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Burn out – Chapitre 3




3-

Malgré mes talons je me précipite vers la femme. Jeanne Davage, ma patronne. Ma première idée était de lui casser la figure pour lui apprendre à ne pas jouer avec moi. Mais la montagne de muscle qui l’accompagne m’en dissuade.

— Oui moi. A cause de toi ma carrière est terminée. Alors, j’ai décidé de ruiner ta vie.

— MAIS C’EST PAS MOI ! J’AI RIEN DIT.

— C’est ça oui. Et pourquoi pas des micros posés par la femme de ménage.

— Ben oui pourquoi pas. Vous avez cherché ?

Elle éclate de rire.

— Tu regardes trop la télé.

— Et vous, vous êtes trop naïve. Espionnage industriel, ça vous parle ? Vous vous croyez au pays des Bisounours ?

— CA SUFFIT ! Suis-moi maintenant.

Je détaille Jeanne de la tête aux pieds. Rien de féminin dans sa tenue composée d’un simple et vulgaire jogging.

À côté d’elle, je suis sur mon trente-et-un avec mon tailleur noir, mes bas coutures et mes escarpins à talons aiguilles.

Je trottine derrière elle, suivie par son gorille, beaucoup moins souriant qu’une porte de prison.

Pour la première fois depuis longtemps, je vois enfin le jour. Ou plutôt l’orage qui déverse ses trombes d’eau. Je me rends compte aussi que pendant tout ce temps, je ne percevais aucun son. Le silence total. Après les yeux, ce sont mes oreilles qui saignent.

— On est quel jour ? Depuis combien de temps je suis là ?

Aucune réponse. Pourquoi ça ne m’étonne pas ?

Je suis mon ex-patronne, maintenant ma geôlière, à travers différentes pièces décorées façon château de Versailles. D’après ce que je peux voir, on est au deuxième étage d’une immense bâtisse plantée au milieu d’un parc tout aussi immense. Une forêt commence à une centaine de mètres. On doit être sur la partie arrière du château.

Jeanne descend un escalier en pierre, très étroit et en colimaçon. Pas facile en jupe droite et talons hauts. On arrive enfin au rez-de-chaussée, toujours sur l’arrière de la demeure. On la traverse dans l’autre sens pour atteindre une pièce, à peine plus grande que celle que je venais de quitter. Un lit, une armoire, une table. Je n’étais pas dépaysé. Mais chance, une fenêtre. Avec des barreaux, mais une fenêtre qui permettait de voir le jour. Le luxe !

L’orage redoublait de violence.

Mais luxe encore plus inouï : une télévision écran plat ! De l’enfer, je repassais au paradis. Mais pour combien de temps ?

— Tu vas habiter ici. Igor est dans la chambre d’à côté, dit Jeanne. Toutes tes affaires sont dans l’armoire.

Ah enfin mes affaires. Je vais pouvoir quitter ce déguisement ridicule.

Ma joie est de courte durée. En fait d’affaires, c’était toutes celles que j’avais dû mettre jusqu’à présent. Des fringues de femmes donc.

Puis, l’autre vérité éclate dans ma tête : j’étais prisonnier. Prisonnier de ma nouvelle apparence, de cette femme à qui je n’avais rien fait et de cette demeure. Même si elle semblait vaste, ça restait une prison.

Retour en enfer.

— Bien, continue Jeanne, Vanessa, tu vas mettre ta tenue de soubrette et faire le service. Igor t’expliquera.

— Qui est Vanessa ? demandé-je bêtement

— C’est toi, imbécile.

A part mon service trois pièces, tout ce qui restait de mon côté masculin venait de disparaître. Et en plus, j’aime pas Vanessa comme prénom.

Jeanne tourne les talons. Je me précipite sur la télé mais Igor me retient.

— D’abord changer, dit-il avec une voix grave et une grammaire absente.

Oh ! Il parle ! Enfin, parler, c’est vite dit.

Plus je le regarde et plus il me fait penser à Boris Karloff dans son rôle fétiche de Frankenstein.

J’obéis. Pas trop envie de savoir ce qui va se passer si j’en fais qu’à ma tête.

Je me change sous les yeux vides de toute expression de Boris, pardon Igor. Je sens que ça va être dur de l’appeler par son prénom. D’ailleurs, il n’a manifesté aucune réaction quand je me suis retrouvé en sous-vêtements.

Je cours presque derrière le monstre des Carpates dans les couloirs, vers la cuisine. Une femme rondouillarde s’active devant les fourneaux. Elle m’ignore complètement et se contente de m’ordonner de porter le plateau à Madame.

Je suis Igor avec mon plateau dans les mains. Pas évident entre les talons hauts, ma poitrine un peu trop opulente à mon goût, le plateau qui pesait son poids. Visiblement l’argenterie n’était pas en toc !

On remonte l’escalier par lequel j’étais arrivé. Mes coudes frottent contre la pierre. Le vin déborde du verre.

Pourquoi la cuisinière a rempli ce putain de verre alors je porte aussi la carafe ! Je parie que cette imbécile l’a fait exprès pour que je me fasse engueuler par l’autre conne qui me croit responsable de ses malheurs.

On arrive enfin dans la salle à manger. Immense. La table en chêne massif, pas le genre made in Sweeden, trône au centre, chandeliers et bouquets de fleurs posés dessus, Jeanne à son extrémité. On se croirait dans un mauvais film. Et il y a longtemps que j’ai abandonné l’idée d’une caméra cachée genre « surprise, surprise ! »

Je pose le plateau et comme je m’y attendais, je me fais vertement sermonner pour ma maladresse. J’encaisse sans rien dire. A quoi bon d’ailleurs.

