Peut-être était-ce parce que j’avais sauté une classe, ou bien peut-être était-ce parce que je ne traînais presque qu’avec des filles. Toujours est-il que j’avais été plusieurs fois poussé sur les devants de la scène pendant la semaine daccueil à l’école de commerce!
En y repensant, cela me fit sourire. Cette semaine que j’avais longuement appréhendée n’avait pas été si terrible, amusante même. Je pensais surtout aux défis dans le parc, la soirée en boîte ou encore, le dîner avec ma marraine. J’avais de la chance, car elle était l’une des filles les plus populaire des secondes années. En même temps, rien de plus normal pour la présidente des Cheerleaders de l’école. Il fallait aussi admettre que le physique de Pauline ne laissait pas indifférent…
C’est d’ailleurs pour lui faire plaisir que, ce soir là, j’étais chez deux de mes nouvelles amies de promotion, Jeanne et Mathilde. Sur la chanson de Hot’n Cold, nous avons passé nos quatre dernières heures à réaliser une chorégraphie. Même si les deux filles avaient de l’expérience dans la danse, rien ne nous assurait que cela suffirait pour passer l’oral des pom pom girls et intégrer l’association.
— Enfin ! s’écria Mathilde alors que la musique s’arrêtait pour la énième fois. Ça m’a l’air d’être pas trop mal.
Je m’assit sur le lit, exténué pendant que les filles se précipitaient sur la caméra pour voir leur performance.
— Pas mal du tout même, se réjouit Jeanne. Benoit tu es un peu en retard dans ce mouvement mais ça ne se voit presque pas.
— Oui, bon bah j’en peux plus moi, me plaignis-je.
C’est vrai que, en soi, je n’avais pas grand chose à y gagner dans l’histoire. Je préférerais cent fois se concentrer sur d’autres oraux d’associations. Car si la semaine daccueil avait été bon enfant, le vrai bizutage était pour ceux qui voulaient rentrer dans les associations de l’école: pâte de chien, jeux débiles, rasage de crane,… Et encore, je n’étais pas assez suicidaire pour tenter de rentrer dans cette association qui, selon les rumeurs, aurait fait boire un cocktail avec des insectes aux bizuts ! Ma marraine m’avais proposé de se présenter aux oraux des Cheerleaders, bien que l’association ne recherche pas de mecs, pour le "fun" et qu’elle montre son super fillot. Comment ne pas accepter ?
— On répète juste une dernière fois, insista Jeanne.
— Mais avec les costumes !
Je regardais Mathilde, perplexe.
— On a prévu des costumes, m’expliqua cette dernière tout en fouillant dans son armoire. Et voilà !
Elle présenta les costumes en question.
— OH NON ! m’écriai-je en découvrant ce que j’allais devoir porter.
— Oh siiiii ! se réjouirent en cur les deux traîtresses.
Elles me sautèrent dessus et, sans tenir compte de mes hurlements, me déshabillèrent… quelques minutes plus tard, je me retrouvais à porter un uniforme de pom pom girl, c’est à dire la fameuse jupe, un top, tout les deux aux couleurs de la France. Un ponpon rouge et bleu dans chaque mains. J’étais mort de honte. Tellement mort de honte que je ratais quasiment toute la chorégraphie. Cela n’empêcha pas mes copines d’adorer la vidéo.
Lorsqu’il fut temps de se séparer, moi de retour dans mes vêtements habituels, elles encore en tenue, Mathilde me tendis un sac. Je l’ouvris et découvrit sans surprise la troisième tenue de cheerleader dedans, la mienne Elle me fit un clin dil.
— Je t’ai rajouté une de mes culottes préférée, il faut que tu la mettes pour l’oral… sinon je mets la vidéo sur Facebook.
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Le lendemain soir, nous fûmes introduit dans un appartement où nous attendait l’association au complet ! Ce n’était pas commun que tous les membres soient présents pour les oraux… du moins, c’est ce que l’on m’avait dit. Ma tenue ne provoqua pas de moqueries, mais des chuchotement et des hochements de tête. La présidente, ma marraine, Pauline, assise au milieu, attendis que nous soyons tout les trois debout devants elles avant de commencer.
