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Les tourments érotiques du jeune Markus Milka – Chapitre 10




Markus est mort sur une croix, puis ressuscité. Dieu lui proposa de monter au ciel immédiatement, dans la mesure où il était humble, doux et parfaitement innocent, n’ayant jamais fait de mal à personne, du moins intentionnellement. Mais le garçon avait également la possibilité de rester quelque temps parmi les vivants. Ce fut cette dernière option qu’il choisit.

Il erra dans son cimetière avant de découvrir son grand-père assis sur la tombe d’une femme qui avait été, au cours de sa vie, une nymphomane passionnée. Les souvenirs les plus torrides des exploits érotiques que cette dame avait réalisés durant son existence défilaient dans son esprit tandis qu’il était en train de se branler, inspiré par ces images. Il était nu, tout comme Markus, car nul n’emmène ses vêtements au pays des morts.

Salut, Papy, dit le jeune homme. Je suis content de te retrouver.

Je n’irais pas jusqu’à en dire autant, répondit le grand-père, parce que je t’aime bien et que tu étais trop jeune pour mourir.

Peut-être, mais j’ai eu la mort dont j’avais toujours rêvé de mon vivant, et à aucun prix je n’aurais changé mon destin à supposer que ce soit possible.

Ça te dirait qu’on aille admirer de jolies lesbiennes se faire du bien ?

Pourquoi pas ? Tu en connais, et tu sais où aller ?

L’avantage d’être mort quand on est obsédé sexuel comme toi et moi, c’est que d’une part on ne risque plus d’avoir des ennuis à cause de cela, et d’autre part on a la possibilité de traverser les murs et d’être invisible, ce qui permet d’aller où on veut et de regarder ce qu’on veut. On n’est pas pressés : on a toute l’éternité pour cela.

Après quelques papillonnages entre différents couples saphiques, tous plus magnifiques les uns que les autres, les deux compères jetèrent leur dévolu sur l’appartement de la jolie Barbara, dont la cruauté envers Markus avait été, souvenons-nous, jusqu’à lui briser volontairement le cur. La jeune demoiselle partageait sa couche avec une femme nettement plus âgée qu’elle, mais tout aussi avide de caresses et de lèchements lesbiens. L’accouplement était superbe : deux personnes enlacées, complètement nues, étaient en proie aux plaisirs simultanés que procurent les langues qui s’agitent sur le bouton humide et rose, dans une atmosphère saturée de la sueur voluptueuse des chairs entremêlées dans les vapeurs de cyprine. Cela dura des heures et des heures dans une furia continue de caresses, de suçotements, d’orgasmes frénétiques et de tendres obscénités murmurées à l’oreille. Parfois, essoufflées de trop de frissons érotiques, elles soffraient une pause, se murmuraient des obscénités au creux de loreille, et en riaient, complices, puis retournaient à leur union passionnément lascive.

Les deux spectateurs, assis par terre, ne se lassaient pas de s’émerveiller devant tant de grâce féminine, et profitant de leur invisibilité, ils se masturbaient tranquillement, tout excités qu’ils étaient par l’extrême beauté de la scène. Le jeune fantôme en renonça même à toute idée de vengeance, car il avait un temps envisagé de faire payer sa méchanceté à celle qui l’avait tant fait souffrir. La beauté féminine dont il était témoin était bien trop admirable pour laisser perdurer un sentiment aussi bas.

En chuchotant, il demanda à son grand-père comment redevenir visible des vivants. Il y avait une formule magique à prononcer, ce qu’il fit. Les deux jolies femmes furent extrêmement surprises de voir soudain apparaître le jeune homme devant elle, surtout Barbara qui savait que le garçon était mort, et dont elle craignait la réaction d’outre-tombe, à cause de son comportement passé. Markus les rassura : il n’était pas venu pour les tourmenter, mais au contraire pour se livrer à des jeux coquins dans lesquels il serait lui-même la victime, car, même après son trépas, sa furieuse passion pour les supplices féminins était restée intacte.

