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Comment je suis devenue Monica – Chapitre 13




CHAPITRE VI

J’aurais sans doute pu me délier les mains sans trop d’efforts. J’aurais en tout cas sûrement pu me lever. Mais on ne m’en avait pas intimé l’ordre et je n’osais faire le moindre geste sans qu’on me l’eut demandé. Je restai donc immobile sur le lit, une bonne quinzaine de minutes, pendant que, de l’autre côté de la porte, je les entendais parler et rire tous les trois, ma maîtresse et ses deux clients. Ce fut finalement Monica qui vint me chercher.

— « Tu fais la paresseuse, Claudia ? Tu t’imagines que je vais tolérer que mon esclave se prélasse dans un lit, comme ça, en plein jour ? Allez! Debout! Et vite! »

— « Pardon, madame Monica… J’attendais vos ordres! »

Monica vit alors les taches de sperme sur le couvre-lit.

— « Ah merde! » Et, en se tournant vers moi : « c’est eux qui ont fait ça? »

J’hésitai avant de répondre, mais elle me regardait et ne pouvait manquer de voir aussi les cernes sur mes bas. Et si elle regardait l’intérieur de ma jupe ou mes culottes de dentelles, je ne pourrais nier l’évidence. Alors je préférai avouer : « J’ai bien peur que ça ne soit moi, madame Monica. Eux, ils ont éjaculé dans ma bouche et dans mon… mon derrière… Y a pas une goutte que j’aie laissé coulée. Mais ils m’ont fait venir. J’ai pas pu me retenir, et… »

Scchhhllaaac! Sa main frappa avec tant de force contre ma joue gauche que je perdis l’équilibre, et tombai avec violence contre le sol. « Petite salope ! T’ai-je pas dit hier qu’il fallait que tu apprennes à te retenir. Ta petite queue de dégénérée, si t’es pas capable de la maîtriser, on va te l’enfermer dans un anneau tellement serré qu’y a pas un liquide qui va passer. J’ai des outils de torture atroce, pour les obsédées comme toi. Quand je te l’aurai arrangée comme il faut, tu vas voir que tu trouveras le moyen de ne plus jamais bander. Parce que si tu bandes, ma petite cochonne, ça va te faire tellement mal, que tu vas regretter d’être née avec une quéquette ridicule, et tu vas me supplier à genoux de ta couper, tellement t’en pourra plus de souffrir. »

Je ne savais pas ce que je devais répondre. J’étais terrifiée. Sa colère n’était pas feinte. Devais-je approuver, ou même réclamer le châtiment dont elle me menaçait, pour lui prouver mon appartenance ? Et si elle interprétait cela comme de la suffisance ? Devais-je au contraire l’implorer de m’accorder son pardon. Mais m’avait-elle accordé la parole ? Je choisis de me taire. Elle me regardait de haut, avec un air de défi. Derrière elle, Raoul et Ghyslain venaient d’entrer dans la pièce. Ça ne calma pas la colère de Monica. Elle me donna un brusque coup de botte dans les côtes : « On t’a coupé la langue, ver de terre ? »

— « Non, madame Monica. Mais j’ai honte de vous avoir déçue. Je ne sais pas quoi vous dire. Je… Je ne sais pas… Je n’aime pas vous voir en colère. j’ai peur. Je voudrais vous demander pardon… Je mérite une punition… Mais j’ai peur… Je ne sais pas quoi vous dire. »

— « Ca va! Tais toi. Lèves-toi maintenant, va vite nettoyer tes vêtements de salope, changer de bas, te refaire une beauté et reviens me voir dans le salon. Je vais placer ton pénis ridicule dans un petit harnais de torture dont tu me donneras des nouvelles, et je vais le faire devant ces deux-là pour qu’ils voient quel traitement je réserve à mes esclaves qui n’arrivent pas à contrôler leur tuyauterie. Ensuite, tu nous serviras le goûter et le champagne que Ghyslain a apporté et tu viendras te joindre à nous. »

« Quand au couvre-lit, amène le dans la salle de lavage. Mais je te préviens, ce soir, après le départ de ces deux là, tu vas devoir tout nettoyer, et tu n’échapperas pas à mon fouet. »

Je me levai avec hâte, j’eus peine à retrouver mon équilibre avec ces souliers excessifs qui n’étaient absolument pas conçus pour la marche. Je fis une courte révérence : « Bien, madame

Monica. Je vous remercie! » et je sortis.

