Chapitre 11
— Premier jour de reprise Ça se fête mon grand accidenté.
— Pas de moquerie, s’il te plait Nathalie ! Je viens de passer une heure dans les transports en commun, je ne suis pas d’humeur. C’est l’horreur ce truc. Ça se bouscule dans tous les sens, ça pue, ça fait du bruit. Y’a même un mec qui m’a dit « dégage de mon chemin, l’handicapé ! », un sale petit con en costume. Je suis sûr qu’il se la pète alors qu’il n’est que vendeur de tapis dans une supérette de merde ! Et encore, je ne te parle pas de ces couloirs interminables et des horaires annoncés qui n’arrêtent pas de changer.
— Relaxe, beau gosse. Tu vas t’y habituer. Il y a des bons moments aussi.
— J’aimerai bien savoir lesquels.
— Parfois, tu en vois qui se mettent franchement sur la gueule, c’est plutôt amusant. Et, de plus en plus rarement, mais ça arrive encore, il y a un pervers qui se colle bien à toi et qui se frotte contre tes fesses.
— Tu dis ça en prenant un air excité Ça va toi sexuellement ?
— Moyen pour être franche. Mon homme a sa libido au point mort depuis que c’est fini entre nous deux. Ça l’excitait vraiment lorsque je lui racontais nos midis, avec tous les détails croustillants.
— Et tes autres amants ?
— Je fais une pause avec eux Fais-moi fantasmer, et dis-moi comment c’est entre toi et Pauline.
— A une seule condition, que tu m’amènes dans n’importe quel concessionnaire deux roues ce midi ! Je n’en peux déjà plus, je suis même prêt à rouler en scooter.
Elle rit, elle me regardait avec des yeux pleins d’envies. Et elle s’approcha, m’enlaça pour me faire un câlin. Elle me serra fortement, elle commençait à me faire un peu mal et je lui ai dit « Je suis encore un peu sensible des côtes ». Elle se détacha alors de moi, me regarda en souriant avant de m’embrasser sur la joue, quasiment au coin des lèvres. Puis, elle s’éloigna pour sortir du bureau. Je lui dis alors
:
— Nathalie, j’aimerai beaucoup te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi.
— Mais, il n’y a qu’une seule façon dont j’ai envie que tu me remercies, et ce n’est pas possible.
— Autre chose, je suis sérieux lorsque je t’ai demandé de m’emmener chez un concessionnaire ce midi.
— Et moi, je suis très sérieuse lorsque je te dis que je suis en manque de toi. On n’a pas toujours ce qu’on veut. Et si tu remontes sur un deux roues, je te tue.
— Viens chez moi ce soir.
— Pardon ?… Que je comprenne bien Pauline sera là ?
— Oui. Viens avec ton mari, on aimerait te demander quelque chose.
— Tu éveilles ma curiosité. Ok, quelle heure ?
— 20 heures.
— Vaut mieux que je prévois une babysitteur pour mon fils ?
— Mes enfants ne sont pas là.
— A 20 heures, c’est noté.
Je ne sais pas vraiment ce que Nathalie avait compris ou espérait, mais elle arriva plus sexy que jamais. Elle portait un chemisier entièrement transparent montrant la guêpière que je trouvais si jolie sur elle, une jupe trop courte pour cacher ses bas, permettant de voir la peau de ses cuisses nues et les attaches. Elle ne portait ni culotte, ni string. Il suffisait d’être assis en face d’elle pour s’en apercevoir.
La tenue de Nathalie aurait pu inquiéter Pauline sur ses intentions, la rendre jalouse en voyant qu’une autre ose tenter de m’exciter. Mais non, Pauline prit aussitôt Nathalie dans les bras, l’embrassa chaleureusement sur les joues, la remerciant pour tout ce qu’elle avait fait pour moi avant de se précipiter aux toilettes pour vomir, éveillant au passage la curiosité de Nathalie.
J’avais déjà rencontré le mari de Nathalie quelques années avant lors d’une soirée, celle-là même où Nathalie m’embrassa pour la première fois. J’avais trouvé à l’époque que c’était un curieux personnage, passionné par toutes les nouveautés technologiques. Ça n’avait clairement pas changé. Mais, il avait une autre passion également, dont il ne se priva pas de nous faire partager, surtout après avoir fait la connaissance de Pauline : la photographie. Il n’hésita pas à lui demander
:
— As-tu déjà été modèle photo ? Je suis certain que tu es très photogénique.
— Je pose de temps en temps pour Yvan.
— Vraiment ? J’adorerai voir ce que ça donne.
— Heu Ben C’est plutôt Intime
— Ho Mais, la pornographie est, à mon sens, un art. Mais, ce n’est pas du tout mon style. Je préfère le subjectif. Tu pourrais venir au studio de mon club pour faire un essai.
La proposition me laissa bouche bée. De quel type de photo imaginait il ? Si c’était dénudé, j’étais contre, où à la limite uniquement en ma présence. Nathalie regarda son mari perplexe. Pauline eut comme réaction de se précipiter aux toilettes, une nouvelle fois. Et là, Nathalie prit la parole en s’adressant à moi
:
— On est tous au champagne sauf Pauline, sans parler de ses nausées. Tu n’aurais pas quelque chose à annoncer ?
— De quoi parles-tu ?
