Chez Jasmine, le moment n’était pas au romantisme du tout. Sa mère avait réfléchi et se disputait en arabe avec elle. Elle disait:
— Tu ne peux pas continuer à fréquenter cet homme indéfiniment sans que ton père le sache ! J’ai accepté de te couvrir un temps, mais je ne peux pas cautionner bien longtemps tes escapades…
— Je ne le fréquente pas, maman, je sors juste avec lui… j’apprends à le connaître…
— Ne joue pas sur les mots ! Tu comprends très bien ce que je veux dire, ma fille. Tu sais que ça ne se fait pas ici, qu’arriverait-il si un voisin vous croisait tous les deux ?
— Oui, Maman, je sais… Mais…
— Veux-tu ruiner la réputation de toute notre famille ?
— Maman… brusquer les choses ne servirait à rien !!! Je sens qu’il tombe amoureux de moi, et pour moi, il a tout ce que je désire !
— Je ne te demande pas de brusquer les choses. Je te dis juste qu’on est mercredi, et qu’il repart lundi. Il faudrait donc que tu en parles à ton père avant samedi, comme ça il pourrait le rencontrer dimanche. Tu sais très bien que tu as besoin de l’accord de ton père ici en Algérie pour fréquenter quelqu’un, puis pour te marier ! Alors… il te reste deux jours !
— Oui, je sais… Maman… Tu as raison je vais en parler à Papa… vendredi soir ! Promis ! Tu sais… Il sera d’accord avec moi, il m’adore et me fait confiance. Je suis certaine qu’il validera mon choix !
— Et bien pas moi, je n’en suis pas si sûre !!! Mais avant… tu as conscience que tu dois régler autre chose avec ton prétendant ? Non ?
— Pardon ???
— Tu sais très bien que ton père est très croyant, il ne voudra pas d’un mécréant chez lui !
— Enzo n’est pas un mécréant, il croit au Tout-Puissant. De plus, c’est un homme droit et loyal !
— Cesse une fois encore de jouer sur les mots, Jasmine ! Si ton Français ne devient pas musulman, ton père n’en voudra pas… Un point c’est tout !
La jeune femme s’assit et prit sa tête entre ses mains. Soudain en proie au doute. Elle n’avait pas envisagé la situation sous cet angle… Les larmes lui vinrent aux yeux. Sa mère s’assit à côté d’elle sur le lit et la prit tendrement dans ses bras. Le désarroi de sa fille la touchait au fond du cur.
— Allons Jasmine, tout va bien… Non ?
— Oui maman… je ne sais pas…
— Est-ce que tu lui as demandé s’il accepterait de se convertir ?
— Oui et non, Maman. On a déjà parlé de religion… Mais… Je ne veux pas qu’il se convertisse par opportunisme.
— C’est quoi encore cette histoire ?
— Je veux qu’il se convertisse parce qu’il en a envie, par conviction. Pas juste pour m’épouser. Tu comprends ?
— Non, je ne vois pas trop la différence…
— Pour moi c’est fondamental. Enzo a toutes les qualités d’un parfait Musulman. Il est droit et honnête, il aime sa famille et aimera la mienne. Il est respectueux et bien éduqué, il est charitable et bienveillant pour son prochain. Il croit que Dieu existe, et il ne se reconnaît pas vraiment dans le Christianisme…
— D’accord, je comprends ton raisonnement. Moi… je suppose qu’il pourrait être un bon mari pour toi… Mais pourquoi se reconnaitrait-il dans l’Islam ?
— Parce que c’est ma religion, et que ce sera un des piliers de notre couple. Il aimera que je le guide et l’initie, il est curieux et désireux d’apprendre…
— Es-tu certaine qu’il deviendra musulman ?
— Maman… Nous avons déjà parlé maintes fois et… il a déjà dit qu’abdiquer sa religion ne lui posait pas de souci puisqu’il ne la pratique pas ! Jasmine se mit à rire faiblement…
— Jasmine ?
— Il dit… que Henry IV, roi catholique relativisait sa conversion au Protestantisme, car selon lui "Paris valait bien une messe". Je pense que je vaux bien qu’il se convertisse lui aussi…
— Inch’Allah, Jasmine, puisses-tu dire vrai…
La nuit de Jasmine fut agitée. Elle revivait sans cesse une scène affreuse ou Enzo ne répondait pas à la question, il disparaissait et elle le cherchait partout. Elle se leva, les traits tirés. La jeune femme prit une douche puis alla faire ses prières, suppliant son Bienfaiteur éternel de lui accorder le consentement d’Enzo. Elle prit son petit-déjeuner face à sa mère qui restait silencieuse. Son père s’était recouché. Comme chaque matin depuis tant d’années, il s’était levé avec le soleil pour aller prier et était revenu épuisé de la mosquée, à présent il dormait profondément.
