— "Non, écoute, puisse que je te dis que tout se passe bien. Oui je fais attention à moi. Et non je ne passe pas mon temps à batifoler avec d’autres hommes. C’est pas la peine de t’inquiéter, je te dis. Oui, oui, je sais. Tu me l’as déjà dit. Bon écoute on m’appelle je vais rejoindre les autres. Oui, moi aussi je t’aime. On se voit bientôt."
D’une main je raccrochais mon téléphone. Prise par ma conversation téléphonique, je ne l’avais pas vu approcher. C’est seulement quand je sentis ses lèvres sur ma joue que je pris conscience de sa présence. Elle n’était vêtue que d’une simple serviette rouge, laissant entrevoir le haut de sa poitrine. Son regard se plongea dans le mien, et avant même que j’aie eu le temps de dire quelque chose, elle s’enfuyait déjà. Il ne restait dans l’air que l’odeur de son shampoing. Enivrant. Entêtant. Plus je la voyais s’éloigner, plus l’envie de la rejoindre dans sa tente pour lui ôter ce fichu bout de tissu me rendait folle. J’admirais au loin le tracé de ses formes, plus frustrée que jamais. Je ne sais par quel miracle j’arrivais à me contenir. Depuis vendredi, Agathe ne faisait que jouer avec mes nerfs. Ma frustration se changeait en excitation et très franchement je ne savais pas comment j’allais tenir l’intégralité du week-end. Il fallait cependant que je reste sage, je me l’étais promis et je lui avais promis. Les joies du couple. Oh et puis merde ! A quoi bon ? Je refusais d’un signe de tête la cigarette qu’on me tendait et me mis en route.
— "Je reviens tout à l’heure. On se voit plus tard.", glissais-je à mes amis.
Lorsque j’arrivais dans sa tente, elle avait juste eu le temps d’enfiler des sous-vêtements. Noirs, en dentelles, évidemment. Elle me toisa du regard :
— "Qu’est-ce que tu fais là ?"
L’espace d’un instant je ne sus quoi répondre. Qu’est-ce que je venais faire là exactement ? Je m’étais laissée emporter. Je ne devrais pas être là et pourtant j’y étais. Incapable de partir, incapable de parler, je la regardais. Aucun son ne sortait de ma bouche.
— "Je vais te reposer la question une dernière fois : Pourquoi es-tu là ?»
Se faisant Agathe s’était approchée de moi. Sa main sur ma hanche et son souffle sur ma peau me faisaient frissonner. Décidément il régnait une chaleur torride dans cette tente.
— "Tu en as envie, nest-ce pas ?"
Chuchotant à mon oreille, elle m’attira vers elle. Nos corps se collèrent l’un à l’autre tandis qu’elle déposait une myriade de petits baisers dans le creux de mon cou. Je me sentais sur le point de craquer, peinant à articuler :
— "Arrête s’il te plait, je ne peux pas…"
Ne tenant aucun compte de mon avertissement, elle apposa ses lèvres sur les miennes dans un baiser qui me sembla durer une éternité. Ses lèvres plongeaient sur moi avec une violence folle. Elle m’embrassa avec une fougue insoupçonnée. Cet instant semblait irréel. Pour rien au monde je n’aurais souhaité qu’il ne se termine. Alors que pendant tout le week-end, j’avais tenté de la tenir à distance, mes mains l’agrippèrent par ses hanches, la ramenant au plus proche de moi. L’une de mes mains descendit, caressant ses fesses. Je voulais ressentir le contact de son corps entier contre le mien. Sa peau. Son odeur. Son souffle. Sa langue. Je la désirais. Tout en elle m’excitait. Je ressentis le chatouillement caractéristique de mon bas ventre. Je ne sais trop comment, je me retrouvais en soutient gorge devant elle, ses mains sur mon corps. Alors que rien ne semblait plus pouvoir nous arrêter, une image de mon homme s’imposa à moi. Je ne pouvais réellement pas faire ça. Bafouillant trois mots d’excuse, je pris mes jambes à mon cou, laissant sur place mon tee-shirt. J’avais pris des résolutions et je devais m’y tenir. Je ferai tout mon possible pour l’éviter ce soir. Quitter cette tente fut l’une des choses les plus dures que j’eus à faire. Il fallait absolument que je trouve un moyen de me calmer. J’espérais alors qu’une bonne douche froide m’aiderait à y voir plus clair. En plus je ne risquais pas d’y croiser Agathe, elle en revenait.
