C’est la fête ce soir ; tout le monde est présent.
Étant bien fortuné, j’ai la chance d’avoir
Une vaste demeure, un splendide manoir,
Et ce que l’on y fait n’est jamais déplaisant.
Marylin Jess et Lou Charmelle sont présentes ;
Je n’ai pas oublié d’inviter ces deux femmes ;
Elles connaissent l’art de provoquer la flamme,
L’une étant sensuelle et l’autre ensorcelante.
Buvons d’abord un bon champagne de Venoge ;
Admirons les bijoux, les belles robes rouges
Dont la couleur excite intensément nos sens.
Les ébats sulfureux vont bientôt commencer…
Vers votre serviteur une femme s’avance
Et bientôt sous la soie ma main va se glisser…
***
Dans les flammes l’on voit ramper la salamandre.
Les hommes, pleins d’ardeur, préparent leurs assauts ;
On voit surgir les membres virils, et bientôt
Marylin Jess et Lou Charmelle se font prendre.
La salamandre boit la cire des bougies
Tandis que les amants s’unissent aux amantes,
Et pour accompagner ces étreintes ardentes,
Le candélabre joint ses flammes à l’orgie.
C’est alors que l’on voit apparaître en ces lieux,
Accompagné de deux prêtresses de Lemnos,
Un dieu puissant que l’on appelle Hécatéros ;
Et voici les grands mots que prononce le dieu :
« Je viens me joindre à cette orgie voluptueuse ;
« Ô femmes, admirez ma verge fabuleuse ! »
***
Je te prédis un beau succès auprès des femmes !
Dis-je à ce dieu puissant, qui ne m’écoute pas,
Car en ces lieux divins où règnent les ébats,
Il ne voit que le corps féminin qui s’enflamme.
Les deux prêtresses se dévêtent lentement,
Ayant l’intention de se joindre à l’orgie,
Puis décidant d’agir à deux, en synergie,
Elles se glissent aux côtés d’un bel amant.
Voilà ce qui se passe en mon vaste manoir :
On y trouve la femme en ses plus beaux atours,
Vouant son corps entier aux charnelles amours ;
On y trouve divans et ravissants boudoirs
Où l’homme peut goûter une poitrine exquise
En sirotant l’Orpale ou la Cuvée Louise.
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Aux appas féminins j’ai maintes fois goûté,
Il n’y a pas plus douce aventure en ce monde,
Il n’est rien qui procure autant de volupté
Qu’une fête peuplée de brunes et de blondes.
J’ai fréquenté les bals, en de vastes châteaux,
Je me suis régalé, en d’exquises soirées,
Dans les petits salons, derrière les rideaux,
Sous les grands baldaquins et les plafonds dorés.
De là je suis toujours sorti très satisfait,
Après avoir goûté à la Bénédictine,
À des vins excellents, au succulent buffet,
Et surtout aux appas de quelques libertines.
En compagnie de ces catins, aux longs cheveux,
Je me suis régalé, en des soirées torrides :
Blondes déshabillées, dans des lits somptueux,
Brunes sodomisées sur des sofas splendides !
Ô femmes, j’apprécie votre lubricité,
Votre langue mobile et vos mains vagabondes :
Il n’est rien qui procure autant de volupté
Qu’une fête peuplée de brunes et de blondes !
_____________________ Don Silvano