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Real Humans – Chapitre 8




Physiologiquement, le petit Oscar était en pleine forme. Le pédiatre qui soccupait de lui ne voyait aucune différence, il grandissait bien et faisait la fierté de son père en particulier quand il la vue traverser le salon tout seul ou quand il la appelé « Papa » pour la première fois. Le soir, il nétait pas rare que, emporté par leur libido, ils doivent interrompre leurs ébats car le petit pleurait. Georges aurait pu se dire « Eve est un robot, elle ne fatigue pas ? Cest à elle de faire le boulot » ou encore « Elle ne ressent rien, alors seul compte ma satisfaction ». Raté ! Il mettait un point dhonneur à participer autant que possible. Sur les conseils de ce Barman quil continuait de revoir pour discuter de leurs situations respectives, il multipliait les petites attentions pour Eve. Il ne voulait pas, maintenant quil savait pour elle, quelle le voit comme un profiteur. Il nétait pas rare quils se consacrent des moments privilégiés entre eux lors de sortie en amoureux en confiant le petit à une baby-sitter ; histoire dune soirée torride sans prendre le risque dêtre interrompu pour un change de couche.

Même sil savait quelle nen ressentait pas le besoin ni lenvie, Georges faisait, tout de même, à Eve des petits cadeaux, des bijoux, des fleurs, Bon Ok ce nétait pas totalement désintéressé car il savait quelle le remercierait à sa manière, au lit. Avec sa plastique parfaite, Georges adorait être en dessous. Déjà parce quil ne fatiguait pas et la laissait faire tout le travail. Mais ce quil aimait par-dessus tout cétait le joli panorama sur sa silhouette toujours aussi parfaite. Voir son magnifique 90C sagiter devant ses yeux le mettait dans tous ces états.

Eve lui ayant expliqué le processus qui avait engendré le petit Oscar, Il a été décidé de mettre tout le dispositif en sommeil. De toute façon, il nétait pas certain quEve puissent reproduire le phénomène, ayant utilisé beaucoup plus de ressources que prévu, une nouvelle grossesse allait sannoncer difficile.

Depuis que Georges savait pour Eve, il était au fait de ses besoins. Cétait un vrai partenariat égalitaire. Lui qui, avant quelle ne se révèle, voyait les Hubbots libérés comme des dangers potentiels, ne les considérait plus que comme des ados perdus qui se cherchaient et quil fallait aiguiller sur les bons rails. Ce changement dattitude en a surpris plus dun chez HubSec. Eux qui, pour obtenir des infos, avaient lhabitude de manier le bâton avant de leur extraire le cerveau sils refusaient, ils voyaient Georges utiliser la carotte et curieusement, il obtenait de meilleurs résultats. Même si ils nétaient que des machines, la psychologie de base savérait être payante ce qui incita certains de ses collègues à faire de même.

Depuis lincident chez lui, les terroristes Hubbots ne semblaient plus faire parler deux. Tout le contraire des activistes intégristes anti robot qui eux prônaient la destruction immédiate et définitive de ses machines, et pour les plus extrêmes, de toutes technologie pour un retour radical à la nature. Un jour, Georges et son équipe ont dû intervenir à Hub-Battle Land. Cest un genre de paintball ou LASER Game mais avec des hubbots comme cible. On peut soit y aller pour une sortie entre potes et jouer au tir au pigeon, soit réserver pour une session extraordinaire durant laquelle un scénario fourni par le demandeur est mis en application grâce à une programmation adéquate de chacune des unités robotiques.

En général, dans ce genre détablissement, il y a de tout. On y trouve tout type de robot , entre le modèle gériatrique, style germaine la vieille rombière, qui sert en générale de bouclier humain, la belle blonde qui termine souvent en trophée sexuel pour les participants, le modèle rondouillard reprogrammé kamikaze et les autres en soldats trouillards, . Il y a de quoi faire pour samuser lors de sortie entre amis ou enterrement de vie de garçon.

Dans cet établissement un groupe de jeunes pro-humains sétaient inscrits pour soit disant une sortie entre amis mais au lieu dutiliser les armes spécialement conçues et fourni par le gérant, ils y sont allé à la batte de baseball pour bousiller autant dandroïdes que possible. Quand Georges est arrivé ils avaient fait un carnage et se sont fait embarqué par les flics. Parmi eux se trouvait le jeune Steven, le fils de Maria, lex-femme de Georges. Autant dire que les retrouvailles avec maria nont pas été chaleureuses. Toutefois Georges ne comptait pas remettre sur le tapis lhistoire du robot niqueur. Bah oui, il avait, sans le savoir, fait la même chose quelle : senvoyer une machine. Enfin bref tout ça cétait du passé.