— Igor, mets lui une fessée.

Je souris. Quelle punition puérile.

Sauf que les battoirs de Frankenstein n’ont rien d’enfantin. Il me plaque sur la table, soulève ma jupe et assène quelques claques bien senties.

— Assez.

Ouf ! Il était temps. Je ne sais même pas si je vais pouvoir m’asseoir tellement j’ai mal.

— Vanessa, commence Jeanne, comme je te le disais tu as ruiné ma vie. J’envisageais une carrière politique mais à cause de toi je peux faire une croix dessus.

— Mais ce n’est pas

— TA GUEULE ! On a déjà parlé. Et même si ce n’est pas toi, il me faut un coupable. Maintenant c’est trop tard, le mal est fait. Donc à mon tour, j’ai ruiné ta vie. Comme tu as pu voir, l’homme que tu étais n’existe plus.

Elle me fait glisser une feuille. Mon acte de décès.

— Tu es maintenant ma petite femelle et tu es entièrement à mon service. Ta mission, et je me fous que tu l’acceptes ou pas : satisfaire mes moindre désirs. Tu seras ma dame de compagnie, ma bonniche, mon jouet sexuel. Je te dirais comment t’habiller. Je te dirai quoi faire. Et peut-être que tu auras un peu de temps libre.

Bien sûr, il est hors de question que tu t’évades. D’ailleurs tu n’as pas de papiers d’identité. En fait, administrativement parlant, tu n’existes pas. Et même si tu partais, personne ne croirait ton histoire.

Elle éclate de rire, fière de son emprise sur moi. Le pire, c’est qu’elle avait raison. Qui croirait que j’ai été enlevé, séquestré, transformé en femme par une femme qui aurait tout perdu.

Que faire ? Suicide ? J’étais déjà mort une fois. Alors pourquoi pas deux.

Me résigner à mon sort ? Pour le moment, c’était la meilleure solution.

— Que dois-je faire maintenant ?

— Va voir Igor, il va te faire visiter le château.

Je fais le tour du propriétaire. Igor n’est pas prêt de se reconvertir en guide touristique. Ses commentaires se limitent à une description plus que sommaire des différentes pièces « Chambre », « Chambre Madame », « Chambre moi », « Chambre toi », « Salon », « Boudoir », etc. Et toujours avec un accent à couper au couteau.

Je fais la connaissance de Josiane, la cuisinière. Elle m’explique l’organisation de la maison mais surtout comment était réglée la vie entre nous. Malgré son air revêche, elle est contente de me voir, seulement parce que j’allais alléger ses tâches.

Le pire, c’est qu’étant le dernier arrivé, je devais passer après elle et Igor. Autrement dit, je récupérais toutes les corvées.

Je retourne voir ma patronne. Je me perds dans les couloirs mais finis par arriver dans le salon où elle regarde la chaîne parlementaire.

— C’est moi Madame.

— Oui Vanessa. Qu’est-ce que tu veux ?

— Je voulais savoir ce que je devais faire.

— Rien pour le moment. Tu peux aller dans ta chambre. Le dîner est servi à dix-neuf heures trente.

— Ok. Merci

Elle se lève d’un bond et me colle une baffe.

— Tu dois dire : Bien MADAME. Merci MADAME.

Je répète les injonctions de la châtelaine. Décidément cette histoire lui avait fait péter les plombs.

Le dîner. Ça me rappelle que je n’avais pas mangé. Je descends en cuisine. Josiane n’y était pas. J’ouvre le frigo. Je m’installe devant un reste de rôti lorsqu’elle fait irruption.

— Qu’est-ce que tu fais ? hurle-t-elle

— Ben je mange. J’ai un creux.

Je ne vois pas sa main partir mais je sens très bien son atterrissage sur ma joue. C’est une manie dans cette baraque.

— Ici on mange à onze heures trente et dix-neuf heures. Donc tu attendras tout à l’heure. Et range tout ça.

Je fais fissa, mais je croque dans le morceau de fromage, ce qui me vaut de connaitre la petite sur de la baffe précédente.

— Bien puisque tu es là tu vas m’aider. Pèle les patates qui sont dans le panier.

Josiane ne décroche pas un mot si ce n’est pour me donner les ordres. J’essaye d’engager la conversation mais son regard noir m’en dissuade.

Igor entre dans la cuisine. Josiane me demande de mettre la table pour nous trois. Enfin, j’allais manger.

Le repas, les restes du midi, sont vite expédiés. Josiane est bonne cuisinière. Le compliment la fait sourire.

J’amène le repas du soir à ma patronne. Elle a quitté son jogging pour une très jolie robe noire, aussi courte que décolletée. Ses jambes sont gainées de nylon noir et ses pieds habillés d’escarpin à talons fins.

— Merci Vanessa. Va te changer. Mets ton ensemble de cuir rouge, la guêpière blanche et des bas couleur chair. Je te laisse choisir tes chaussures. Je t’attends dans une heure.

Je file dans ma chambre. Enfin un peu de repos. Enfin non. Je me douche, m’attardant un peu sous l’eau chaude. Puis je m’habille comme ma patronne me l’a demandé. J’avais espéré pouvoir allumer la télé mais pas le temps.

J’arrive à l’heure dite dans le salon où Jeanne m’attend. Je suis surpris de voir Igor.

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