Cela faisait peut-être plus d’une heure que je parlais à un spectre. Un spectre qui pouvait cependant être bien concret, selon son bon vouloir. Et si la situation ne semblait finalement pas me choquer, c’était uniquement parce que ce fantôme était celui d’une ex. Peut-être aussi parce que son corps avait une consistance qui le rendait tangible. Je fermai les yeux pour m’aider à me concentrer. En résumé, j’avais face à moi une créature qui ne m’inspirait pas une confiance excessive, mais qui, à part jouer avec ma culpabilisation, n’avait jusqu’à présent pas occasionné de réel problème. Et il y avait quelques policiers qui ne tarderaient pas à faire irruption dans la chambre, pour je ne sais quel motif.
─ Garde ton sang-froid, Franck.
─ Ce doit être plus facile pour toi, répondis-je.
─ Une petite diversion serait bienvenue, qu’en penses-tu ?
La peau de Valérie devint entièrement noire. Un noir profond qui ne renvoyait aucune lumière. Elle se transformait. Son corps devenait immatériel, comme une masse de fumée qui se désagrège. Aucun courant d’air pour déchirer cet amas : il se déplaçait par sa seule volonté. En quelques secondes, elle avait disparu. J’étais incapable de savoir par où elle avait quitté la pièce, mais elle n’était plus là. Un instant je me demandai si j’étais vraiment éveillé. Que s’était-il passé ? Depuis la fin du concert et le malaise de Natasha, il me semblait ne plus être dans le même monde. Je n’étais sous l’emprise d’aucun produit illicite, je n’avais pas abusé d’alcool non plus. Il s’était passé quelque chose qui m’échappait encore, mais il y avait eu un basculement.
Je fus tiré rapidement de mes interrogations : un concert d’alarmes retentissait dans toutes les chambres, dans tous les étages, déclenchant la panique dans l’hôpital. Les infirmières et les médecins couraient dans tous les sens. Merci, Valérie, pour cette opportunité en or. Dès les premières sonneries, les filles s’étaient précipitées dans la chambre pour s’assurer que tout allait bien. Encore une fois je captai le regard de l’hôtesse d’accueil. Évidemment, l’entrée était surveillée par au moins un des policiers.
─ Il faut déplacer Natasha, trouver une autre chambre. Avec l’effervescence qui règne dans l’hôpital, personne ne nous remarquera. Ensuite il faudra essayer de prendre la poudre d’escampette, et ce, le plus discrètement possible.
─ Tu peux nous expliquer ce qu’il se passe ?
─ Il semblerait que Natasha ait éveillé la curiosité de certaines personnes. Qui et pour quelle raison, je ne sais pas, mais je n’ai pas envie de traîner ici pour le savoir. Sigrid, cherche-nous une chambre vide. Nous te suivons.
─ Et c’est quoi cette hystérie soudaine dans le bâtiment ?
─ Une alliée improbable !
Sigrid trouva une chambre au bout du couloir, à proximité des escaliers de service. Il me fallait maintenant évaluer la situation. Retrouver dans toute cette cohue le ou les policiers, estimer les chances de réussite de notre tentative de fuite. Alexandra, qui se plaignait d’une migraine carabinée d’origine inconnue sauf de moi préféra rester au chevet de Natasha, ainsi que Kristina qui, par sa taille et sa pratique de la capoeira ce qu’elle n’avait jamais mentionnée jusqu’à présent pourrait intervenir en cas d’intrusion indésirable.
J’entrouvris la porte et jetai un il par l’entrebâillement. Je laissai passer Sigrid avec pour mission de trouver cette fois une chambre à l’étage inférieur. Nous ne pouvions nous permettre de nous lancer dans les escaliers et nous retrouver face à face avec les personnes qui souhaitaient mettre la main sur Natasha. Descendre progressivement les deux étages était une des étapes vers la sortie. La deuxième consistait à estimer la résistance du policier à l’entrée. Bloquerait-il tout le monde à l’intérieur ou avait-il une consigne particulière concernant les personnes qui ne devaient aucunement franchir le seuil ? Tel était mon but.
