3 cartes sur table

Je relisais mes notes en attendant mon prochain rendez vous avec Clarisse. Quelle femme curieuse, je narrivais pas à me faire delle une idée précise, dhabitude mon instinct me disait dès le premier rendez vous quelle piste explorer, quel traumatisme rechercher, comment travailler avec le patient. Avait elle lu ce fameux roman, 50 nuances de Grey qui, chacun le sait, raconte en long en large et en travers les aventures d’une femme soumise, battue, attachée, humiliée, violentée pour son plus grand plaisir. Avait-elle brodé autour de ce fantasme d’être elle-même soumise, traitée comme un objet docile ? Etait elle réellement passé à lacte et comme elle le disait pratiquait elle une forme de domination à légard des hommes avant de se livrer à lacte sexuel ?

Je me demandais comment distinguer ce qui relevait du fantasme et du vécu et jétait vraiment intrigué par cette patiente qui semblait à la fois si forte et si fragile. La sonnette de la porte dentrée me tira de ma réflexion et je me levais pour aller laccueillir.

— Bonjour madame Dumoulin, entrez, je vous en prie.

— Bonjour Patrick. Appelez moi Clarisse voulez vous ?

— Très bien Clarisse. Cétait la seule forme dintimité que je mautorisais avec mes patients, à la condition quils fassent de même à mon égard et mappellent eux aussi par mon prénom. Une fois de plus je fus surpris par Clarisse, sa tenue avait changé du tout au tout, elle portait cette fois un jean moulant, des bottes ou plutôt des cuissardes en cuir qui lui arrivaient au genou, un imper dont elle se débarrassa et qui dévoila un débardeur sans manche très décolleté qui ne pouvait pas cacher son absence de soutien gorge.

Elle sinstalla sur le canapé et sallongea directement cette fois ; je pris place sur le fauteuil, mon bloc note à la main et lentretien commença.

— Eh bien Clarisse, quavez-vous pensé de notre dernier rendez-vous ?

— Jy ai beaucoup réfléchi, je nai pas envie de reparler des médicaments et tout ça. Mais vous pouvez peut être maider sur un autre sujet.

— Je vous écoute.

— Je vous ai dit quelle sorte de relation jentretenais avec les hommes. En fait cest parfois difficile à contrôler pour moi, il marrive de ne pas pouvoir mempêcher de fantasmer, davoir des besoins de sexe irrépressibles, vous voyez.

— Je vois, expliquez-moi, quand cela se passe-t-il ?

— Nimporte quand en fait, mon cerveau est comme esclave de pulsions que je ne peux contrôler, nimporte quelle stimulation peut mexciter et je perds vite pied dans ce cas. Mercredi dernier jai crevé sur lautoroute et ma voiture a été remorquée chez un garagiste car je nai pas de roue de secours. Jai vu tout de suite que le type qui ma reçue lorgnait dans mon décolleté, pourtant il nétait même pas beau, mais il était viril, puissant ; son débardeur dévoilait ses épaules et ses bras musclés, ça ma immédiatement excitée.

— Que sest il passé ?

— Je lai aguiché, du regard dabord, il a réagi au quart de tour. Ensuite je lui ai fait un caprice ; jadore que les hommes se trainent à mes pieds et se plient à mes volontés pour me baiser. Le mot ne vous choque pas jespère ?

— Utilisez les mots que vous voulez Clarisse. Je notais soigneusement les mots employés sur mon carnet.

— Cest bien ce quils font, ils me baisent, et cest bien ce que jattends deux dailleurs. Bref, avec le garagiste cest ce qui sest passé, il ma vue, ça la fait bander, il a très vite eu envie de me baiser, je lai senti, ça ma excitée et jai eu envie de jouer avec lui.

— Quentendez-vous par jouer avec lui ?

— Eh bien, je lui ai demandé de changer mon pneu, ça nétait pas gagné davance, car il navait pas le bon modèle en stock. Je lui ai fait le regard qui tue, je me suis approchée de lui, très près, je pouvais sentir son haleine, il avait fumé et bu une bière, jai attrapé la chaîne quil avait autour du cou et jai tiré légèrement dessus, comme on fait avec un bon toutou pour lui rappeler qui est le maître. Et je lui ai dit que je lui donnais une heure pour me dépanner. Pour le motiver jai ajouté quil ne le regretterait pas. Je lui ai tourné le dos et me suis assisse sur un tabouret en croisant les jambes très haut, je ne sais pas si il a vu au dessus de mes bas mais je connais les hommes, je sais que son cerveau était en ébullition, que sa queue avait pris le contrôle, quil aurait tout donné pour me satisfaire et pouvoir ensuite me baiser. Bref, je ne sais pas comment il sest débrouillé mais trois quart dheure après ma roue était changée et ma voiture prête à repartir.