L’eau froide me remit effectivement les idées en place. Il y avait pas moins de 350 personnes à ce week-end d’intégration. Même si je risquais de la croiser, je pourrais facilement l’éviter en rejoignant un autre groupe. Retour à la tente, je me change rapidement. Je me choisis de beaux sous-vêtements en dentelle. De toute façon je devrais les montrer quand je servirais au bar. C’était parfaitement légitime. Je sors à peine de ma tente qu’on me propose déjà à boire. Je sens que la nuit va être très longue. Je me dirige vers le bar du camping, avec sa piste de danse, il n’y a encore que peu de monde à cette heure-ci. Agathe fait partie des nombreux absents. Plus les heures passent, plus les verres s’enchainent, ma température corporelle est en constante augmentation. Mon regard s’attarde sur la foule, mais je ne l’aperçois pas. Je me surprends à avoir envie qu’elle débarque. Elle s’approcherait de moi par-derrière, m’agrippant par les hanches, déposant un baiser dans mon cou accompagné de quelques réflexions sarcastiques du type : " Alors, on se languit de moi ? ", ses mains passeraient alors sous mon tee-shirt, remontant dangereusement vers ma poitrine, me …
— "Cassandre, Eh Oh, Cassandre t’es avec nous ?"
Je sortis de mon monde imaginaire et me tourna vers la personne qui m’avait parlé, le regard mauvais.
— "On va bientôt servir au bar, un dernier verre avant ?"
Comme si on n’allait pas boire au bar de toute façon. Dix minutes plus tard, j’étais en soutien-gorge sur le bar à danser pendant que mes collègues servaient à boire à tous ces pauvres assoiffés. A plusieurs reprises je crus l’apercevoir furtivement dans la foule. Je sentais un regard se poser sur moi. Intense. Brûlant. Excitant. Mais si c’était elle, elle ne se montra pas une fois au bar. Je commençais à me dire que mon imagination me jouait des tours. Alors que j’avais commencé la soirée avec la ferme intention de ne pas penser à elle, je la voyais maintenant là où elle n’était même pas.
La relève fut assurée et je retournais danser sur la piste avec mes amies. C’était décidé j’allais profiter du week-end et arrêter de me prendre la tête. C’est ce moment précis qu’elle choisit pour surgir à mes côtés, les cheveux en bataille, les joues rosies par l’alcool, une lueur d’excitation dans son regard.
— "Belle performance au bar."
Sa bouche continuait à bouger, mais je ne l’écoutais déjà plus. Mes yeux étaient fixés sur ses lèvres. En fait j’aurais aimé qu’elle ne parle plus du tout. Je rêvais de passer ma langue entre ses lèvres pour venir caresser la sienne. Je n’en fis rien, je la remerciais simplement et nous nous mirent à danser. Nos corps se rapprochaient l’un de l’autre comme des aimants. La tension était visible à l’oeil nu.
— "Ca te dirait de faire quelque chose d’interdit ?"
Je la regardais abasourdi. Elle dut s’en apercevoir car elle ajouta aussitôt :
— "Ne t’inquiète pas, je t’ai entendu dans la tente. Rien de sexuel."
Cette dernière affirmation me soulagea, cependant je ressentis aussi une pointe de déception. J’acquiesçais d’un signe de tête. Elle me prit par la main et m’entraina à l’écart.
— "Ou est-ce que tu m’emmènes à la fin ?"
Je la suivais depuis cinq bonnes minutes, elle ne répondait à aucune de mes questions. Cette situation semblait d’ailleurs beaucoup l’amuser. Jusqu’à ce que je reconnaisse le chemin que l’on prenait ; celui de la piscine. Si je n’en connaissais pas les horaires, je me doutais bien qu’elle n’était pas ouverte à deux heures passées.
— "La piscine donc…"
— "Il faisait si chaud là-bas, je me suis dit qu’on pourrait se rafraichir, et puis honnêtement j’adore me baigner la nuit."
