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Thèse à la grecque. L'étudiante et le pêcheur. – Chapitre 11




11 AOÛT

Il est 11 heures. Eleni est repartie depuis longtemps. J’étais trop épuisée pour aller nager ce matin. Mais je m’en fous. J’y vais maintenant. J’en ai trop envie. Adonis ne sera pas là mais je veux juste sentir l’eau sur mon corps nu, flotter, plonger. Laver dans l’océan nos fluides mélangés. Oui, nue. Même si à cette heure il passe du monde sur le sentier. Je m’en fiche. Je n’ai plus peur, plus honte.

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12 AOÛT

Travail intense. Personne à la crique ce matin. Pas de visite. Pas de baise. Rien que moi, Marini, Giacometti. Les cavaliers. Les pomones. Les marcheurs. L’équilibre fragile. J’avance. Je corrige. J’hésite. Je coupe, je remanie. J’annule. Je recommence. Je progresse.

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13 AOÛT

Adonis est revenu aujourd’hui. Il avait disparu depuis deux jours. Je suis persuadée qu’il nous a vues avec Eleni. Il ne savait plus, ne voulait plus ? Mais aujourd’hui il devait m’apporter les courses du marché. Et du poisson. Je l’attendais. Je l’ai pris dans mes filets. Il n’a pas su résister. Pas su s’en aller. Allongée sur le transat, endormie, à moitié couverte d’un drap, j’ai rejoué notre scène favorite. Le petit voyeur en lui s’est réveillé Je l’ai pris entre mes cuisses. Il m’a léchée, caressée, bue, pénétrée J’ai pris son sexe en ma bouche. Je l’ai mordu, câliné, dévoré. Il m’a aimée. Je me suis offerte. Toute entière.

J’en veux encore. Je sais que je dois bientôt partir. Plus que dix jours. Mais je veux encore son jeune corps en moi, sur moi, sous moi, sa bouche partout. Je veux le goûter, le croquer, encore et encore. Je veux qu’il me prenne. Je veux qu’il m’aime. Jusqu’au dernier jour.

Ce soir je retourne au port. Eleni m’attend. Ma petite déesse. Ma tendre beauté. Je vais la baiser. Elle va me faire crier. Sous les étoiles. Dans la mer. Sur le rocher.

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15 AOÛT

Hier soir en allant au port j’ai reçu un message de Michel sur mon téléphone. Il veut que je lui envoie mon texte. Je n’en ferai rien. Pas avant d’avoir suffisamment avancé. Connard, je vais la soutenir cette thèse, que ça te plaise ou non.

Je suis allongée sur le marbre de la crique. Adonis pêche. Il va venir. Il m’a retrouvée. Je suis convaincue qu’il sait que je baise Eleni. Mais il me veut quand même. Nous n’avons pas assez de mots pour que je lui explique. Ce n’est pas grave. Il a compris.

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16 AOÛT

Marini. Giacometti. Je vous hais. Pourquoi ai-je choisi ce sujet ? Quelle idée à la con !

Eleni. Tu me manques.

Adonis. Te voilà. Viens ! Entre. Prends-moi.

Marini. Giacometti. Je vous aurai. J’irai jusqu’au bout. Je l’aurai ce foutu diplôme.

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17 AOÛT

15h. Eleni va venir. Elle me l’a promis. C’est son jour de repos. Je l’attends. J’ai envie d’elle. Je veux son corps. Sa bouche. Ses baisers parfaits. Ses cheveux sur ma peau. Ses cuisses, ses jambes entre les miennes. Ses petits pieds qui me caressent, que je mange. Ses seins tendus, ses fesses, son ventre. Son sexe. Sur le mien.

Je suis allée à la crique ce matin. Mais je n’ai pas voulu le laisser faire. Juste quelques caresses, quelques baisers. Nager ensemble. Sécher ensemble, nus sur le marbre, sous le soleil naissant. Nous étions bien.

Ca y est. J’entends ses pas. Reconnaissables entre tous. Elle vole. Pieds nus sur le chemin. Elle est la grâce absolue. Elle arrive ! Je l’attends sur la terrasse. Je lui saute dans les bras. Elle est là. Elle m’embrasse. A pleine bouche. Nos langues se dévorent. Elle rit. Tu es folle Julia. Oui. Oui. Je suis folle, folle de toi, folle de ta chatte, là sous mes doigts !