Jasmine sentait palpiter en elle deux mondes, celui des traditions séculaires de son pays, le tumulte de son peuple, le murmure de l’Islam et aussi la modernité de l’occident, la liberté promise aux femmes et l’insolence d’un monde opulent… Comment concilier deux univers aussi diamétralement opposés ?
Son téléphone vibra, comme pour faire écho à ses pensées. C’était un message d’Enzo. Et c’était bien ça la solution ! Si Enzo acceptait de faire le chemin en sens inverse, ils s’aideraient mutuellement dans chaque monde ! S’il n’en était pas capable, jamais elle ne pourrait atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé, c’est-à-dire concilier les deux.
— "Bonjour Jasmine, as-tu bien dormi ? Disait-il.
— Non, pas très bien, j’ai fait des cauchemars… Et toi ? Textota-t-elle en retour.
— Moi très bien. Je suis désolé pour toi, qu’est-ce qui se passe ? S’inquiétait-il.
— Rien de grave, je te raconterai… On va voir la cité romaine à Tipaza ?
— Super idée, je suis partant ! 🙂
— Parfait :))
Silence de quelques secondes.
— Peux-tu me prendre vers 10H ? Conclut Jasmine.
— D’accord pour 10H à tout à l’heure, mon Cur !" Il faillit rajouter "je t’aime", mais considéra que c’était un peu prématuré.
Il l’avait sentie soucieuse et ça le contrariait. Tout ce qui pouvait déplaire à la jeune femme le rendait lui aussi malheureux. Il aurait voulu aplanir la route sous ses pas, la protéger de son corps et la mettre à l’abri des malheurs du monde. Il resta songeur tout en se préparant. A 10H sonnante, il était au coin de la rue pour la prendre. La frêle silhouette apparut sur le trottoir, elle marchait d’un pas souple, presque félin. Jasmine avait revêtu la tenue du parfait touriste. En l’occurrence, elle portait un jeans délavé un peu vaste, une chemisette rose à manches courtes, et un bob en coton blanc. Pour lui plaire, puisqu’il s’intéressait visiblement aussi à ses pieds, elle avait mis des sandalettes de cuir clair ornées de perles. Exceptionnellement, elle avait verni les ongles de ses orteils, ce qui lui vaudrait un nettoyage le soir même ainsi que des prières de rattrapage auprès du Tout-Puissant, mais il saurait pardonner puisqu’elle allait lui apporter un nouveau serviteur…
Jasmine sourit de toutes ses (jolies) dents blanches en montant dans la Clio. Après lui avoir fait la bise, il démarra et s’engagea dans l’avenue principale. Ils roulèrent longtemps, avant de s’arrêter dans une station-service ombragée de grands palmiers. La jeune femme s’arrêtait souvent là en compagnie de ses parents lorsqu’ils prenaient la route ensemble.
Il faisait beau, les yeux du Niçois brillaient. Elle sentit son cur se gonfler d’espoir. Sa chance était revenue, enfin ! Alors il fallait la saisir…
Ils terminèrent leur tajine, devisant à nouveau de religion. Jasmine finit par s’ouvrir à lui et lui expliquer qu’elle savait déjà qu’il croyait en Dieu. De plus, elle le sentait vertueux, elle le jugeait également juste et bon, et donc selon elle, il était déjà un vrai musulman au fond de son cur. Le professeur tenta de l’interrompre, mais elle lui planta ses yeux et dit:
— Tais-toi et écoute-moi !
Il ouvrit de grands yeux et se tut. Autant par respect que par surprise.
— Pour moi, tu es un Musulman sans le savoir, tu es pur et honnête… Mais, pour ma famille, tu es un étranger… Or… tu sais combien j’aime ma famille…
Alors Enzo comprit enfin où elle voulait tant en venir. La jolie jeune fille soutint son regard et prit sa main. Enzo était ému et son cur battait très fort. C’était l’instant de vérité. C’était aussi sa pire crainte. Le gouffre entre leurs deux univers lui apparaissait soudain. Elle le regardait, implorante, et il comprit qu’il devait bâtir un pont lui aussi, elle avait déjà tant fait de son côté à elle !
— Tu… souhaites que je me convertisse… C’est ça ? Fit-il enfin.
— Oui… c’est ça… C’est la seule façon de te faire entrer complètement au sein de ma famille… Mon père n’acceptera jamais que tu entres dans notre maison autrement. Et je tiens à toi… sans renier mes convictions. Tu… tu comprends ?
— Moi aussi je tiens à toi… Souffla-t-il. Pour t’épouser je… me convertirai, Jasmine ! Je veux faire les prochaines années à tes côtés… Enzo imaginait déjà le visage affolé de sa propre mère "Quoi ??? Tu es devenu Musulman ???" Il chassa cette pensée.