Bien sûr, j’allais la croire. Malgré tout mes pieds semblaient se mouvoir de leur propre volonté. Comme le reste de mon corps d’ailleurs. On escalada la barrière, riant comme deux gamines faisant une bêtise, nous déshabillant en vitesse, ne gardant que nos sous-vêtements en guise de maillot de bain. Ce n’était pas la première fois que je la voyais ainsi, j’arrêtais toutefois mon regard sur toutes les parties de son corps. Je voulais en toucher chaque parcelle : ses lèvres fines, sa superbe poitrine, ses fesses rebondies, ses longues jambes. Je me voyais déjà glissant mes doigts, suivant les courbes de sa nuque vers ses clavicules, pour terminer leur course dans le creux de ses seins. D’un rapide plongeon dans l’eau, elle se soustraya à mon regard.
— "Alors tu viens ?"
Je perdais totalement le contrôle. Je savais au fond de moi, ce qu’il se passerait si je la rejoignais. J’aurais aimé être en état de peser le pour et le contre, mais j’étais déjà trop excité pour ça. Je me décidais à la rejoindre au milieu de la piscine. Elle ne me lâcha pas des yeux une seule seconde. Son regard si beau et pénétrant me donnait l’impression qu’elle avait déjà tout vu de moi. Malgré la fraicheur de l’eau mon corps restait bouillant.
-"Tu vois que tu peux faire des choses interdites", me susurra-t-elle à l’oreille, glissant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
Je l’embrassais passionnément.
— "Tu es sur ?"
Pour toute réponse je déposais un second baiser sur ses lèvres. Je ne pouvais plus reculer, et à dire vrai, je ne voulais plus reculer. Mon baiser en disait bien plus long que les mots. Il signifiait que je la désirais. A cet instant je voulais lui appartenir et qu’elle m’appartienne. Entièrement. Sans réserve ni condition. J’éprouvais de nouveau cette chaleur au creux de mon bas-ventre. Elle referma ses bras autour de ma taille, m’attirant contre elle. Au travers de ses sous-vêtements je sentis ses tétons durcirent sous ce contact. Je fis remonter l’une de mes mains et d’un geste simple lui ôta son haut. Je l’entrainais progressivement vers le bord du bassin, l’embrassant dans le cou. Jouant de ma langue, je me dirigeais vers sa poitrine. J’essayais de m’approcher encore plus, comme si la proximité que nous avions déjà atteinte ne me suffisait pas. L’une de mes mains descendit lascivement pour caresser le haut de ces cuisses.
— "Si tu fais ça, je ne suis pas sûre de pouvoir me retenir", me murmura Agathe entre deux baisers.
— "J’ai envie de toi, maintenant."
Alors que je m’apprêtais à reprendre là où je m’étais arrêté, Agathe me retourna. Je me retrouvais alors face au bord du bassin, les bras en opposition, Agathe dans mon dos. Elle décala mes cheveux sur la gauche, laissant à nu ma nuque et le haut de mon cou. Elle y déposa quelques baisers sensuels, son visage se perdant dans cet espace dénudé. Pendant ce temps l’une de ces mains s’était dirigée vers mes seins, les caressant par-dessus le soutien-gorge, m’arrachant quelques gémissements. Ces baisers suivirent le long de ma colonne vertébrale s’arrêtant juste au-dessus de mon soutien-gorge qu’elle me retira d’une main experte. L’une de ses mains remonta vers ma poitrine, dessinant des courbes autour de mon sein en se rapprochant doucement du téton. Elle l’effleura lentement avec sa paume. Je sentis mon corps se raidir sous l’effet de ce contact. Agathe s’empara alors du sein avec plus de fermeté, tout en me mordant le cou. Je ne pus m’empêcher de pousser un cri mêlé de surprise et de plaisir. J’étais terriblement excitée. Elle me faisait ressentir des choses dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Je me retournais alors en face d’elle, revendiquant une nouvelle fois sa bouche. Nous échangeâmes un baiser passionné, que je jugeais toutefois trop court. Ma déception ne fut que de courte durée, quand je sentis sa langue parcourir l’un de mes seins, l’autre subissant encore le joug de sa main. La petite brune commença par embrasser le haut de ma poitrine descendant vers mon téton. Mes doigts agrippèrent les cheveux Marthe lorsque cette dernière enserra un de mes tétons entre ses lèvres avant de le mordiller doucement, me faisais gémir à nouveau. Chaque caresse, chaque sensation se répercutaient sur mon sexe. Je pouvais malgré l’eau, me sentir mouiller. Je me demandais alors comme j’avais fait pour m’en priver si longtemps. Nos corps collés l’un à l’autre, la pointe de nos seins se frôlant en de délicieux mouvements. Je ne pouvais plus attendre, je voulais la sentir en moi, maintenant.