Je descendis sans encombre les deux étages. Quelques personnes suivaient le même trajet que moi ; je n’en rencontrai aucune dans l’autre sens. L’escalier central devait être le passage évident pour la majorité des personnes. Je me retrouvai rapidement dans le hall. J’essayai d’apercevoir un éventuel deuxième policier en embuscade : personne d’autre que l’armoire à glace qui barrait l’entrée. Je pris nonchalamment le chemin de la sortie et observai la réaction du type. Je compris trop tard mon erreur. Il n’allait pas me laisser sortir et m’expliquerait en norvégien pourquoi. Je ne comprendrais rien, répondrais en anglais ou même pas du tout, et cela lui mettrait la puce à l’oreille. Il pigerait qu’une des personnes qu’ils venaient chercher tentait de s’échapper de la souricière. Trop tard pour changer d’option. Si je faisais demi-tour, j’attirerais son attention tout autant. Il ne me restait plus que la solution du bluff : tenter de passer, et s’il s’avérait qu’il me parle, je jouerais au sourd et muet, ferais mine de comprendre sa gestuelle et opterais sagement pour un demi-tour.
Il ne me restait que quelques mètres à franchir ; il ne fit pas un geste évoquant sa détermination à me laisser sortir. Je continuai tout de même. Derrière lui, une nappe de brouillard coulait sur le sol. Encore un mètre. Il prononça une phrase totalement incompréhensible mais je lui adressai un grand sourire et pointai mes oreilles de mon index. La nappe de fumée s’enroulait autour de sa jambe et montait à l’assaut de cette montagne de muscles. S’il avait fallu me battre contre lui, la moindre pichenette m’aurait étalé au sol. Sans compter qu’il était plus entraîné que moi pour ce genre d’activité.
Ce ne fut que lorsque qu’il sentit son torse entravé qu’il se rendit compte de la situation. A la droite de sa tête, je vis le visage de Valérie se matérialiser à nouveau. Elle lui adressa un grand sourire alors que son corps se formait comme un serpent s’enroule autour de sa proie. Sa langue remonta le long du cou et vint lui titiller l’oreille. Elle passa un bras par-dessus l’épaule, lui flatta la joue.
─ Salut. J’ai envie de faire des choses avec toi. Intéressé ? J’ai déjà proposé à cet idiot qui se tient devant toi une petite partie de jambes en l’air mais il a refusé. Il ne sait pas ce qu’il rate. Mais toi, tu ne voudrais pas laisser passer une telle occasion.
─ Euh non, j’ai un job à faire, bafouilla-t-il.
Elle introduisit deux doigts entre les lèvres de l’homme qui tentait de lui résister, mais elle continua de le charmer. Sa voix avait encore changé. Elle s’était faite tentatrice, comme Ève et le serpent réunis en une seule créature. Elle passa une main sur le sexe du policier dont la résistance était mise à mal : ses poumons, écrasés par la constriction, stockaient de moins en moins d’air. Elle lui susurra des insanités au creux de l’oreille puis, après une dernière petite morsure du lobe, elle souffla doucement et il s’écroula comme un château de cartes. La voie était libre ; il ne restait plus qu’à retourner dans la chambre et commencer à évacuer la zone.
Valérie entra dans la première chambre peu avant l’arrivée des deux policiers encore en service. Elle se coucha sur le lit qu’avait occupé Natasha et se couvrit du drap. Elle ferma les yeux et attendit.
Alors que je franchissais la porte pour rejoindre les filles, je me rendis compte que quelque chose allait de travers. Natasha était toujours allongée sur le lit. Sigrid était assise dans un fauteuil. Ses yeux étaient fermés. Je sentis une piqûre dans le cou. Quelqu’un m’avait attendu derrière la porte. Mes jambes eurent soudain du mal à me porter. Je posai les mains sur le rebord du lit et essayai en vain de me retourner pour voir qui m’avait tendu le piège. Dans ma chute jusqu’au sol, je devinai vaguement les corps de Kristina et Alexandra allongés entre le fauteuil et le lit dans une pose presque érotique, mais je n’eus pas vraiment le temps d’en profiter.