Barbara et sa compagne, nommée Claire, étaient stupéfaites par cette apparition, mais passée la frayeur du début, elles se laissèrent convaincre d’attacher Markus sur le lit par poignets et chevilles, avant de lui infliger différents tourments érotiques. Le fait être mort ne l’empêchait nullement de ressentir de la douleur physique lorsque de fines aiguilles étaient plantées dans les orteils, après avoir été longuement chatouillé. Il eut à subir cela, entre autres avanies. Claire, qui montrait là ses compétences d’infirmière, maniait les petites aiguilles avec dextérité tout en se masturbant de l’autre main, et en éprouva des orgasmes sadiques ; on entendit des feulements de joie tandis que le garçon gémissait en tentant vainement de se débattre, car les liens étaient très serrés. Elle pouvait agir avec d’autant moins de craintes qu’elle savait que, quoi qu’elle fasse, sa victime ne risquait pas de mourir une seconde fois de ces persécutions physique. Barbara participait elle aussi activement aux supplices, prodiguant ses conseils avisés pour augmenter encore les souffrances de l’attaché, car elle avait une imagination perverse. Ce fut ainsi qu’elle convertit sa compagne à la pratique régulière d’une activité consistant à torturer des hommes qui s’abandonnaient volontairement à ses mauvais traitements. Elle s’en alla bientôt rejoindre les religieuses dont l’institution était depuis toujours basée sur ce principe, et fut rapidement respectée comme l’une des plus terribles tortionnaires, de sorte qu’elle fut surnommée avec crainte et admiration « l’ange blond de la douleur », car elle était blonde et emmenait ses victimes jusqu’aux confins de la folie du masochisme érotique.

Le grand-père, quant à lui, demeurait invisible et observait tout ceci avec curiosité, étonné que son petit-fils fût à ce point entiché de tourments féminins qu’il suppliait ses bourreaux d’amplifier encore et toujours son mal.

Tout à tour, Claire et Barbara s’asseyaient sur la tête de Markus afin de forcer celui-ci à leur prodiguer un cunnilinctus. Elles étaient insatiables, d’autant plus que le garçon était expert dans le maniement de sa langue, et tout en ayant les pieds percés d’aiguilles que de jolies mains cruelles faisaient tourner sous sa peau, il savait vriller précisément un clitoris en devinant le bon mouvement, jusqu’à offrir la jouissance, tandis que lui-même, les nerfs transpercés par les fines pointes d’acier inoxydable, atteignait l’acmé de la douleur, ce qui l’encourageait à poursuivre. Alors les deux compagnes échangeaient les rôles, et la partie continuait, en transformant cette fois la verge érigée et les testicules hérissés d’aiguilles en une sorte de cactus mort-vivant, dont l’aspect horrifique inspira les mignonnes gougnottes pour de nouveaux ébats voluptueux.

La nuit se déroula ainsi. S’il ne l’était déjà, Markus serait plusieurs fois mort sous la géhenne. À l’aube, une fois détaché, il s’arracha la tête des deux mains pour la donner aux deux femmes qui avaient fait l’honneur d’accepter de le laisser participer à ces jeux si excitants pourtant, sa maman lui avait souvent dit de ne pas se prendre la tête avec ses désirs sexuels, mais il n’écoutait jamais. Il saperçut à cette occasion qu’il n’avait pas besoin de tête et qu’il se débrouillait très bien sans cet accessoire inutile. Claire et Barbara acceptèrent ce cadeau avec joie : dorénavant, il leur suffit de placer la bouche de leur présent entre leurs cuisses pour que la langue vînt leur titiller le clitoris. Elles pouvaient en user aussi souvent et aussi longtemps qu’elles en avaient envie, et ne s’en privèrent pas.