Elle rit. Elle se laisse faire, résiste un peu. Elle est magnifique. Je me bats avec son débardeur, son short. Ma main glisse sur son ventre, rencontre sa douce toison, joue, descend, débusque son petit soldat déjà bien réveillé Me voilà ! J’arrive. Je sais que tu m’attends toi aussi. Tes seins sont nus, débardeur retroussé, soutien-gorge dégrafé. Mon visage entier fond entre tes deux beaux mamelons clairs. Je les embrasse. Les lèche. Les suçote.  Tu es ma petite femme, ma petite chatte, ma déesse, je t’ai déflorée, tu n’as connu que moi, tu es une merveille, je te veux, maintenant, là, et encore, encore

Eleni m’offre son cul divin. A quatre pattes, sur la terrasse. Je titille son petit trou de ma langue experte, puis je descends, entre ses cuisses. Je reviens. J’embrasse ses collines blanches, tendrement, goulument, voracement. Je la lèche, je la croque. Mes mains claquent gentiment ses chairs. Elle aime. Elle gémit. Son cul. Son cul !

Adonis. Oui. Te voilà. Je sais que tu es là, dans le jardin. Tu nous mates ? Vas-y. Regarde ce corps parfait que je lèche si entièrement. Que ne l’as-tu pas fait avant ? Vois-tu comme elle aime ce que je lui fais ? Sauras-tu en faire autant ? Regarde ses seins qui pendent, ils paraissent si lourds comme cela, si aériens quand elle se tient debout. Regarde, je les tiens dans mes mains. Ils sont tellement doux. Ils sont à moi, je les masse, les caresse, je pince ses tétons, elle gémit ! Ma langue lèche son épine dorsale, elle se cambre de plaisir. Je poursuis entre ses fesses blanches. Elle n’en peut plus. Elle me supplie. Elle me veut. En elle. Mes doigts, je les fais courir le long de sa raie. Ils se posent. Poussent doucement. Pénètrent. Elle s’ouvre. Elle aime. Comme moi. Tu le savais ? Toi aussi tu vas aimer. Elle est là, je lèche sa croupe, son con. Je masse son intérieur. Regarde mon petit bâton rose. Il est mignon, n’est-ce pas ? Je l’approche. Elle l’a reconnu. Elle rit. Elle crie si joliment. Oui. Elle adore. Mon petit soldat qui vrille son minou. Qui rend fou son bouton d’amour. Qui joue à touche-touche dans son vestibule. Qui s’enfonce, s’attarde sur ses parois, là où je sais, là où elle vibre de tout son corps. J’insiste, je la laisse respirer, je reviens, la jouissance enfle en elle. Mes doigts caressent l’intérieur de son si joli petit cul, sentent les vibrations de son vagin. Elle se contracte, de plus en plus. Elle crie. Elle mouille abondamment, je la bois. Si tu savais son goût ! Mon Adonis ! Le jus de la divine Eleni ! Précieuse potion de félicité. Tu la goûteras toi aussi, tu y mêleras ta semence, vous ferez un mélange sublime Le goûterai-je ?

Elle s’est redressée. Tendue. Cabrée. Elle crie. Un râle éclaté. Une jouissance profonde. Totale. Tu vois ? Tu vois comme elle exulte ? Comme elle s’envole ? Tu vois comme elle est belle quand elle jouit ?

Tu vois. Tu es là. A l’entrée de la terrasse. Tu ne te caches plus. Eleni aussi te voit. Gênée, elle se précipite sur ses vêtements pour cacher ses seins, son sexe Elle est mignonne… Vous vous regardez. Lequel des deux est le plus étonné, le plus gêné ? Vous ne dites rien. Il y a de la tristesse, de l’inquiétude dans ces regards échangés. Mais surtout, de l’amour Oui. Je le vois bien. L’amour. La peur de le perdre. La détresse. Le désir, l’envie, aussi.

–    Eleni t’aime Adonis. Et toi aussi tu l’aimes. Vous vous attendez. Je ne suis que de passage. Je vous aime, tous les deux. Approche Adonis. Approche. Viens. Viens avec nous. Nous trois.

Il ne dit rien, ne bouge pas. Ils se dévorent des yeux. Des larmes perlent dans ceux d’Eleni. Elle dit quelque chose, en grec, que je ne comprends pas. « Agápi mou. »

Adonis ne dit rien. Il est tendu. Il souffre, je le sens. Pourquoi ? C’était si beau Puis, il se retourne soudainement. Il part en courant et disparaît sur le chemin qui descend vers la falaise.