Il ma rendu les clés fièrement, je pouvais lire dans ses pensées, je restais froide et distante mais à lintérieur jétais moi aussi bouillonnante de désir. Ce grand type musclé, couvert de sueur, de crasse et de cambouis, ce garagiste de quartier qui sentais la clope allait me prendre, moi, la petite bourgeoise bien propre sur elle.

— Et cest ce qui sest passé ?

— Oui, je nai pas eu besoin de me faire prier. Jai juste posé mes fesses sur le bureau du garage, remonté ma jupe pour découvrir mes jambes et ma culotte et je lui ai simplement dit « baise moi ». Ses yeux étaient fou de désirs, jai vu la sueur couler le long de ses tempes, il a arraché ma culotte dun coup et baissé les bretelles de son bleu de travail qui lui est tombé sur les chevilles. Jai juste eu le temps de lui enfiler une capote et il ma prise, comme jaime, comme une salope, sans préliminaire, je nen avais pas besoin, dans ma tête lexcitation était déjà à son comble et je nai pas résisté au plaisir qui ma submergé aussi vite quil a déversé son sperme en moi. Quelques va et viens, quelques poignées de secondes, tout au plus quelques minutes et laffaire était réglée. Javais pris mon pied et lui aussi, il sest retiré, a remonté son pantalon pendant que je descendais ma jupe et je suis partie.

— Sans payer la réparation ?

— Euh, non, je lui ai dit en le quittant que la passe était à 500 et quon était quitte.

— Je vois. Et ça vous arrive souvent ce genre daventure tarifée ?

— Oui enfin pas toujours tarifée mais pour le sexe, oui, plusieurs fois par semaine en fait. Je narrive pas à men empêcher, je me laisse aller à mes désirs comme une gamine devant une boite de bonbons, incapable de ne pas en prendre encore un, jusquà lécurement total.

— Bien Clarisse, nous allons en rester là pour aujourdhui, voyons nous vendredi prochain à la même heure voulez vous ?

— Très bien. Ça ma fait du bien je crois de vous parler, merci Patrick, à vendredi.

Je dois dire que je navais jamais été confronté à un cas de ce genre et que cela me laissait perplexe. Des patients avec des problèmes sexuels jen avais eu, des dizaines, mais une femme nymphomane à ce point jamais. Car javais maintenant acquis la conviction quelle me disait la vérité, je ne savais pas ce qui avait provoqué ce penchant irrésistible pour le sexe, mais elle était sincère, jen étais certain. Je consignais tout ça dans le dossier de Clarisse et jattrapais mon ouvrage de référence sur les troubles sexuels que jouvrais à la page « hypersexualité ».

Hypersexualité féminine, autrement appelée nymphomanie, de nymphe (divinité féminine de la mythologie et/ou petites lèvres de la vulve) et de manie (mania en latin signifie folie), est une exagération pathologique des désirs sexuels chez la femme. Cest un trouble assez rare. La nymphomane aura tendance à réduire son partenaire au rôle de jouet sexuel incapable de la satisfaire durablement. Elle est assimilée à une mangeuse dhomme, une mante religieuse. Il sagit dune souffrance liée à un désir sexuel effréné et inassouvi malgré la multiplication des rapports ou une consommation compulsive de supports pornographiques. A ne pas confondre avec un appétit développé pour les plaisirs de la chair. Cette quête insatisfaite sapparente à une dépendance et nécessite un traitement. On parle désormais daddiction sexuelle ou dhypersexualité et non plus de nymphomanie. Les origines de la nymphomanie se trouveraient dans un manque émotionnel, cette frénésie sexuelle cacherait une forte carence affective.

Je nétais pas beaucoup plus avancé, mais désormais convaincu que le cas de Clarisse relevait bien de mon domaine de compétence.

4-Sensations

Jétais soulagée, apaisée, satisfaite de mêtre confiée à Patrick. Au début cela avait été facile, presque excitant, comme quand jallume un mec. Puis je me suis sentie un peu honteuse, raconter ça à cet homme, me mettre à nu devant lui, cétait beaucoup plus difficile que ce que jaurais cru, plus dur en tout cas que de me mettre à poil. Ce nest pas mon corps que je lui offrais mais mon âme, ce quil y a de plus intime tout au fond de moi, mes sentiments, mes pulsions, je lui avais tout dit de cette histoire avec le garagiste.