Un soir, alors quils sétaient préparé une soirée en amoureux avec dîner au restaurant, Eve profita du fait que la baby-sitter soit là plus tôt que prévu pour partir à la rencontre de Georges et, poussée par la curiosité, le voir dans son environnement professionnel pour lui faire la surprise. Quand elle passa le pas de la porte de la brigade, Jean, qui était à lentrée, lui demanda de repartir ou de ne pas entrer, craignant pour sa sécurité quelle se fasse repérer. Elle ne lécouta pas et se dirigea vers son bureau. Georges avait consenti à quitter la brigade dintervention pour devenir responsable locale de la formation des nouvelles recrues. Eve était déjà en robe de soirée et était venu avec le costume de Georges pour quil puisse se changer sur place et ainsi pouvoir partir de suite. Quand elle entra, en tenue de soirée, dans le bureau de Georges, celui-ci était ravi de la surprise. Il navait pas pu découvrir cette tenue de soirée quelle avait achetée, cette robe au dos échancré commençait à lexciter.

— Et bien . Tu es sublime.

— Merci. Je tai amené ton costume comme ça tu te changes et on part.

— Là quand je te vois, jai une autre envie qui me vient à lesprit.. On a une petite heure devant nous .. que dirais tu dun gros câlin ?

— Comme tu veux.

Georges attrapa Eve par la main pour la coucher sur le bureau. Il lui retira sa robe en prenant grand soin de ne pas labimer. Il fit tomber ensuite son pantalon et commença à la culbuter sur le bureau. Les relations de ce type étaient interdites dans les locaux de la brigade . Officiellement. Georges le savait mais sen foutait. A ces yeux, toute occasion était bonne pour senvoyer en lair avec sa femme. Ils ont multiplié les positions jusquà se faire interrompre par le grand patron. Même si les murs étaient relativement bien isolés, le fait que la femme de Georges soit entrée dans son bureau avait fait le tour de la brigade. Georges avait bien souvent fait léloge de sa beauté et à la porte du bureau, deux de ses collègues les espionnait, lun regardant par la serrure et lautre loreille collée à la porte pour écouter. Cest là que le patron est arrivé, attiré par ce quil se passait dans le couloir. Après avoir fait déguerpir les deux curieux, il entra dans la pièce et surpris Eve poitrine dénudée plaquée à plat ventre sur le bureau et Georges la bourrant comme un sauvage en levrette.

— GEORGES ! Non de dieu mais quest-ce que vous faites ?

— Oh merde. Désolé monsieur le directeur, Je Nous . Répondit-il en remettant son pantalon, tout penaud.

— Ce nest pas un lupanar ici. Veuillez-vous rhabiller immédiatement. Je ne tolérerai pas une minute de plus ce genre de comportement.

— Je suis navré (merde javais oublié de fermer la porte).

— Nous en reparlerons demain, soyez en sûr. Vous écoperez dun avertissement.

— . Bien monsieur.

Georges et Eve se rhabillèrent et sortirent du bureau. Chemin faisant vers la sortie, les deux curieux sexcusèrent de sêtre fait remarquer et les accompagnèrent vers la porte. Avant de les laisser partir lun deux lança à Georges : « Tavais raison, elle est super bien foutue ta femme ». Personne navait rien remarqué sur elle, tant mieux. Il faut dire quils nont fait que lapercevoir brièvement.

Dans la voiture, Eve sexcusa de ne pas avoir refusé car elle se sentait fautive. Georges la rassura car cétait lui qui avait proposé de senvoyer en lair, dautant quil navait pas fermé la porte.

— Dis-moi Georges, quand ton chef a dit « mais quest-ce que vous faites ? », il ne savait vraiment pas ce quon faisait ?

— Hehe ! si, il le savait.

— Mais alors pourquoi la-t-il demandé ? Il voulait quon lui explique ? Quon lui montre ?

— Hors du boulot il naurait surement pas dit non pour ce qui est de se rincer lil mais là il avait raison. On naurait pas dû faire ça ici.

— Il voulait juste en être sûr alors ?