J’avais mal à la joue gauche. je sentais encore une brûlure entre mes fesses. J’avais un peu mal aux côtes, à cause de ma chute et du coup de pied. Mais j’avais surtout mal à mon amour-propre. Non pas à cause de l’humiliation; c’était au contraire excitant. Mais je me sentais tellement incompétente.

Ca doit être ça, le sentiment des femmes battues. Plus on les engueule, plus elles se disent qu’elles sont connes, plus elles ont honte, et plus elles sont reconnaissantes envers l’homme qui, malgré cette incompétence, continue pourtant de les aimer après les avoir battues.

Je revins au salon environ cinq minutes plus tard. La marche sur ces talons acrobatiques était difficile. Àchaque pas, je devais retrouver mon équilibre. Cela conférait à mon corps un étrange balancement érotique. J’avais déjà admiré cette démarche périlleuse, dans le cas des prostituées du centre-ville. Je me rappelle avoir souvent été excité devant ces femmes fragiles qui s’offraient aux hommes de la nuit. Excité non pas en tant que client (je n’ai jamais accepté les avances de ces femmes publiques) mais par fantasme, lorsque je m’imaginais, moi, chaussée de la sorte et vêtue d’une jupe ultra-courte laissant entrevoir jusqu’à la naissance de mes fesses, compagne imaginaire de ces filles de la rue. Et bien voilà! Je vivais maintenant mon fantasme. Et j’en fus tout aussi excitée.

En m’approchant de Monica et de ses deux invités, je sentis mon pénis vibrer. Puis en voyant le corps parfait de l’athlète noir, presque nu, avec seulement une serviette jetée sur ses hanches, et avec la masse énorme de son sexe que je devinais sous la ratine, ma verge fut de nouveau en érection. Même l’autre, le clown ridicule avec ses hautes cuissardes blanches, son slip de cuir et sa cape, même lui, l’obèse, m’excitait.

Monica souleva ma jupe d’un coup sec, et montra aux deux hommes l’objet de sa colère: « Mais bon Dieu! Cette petite conne ne comprendra donc jamais. Regardez-moi ça, les gars. Elle est encore bandée. C’est à croire qu’elle fait exprès pour me défier avec cette chose ridicule qu’elle a entre les jambes. »

Alors Monica prit sur la table un objet de métal et de cuir. Il s’agissait d’un tube étroit d’environ sept centimètres, ouvert sur toute sa longueur. Au niveau de cette ouverture, le métal se recourbait vers l’extérieur, et deux trous de chaque côté permettait d’y insérer des tiges. Elle prit mon pénis et essaya de force de le faire entrer dans le tube. Elle n’y parvenait qu’avec peine et Raoul s’offrit pour l’aider. Tenant mon derrière d’une main et le tube de l’autre, il procéda d’un coup très sec, avec une force inouïe. Je crus qu’on allait déchirer la peau sensible de ma verge, qui s’inséra malgré tout dans ce tube d’acier au gabarit pourtant trop petit. Alors, Monica installa les deux tiges, puis de petites vis qu’elle commença à serrer, refermant alors l’ouverture du tube, comme un étau comprimant mon

sexe.

La douleur était abominable. À l’intérieur de ma verge gonflée, la pression aurait dû, normalement, refouler le sang hors de l’organe. Mais cette pince de métal exerçait aussi une pression énorme sur le sphincter qui empêche justement ce reflux du sang. Le résultat était insupportable : comme si tout voulait éclater de l’intérieur.

Monica savait-elle bien ce qu’elle faisait ? La torture présentait-elle un danger de mutilation réelle. J’étais atrocement inquiète. Mais l’esclave a-t-elle d’autre choix que de faire confiance à sa maîtresse ? J’avais envie de hurler. Seuls des petits soupirs de souris captive s’échappaient de ma bouche. J’avais le souffle coupé, autant par la douleur que par le corset, l’autre, celui qui emprisonnait ma taille. Je crus que j’allais une fois de plus défaillir.