Enfin presque tout, javais oublié quelques détails quand même, je ne voulais pas choquer Patrick avec cette première révélation. Mais dans ma tête en lui racontant je revoyais le film de ma partie de jambes en lair avec le mécano. Ça na pas duré quelques minutes comme je lui ai dit, mais bien davantage, vingt minutes, une demi-heure peut être ? Entre le moment ou je me suis jeté à ses pieds pour le sucer et celui ou il ma finalement retournée sur le bureau en me maintenant les poignets dans le dos pour me sodomiser. Cest là que jai joui, quand jai senti que jétais totalement à sa merci, sous son contrôle, soumise au mâle dominant qui me possédait à grand coup de queue.

En y repensant mon excitation est montée dun coup, et là, je suis dans la rue je rentre chez moi mais ça ne redescend pas, jai envie de baiser, jai envie de jouir, jai envie de me faire prendre violement. Au moins jai réussi à cacher mon trouble à Patrick qui na rien remarqué, mais peut être aurais je dû lui dire au contraire ? Si je veux quil maide il faut peut-être que je sois plus franche avec lui, mais comment aurait-il réagi ? Trop tard pour cogiter, il faut que je fasse quelque chose, un taxi, là, arrête-toi !

Le taxi sest rangé, je me suis engouffrée dedans, le type est jeune, typé maghrébin ou indien peut être.

— Avenue de Clichy, au 64. Ça ne vous dérange pas si je me masturbe à larrière ? Vous pouvez regarder mais faites attention à la route sil vous plait.

— Pardon ? Quest ce que vous avez dit madame ?

— Vous avez bien compris je pense, ladresse cest avenue de Clichy, numéro 64. Roulez et faites attention. Je commençais à défaire ma ceinture et à descendre mon jean sur mes cuisses, je ne pouvais pas me déshabiller totalement, ce nétais pas très pratique mais ça suffirait. Mes fesses collaient sur la banquette en skaï de la Peugeot. En plus, de voir le chauffeur me mater ça mexcitait terriblement, il a baissé son rétroviseur pour pouvoir suivre les mouvements de ma main sur ma chatte. Jétais trempée, excitée, chauffée à blanc, je glissais un doigt autour de mon clito et le massais délicatement, jétais très sensible et rapidement plusieurs spasmes incontrôlés me firent tressaillir. Je prolongeais mes caresses en glissant deux doigts dans ma chatte et en me branlant dabord doucement puis plus vite, jaimais la sensation dêtre pénétrée, évidement mes deux doigts ne valaient pas un de mes godes ou mieux une belle queue dhomme, mais pour linstant je navais rien de mieux à me mettre sous la dent, ou plutôt dans la chatte.

Le type avait les yeux rivés à son rétroviseur et je remarquais quil ne tenait plus son volant que de la main droite et quil le lâchait pour passer les vitesses, il était en train de se branler lui aussi, de lautre main. A chaque feu rouge il se retournait pour profiter davantage du spectacle de ma main luisante de mouille en train de fouiller entre mes cuisses ma chatte ouverte. Les coups de klaxon des conducteurs impatients lui indiquaient que le feu était passé au vert, sils avaient pu se douter, ils seraient venus voir eux aussi. Finalement je glissais une main sous mes fesses et me branlait de plus en plus fort pendant que de lautre main je me titillais le clito avec mon mini vibro rouge à lèvres. Le plaisir vient assez vite et je laissais échapper un cri quand lorgasme memporta, le chauffeur poussa un juron, il avait joui lui aussi et avait du gicler partout.

Jatterrissais lentement quand nous sommes arrivés à destination, je sortis un kleenex de mon sac et le tendis au chauffeur.

— Jespère que vous avez bien joui, vous devriez vous essuyer et aérer un peu la voiture avant votre prochain client. Merci cétait très chouette. Et je suis sortie sans attendre sa réponse, il a démarré dans mon dos sans rien ajouter. Waouh quelles sensations délicieuses, quel pied !

5-Orgasmes

Jattendais Clarisse, elle était en retard. Cest à ce moment que je me suis rendu compte que je ne lattendais pas comme nimporte qui. Ce nétait plus seulement une patiente que jattendais, jétais envahi dun sentiment étrange, mêlé dexcitation de la séance à venir et de frustration quelle nait pas encore commencée. Je navais jamais ressenti cela auparavant et jétais en train de réfléchir à ce qui marrivait quand la sonnette retentit. Un soulagement menvahit et je quittai ma réflexion sur le trouble que je vivais il y a encore un instant pour accueillir Clarisse.

Nouveau rendez vous, nouvelle tenue, escarpins à talons aiguilles, tailleur pantalon sobre, cétait Clarisse business-woman qui était venue me voir. Seul un collier de perles égayait sa tenue austère qui pour une fois navait absolument rien daguichant ou de sexuellement provoquant.