— . Oui on va dire çà

Ça amusait Georges de faire léducation dEve sur certaines subtilités. Ils ont continué leur trajet jusquà un restaurant où ils avaient leurs petites habitudes et réservé une table un peu isolée du reste de la salle. Le serveur qui les a accueillis les connaissait pour avoir déjà aperçu Eve de loin dont les pieds dépassaient de dessous la nappe. Il les mena à leur table et ne revint que quelques minutes plus tard, Georges semblait seul mais Eve était dessous déjà très affairée, comme à son habitude.

— Monsieur, vous voulez commander ou dois-je attendre que madame revienne à sa place ?

— mmmh revenez dici dix minutes. Nous avons quelque chose à finir. Lui dit-il en lui tendant un billet pour sa discrétion.

Le repas se passa très bien. Eve en profita pour tester de nouveaux plats et donc affiner son sens du gout. Georges, quant à lui, nhésitait pas pour sen mettre plein la panse. Cest alors quils sapprêtaient à repartir après un bon gueuleton que le téléphone de George sonna. Une alerte venant de la brigade lui était parvenu par SMS. Ils y sont allés et ont constaté, à leur arrivé, quun incendie cétait déclaré. Tout le monde était pris de panique car les pompiers tardaient à arriver. Georges demandait alors aux personnes présentes ce quil sétait passé et il apprit que le feu avait pris dans le laboratoire danalyse. Avec tous les produits quil y avait, le risque démanation toxique était réel. Depuis une fenêtre on pouvait voir certains collègues de Georges, dont son chef, qui semblait prisonnier dans une pièce au premier étage.

Sans réfléchir, Eve déchira le tissu de sa robe qui pendait et fonça dans le bâtiment. Ne risquant pas de se faire intoxiquer car elle ne respirait pas, elle trouva les vestiaires, y emprunta des masques à gaz et monta à létage malgré lépaisse fumée qui se dégageait. Elle apporta les masques à ceux qui étaient coincés et les guida jusquà la sortie. Une fois dehors tous les collègues de Georges regardaient Eve comme sils avaient vu un extraterrestre. Le directeur de la brigade, après quil eut repris ses esprits, sapprocha delle.

— Cest une hubbot nest-ce pas ?

— Oui cen est une et alors ? Elle na rien à voir avec les autres terroristes quon a pu croiser. Répondit Georges en sinterposant entre Eve et son chef.

— Oh mais ce nest pas un reproche. On lui doit plutôt des remerciements. Je suppose quelle fait partie de ces hubbots libérés ?

— Si on veut.

— Peu importe, on lui doit la vie. Je pense que tous ici, on sera daccord pour se taire sur ce que lon vient de voir.

Tout le monde acquiesça et le chef de Georges serra la main de celle qui lavait sauvé. Tout le monde fut daccord sauf un qui dégaina son taser.

— Nom mais vous êtes dingues ? Vous lui faites confiance ? Comme par hasard elle se pointe ce soir et Hop y a un incendie ? Ça ma tout lair dun coup monté.

— Non mais tu délire mon grand ? Et puis dabord baisse ton arme tu vas blesser quelquun.

— Ecarte toi Georges, et vous aussi chef. Je vais griller cette terroriste.

— Mais tes con comme un manche à balai ou tu le fais exprès ? si elle était vraiment une terroriste Pourquoi aurait elle fait sortir tout le monde ? Qui plus est, en prenant le risque de se dévoiler ?

— Pour donner le change. Maintenant écarte toi.

— Faudra nous passer dessus.

— Vous êtes tous des abrutis. Ok je laisse passer mais si un jour on a des problèmes faudra pas sétonner.

Ce type était un des petits nouveaux fraîchement engagés. Des rumeurs circulaient sur lui et sur des liens obscurs avec les mouvements pro-humains. Nul doute que cette soirée allait laisser des traces. Après avoir réitérer ses remerciements à Georges et surtout Eve, le directeur de lantenne locale dHubSec décida doublier pour ce soir lavertissement de Georges . A condition quils ne recommencent pas.

Quand le couple arriva devant chez eux, cest dans les bras de Georges quEve passa la porte, comme une jeune mariée. La baby-sitter était là à promener le bébé qui sétait réveillé et ne semblait pas vouloir se calmer. Oscar ne sarrêta de pleurer quune fois dans les bras de sa mère. Georges paya la baby-sitter et une fois seuls et le bébé couché et endormi, Georges entraîna sa femme dans la chambre.