Combien de temps pourrais-je supporter cette compression qui s’accroissait encore, à chaque tour de vis? Puis je vis mon gland qui faisait désormais saillie, à l’extrémité du tube : une masse de chair bleu foncée, gorgée de sang, qui allait bientôt éclater, j’en étais sûre.

Monica cessa de serrer. Elle ramassa sur la table un capuchon de métal grillagé et le déposa sur mon gland rendu hypersensible par la tension de la peau. Au contact du grillage de métal, le gland devient encore plus douloureux. En même temps, la tension devint telle que je commençai à subir de véritables spasmes sur toute cette région de mon sexe. Des convulsions… d’orgasme! Un orgasme de douleur, plus que de plaisir, mais un orgasme quand même!

— « Regardez-moi comme elle jouit ! » fit remarquer Ghyslain, avec un amusement évident.

— « Ca, c’est pas une bonne idée, ma petite Claudia. C’était la dernière chose à faire, si tu veux mon avis » répondit Monica.

Et je compris aussitôt pourquoi. Au cur de ma verge, le canal séminal était à ce point comprimé qu’aucun liquide ne pouvait y circuler. Alors le sperme refoulé, loin de diminuer la tension sur mon organe engoncé de métal, venait au contraire accroître la pression et provoquer une véritable brûlure intérieure sur toute la longueur de ma verge.

L’orgasme n’avait pas encore cessé d’imprimer à mon bas ventre ses incontrôlables convulsions que je sentis comme de véritables coups de poignard, au creux même de ma verge et dans mes glandes séminales engorgées. Je ne pus m’empêcher de pousser un long gémissement de douleur, et des larmes emplirent mes yeux.

— « Tais-toi, ou c’est le fouet, » lança Monica, avec impatience. Puis elle demanda à Raoul de l’aider à nouveau. Mon gland était trop gonflé. Elle n’arrivait pas à visser la capsule grillagée sur l’extrémité du tube. Raoul y alla de ses mains fortes et en moins de 15 secondes, la masse de chair violette était à son tour comprimée vers l’intérieur. Puis, Monica prit les deux lanières qui pendaient à l’arrière du tube, les enserra autour de mes deux testicules. Mon pénis devint ainsi une masse

de métal et de chairs aussi dure qu’un os. « Voilà, Claudia. Attaché comme ça, le tube pourra pas s’enlever même si tu débandes. »

Je regardai mon sexe. Il avait l’apparence d’un petit tomahawk : un manche de métal d’environ sept centimètres, sur trois ou quatre de diamètre et, à sa base, deux boules bleues tendues comme des peaux de tambour. En principe, l’extrémité grillagée aurait dû permettre d’uriner, mais la tension était telle dans cet organe réduit à des dimensions ridicules, que rien ne pourrait y passer, tant que je n’aurais pas entièrement débandé. Heureusement, mon éjaculation interne, si douloureuse encore, commençait à porter conséquence et je sentis peu à peu la pression diminuer dans mon organe emprisonné.

Ce fut un soulagement bien relatif. Monica n’attendait que ça, elle aussi, pour attacher une autre lanière, sur l’extrémité grillagée de mon pénis; elle profita alors de la souplesse relative que la fin de l’éjaculation donnait à mon organe pour le tirer vers le bas puis vers l’arrière, au moyen de cette lanière. Nouvelle douleur. Nouveau gémissement. Nouvelle perte d’équilibre vers l’avant, mais Monica avait prévu ma réaction et empêcha ma chute. Elle tendit alors la courroie de cuir à Raoul, et lui demanda de tirer, aussi fort qu’il le pouvait vers le haut. Entre mes jambes et jusqu’à la base de mes fesses, je sentis le contact froid de mon sexe de métal, désormais entièrement dissimulé vers

l’arrière. On attacha la dernière courroie à un anneau de mon corset, je crois. En tout cas le dispositif tenait en place. Monica et les deux hommes reculèrent un peu, pour regarder de

loin la femme à la jupe relevée, plantée là devant eux. « Vue d’ici, on devine même pas qu’elle a un sexe d’homme, » fit remarquer Ghyslain.