— Comment allez-vous Clarisse depuis notre dernière séance ?

— Très bien merci, il faut que je vous raconte ce qui sest passé. Pendant et après notre séance de la semaine dernière.

— Je vous écoute, que sest il passé ?

— Eh bien jai été très troublée par ce que je vous ai raconté, mon histoire avec le garagiste, ce qui sétait passé, comment il mavait fait jouir. En vous racontant tout ça jai comme revu le film de cet évènement dans ma tête. Et. Ça ma excitée. Terriblement excitée en fait, tellement que je suis sortie de chez vous avec une envie une envie, enfin vous voyez ce que je veux dire quoi !

— Oui, je vois. Vous mavez raconté une expérience sexuelle et cela a provoqué en vous un désir sexuel. Il ny a rien danormal à cela.

— Non daccord mais, après, je nai pas pu me retenir, jétais tellement excitée quil a fallu que je trouve un moyen de satisfaire ce désir irrésistible, tout de suite. En fait je nai pas pu attendre, jai eu besoin de jouir dès que je me suis retrouvée seule dans la rue, je nai pas pu faire autrement que me laisser aller à cette pulsion une fois de plus.

— Quavez-vous fait alors ?

— Eh bien je me suis masturbée

— Dans la rue ? Je ne pus mempêcher dafficher ma surprise.

— Non pas dans la rue, je ne suis pas folle tout de même. Dans le taxi.

Elle me répondit en riant, très détendue, une forme de confiance, de complicité presque, sétait installée entre nous, et elle samusait de mon effarement. Elle samusait et elle me racontait désormais sans gêne son aventure dans le taxi. Les mots étaient plus crus que lors de nos premières séances, elle me parlait désormais de sa chatte et plus de son sexe, de ses nichons et plus de ses seins. Elle mexpliquait avec moult détails comment elle se caressait le clitoris avec les doigts, elle mexpliquait quelle avait toujours dans son sac un rouge à lèvre vibromasseur et samusait de mon étonnement à entendre quil existait ce genre dinstruments. Au fur et à mesure quelle me racontait son histoire je voyais son comportement évoluer, lamusement à peu à peu laissé la place à de lexcitation, plus elle me donnait des détails, plus elle sexcitait elle-même de son propre récit, comme si elle le vivait à nouveau. Cest à ce moment que jai remarqué le trousseau de clés quelle tenait dans la main et quelle faisait tourner et retourner entre ses doigts, comme on égrène un chapelet ou plutôt comme on caresse un objet dont le toucher serait agréable. Je ne voyais pas son regard, étant au trois quart derrière elle, mais je sentais les intonations de sa voix changer elles aussi, le débit se faisait plus saccadé, la respiration plus courte, jaurais juré que les battements de son cur saccéléraient eux aussi et sil ne sétait agi dune patiente en cours de consultation, jaurais dit que cette femme était sur le point de jouir. A un moment elle sest interrompue, quelques secondes, je nai rien dit, la laissant reprendre delle-même la suite de son histoire. Comme le silence durait, jai commencé à compter dans ma tête pour pouvoir mesurer ce blanc, jen étais à vingt six quand elle reprit delle-même.

Au moins trente secondes sétaient écoulées, sa respiration, le débit de ses paroles, la main qui caressait le trousseau de clé, tout était redevenu normal. Incroyable, je nen revenais pas, jaurais juré quelle venait davoir un orgasme, allongée là, sur mon canapé, simplement en me racontant comment elle sétait masturbée dans un taxi sous le regard du chauffeur qui la matait dans le rétroviseur. Elle avait fini et tourna la tête vers moi interrompant mes pensées.

— Voilà, cette fois je vous ai tout dit. Vous êtes choqué Patrick ?

— Pas du tout, vous êtes très lucide et sincère avec vous-même je crois, cest important dans une thérapie. Ce que je pense na aucune importance, je ne suis pas là pour vous juger ou avoir une opinion sur vos actes ou vos idées. Ma démarche est essentiellement bienveillante, vous pouvez avoir totalement confiance en moi.

— Merci, ça me fait du bien de vous parler et cette séance était vraiment très relaxante pour moi.

Nous primes rendez vous la semaine suivante et elle quitta mon cabinet me laissant dans un état que je navais pas lhabitude de connaître après une séance. Je me suis rendu compte que je navais pris aucune note alors que je noircissais dhabitude facilement trois ou quatre pages. Même avec les patients les moins bavards je consignais le moindre geste, lintonation de voix qui trahissait une émotion, le soupir qui en disait long aujourdhui, rien, ma page était blanche, javais juste inscrit son nom et la date : Clarisse Dumoulin / vendredi 28 mai.

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