Pendant plusieurs décennies, la tête resta cachée dans un placard, ne sortant qu’aux heures où elle était utilisée comme un jouet de plaisir pour femme. Ce fut leur secret partagé jusqu’à leur mort. Lorsque Claire trépassa, Barbara récupéra l’organe et en abusa tant qu’elle en succomba de plaisir à l’âge de quatre-vingt-quinze ans. Ses descendantes, à leur tour, découvrirent le sortilège par lequel elles connurent d’immenses ivresses de volupté féminine en cachette de leurs maris, qui auraient été quelque peu surpris de découvrir la chose. Cela continua de génération en génération, pendant mille ans.

Durant tout ce temps, Markus décapité erra en aveugle, s’offrant de temps en temps à des femmes avides de bizarrerie macabre, se laissant, comme à son habitude, massacrer dans dhorribles tortures. Il était devenu le Fornicateur Sans Tête et sa légende commençait à se répandre à travers les veillées où l’on tremblait délicieusement à l’évocation de ce garçon qui se laissait insatiablement harasser de sévices tout en copulant avec toutes celles qui le désiraient. À l’une qui savait aller particulièrement loin dans ce domaine, il offrit ses génitoires, verge dressée accompagnée des testicules emballés dans les bourses. La belle eut ainsi la possibilité d’enfoncer le phallus arraché du corps dans ses différents orifices, profitant ainsi d’un godemiché dont la matière était de la véritable chair humaine toute frissonnante de désir il pouvait même éjaculer. À une autre, il fit le présent de ses mains coupées qui devinrent autonomes ; bien que séparées du reste du corps, elles savaient si bien masturber le conin qu’on leur présentait en faisant rouler le clitoris sous l’index tout en glissant un majeur dans le trou vaginal que la belle destinataire de ce cadeau en devint folle de plaisir. Enfin, l’ultime bénéficiaire des largesses du garçon reçut la permission d’arracher le cur tout saignant de la poitrine afin de le garder chez elle, posé sur sa table de nuit.

Le charme cessa quand les mille années furent écoulées. Markus, physiquement diminué, éprouvait quelques difficultés à satisfaire les désirs des belles qui s’adressaient à lui. Il reprit possession des organes qu’il avait dispersés et s’enferma seul dans un château en ruines dont les propriétaires n’avaient pas survécu aux différentes guerres survenues entre temps. Pour lui, l’heure de quitter ce monde était enfin venue.

Lilith frappa à la porte, et il lui ouvrit. Maîtresse d’Adam avant Eve, ténébreuse et diabolique, aussi désirable que perverse, elle était vêtue tout de cuir noir des bottes jusqu’au sommet des seins, et venait directement des profondeurs sulfureuses et nauséabondes de l’enfer. Elle sentait le stupre et le sang des damnés. Ses yeux étaient brillants de volupté cruelle ; c’était un regard qui envoûtait aussitôt tous ceux qui le croisaient, tombant nus aux genoux de la terrible séductrice. Elle proposa au garçon de l’accompagner pour l’éternité au fin fond des ténèbres, afin qu’il soit continuellement torturé d’une manière démoniaque par des succubes aussi belles que cruelles, ainsi qu’elle-même, livré volontairement aux supplices d’un feu qui ne s’éteint jamais.

Craignant de s’ennuyer au Paradis, malgré l’avertissement de Dieu lui-même venu lui expliquer en rêve que ce choix était sans retour et quelque peu inconsidéré, il accepta la proposition avec joie, et sans plus attendre suivit la créature infernale dans le gouffre infra-terrestre. La démone était responsable du secteur infernal où sont punis ceux qui ont commis un crime sexuel, tous damnés éternellement dans aucun espoir de grâce. Elle fit dabord visiter les lieux au nouveau venu, car il est peu fréquent quon vienne là de son plein gré alors qu’on aurait pu aller se reposer au paradis.

Dans la première salle, qui était vaste et sombre, on entendait d’incessants hurlements de douleur avant même den franchir la porte.