— Alors, que souhaiterais-tu avoir ?

— Une vie longue et heureuse avec toi.

— Ça daccord mais autrement ? tu nas pas une envie ? Un désir particulier ?

— Non. Tu sais bien que je ne ressens pas ce genre de besoin.

— Cest vrai mais à part des choses banales comme des fleurs ou un bijou, je ne sais pas quoi toffrir qui te soit personnel. Jai envie de te faire plaisir. Après ce que tu viens de faire tu mérites une récompense.

— Je nai besoin de rien à part toi, le bébé et une vie bien remplie.

— Cest là ton seul défaut. Tu ne penses pas à toi. Tes sûr que tu ne veux rien ?

— Non .. Je ressens parfois un léger déséquilibre quand je mets mes escarpins mais .

— Voilà enfin. Demain on fait les boutiques et je te paye des chaussures neuves.

— Si tu veux. De toute façon cest toi qui les aurais payées vu quon vit sur ton salaire.

— Bon, en parlant de pied, jai une furieuse envie de prendre le mien.

— Bah il est là va z y.

— Tes désespérante .

— Ah oui « prendre son pied » . Je suis désolé je navais pas compris.

— Va vraiment falloir que tu fasses un effort . Aller viens par-là ma belle, que je tarrache ce quil reste de ta robe avec les dents, Grrr !

Georges et Eve ont ainsi passé lheure qui suivi à revisiter le Kâma-Sûtra à leur façon. Le lendemain fut, pour Eve, une journée « Pretty Woman ». Ce quelle voulait cétait des vêtements et des chaussures mais nayant aucun gout pour ça et lharmonie des couleurs, si on lavait laissé choisir, ça aurait donné la version Féminine de Bozo le clown. Elle posa des questions aux vendeuses pour essayer de se faire des associations personnelles, elle finit par comprendre le principe mais trouva, tout de même, ce gout pour la mode futile et inintéressant.

Tout se passa bien durant les semaines suivantes jusquà un soir qui fit tout basculer. Alors quils dînaient chez eux en ayant invité Paul (le patron de Georges) et son épouse, une patrouille de flic débarqua chez eux à limproviste durant le repas accompagné de responsables de chez HubSec.

— Messieurs dames, bonsoir . Georges ça me chagrine de faire ça mais . On doit temmener au poste.

— Hein mais pourquoi ?

— Visiblement tu possèdes illégalement un Hubbot femelle non homologué.

— Mais attendez, cest ma femme, la mère de mon fils

— On lembarque aussi.

Devant la situation, Eve, naimant pas la tournure des événements, voulu libérer Georges mais il len dissuada.

— Non Eve. Ne fait rien. Suivons-les et ne faisons pas dhistoire.

— Mais et Oscar ?

— Ne ten fait pas. Nos amis sen occuperont.

Georges et Eve étaient embarqués par les flics comme les derniers des criminels. Dans sa chambre Oscar, réveillé par le bruit, commença à pleurer. La femme de Paul attrapa quelques affaires et emporta le petit puis ferma lappartement. Une fois au poste, Georges et Eve apprirent que les responsables dune association Pro humaine avait porté plainte contre Georges pour mise en danger de la vie dautrui, lié à lhistoire de lincendie et à la révélation de la véritable nature dEve. Cétait totalement absurde car lenquête avait démontré que lincendie avait pris dans un des labos et que cétait dû à une négligence sur un des appareils. Le lieu était sécurisé et jamais Eve naurait pu y faire quoi que ce soit.

En réalité cette histoire nétait quun prétexte pour ces associations anti robot pour faire valoir leurs arguments. Les médias, un peu trop curieux, se sont mis alors à fouiller et ont appris quEve, landroïde de lhistoire, aurait accouché dun bébé. Cette rumeur sétant répandue comme une trainée de poudre, elle donna à cette histoire une tout autre envergure.

A la brigade, il était évident que lautre petit con qui avait sorti son Taser le jour de lincendie était responsable de ce qui arrivait à Georges. Dailleurs, curieusement il nest plus jamais revenu au boulot. Valait mieux pour lui dailleurs, ça aurait été mauvais pour son matricule. En attendant que tout se passe, Paul avait pris Oscar chez lui, sa femme allait sen occuper. Georges allait être déféré au tribunal car une plainte avait été déposée contre lui. Eve nayant rien de plus que le statut juridique dun mixeur ou dune télé, cest lui qui allait prendre pour mise en danger de la vie dautrui. Alors que tous se demandaient ce quil allait advenir de leur collègue et de sa femme qui leur avait sauvé la vie, un jeune homme fit son apparition dans les locaux de la boite.

