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L'histoire de Muriel – Chapitre 40




Ma voisine me donne un discret coup de coude pour m’encourager à aller plus loin. Tremblante je défais le bouton et écarte légèrement l’ouverture de mon chemisier. Je n’ose regarder les jeunes gens situés en face de nous. J’ai l’impression d’être rouge comme une pivoine. Je me retiens pour ne pas me lever et sortir du wagon tant qu’il est encore temps.

Encore temps de quoi ? Qu’ai-je à craindre finalement avec les voyageurs qui nous entourent. Mais je me sens toutefois très mal à l’aise, malgré la moiteur que je commence à ressentir entre mes cuisses.

Fort heureusement pour moi, les deux adolescents se lèvent pour quitter la rame à la prochaine station.

— Et bien, voici le premier pas de franchi ! Me déclare ma voisine. Félicitations !

— Je ne savais plus où me mettre ! Je n’ai plus osé les regarder.

— Le spectacle en valait pourtant la peine car il n’ont pas quitté votre main des yeux tandis qu’elle défaisait le bouton. Bien évidemment, leur regard est resté ensuite fixé sur votre décolleté. Cela vous va du reste à ravir !

— Merci, mais je ne sais as si j’oserai jamais recommencer.

— Ce serait dommage. Le spectacle que vous avez livré était très… Comment dire ? Érotique, je pense que l’on peut dire le mot.

Je reste muette pendant quelques secondes avant de m’apercevoir que j’ai loupé ma station.

— Flûte, j’ai loupé mon arrêt. Je dois vous quitter.

— Et bien bonne journée ! Nous nous reverrons demain ?

— Oui bien sûr ! À demain.

Je quitte la rame et étant encore étonnée de mon comportement. Je remonte les escaliers de la station pour reprendre le quai d’en face.

J’explique au poinçonneur mon erreur, mais il semble inflexible.

— Voyons, Monsieur, soyez compréhensif, j’ai juste raté ma station.

— Il faut un autre billet mais…

Son regard s’est arrêté sur mon décolleté. Je lui souris

— Soyez gentil !

— Bon çà va pour cette fois ! Mais n’y revenez plus !

Je me précipite pour sauter dans la rame qui vient d’arriver. Quelle chance ! Et quel culot de ma part ! Je n’aurais jamais cela la semaine dernière. Où est donc ma bonne éducation de jeune fille bien élevée ?

Quoi qu’il en soit, je me dépêcher si je ne veux pas me retrouver devant les portes fermées du Lycée. Je cours donc à perdre haleine Pour arriver in extremis avant l’heure fatidique.

— Et bien, Muriel, on s’attarde en route ? Me demande Nathalie

— Une conquête ? S’interroge Sylvie. Tu as un joli décolleté dis-donc !

— Laissez-la donc tranquille, il faut monter en salle, conclut Catherine. Mais avant tout, la Proviseure t’a donné rendez-vous à une heure cet après-midi dans son bureau.

— Ce n’est plus de la rage, c’est de l’amour, ricane Sylvie !

Je suis mes comparses dans le grand escalier qui nous amène au premier étage, dans la salle de dactylographie. Chacune devant nos machines, nous commençons à retranscrire le texte qui nous a été proposé : l’Empire Colonial Français ! Cela aurait plu à mon père ! Quand on sait que désormais, cet empire se réduit à quelques territoires, dans le pacifique, les Antilles et ailleurs ! Enfin !

Je maîtrise assez bien ce satané clavier dont les touches semblent disposées complètement au hasard. Mon seul problème apparaît lorsque je tape trop vite : les tiges qui portent les caractères d’imprimerie semmêlent en un bouquet métallique. Pour remédier à la situation, il ne faut pas hésiter à s’encrasser les doigts avec l’huile qui suinte sur les tiges pour arriver à défaire l’enchevêtrement et c’est reparti.

Au bout d’une heure, mes doigts sont douloureux d’avoir tapé ce satané texte. Décidément, je préfère utiliser mes doigts pour des travaux plus délicats, plus agréables !

Après l’heure d’anglais, nous nous retrouvons à discuter entre copines pendant la pause. Mon décolleté revient dans la discussion.

— Tu ne nous avais pas habituées à ouvrir ton col, lance Sylvie. Je trouve que tu as bien changé.

— C’est un jeu idiot, réponds-je

— Un jeu ? Quel jeu ?

Je raconte en quelques phrases ma rencontre avec la jeune femme élégante du métro et son incitation à ouvrir un peu plus mon chemisier.

— Çà alors, tu t’amuse à allumer les hommes maintenant ? S’exclame Nathalie

— Je voulais juste essayer, une fois !

— Et le résultat ? Demande Sylvie

— Je n’ai pas osé regarder, mais d’après la jeune femme, ils étaient comme pétrifiés.

Je vois que Catherine ne dit rien et semble songeuse. Il va falloir que je discute avec elle.

— Et tu comptes continuer ? Me demande Nathalie.

— Je ne sais pas ! Je me sentais tellement mal à l’aise !

— Mais tu as gardé ton col ouvert toutefois, remarque Sylvie. Il doit y avoir du monde la-dessous.

Et Sylvie de tirer d’un doigt mon col en approchant son visage.

— Et mais… Tu n’as pas mis de soutien-gorge !

Interloquée, je regarde moi aussi dans mon encolure pour me rendre compte par moi-même.

— Heu, j’ai du oublier ce matin ! Il faut dire que ma cousine avait fait un cocktail hier soir. J’en ressentais encore les effets ce matin au réveil.

Nathalie éclate de rire

— Tu n’as pas oublié de mettre ta culotte au moins ?

Je deviens rouge comme une pivoine.

— J’espère que non !

— Tu dois bien la sentir, non ?

— Je ne sais pas ! je ne sais plus ! Il faut que j’aille aux toilettes pour vérifier.

— Je t’accompagne, me dit Catherine.

— Tu veux vérifier avec elle ? Demande sournoisement Sylvie.

— Non, non ! J’ai juste une envie de pipi.

Je me précipite pour être de retour avant la fin de la pause. J’entends Catherine marcher derrière moi. Arrivée avant elle, je maintiens la porte ouverte pour la laisser entrer. Je rentre dans un des cabinets mais Catherine ne me laisse pas le loisir de le refermer avant d’être rentrée elle même.

Je lui fait face, interrogative. Sa bouche se précipite alors sur la mienne alors que je sens sa main droite s’écraser sur mon sein gauche. Nous restons quelques seconde lèvres contre lèvres avant de nous séparer. Elle me chuchote :

— Excuse-moi mais tu m’a fait trop envie ce matin. Je n’ai pas arrêté de penser à toi cette nuit et de te voir aussi attirante ce matin

— Tu es toute excusée, Catherine, mais restons discrètes. J’espère que personne ne nous a entendues !

Je soulève ma jupe pour vérifier que ma culotte est bien là et je soupire. Celle-là, je ne l’ai pas oubliée ! Je relève la tête pour me rendre compte que le regard de Catherine était fixé sur ma jupe relevée. Je toussote légèrement pour la faire revenir à la réalité.

— Je vais sortir pour te laisser faire ton besoin, Catherine. Ne tarde pas !

— En fait, je n’ai pas envie !

— Tu as donc fait cela pour…

— Tu as compris !

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