Cette plage est tout bonnement fabuleuse.
Cette pensée me revenait chaque soir comme un boomerang, lorsque le soleil déclinait et que je me retrouvais seul avec mes deux pères face à cette mer tropicale. Les odeurs si enivrantes des pins qui longeaient la côte y étaient pour quelque chose. Mais aussi la douceur des rayons du soleil, qui se posaient sur les corps comme une caresse, qui attenuaient un peu l’humidité excessive de ce mois d’août.
Mes deux pères, Matthieu et Antoine, devaient eux aussi certainement partager mon avis, puisqu’ils étaient allongés à même le sable, à quelques mètres de moi. Je les entendais chuchoter et ricaner comme deux adolescents, s’embrasser – mais je ne les regardais pas, perdu dans un demi sommeil, et encore anesthésié par cette humidité écrasante.
— Arrête, pas devant Cris…
— Mais il dort, t’inquiètes pas !
— Attends… Cris ?
Je les entendais, mais je n’avais pas encore la force de répondre, tout juste de quoi ouvrir une paupière, et les apercevoir. Mais eux me croyaient endormi.
— Tu vois bien qu’il dort… Alors caresse les je te dis…
— OK OK !
(Bruit de baiser)
— Elles sont énormes tu as raison…
— Il faut faire quelque chose, ça ne peut plus durer ce manque d’intimité.
— Je sais bien mon chéri… Et si… Et si ce soir on se retrouvait derrière un de ces cabanons, on serait tranquilles… Je pourrais te les vider…, dit Matthieu en accentuant ses mouvements entre les jambes d’Antoine
— Hmmm… Tu ferai le tapin pour moi sur cette plage ?
— Bien sûr, tout pour toi… Tu pourras me baiser comme si j’étais une pute des sables…
— J’aime bien ce programme…
À ce moment-là je les regardais, eux ne me voyaient pas, tant ils étaient collés l’un à l’autre…
— Suis-moi dans l’eau, un type arrive.
Et les voilà qui décampent dans l’eau. Je suis sûr que leur petit manège va continuer dans le secret de l’eau salée…
J’ai donc deux pères. Deux pères homosexuels qui s’aiment depuis des décennies, et dont l’un est mon vrai géniteur. Je n’ai jamais connu ma mère porteuse, et pour tout vous dire, n’ayant jamais manqué de quoi que ce soit à la maison, en terme d’amour et d’éducation, je me fiche de savoir qui elle est. Antoine est mon géniteur, Matthieu mon papa. Ce sont tous les deux mes papas, je ne fais en fait aucune distinction. Antoine est un cadre haut placé, un type robuste, crâne presque rasé, corps d’athlète, haut comme un basketteur, c’est un vrai colosse, un pur modèle de réussite. Un homme éduqué, apprécié et terriblement beau. Bâtie pour la guerre, pour remporter des victoires. Matthieu est tout aussi grand, mais plus svelte. Il est boulanger/pâtissier, brun lui aussi, plus féminin, tout en restant très beau. Une beauté qui depuis des années me perturbe. Me fait me poser de nombreuses questions. Des questions accentuées lorsqu’ils organisent des soirées déguisées à la maison et qu’il se transforme en elle.
J’ai 19 ans et suis encore puceau, ne sachant pas par où commencer: fille ou garçon ?
Quoiqu’il en soit, un gars est effectivement en train de se promener seul sur la plage, et marche dans ma direction. Mes papas sont déjà loin dans l’eau, toujours collés, il doit se passer de jolies choses sous la surface. Leur amour et leur attirance me rendent joyeux. Je les regarde de loin, souriant, m’imaginant un peu à leur place, me demandant qu’elles sensations je pourrais éprouver à être là, dans cette eau chaude, avec la personne que j’aime, en train de me masser le paquet, de désirer follement faire de longs va-et-vient sur mon sexe… lorsque le type m’adresse la parole, me prenant au dépourvu :
— Salut ! Tu les connais les deux gars là-bas ?
Ma serviette étant plus loin que les leurs, je décide de jouer un rôle.
— Absolument pas. Ils sont souvent là le soir, moi je ne viens qu’à la tombée du soleil.
— Ah dommage. Je les ai remarqué depuis quelques jours. Je crois qu’ils sont gays.
— Ah oui ? Et ça te gêne ?
— Non non, au contraire en fait, dit-il du tac au tac en partant d’un rire franc. J’aimerais bien les approcher.