— Bon, qui êtes-vous, âge, pourquoi tu veux rentrer dans l’assoce et avec combien de mecs tu es sortie!
— Bonsoir, je m’appelle Mathilde, j’ai 19 ans. Je veux rentrer chez les Cheerleaders car j’aime la danse et l’association a l’air super bien! Je suis sortie avec 2 mecs.
Quelques commentaires moqueurs suivirent sa présentation.
— C’est tout ?
— Avec un physique comme le tien on s’attend à mieux !
— Suivante !
Jeanne prit la relève.
— Moi c’est Jeanne, j’ai 18 ans et je veux être dans la meilleures assoce de l’école! Je sort avec mon quatrième…de l’année.
Des sifflements de surprises s’élevèrent.
— Bon, et qui avons nous là ? ne put s’empêcher de sourire Pauline en se tournant vers moi.
Je déglutis, intimidé de me retrouver devant autant de filles, simplement vêtu d’un top type brassière et d’une jupe. Un courant d’air vint même me rappeler mon humiliante situation en termes de sous-vêtements. Allons ! C’est ma marraine ! Rien de mal ne peut m’arriver, si ? Bah autant jouer le jeu à fond.
— Je m’appelle Benoit, je suis le bébé de promo et je suis là parce que ma marraine voulait que je participe. Je … je ne suis sortie avec personne.
Alors que les commentaires allaient pleuvoir, la présidente déclara:
— Et bien, montrez nous votre chorégraphie!
Malgré le stress, tout se passa bien. En tout cas de mon point de vue. Je savais que le pire était à venir. Je me demandais encore quels jeux nous allions devoir faire quand, après concertation, la vice-présidente se leva de sa chaise et partie dans la cuisine.
— Vous n’êtes pas aussi doué que nous pour la danse, mais c’est normal pour des premières années. Hmm… je pense que on peut quand même vous faire entrer dans l’assoce si… disons… vous savez bien vous comporter. Tu sais bien te tenir toi là, Mathilde ?
— Oui !
— Donc tu sais respecter tes aînées, montrer ton respect, tu sais où es ta place quoi ?
— Oui !
— Bien ! Vous allez pouvoir nous le prouvez ! En plus, je suis sûre que toute cette dure chorégraphie vous a donnée faim.
C’est à ce moment là que la fille partie un peu plus tôt revint dans la pièce…. en apportant trois gamelles pour chien ! Je su au premier coup dil ce qu’elles contenaient.
C’est sous les applaudissements que les gamelles furent déposé devant les secondes années. Sur celle du milieu, en face de Pauline, il était marqué "Préz’bitch". Sur les autres étaient marquées "Cheer’bitch".
— Allez, à quatre pattes les chiennes, on vient chercher sa pâté !
On me dirigeât d’emblée vers la gamelle du centre. Sans surprise. L’une des filles s’amusa à soulever ma jupe.
— Oh ! Regardez les filles, c’est trop mignon : il a mit une culotte toute mignonne !
— Tu es très mignonne Benoit, me complimenta moqueusement Pauline.
A ses pieds, je levais les yeux vers elles, mais n’y trouva pas le moindre signe qu’elle me laisserait éviter ce bizutage. Je me résignais et, rouge de honte, à quatre pattes, je me mit à manger ma pâté dans la gamelle pour chien. Mathilde, n’en pouvant plus, craqua et quitta l’appartement en oubliant son manteau. On me versa son reste de nourriture… Je continuai ma tâche. Je continuai à avoir le bas ventre en feu. Je continuai à me plier à leur désirs alors même que Jeanne était partie et que le groupe suivant arriva. Je laissais Pauline me mettre un collier de chien autour du cou auquel elle accrocha une laisse.
Sur la médaille était gravé ce que j’étais: " Préz’bitch". Ce que j’étais pour la soirée…car les cheerleaders ne recrute pas de garçons, du moins c’est ce que l’on m’avait dit…