Dagvard Lund n’avait pas un parcours classique de policier. Il avait longtemps travaillé sur des affaires que ses collègues qualifiaient de spéciales. Soit des disparitions de personnes qui ne réapparaissaient pas après des délais classiques, bien en vie ou carrément mortes, soit des cas où un témoin évoquait un phénomène étrange. Certains l’avaient appelé « le Mulder norvégien ». Sauf qu’il n’y avait pas de Scully pour l’accompagner et qu’il ne prenait jamais vraiment au sérieux les récits relatant qu’un objet volant avait été aperçu. En fait, ce qui l’intéressait, c’était les témoignages de personnes possédées, de personnes ayant manifesté d’une force, d’une adresse quasi surhumaine. Il n’avait bien sûr pas une multitude d’affaires à traiter, mais il était près de la retraite et avait des états de service élogieux. Et puisque son unique fils était tombé lors d’une mission au Moyen-Orient, on lui avait passé cette lubie. Ses supérieurs se doutaient qu’un but plus secret l’animait, le tenait encore debout. Des rumeurs disaient qu’il cherchait un moyen de créer un super-combattant. Si son fils avait eu à disposition ces capacités extraordinaires, il serait peut-être encore en vie. Il voulait ainsi essayer de sauver les vies de personnes dont la vocation était d’en protéger eux-mêmes d’autres. Ou peut-être voulait t-il seulement venger son fils.
Il avait sympathisé avec Gjurd Sandvik, un brillant médecin, féru de biologie, qui avait pris soin de son fils rapatrié dans le coma. Il n’avait rien pu faire pour son fils mais il avait été d’un précieux soutien face à cette épreuve. Il avait d’abord écouté avec patience ses élucubrations, puis il l’avait conseillé quand il butait, lors de ses enquêtes, sur une question de biologie, fier de pouvoir partager ses connaissances en la matière. Il ne croyait pas vraiment ou plutôt vraiment pas dans les projets de Dagvard, mais comme le dit l’expression « ça ne mange pas de pain ». Jusqu’à ce que cette étrangère débarque dans son service et bouscule ses certitudes scientifiques. Il avait cru d’abord que les résultats étaient faussés par une grossière erreur de manipulation, ou même qu’un plaisantin lui avait fait un canular ; mais quand il eut la certitude du contraire, il s’était empressé de contacter le policier. Celui-ci avait réussi à persuader deux collègues, trop heureux de briser la monotonie de leur soirée, de l’accompagner pour ce qui s’annonçait comme une découverte majeure. Des frissons avaient parcouru la colonne vertébrale de Dagvard pendant tout le temps du trajet jusqu’à l’hôpital.
Quand il souleva le drap qui recouvrait le corps de cette étrangère, ce fut un tout autre genre de frisson qu’il ressentit. Avant même qu’il ne pince le tissu entre le pouce et l’index, une sueur froide lui coulait le long du dos. Il se demanda bien pourquoi il insistait. Il aurait pu attendre que Gjurd les rejoigne ou laisser son jeune collègue le faire, mais il insista et son sang se glaça. Il eut à peine le temps de croiser le regard vert quand les paupières s’ouvrirent, il eut à peine le temps d’apercevoir les plaies qui déchiraient le visage que déjà son cur démissionnait, avec un grand et bien tendu doigt d’honneur. Son acolyte tenta de le retenir dans sa chute, mais Valérie se redressa en poussant alors un cri suraigu, un cri de banshee. Il essaya d’atténuer la violence du son à l’aide de ses mains, et le presque retraité continua sa descente jusqu’au lino gris clair. Herlaug Arnesen avait même violemment contracté ses paupières dans l’espoir que cela l’aiderait à assourdir un tant soit peu ce cri strident qui lui vrillait les tympans. Il ne put ainsi éviter la main griffue de Valérie qui s’était redressée en donnant ce qui ressemblait fortement à un coup de patte d’un grand félin. Il garderait à vie deux cicatrices traversant son visage, depuis sa tempe gauche jusque sur la droite de son menton. Il pouvait s’estimer heureux : à quelques centimètres, son il se serait fait la malle et aurait rejoint son collègue sur le lino.