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18 AOÛT

Eleni est restée avec moi hier soir, mais nous sommes demeurées très sages. Elle était très affectée par le fait qu’Adonis nous ait surpris et par sa réaction. Elle l’aime. Elle a peur. Je l’ai rassurée, comme j’ai pu. Nous avons dîné ensemble, puis nous nous sommes promenées longuement au bord de la falaise, au crépuscule puis au clair de lune. Nous avons parlé pendant des heures. De tout. Elle voulait que je lui parle de la France, de Paris, de mes deux sculpteurs, de ce que je vais faire quand j’aurai fini ma thèse. Je lui ai parlé de Michel, ma relation perverse avec lui Elle est si jeune, elle ne comprenait pas comment moi, si forte d’après elle, j’ai pu être aussi soumise Elle m’a parlé de son envie de quitter l’île pour voyager et travailler dans de grands hôtels, mais en même temps de son amour pour ces paysages, et d’Adonis Lui, qui ne vit que de sa petite pêche et de petits boulots, sur l’île, pour l’instant.

Nous avons passé la nuit ensemble. A peine quelques baisers, quelques caresses. C’était si doux, si tendre. Nues, l’une contre l’autre. Elle est partie tôt ce matin. Maintenant je dois me remettre au travail.

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20 AOÛT

Il est 5 heures. Je me réveille en sursaut. Je sors sur la terrasse en courant. Adonis ! Est-ce lui qui m’a réveillée ? Etait-il là ce petit voyeur ? Mais non, pas de bruit, pas de trace, j’ai rêvé Je suis humide. J’ai envie de lui. Envie de son corps sur moi, en moi. Pas de nouvelles depuis l’autre jour. Merde. Qu’est-ce qu’il fait ?

7 heures 30. Je me suis rendormie. Je me dépêche. Je me dirige vers la crique. J’approche du promontoire, près du coude du chemin côtier. Je grimpe, je jette un il en contrebas. Il y a déjà quelqu’un ! Quelqu’un qui nage, encore dans l’ombre. J’essaie de mieux distinguer. Mon dieu ! C’est Eleni. Elle est là, dans l’eau. Elle m’a précédée. Est-elle nue ? Je ne distingue pas bien. Non, elle a un maillot deux pièces. Là-bas, sur le chemin, à l’entrée de la faille, Adonis arrive ! Il descend. Il s’approche. Il va la voir. Il l’a sûrement déjà vue. Que va-t-il faire ?

Adonis pêche. Il remonte ses filets. Eleni nage. Il s’affaire sur son rocher. Il jette à peine un regard de temps en temps dans sa direction. Elle s’approche. Il ramasse ses poissons dans sa besace. Elle est au pied du rocher. Il la regarde, maintenant. Immobile. Elle sort de l’eau. Ils sont là, sur le rocher, face à face dans la lumière naissante.

Elle s’avance vers lui. Magnifique. Les mains d’Eleni se joignent dans son dos, elle dégrafe son soutien-gorge. Le tissu tombe sur le rocher. Ses seins blancs, ses tétons roses, éblouissants. Elle les lui offre ! Il la regarde. Interdit. Je devine à son attitude qu’il est subjugué. Elle est là. Elle est venue pour lui, pour le reprendre. En un seul geste, un seul regard, elle a déjà gagné.

Eleni et Adonis nagent. Elle le tient par la main. Ils vont lentement. Ils s’approchent de la plateforme au fond de la crique. Elle se hisse la première. Il la suit. Ils se font face. Elle lui prend les mains. Sa bouche s’approche de celle de son homme. Oui, il est à elle maintenant. Ils s’embrassent. D’abord timidement. Puis Adonis l’enserre de ses longs bras puissants. Elle est là, blottie dans le creux de son épaule. Il sent ses petits seins nus, si doux, gonflés d’amour, contre son torse. Elle se laisse aller. Elle le sent, son homme, tout contre elle. Elle parcourt les muscles de son dos, caresse sa nuque, ses cheveux, redescend le long de sa colonne vertébrale atteint ses fesses musclées qui réagissent. Elle le tient. Il est à elle. Elle la sent cette bosse qui durcit, grandit, dans son short de bain, contre son ventre à elle

Eleni s’accroupit. Elle s’assoit sur le rocher. Face à lui. Elle lui prend les mains. Lentement elle l’attire vers elle. Là. Entre ses genoux. Elle glisse. Elle s’allonge. Adonis. Son Adonis. Maintenant. Entre ses cuisses.