— "Agathe, s’il te plait", peine ai-je à articuler.
Je voyais dans son regard qu’elle avait peur que je lui demande d’arrêter. Que j’avais changé d’avis. Encore.
— "S’il te plait, ne t’arrête pas. Je veux te sentir en moi", achevais-je à son oreille.
Son cerveau ne fit qu’un tour. Sa main gauche descendit jusqu’à l’extrême limite de ma culotte, jouant avec mon nombril au passage. Lorsqu’elle passe la main à l’intérieur et commence à jouer avec mon clito, l’enserrant, le pinçant presque, je ne tenais alors presque plus sur mes jambes, heureusement nous étions dans l’eau. Mon corps s’agite, tremble presque. J’enfouis ma tête dans son cou, tentant vainement d’étouffer mes cris. Marthe déplaçait ses doigts qui écartèrent dans leur mouvement les lèvres de mon sexe, passant et repassant de haut en bas. Un doigt se pressa à son entrée. D’un coup je sentis en moi, bougeant très lentement, s’avançant et se rétractant. Je soupirai de plaisir. Tout mon corps n’était plus que sensation, désir et plaisir s’y mêlaient à la perfection. Un second doigt vient rejoindre le premier. Le souffle dAgathe sur ma peau, sa respiration saccadée et ses doigts qui se frayaient un passage dans mon intimité me rendaient folle. Je me surpris à appliquer des mouvements du bassin pour en faciliter la pénétration. Mon corps se tordant sous l’effet du désir. Je mouillais de plus en plus abondamment. Elle continua son uvre jusqu’à ce que je ne puisse plus me retenir, j’allais bientôt jouir.
— "Ah, Agathe", gémis-je dans un râle.
Cette dernière y mit alors plus d’ardeur. Un troisième doigt vint rejoindre les deux précédents. C’était bien plus qu’il n’en fallait. Un spasme secoua mon corps sous la violence de l’orgasme qu’elle venait de me procurer. Nous restâmes ainsi quelques instants sans bouger, haletantes. Elle s’éloigna de moi, et je la vis se diriger vers l’échelle de la piscine. Je la rattrapais rapidement.
— "Tu ne crois pas t’en tirer comme ça ?"
Personnellement je n’étais pas rassasiée et je ne pense pas qu’elle l’eut été aussi. Sinon elle se serait bien vite libérée de mon étreinte. Je la fis monter sur le rebord de la piscine, faisant glisser son string le long de ces jambes avant de le jeter à l’eau. J’écarte ses cuisses et vient entre elles pour lécher son clitoris, jusqu’à ce qu’il gonfle entre mes lèvres, elle gémit doucement et pose ses mains sur ma tête, je la lèche de longues minutes puis je vais vers son vagin et prend plaisir à la satisfaire, faisant entrer ma langue le plus profond possible, goutant sa mouille si délicieuse. Je commence à la doigter, à écarter son sexe de mes doigts, un, puis deux et trois doigts s’introduisent sans que j’arrête pour autant de la lécher. Il ne fallut pas longtemps avant que l’action combinée de mes doigts et ma langue ne parviennent à la faire jouir dans un dernier soupir.
Epuisée, je me laisse aller dans l’eau. Elle m’y rejoint pour m’embrasser une dernière fois. Nous y restons quelques secondes avant d’aller nous rhabiller. Nos sous-vêtements trempés mouillent nos vêtements mais cela n’a plus vraiment d’importance.