Elle allait lui vider la mémoire, mais elle se retint. Il était préférable qu’il se rappelle pourquoi ils étaient venus, qui ils étaient venus chercher dans cet hôpital, et que ce n’était pas sur elle qu’ils étaient tombés. Il fallait bien qu’il puisse témoigner puisque l’un de ses collègues avait fait une crise cardiaque et n’était pas sûr de s’en sortir, et que l’autre aurait un trou de mémoire d’une bonne trentaine de minutes et plus si affinités. Il ne fallait pas que cette agression retombe sur Natasha et son groupe. Elle se contenta de lui ordonner d’emmener son collègue pour qu’il soit pris en charge le plus vite possible. Il avait un sacré coup de bol : faire une crise cardiaque dans un hôpital
Elle était arrivée ici sans trop savoir comment, débordante de colère et dévorée par une envie de revanche. Et malgré toute la puissance qu’elle expérimentait, elle restait d’une certaine manière dépendante de Franck. Elle puisait sa force dans la culpabilisation qu’elle lui faisait ressentir, et remplacer cette culpabilisation par de la haine risquait de l’affaiblir, voire même de la faire disparaître. Elle fut d’ailleurs complètement remuée de constater le sentiment qui animait Franck à son encontre ; ce n’était absolument ce qu’elle avait imaginé, ou plutôt ce n’était pas ce que la Valérie qui s’était fait plaquer avait envisagé. Elle se souvint qu’elle en avait déduit que Franck s’était trouvé une copine plus à même de satisfaire sa sexualité. Et par la même occasion, elle était aussitôt tombée aux oubliettes.
Pourquoi avait-elle fait un distinguo entre la Valérie fraîchement plaquée et elle ? Certes, le fait qu’elle soit un spectre selon le mot qu’avait employé Franck la différenciait d’une manière tout à fait justifiée et pas banale. Elle était aussi le fruit de l’imagination de Franck, une version donc subjective comparée à l’original. Mais il y avait pourtant une part de cet original. Merde ! Comment s’était créée cette fusion ? Elle y réfléchirait plus tard ; pour l’instant, il y avait une autre urgence : il fallait prévenir Franck que la voie était enfin libre. Où était donc Franck ? Puisqu’elle était capable de lire ses pensées, il ne lui restait plus qu’à se concentrer sur elles pour le retrouver.
Rien. Aucune pensée. Elle se concentra encore une fois. Toujours rien. Elle était perplexe. Franck aurait-il trouvé un moyen de la déconnecter, et s’assurer de garder ses pensées pour lui ? Avait-il simplement déjà pris la poudre d’escampette et était trop loin d’elle pour qu’elle perçoive quelque chose ? Les alarmes qui continuaient à sonner la perturbaient. Puisqu’elle les avait mises en branle, il fallait maintenant qu’elle les fasse taire. Mais auparavant, il lui fallait trouver de quoi s’habiller pour déambuler dans les couloirs sans déclencher cette fois une émeute. Elle enroula un drap autour de son corps et sourit en pensant qu’ainsi elle avait vraiment l’air d’un fantôme.
Valérie espérait trouver rapidement de quoi s’habiller car s’il lui fallait fouiller toutes les chambres, il arriverait forcément un moment où un patient à la santé vacillante la verrait comme une vision annonciatrice de sa mort. Et dans ce pays de Vikings, elle ne se sentait pas l’âme d’une Valkyrie, et le Walhalla n’était pas sur son GPS.