Ce jeune homme, cétait un jeune avocat aux dents longues mais ambitieux. Il avait pris sur lui de prendre la défense de Georges et pour cela il avait déjà une stratégie : prouver quEve est une personne à part entière. Ainsi il allait pouvoir ensuite montrer que, comme une vraie femme, elle peut faire ses choix quils soient bon ou mauvais et quelle nétait pas plus dangereuse que nimporte qui. Ce jeune homme étant la meilleure opportunité dans cette affaire (pour ne pas dire la seule), toute léquipe se cotisa pour lui payer ses honoraires. Il faut avouer quil ne faisait pas ça non plus pour la beauté du geste. Il faisait aussi ça pour se faire un nom dans le métier.

Pendant que tout le monde sattelait à éviter la prison pour Georges et le désassemblage pour Eve, Georges avait pu négocier auprès de certains gardiens, quil avait surpris avec des putes robotiques durant ses patrouilles, le droit à quelques visites conjugales. Certains étaient abasourdis de voir Eve se nourrir. Au départ, ils lui avaient prévu juste une prise électrique comme pour les autres Hubbots mais ont vite compris quelle ne pourrait rien en faire pour se recharger. Les plaignants voulant faire un exemple au plus vite, Georges avait été incarcéré dans une cellule dun commissariat proche du palais de justice. Eve était cantonnée sur une chaise, dans une sorte de placard à balai ce qui témoignait du manque de considération que les autorités avaient pour elle. Toutefois, il nétait pas rare que dans le couloir, certain gendarme fasse la queue pour voir ce quil se passait sur lécran de contrôle qui filmait la salle où Georges et Eve se retrouvaient. Quand Georges avait la possibilité de culbuter Eve discrètement grâce à la complicité de ses geôliers ça attirait les curieux. Les « Oh oui encore mon chéri, tu mas manqué » quEve disait ne manquaient pas quand elle était prise seins nus en levrette ou culbutée en missionnaire sur la table.

Dans lopinion public, il y avait plusieurs tendances. Il y avait ceux qui voyaient Eve comme une abomination et Georges son complice, ceux qui voyait Georges victime et abusé par un joli minois robotisé et ceux qui, sachant que certains robots pouvaient atteindre lindépendance et létat de conscience, voyait Georges innocent et Eve comme incomprise.

Quand Georges fit connaissance avec son avocat, accompagné de Paul, il resta sceptique sur la stratégie de défense.

— Donc si je comprends bien, prouver quEve est une vraie personne, ça reviens à me disculper pour tout lui mettre sur le dos car elle maurait trompé ?

— Pas exactement. En prouvant que vous ne saviez rien, ça vous disculpera mais en prouvant quelle est comme une femme, on pourra montrer quelle na fait que se préserver dans un monde qui lui est hostile, comme laurait fait une femme normale. La peine de mort étant abolie en France ça lui éviterai déjà le démantèlement. Pour lincendie, on a le rapport dexpertise. Donc, la dessus on est couvert.

— Mais en quoi ça aide Eve concrètement ?

— Imaginez quon parvienne à lui faire reconnaître des droits civiques ?

— Ça va être difficile à prouver.

— Si elle correspond aux critères dune personne consciente, pas forcément. Mais pour ça il faut que je la voie et que je lui parle.

— Ça va être dur. Tout le monde la considère comme un objet.

— Et bien je demanderai un examen des pièces à conviction alors. Sils veulent jouer avec les mots, on va jouer.

— Faites attention avec elle. Jai réussi à la comprendre mais, même si elle le nie, elle est reste naïve comme une petite fille. Il ne faut pas y aller seul. Allez-y avec Paul et Jean.

— Jean ? qui est ce Jean ?

— Vous le saurez si vous allez lui parler, demandez à Paul.

Plus tard, lavocat se rendit au près dEve pour discuter de la défense à suivre. Durant cet entretien, Paul fut surpris dapprendre que Jean était lui-même un Robot libéré. Ce qui était bon pour le procès apportant ainsi un exemple concret dun autre Hubbot vivant. Une fois la stratégie mise en place, toute la fine équipe était prête. Laudience allait pouvoir commencer.

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