— « Tu pourrais faire un strip-tease et confondre tous les clients d’un cabaret, » ajouta Raoul.

— « Sauf si tu montres ton cul, bien sûr, » ajouta Monica. « Allez! Montre nous ton cul! »

Je me retournai dos à eux; me penchai vers l’avant. La courroie de cuir qui tenait ma verge repliée vers l’arrière exerça une tension additionnelle sur l’emprise de mon sexe. Je crus que mon scrotum allait se déchirer. Je gardai quand même la position, sachant bien que la moindre initiative de ma part me vaudrait le fouet. En position repliée, je ne pouvais plus du tout respirer. Quelques secondes encore, et j’allais perdre connaissance. C’est alors que j’entendis la voix de Monica : « Bon, Assez! Relèves-toi, baisse ta jupe et va chercher notre lunch! »

La tension diminua sur mon organe. Une fois encore, la peau avait tenu bon. Mais en marchant vers la cuisine, je réalisai que la marche était devenue un exercice encore plus pénible. Au problème d’équilibre et de respiration difficile, s’ajoutait une douleur immense entre les jambes. Il y avait encore cette sensation de brûlure apparue au moment de l’éjaculation interne, mais quelque chose de plus global aussi, comme cette douleur que ressentent les hommes, après avoir reçu un coup dans les couilles. Dans mon sexe, quelques veines avaient sans doute éclaté. Dans la cuisine, je ne pus retenir plus longtemps mes larmes, et c’est avec les yeux plein d’eau que je plaçai sur un grand plateau, l’assiette de charcuteries et de fromages, le champagne et les couverts pour trois personnes.

Juste au moment où je pénétrais au salon, je sentis comme une gouttelette humide couler à l’intérieur de ma cuisse. Je pensai à ces femmes qui, après l’amour, sentent avec plaisir couler sur leurs cuisses le sperme liquéfié de leur amant. Mais c’était mon propre sperme qui se libérait désormais goutte à goutte du tube de métal où mon sexe était emprisonné. J’eus peur de souiller la

tapis du salon, et demandai à Monica la permission de prendre congé.

— « Puis-je retourner à la cuisine, madame? »

— « Non, Claudia. Tu restes avec nous. Assieds-toi. »

— « C’est que, madame… J’ai une urgence. Si je m’assoies, je vais salir vos meubles. »

Monica comprit ce qui se passait. Elle me fit retourner, essuya le liquide sur mes cuisses, plaça un kleenex à l’extrémité de ma verge, entre mes fesses, et m’ordonna de m’asseoir. Cette fois j’obéis. Mais ce qui aurait dû être un soulagement pour mes pieds se révélait au contraire une torture additionnelle.

Quand j’étais assise, cela tendait encore plus la lanière maintenant mon pénis couché contre mes fesses et augmentait la traction ressentie par mes chairs. En outre, mes testicules tendus se retrouvaient coincés sous mon poids contre le cuir du fauteuil, menaçant d’éclater. Je cherchai en vain une position confortable, mais chaque mouvement de mon corps ajoutait au supplice. Je resserrai les dents en m’efforçant de ne pas trop laisser paraître ma douleur.

N’eût été de cette souffrance, le repas m’aurait paru plutôt sympathique. En fait, leur repas, aurais-je dû écrire, car ils ne m’offrirent pas la moindre bouchée. D’ailleurs, ceinte comme je l’étais dans mon corset, je n’aurais rien pu avaler. Je restais là, simplement, à souffrir en écoutant Raoul et Ghyslain échanger des souvenirs ou raconter à Monica les anecdotes et les banalités de leur vie quotidienne.

J’ai compris que Ghyslain était un ancien ami du mari de Monica. Il était de ceux que cet homme avait amené à la maison pour qu’ils fassent l’amour à sa femme, pendant que lui, en tenue d’esclave féminisé, allait servir les amants et se laisser humilier. C’est de cette époque que Ghyslain, comme Monica d’ailleurs, avait acquis ce goût pour les esclaves travestis.