Elle trouva son bonheur dans la troisième chambre, où un chandail bleu avait été oublié sur le dossier d’une chaise. Visiblement, il appartenait à une personne de grande taille, et ce devait être un homme car elle ne sentait pas la moindre odeur de parfum, même infime. Il lui fallut remonter les manches qui avaient presque deux fois la longueur de ses bras, mais au moins elle n’eut pas à chercher d’autres vêtements : le pull lui faisait une belle robe. Si : elle devait trouver une paire de chaussures. Elle risquait encore d’attirer un peu l’attention en marchant pieds nus, mais elle pouvait relancer les appareils pour que les bips des alarmes cessent leur vacarme. Elle finit par se dégotter une paire de bottes à talons plats. Ce serait parfait pour la suite. Elle en profita pour parfaire son look. Une peau moins déchirée surtout. Son teint trop pâle passait quasiment inaperçu avec ses cheveux roux. De toute manière, elle n’avait jamais eu la peau vraiment hâlée.
Le calme revenait peu à peu dans l’hôpital. Elle avait semé une sacrée zizanie ! A cette pensée, un vrai sourire éclaira pour la première fois son visage. Franck l’avait dotée, tout compte fait, de satanées capacités. Comment avait-il pu la créer aussi puissante ? Encore une réflexion qu’elle devait laisser pour plus tard. Elle ferma les yeux et se concentra sur l’esprit de Franck. Toujours rien. Si ! Quelque chose de faible, comme une braise sous la cendre. Comme une étoile qui scintillait, très faiblement, quelque part, très loin. Oui, elle captait un signal, très faible, mais il était bizarrement tout proche. Elle se leva et se dirigea vers le signal. Ses yeux étaient toujours fermés mais elle évitait tous les obstacles.
« L’escalier, à droite. Descendre »
Elle entra dans la chambre. La porte était grande ouverte. Sigrid était toujours avachie dans le fauteuil. Alexandra et Kristina dormaient toujours enlacées, à même le sol. Elle avança encore un peu. Il y avait quelqu’un derrière la porte. Elle passa le bras à travers, à la recherche d’un éventuel agresseur. Sa main ne rencontra rien. Elle ferma la porte. Par terre, Franck semblait dormir aussi assidûment que ses comparses.
« Ben, mon salaud, tu t’es bougrement bien entouré ! »
Elle pencha la tête sur le côté et regarda un peu plus longuement Alexandra et Kristina. Elle se pencha au-dessus de la rousse et lui passa une main dans les cheveux.
« Une vraie rousse Peut-être te manquais-je ; un peu, tout au moins ? Tu me déconcertes, mon cher Franck. »
Elle approcha son visage de celui d’Alexandra. Elle posa une main sous le menton, referma ses doigts sur les joues qu’elle pressa, faisant s’entrouvrir les lèvres. Puis Valérie inspira, huma l’haleine.
« Somnifère. »
Elle passa à Kristina et répéta la manuvre. Elle fit le même constat. Elle aperçut, coincée entre la hanche de Sigrid et le dossier du fauteuil, une bouteille d’eau. Elle l’attrapa, l’ouvrit et respira : quelqu’un avait versé un somnifère dans l’eau. Mais Franck n’était pas resté longtemps avec elles. Elle s’approcha de lui, et au moment de sentir son haleine, elle ne put s’empêcher de poser délicatement ses lèvres sur celles de son ancien amant. Pas de somnifère. Elle versa une larme mais n’eut pas le temps de la sentir couler.
« Merde ! Il ne respire plus ! »
Elle aperçut une trace de piqûre dans le cou. Elle se leva et fonça chercher de l’aide. On lui demanderait certainement qui elle était, qui étaient toutes ces personnes endormies dans la chambre, pourquoi elles étaient là. Et il faudrait expliquer qu’ils étaient tous venus au chevet d’une personne qui n’était plus dans la chambre. Elle avait complètement occulté ce détail. Natasha n’était plus là. Valérie fit marche arrière. Elle allongea Franck sur le dos, commença à lui faire du bouche-à-bouche. Ce n’était pas de cette façon qu’elle avait souhaité coller ses lèvres aux siennes. Toujours pas de respiration. Massage cardiaque.
« Putain, Franck, mets-y un peu du tien, bordel ! S’il te plaît »