun maître. Surtout lorsque ce nest pas celui de son maître. Et que lon est pas préparée. Le signe de la tête montra quil acceptait lintervention de Martha dont Puta ignorait tout. Quand je vois létat de son trou du cul, ça ne me donne pas envie. Valérie, va chercher de quoi essuyer cette chienne. Ensuite libère la table basse, je vais en avoir besoin pour toi

Puta ressentit le nettoyage comme il se doit. Une humiliation supplémentaire. Martha et les deux dominateurs discutaient et riaient dans la pièce autour dun verre de plus. Le soumis servait de souffre douleur à sa maîtresse. Détachée, celle qui lavait sodomisée laida à mettre pieds à terre et à se tenir comme un bipède. Chancelante elle se sentait faible , Valérie lassistait pour conserver léquilibre. Un verre se posa sur ses lèvres. Martha lui apportait la coupe de champagne quelle dégustait. Bois, tu las bien mérité. Elle se délecta de linstant de douceur. La chaleur de lalcool allait contribuer à la réconforter. Emmène-la à la voiture nous rentrons

Après avoir tenté de nouer le dialogue avec celle qui lavait pénétrée, Puta ne prononça plus une parole jusquà lappartement où elle résidait temporairement. Martha fut étonnée que léternelle effrontée lui demande aussi poliment de bien vouloir lui enlever la cagoule alors quelle venait de lui rendre la vue.

La pression exercée sur la gorge se relâcha. Sa peau redécouvrait la caresse de lair et son cou celle de Martha. Mais cette caresse ne dura pas : elle referma le collier sur la gorge dominée par un visage fatigué et suintant. Suis moi demanda la maîtresse à son esclave. Matée, elle obéissait maintenant au doigt et à lil. Pleine de crainte et de reconnaissance à la fois. Puta avait conscience du pouvoir de sa maîtresse, connaissait sa dureté, mais aussi sa justesse. En voiture, elle avait appris lintervention de sa maîtresse pour la sauver de lhomme qui avait envie de la posséder. Martha pouvait lhumilier, lui infliger plaisir et douleur. Mais Martha pouvait aussi la protéger, prendre soin delle. Et après une soirée aussi riche en sensations, exténuée, elle se prenait plus encore au jeu et sabandonnait complètement, sereinement.

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