— Tu veux un dessin ? J’ai bien remarqué sa poitrine plus gonflée que d’habitude. Encore quelques jours et ses soutiens gorges seront trop petits.
— Il y a une règle d’or, ne rien annoncer avant le troisième mois.
Nathalie sourit, son mari était toujours dans son trip photo : « c’est génial. Une séance par semaine jusqu’à la naissance. Ça fera un super souvenir, tout en suivant la transformation de son corps ». Nathalie ne l’écoutait plus, elle se leva en me demandant « tu as du gingembre ? », je lui ai dit où il était. Elle partit à la cuisine pendant quelques minutes, puis revint et donna une sorte de thé à Pauline en lui disant « avale, ça a été efficace pour moi ». Elle le but, elle n’eut pas besoin de retourner aux toilettes jusqu’à la fin de la soirée.
Alors que je discutais avec Nathalie, son mari et Pauline parlaient photo, jusqu’à ce qu’elle se mette à jouer les modèles pour lui, utilisant alors le téléphone de Pauline. Il n’y avait rien de méchant, un petit délire amusant. Mais, je surveillais qu’elle ne prenne pas de poses trop sexy.
Un peu plus tard, Pauline alla se changer en disant qu’elle voulait s’habiller de façon plus confortable. Je n’y ai pas trop prêté attention, avec Nathalie nous parlions justement d’elle et de la procédure de licenciement qui avait débuté à cause de son abandon de poste. Mais, lorsqu’elle revint de la chambre, je me suis mis en colère. Elle avait alors enfilé une des robes qu’elle portait lors de ses soirées libertines, rouge raz des fesses, décolleté jusqu’au nombril, et il ne fallait pas être fin observateur pour remarquer qu’elle ne portait plus de sous-vêtements. Je lui ai dit directement :
— Hors de question que tu te montres comme ça, vas te changer !
— Pardon ? Je te signale que tu mattes la chatte de Nathalie depuis une heure et que ça ne gêne personne. On va juste faire des photos, pas baiser. Regarde celles qu’il a déjà faites avec mon téléphone de merde, elles sont super jolies.
— Je ne rigole pas Pauline, vas te changer.
— Pourtant, j’ai eu l’impression que chacun pouvait faire ce qu’il voulait sans tenir compte de l’avis de l’autre. C’est con que je t’ai promis de ne rien dire à Nathalie. Je suis certaine qu’elle aimerait beaucoup savoir ce que tu es allé faire ce midi…
Je ne savais plus quoi dire. Je m’étais déjà pris une engueulade de la part de Pauline plus tôt, et là, Nathalie me regardait sévèrement. Elle avait tout de suite compris
:
— Tu t’es racheté une moto Tu n’as pas compris la leçon ?
— Un scooter Un petit 125 d’occasion qui ne va pas vite Le temps de me remettre en selle.
— Yvan, ne me demande plus jamais rien de la vie ! Est-ce bien compris ?
Et Pauline qui en profita alors pour me dire « et bien, c’est peut-être le moment de lui proposer. On les a invités pour ça, non ? ». Nathalie prit un air interrogatif, je lui ai alors dit
:
— Je serais très honoré si tu acceptais d’être mon témoin.
— C’est une blague ?… Ça fait un mois et demi que vous êtes ensemble, sans parler de votre pause au début et vous allez vous marier ? C’est quoi ? Une caméra cachée ?
— Je n’ai jamais été aussi sûr de ma vie d’avoir pris la bonne décision.
Pauline choisit alors ce moment pour sortir la bague de fiançailles que je lui ai offerte. Nathalie me sauta dans les bras
:
— Bien sûr que je serai ton témoin.
— Natha Mes côtes, tu me fais mal
— Je m’en fous totalement Viens là aussi Pauline que je te fasse un gros câlin. Et ça sera quand ?
— L’hiver prochain On essaye de se caler sur notre première fois. Et comme ça, Pauline aura accouché.
Nathalie était déjà partie dans un gros délire sur le mariage, sur comment l’organiser. Elle me sortait toutes ses idées alors que Pauline se faisait photographier. Je n’ai rien dit lorsqu’elle fit tomber sa robe pour se montrer nue. Elle n’était pas du tout pudique ; j’étais à la fois contrarié et quelque part excité qu’elle s’exhibe devant nous. Elle était si jolie.
Lorsque la soirée fut finie, elle refusa que je la touche, même si elle en avait beaucoup envie. C’était ma punition pour avoir acheté ce scooter. Elle se masturba, je n’avais même pas le droit de regarder. Je n’entendais que ses gémissements.
Nathalie eut une fin de soirée plus agréable à ce qu’elle me raconta le lendemain. Son homme l’honora enfin. Il en avait eu tellement envie qu’ils n’ont pas attendu d’arriver chez eux pour évacuer cette tension sexuelle qui les avait gagnés. Le siège arrière de la voiture, garée au fond d’un parking, leur servit de nid d’amour.
Pauline avait un sacré caractère, je l’aimais aussi pour ça. Lorsqu’elle avait une idée en tête, il était impossible de la lui en faire sortir. Après une très longue discussion qui dura toute la nuit, j’ai cédé : j’ai accepté qu’elle aille une journée par semaine au club de photo du mari de Nathalie. J’y avais tout de même mis des conditions.