Ils sont là, tout en bas. Nus sur le marbre blanc. Corps sublimes qui s’unissent, lentement, tendrement, amoureusement, pour la première fois. Je pleure. C’est beau. C’est triste. C’est fini. Je vais bientôt partir. Je les aime. Je les déteste. Je leur en veux. Je veux qu’ils soient heureux. Je veux encore les baiser. Je veux encore les regarder. Cette union parfaite. Adonis, qui lèche ses seins, son ventre, sa chatte j’entends ses gémissements. J’entends tout. Je vois tout. Je suis là-bas sur le rocher, avec eux, près d’eux. Oui, Adonis, fais-la jouir. Donne-lui ta langue, tes doigts, découvre-la, apprends-la doucement, comme cela, vous avez tout le temps, pour tout, tout le reste

Adonis est remonté doucement vers sa poitrine, il s’attarde à nouveau sur les deux pêches sucrées, aux extrémités tendues, d’une sensibilité extrême, fruits ensorcelés de ce jardin en pleine gloire printanière. Eleni ma si belle ma toute douce j’entends ton cur qui bat si fort, ton âme qui gémit, ton ventre qui s’impatiente, ta rivière qui s’emporte tes cuisses le guident, l’accueillent. Il est là, vous vous regardez. Oh ce regard si profond si intense comme je m’en souviens de ce premier regard plein d’inquiétude, de confiance, d’abandon, comme je t’envie Eleni de connaître ce moment, avec lui, ton amour, ton adoré, ton Adonis. Il est là, sur ton sexe. Tu sens son membre gonflé de désir, il se présente, il avance doucement, précautionneux il est là, il est en toi, tu sens sa chaleur au creux de ton ventre, c’est inouï ce qu’il te remplit, de tout son sexe, de tout son désir, de tout son amour pour toi… il est là et vous dansez. Une danse langoureuse, attentive. Toutes ces sensations qui te submergent mon Eleni Et toi Adonis, tu la chéris si bien, elle est si douce, si merveilleusement réactive à tes caresses, tes étreintes, tes poussées de plus en plus puissantes elle vibre de tout son être et tu l’accompagnes, tu mesures ton rythme, ton effort, tu l’écoutes, tu es si doux, si attentif, tu es si parfait, si amoureux, mon Adonis Tu la couvres de baisers, tu la lèches, la mordilles, là dans le creux de son cou, alors qu’éclate en vous le déchaînement des vagues orgasmiques Vous criez. Vos râles éclatés font vibrer les falaises. Les dieux vous entendent, vous bénissent vous recommencez, encore et encore et moi je jouis, les doigts profondément enfoncés au creux de mon con.

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24 AOÛT

Paris, message reçu :

Julia, je n’ai pas pu. Je n’étais pas là quand tu es partie. Adonis t’a accompagnée au port. Je ne sais pas si vous vous êtes revus ces derniers jours sur l’île, ce que vous avez fait. Peu m’importe. Je t’ai vue monter dans le bateau, depuis la terrasse du restaurant. Tu étais magnifique. J’aurais voulu courir, te sauter dans les bras. Je n’ai pas su. Julia, tu vas tant me manquer. J’ai tant aimé t’aimer. Nos nuits dans les étoiles. Ton corps vivant, plein, accueillant. Ton corps qui m’a appris, m’a donné, m’a portée. Un jour Julia, je partirai, je te trouverai. Un jour Julia, tu reviendras. Adonis et moi, nous t’accueillerons. Au revoir ma Julia. Merci.

Eleni.

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BIEN PLUS TARD

Paris, quartier latin.

J’entre dans la librairie. Je flâne. Je parcours les rayons. Sciences humaines. Sciences sociales. Philosophie. Je prends mon temps. J’hésite Art. Histoire de l’art

Ca y est. C’est là. C’est fini. 10 ans. Une lutte, un combat, une souffrance. Une libération. Un nouvel équilibre. Je pleure. Mon amoureux me sourit, me prend la main. « Marini Giacometti. Echanges et influences ». Je caresse longuement la couverture. Je l’ouvre. « A Eleni et Adonis ».

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FIN

Merci infiniment à mes relectrices.

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