Ici, expliqua-t-elle, sont châtiés les violeurs d’enfants. Il faut que leur souffrance soit à la hauteur de leur crime, c’est à dire maximale. Tous les jours, même les dimanches et jours fériés, ils sont émasculés et démembrés à la tronçonneuse. Puis on les éviscère, on les découpe en menus morceaux, on les fait cuire sur le grill, et le midi, on les mange : les succubes adorent la viande humaine. Ensuite, ils sont digérés et déféqués ; on rassemble les excréments dont ils renaissent, pour qu’on puisse recommencer le lendemain.

J’ai hâte qu’on me fasse subir cela, dit Markus admiratif. C’est dantesque !

Je n’aurais pas dit mieux, répond Lilith.

Pas si génial que ça, intervient un succube énervé. Pour ne pas être gênées par les fils électriques, nous avons investi dans des tronçonneuses thermiques. Mais Belzébuth nous a encore augmenté les taxes sur les carburants. Avec notre budget étriqué, on va bientôt être obligées d’en revenir aux scies et aux haches, comme dans le bon vieux temps!

Il faut faire avec : l’enfer, ce n’est pas un paradis fiscal, soupire sa patronne.

Dans la salle voisine, des damnés enchaînés s’activent à la construction de nouveaux équipements ainsi qu’à des travaux de peinture.

Nous sommes en train de créer une nouvelle zone, explique-t-elle. On trouve sur Internet des gens qui écrivent et publient des histoires mêlant érotisme et religion d’une manière particulièrement blasphématoire. Ce scandale a fini par énerver le Big Boss Créateur, là-haut, sur son nuage. En conséquence, leur place ici est réservée pour le jour où ils mourront. Il reste à définir les tortures qu’ils subiront, mais à priori, ils seront attachés et chatouillés d’une manière extrêmement insupportable, et ce, pour l’éternité. On pourra aussi les branler en ruinant systématiquement leur orgasme. Qu’en penses-tu, toi qui as déjà subi cela de ton vivant ?

Formidable. A cela aussi, je veux bien être soumis.

D’accord : tu nous serviras de cobaye. Décidément, tu es un passionné. Je sens que tu vas te plaire, ici.

C’est ainsi que Markus signa avec son sang le contrat par lequel il renonça au paradis afin d’être éternellement voué à la géhenne de l’enfer sous le joug de Lilith et de ses cruelles succubes. Il neut pas à le regretter, car ce quil eut à subir fut au-delà de ses espérances.

On le voit encore parfois, les nuits de pleine lune, nu et tenu étroitement en laisse par sa sombre maîtresse, revenir occasionnellement dans le monde des vivants afin de se mettre à quatre pattes et de lécher, des heures durant, des sexes féminins avides de plaisir.

Mesdames dun futur lointain, si dans vos nuits de désir vos sens sont tout brûlants de la fièvre du bas-ventre, si le feu noir de l’envie d’un jeune garçon féru de soumission dévore votre esprit et vous prive du sommeil, alors si vous invoquez Lilith avec insistance, peut-être vous offrira-t-elle sa créature pour un moment de joie charnelle. Votre époux est plongé dans le sommeil peut-être songe-t-il à des belles, en d’oniriques adultères. Fermez les yeux, oubliez vos soucis, respirez profondément et rêvez de luxures interdites. Lorsque vous sentirez se glisser la tête millénaire de Markus entre vos cuisses écartées, et sa langue vous combler de voluptés humides, alors vous saurez que c’est lui. En jouissant, vous aurez le droit de serrer les cuisses de toutes vos forces afin damplifier votre plaisir, quitte à faire craquer les os de sa mâchoire : il aimera passionnément souffrir pour vous. Jusquà la folie.

Chères lectrices, chers lecteurs, lhistoire se termine ici. En espérant quelle vous a plu et que vous lavez faite défiler dune seule main, lautre étant naturellement plongée dans le caleçon ou la culotte, selon votre genre, pour quelques joies en solitaire voire, pourquoi pas, à deux. Quoi quil en soit, nhésitez pas à menvoyer vos commentaires, élogieux ou désapprobateurs.

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