Sur cette révélation, je commence à considérer cet inconnu, à le détailler, et il faut avouer que le type est un beau morceau. Sûrement un insulaire, vu son teint, sa peau brune, ses jambes élancées, ce regard pétillant et frais, ces muscles longs et parfaitement dessinées. Et ces abdos… On voit que même si c’est une enfant du pays, son corps soufre de la chaleur, et je vois clairement des gouttes de sueur perler sur ses abdominaux durs et serrés. Et j’imagine ces perles se réunir inexorablement en de chaudes gouttes de sueur salées, glisser sur son bas-ventre jusqu’à son sexe que, inconsciemment, j’imagine totalement épilé, long et fièrement courbé vers le haut…
Ohh, la tête me tourne…
— Ah OK, me joignant à son rire. Pourquoi n’irais tu pas te baigner pour les approcher ?
— Non, ils ont l’air tranquille, regarde comme ils sont proches, je vais pas leur gâcher ce moment, et sur ce, il vient s’asseoir à mes côtes. Je m’appelle Ambroise, et toi ?
— Jérôme. Ravi de te connaître.
— Moi aussi…
Et sur ce, avec une assurance déconcertante, il pose une main ferme sur mon entrejambe, qui, je ne m’en étais pas rendu compte, est proéminente… D’entendre mes parents dire des mots crus a du m’exciter sans que je m’en rende compte… Et je bande à moitié…
— Toi aussi tu es gay on dirait…, dit-il d’un air à la fois suave et sur le ton de la rigolade.
La chaleur aidant, combinée à l’humidité absurde et les odeurs exotiques de ce pays lointain, je sens mes yeux se voiler, je me sens basculer, je sens que je perds le contrôle de mon corps, qui alors réagit à l’instinct… Et mon corps moite et ma tête lourde se jettent sur lui, sur sa bouche, et le font chuter sur le dos, dans un enlacement brûlant. Ma langue fouille sa bouche alors que sa main est restée bloquée sur mon paquet, et alors que les secondes passent, je sens ses doigts me malaxer le boxer, et tout aussi subitement, me ramènent à la réalité. Je me dégage de lui et me relève, perdu, ne comprenant pas cette fièvre subite, moi qui n’ait jamais embrassé qui que ce soit… Je suis gêné, debout, cachant mon érection, rouge comme une écrevisse…
— J… Ohh je suis vraiment désolé mec…
Ambroise est toujours au sol, assommé mais un grand sourire aux lèvres. Il se relève – ses muscles bandés au maximum sont si beaux ! – et me pose un main sur l’épaule…
— Quand tu veux mon lapin… et sa main glisse dans ma nuque alors qu’il pose un léger baiser sur ma bouche… et alors que son autre main glisse sous mon boxer, il ajoute, avant de repartir:
— D’autant que tu as là quelque chose que j’aimerais bien mettre dans ma bouche… Retrouve moi ce soir derrière le 7ème cabanon à minuit…
Décontenancé serait le terme le plus adapté pour me décrire à cet instant, si bien que je pris mes affaires et parti en marche rapide jusqu’à notre bungalow. Une fois arrivé, je saurai sous la douche froide pour essayer de me calmer, recouvrer mes esprits, et surtout essayer de débander car ma queue commençait à me faire mal. Au bout de quelques minutes d’efforts infructueux, j’entends mes parents rentrer et appeler mon prénom, la voix bourrée d’inquiétude.
— Je suis sous la douche.
— Ça va mon chéri ? On t’a vu partir de la plage en courant !
— Oui-i papa tout va bien, tout va bien.
— Bon okay chéri, on va préparer le dîner, ne te presses pas.
Sous la douche, rien n’y fait. Malgré l’eau froide, ma bite ne débande pas. Je ferme alors les yeux, m’assieds en tailleur sous le jet d’eau et repense à Ambroise, à son corps que j’imaginais masser avec une huile chaude et épaisse, sentir la fermeté de sa chair sous mes doigts, lécher son ventre en glissant vers ses tétons que je sucerais avec avidité… Répondre à ses mains qui me pousseraient à visiter son entrejambe, et l’entendre me répéter encore et encore de le sucer, l’entendre m’appeler sa petite salope… Ça y est, ma queue ne me fait plus mal. Je me branle doucement et c’est agréable. C’est mieux que ça parce que rapidement, sans crier gare, mon sperme explose de mon gland et vient s’écraser sur mon torse. Je suis libéré, soulagé. Je me redresse et me nettoie calmement avant de rejoindre mes parents, qui me soutiennent, me complimentent sur ma bonne mine. Oui, je me sens bien, leur réponds-je. Et pour moi-même, dans ma tête : incroyablement bien oui, car dans quelques heures je vais être dépucelé…