Il était vraiment troublé de faire ainsi cette demande indirecte de mariage. Tout allait si vite ! Or Jasmine représentait tout ce qu’il voulait le plus au monde. Il n’était plus temps de réfléchir, il fallait prendre parti. Il sentait qu’il avait pris la bonne décision. Elle serait de toute évidence une femme fidèle et attentive, mais aussi une amante passionnée. Il serra sa main et lui sourit. Elle tremblait.
— Merci, Enzo… Je parlerai à mon père demain soir. Ajouta-t-elle, soulagée.
Ils restèrent un moment silencieux, leurs doigts entrelacés. Un sentiment de complicité, d’unité, de couple les enveloppait. En quelques jours leurs destins s’étaient réunis, alors que ni l’un ni l’autre n’osait vraiment y croire. Chacun avait souffert et ne voulait plus souffrir à nouveau, et la prudence avait prévalu.
Le Français sentit son cur se dilater, un violent désir l’étreignait soudain, il se vit en rêve se lever et l’embrasser. Jasmine serra ses mains plus fort en accueillant ces pensées brûlantes.
Il se vit la prendre dans ses bras, l’embrasser à pleine bouche. Elle sentait elle aussi monter son désir, impérieux. La langue du Français explorait sa bouche, longeait ses dents puis titillait sa langue. Elle se vit palper les fesses de l’homme et frotter son ventre affamé contre sa virilité naissante. Une bouffée de désir charnel emplissait l’Algérienne. Enzo imaginait ses fines ouvrir sa chemise et lui pincer les tétons avec des doigts experts, tandis qu’il crispait ses larges paumes sur les fesses musclées et provocantes de Jasmine.
Elle grognait sa satisfaction. Sentir ses mains sur son corps. Tant de désirs contenus. Elle se laissait glisser lentement le long du mâle, palpant ses attributs virils à travers son sort en toile… Libérant ses pulsions, la femelle bouillait. Elle se représentait son grand sucre d’orge, l’imaginait déjà en elle… Il gémit lorsqu’elle s’agenouilla face à lui en serrant ses testicules. Il perçut le zip de sa braguette et soudain son gland connut la fournaise d’une bouche diabolique. Elle mit toute sa science d’ex-femme mariée pour sublimer le désir de son amant.
Tout en le serrant de ses lèvres moelleuses, elle longeait le pourtour de son gland d’une langue mutine. Elle aspira plus fort et frotta son méat urinaire, ce qui fit frémir délicieusement le bassin de son amant. Enfin elle enfourna son membre chaud au plus profond de sa gorge, se meurtrissant la luette au passage. Il était vraiment d’une taille appréciable, sa chatte s’humidifia abondamment à cette pensée lubrique.
Enzo sentait son sexe se tendre, ses bourses devenaient douloureuses de désir. Posant ses mains sur les cheveux de sa tigresse, il murmurait des mots d’amour… Elle frémit et redoubla d’attentions, sa langue amoureuse courait de sa verge à ses couilles… Entière et passionnée, elle était capable de donner sans retenue. Le Niçois la fit relever et goûta sur ses lèvres l’odeur de son propre sexe. Elle se plaquait contre lui, amoureuse et câline.
Puis leurs bouches se séparèrent, il sentait son impatience animale. Alors il la fit tourner puis la coucha sur la table, faisant tomber des couverts et des plats, il fit descendre son jean d’un geste vif, et vit enfin apparaître sa croupe adorable… Elle ondulait, provocante, désirable… Sa peau légèrement bronzée apparaissait, parfaitement lisse et satinée ! Une vision presque irréelle au milieu de l’alcôve du restaurant. Une vague de désir pour cette femelle en rut le submergea.
Violemment, il plaqua son ventre derrière elle, et son sexe dilaté trouva instantanément sa voie dans ces plis chauds. L’instant d’après il était vissé en elle, son sexe étroit l’aspirait au plus profond. Son ventre le brûlait, il se mit à bouger en elle. Son désir allait croissant, il agitait son pieu en elle, variant le rythme pour contenir sa sève qui montait. Agrippé à ses épaules, il la prenait fougueusement au milieu du restaurant… Il la pistonnait avec ardeur, et sentait le ventre de sa promise convulser autour de sa queue dilatée. Les cris de la jeune femme se faisaient plus aigus, et soudain ils jouissaient tous les deux en hurlant… L’orgasme se prolongeait, les laissait pantelant et honteux…
A ces pensées brûlantes il se sentit rougir et rouvrit les yeux. L’Algérienne aussi était très rouge, elle aussi. Elle le regardait d’un regard de braise. Elle avait aussi très envie de son futur mari. Sans aucun doute, ils venaient de vivre mentalement la même chose. Mais le chemin qui les conduirait sous le même toit était encore très long… Ils étaient bien décidés à s’attendre l’un l’autre.
(Serez-vous assez patients pour attendre ?)