Après le départ du mari, Ghyslain avait continué à fréquenter Monica et ils avaient fait l’amour à l’occasion. Mais l’absence de l’homme-femme servante à leurs côtés enlevait beaucoup à l’érotisme de la chose. Alors, quand Monica avait découvert qu’elle ne pouvait plus se passer de cet aspect de sa sexualité, quand elle avait commencé à jouer les maîtresses autoritaires, Ghyslain avait été parmi les premières victimes choisies.

Comme il n’était pas, malgré quelques fantasmes, du genre à apprécier la soumission totale, en dehors des courtes sessions amoureuses, Monica lui avait bientôt refusé son corps, tant et aussi longtemps qu’il ne deviendrait pas son esclave à 100 pour cent. Depuis deux ans au moins, ces deux là ne faisaient donc plus l’amour ensemble, ce qui n’empêchait pas Ghyslain de désirer follement Monica, et Monica de le considérer comme un ami proche auquel elle continuait d’offrir le luxe de la baise avec ses nouveaux esclaves, s’il acceptait de payer, bien sûr.

Raoul était un professeur d’éducation physique que Monica avait rencontré dans un bar particulier, où il lui arrivait de rechercher des clients pour ses sessions érotiques. Monica avait été séduite par la beauté de ce corps de géant, ce que je comprenais fort bien, étant moi-aussi tombée sous le charme. Ils avaient sans doute souvent fait l’amour, bien qu’en présence de Ghyslain, leurs allusions à ce sujet n’étaient qu’habilement suggestives. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que si Monica adoptait des attitudes de dominatrices, ou du moins distantes, avec Ghyslain, un ami de longue date pourtant, il en allait tout autrement avec Raoul. Elle semblait même, parfois, prête à le servir. Et Ghyslain en ressentait une jalousie profonde.

J’apprendrai par la suite, d’une confidence de Monica, qu’elle avait un jour poussé la cruauté envers Ghyslain jusqu’à lui imposer, comme épreuve à franchir s’il voulait passer à nouveau une nuit avec elle, de se soumettre d’abord aux désirs sexuels du noir. Et c’est ainsi que Ghyslain avait été pour la première fois sodomisé par l’athlète, et que s’était développé entre eux cet étrange rapport, parfois maître-esclave, le plus souvent d’amitié. Quand à Monica, avait-elle tenu parole, après cette soumission de Ghyslain aux caprices du noir ? Je ne l’ai jamais su, bien que certaines paroles de Monica me laissent croire qu’il n’en fut rien.

Monica avait beaucoup d’autres clients, occasionnels ou réguliers. Ghyslain et Raoul faisaient partie de son cercle le plus intime. Entre les trois, il y avait donc plus qu’une relation d’affaire; mais c’était une amitié trouble, comme le sont toujours ces rapports intimes fondés sur quelque perversion, où chaque partenaire connaît les faiblesses les plus secrètes des autres et peut au besoin tirer les bonnes ficelles. Il n’en reste pas moins que dans les moments de détente, comme pendant ce repas du midi arrosé de champagne, les échanges pouvaient devenir des plus agréables.

J’écoutais donc avec plaisir cette conversation amicale, en silence bien sûr, et toujours attentive aux moindres besoins de chacun, pour donner un service impeccable. Une coupe à remplir ici, une couteau qu’il fallait aller chercher à la cuisine, pour remplacer celui que Raoul avait échappé au sol, une serviette à tendre à Monica, le disque à retourner, etc. Il y avait en fait, dans mon empressement d’esclave efficace, autant le soulagement de ne pas devoir rester assise avec mon sexe en torture, que le désir de plaire à ma maîtresse et à ses clients.

Un peu avant quatorze heures, Monica annonça qu’elle avait un nouveau client à recevoir, un homme soumis qu’elle devrait dompter. Elle laissait donc ses invités avec « la petite bonne » en leur confirmant qu’ils pouvaient abuser de moi encore, et de toutes les façons, à condition de ne pas la déranger pour la prochaine heure. Et de lui laisser le salon et la chambre de torture du sous-sol. Elle quitta ensuite, et je me retrouvai à nouveau seule avec Ghyslain et Raoul.

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