— Tu m’appelles déjà ? Je ne pensais pas que tu serais aussi rapide à te décider… Je dois être un excellent amant, je suis flatté.
Je rigole avec ma voix douce de femme. Il avait raison. Il était huit heures, et dès mon réveil, je me suis décidée à passer le week-end avec lui.
— Oui, j’avoue que si je n’avais pas autant joui, je ne me serais pas empressée de te répondre. Comment on fait ? Je te rejoins chez toi ce soir ?
Cette fois-ci, c’est lui qui rigole.
— Non, j’ai déjà tout prévu hier soir. Je savais que tu me rappellerais.
Je reste bouche bée. Il avait déjà tout prévu ? Il continue à me parler, alors je prends soin d’être attentive.
— Le temps que tu te rendes chez moi, je serais parti au travail, mais un double de mes clés t’attendra sous le paillasson. Et comme tu vas passer le week-end entier en femme, j’ai pris quelques libertés. À dix heures, une amie viendra te maquiller et te coiffer.
— Quoi ?
— Ne t’en fais pas, elle est comme toi, donc elle ne te jugera pas.
— Si tu le dis…
Je n’aime pas trop la tournure que les choses prenaient, mais en même temps l’idée d’être traité en femme me plaît énormément.
— À quatorze heures, un colis avec perruques, faux seins et nuisettes, entre autres choses, te sera livré.
— Donc tu as vraiment tout prévu…
— Je n’ai pas fini. À quinze heures, mon amie reviendra pour coiffer toutes les perruques et te préparer pleinement.
— Me préparer pleinement ? Ton amie ?
— Oui. Car quand je rentrerai à dix-neuf heures, tu m’attendras au rez-de-chaussée. Nous irons au restaurant et au cinéma.
— Quoi ? Je…
— N’aie pas peur… Personne ne se doutera de rien, je te le jure…
— Tu en parles comme si tu l’avais déjà vécu…
— Mon amie sait ce qu’elle fait au quotidien…
Je ne réponds pas parce qu’il a raison. Si son amie est transgenre ou travestie au quotidien, elle saura me rendre aussi féminine que possible. J’abdique, partagée entre la peur et l’excitation.
— Très bien. Je me fais une petite valise et j’arrive.
— Super. À ce soir ma chérie.
Ma chérie… Je surprise et presque choquée tandis qu’il raccroche. Lui ai-je donné des raisons de s’attacher ? Non, ce n’est que du cul, et il joue son rôle "d’homme marié". Je sors ma valise de mon armoire puis ouvre le double fond de celle-ci, pour en sortir toute ma lingerie et mes vêtements. De nombreuses robes et jupes, quelques tuniques et leggings, deux pantalons taille basse, un minishort, et une collection impressionnante de bas, de strings, de bustiers, corsets, serre-taille, porte-jarretelles et soutien-gorge. Une fois que tout est bien placé, j’y ajoute mes escarpins, mes bottes, mes cuissardes et même une paire de baskets, toujours de femmes. Après quoi, je prends ma trousse à maquillage et ferme ma valise pour me diriger vers la porte d’entrée en envoyant un message à mes parents.
— Je passe le week-end chez des amis, je vous dis à lundi. Je vous aime, bisous.
Mes parents ont l’habitude que j’ai soi-disant une vie sociale prenante, quand en fait j’enchaînais les nuits en boîte gay. Ils ne s’inquiéteront pas.
Je mets ma valise dans le coffre et prends la route. Une fois arrivé chez Luc, puisque tel est son prénom, je monte sans plus attendre à son étage. En effet, sous le paillasson se trouve la clé dont je me saisis, et je rentre. Sur la table basse du salon m’attend un mot.
— Une armoire dans la chambre t’est dédiée, mets-toi à l’aise et change-toi pour mon amie.
Je souris en posant le papier, puis entreprends de m’installer. Une fois fait, je me décidai enfin à me changer.
Quand son amie arrive enfin, elle me trouve en jupe courte et petit haut, string et soutien-gorge push-up, bas résille et cuissardes.
— Julia, enchantée. Je suis Amélya.
— Enchantée.
— Allez, viens, je vais travailler un peu sur toi avant que tu ne reçoives tes colis. Luc m’a tout expliqué. Assieds-toi.
Première surprise, une fois assise, elle m’écarte les cuisses puis le string.
— Qu’est-ce que tu fais ?
— Je te prépare. Fais-moi confiance.
Elle sort un accessoire de sa valise et la place sur mon sexe en le manipulant avant de s’écarter, et ce que je vois me sidère ! J’avais un vagin. Devant mon air hébété, elle ajoute.
— Rassure-toi, ce n’est qu’une prothèse. On pourrait comparer ça à une cage de chasteté parce que tu n’auras pas d’érection, mais ton gland fait office de clitoris. Tu devras faire pipi assise, mais je suis sûr que tu le faisais déjà, pas vrai ?
— Oui…
— Voilà. Et avec ça, pas de bosse disgracieuse sous les vêtements. Maintenant, le reste.
Elle baisse mon top et mon soutien-gorge, et m’enduisit les pectoraux d’une drôle de substance.
— Une colle légère et biodégradable. Je vais te coller des seins en silicone. Tu es menue, je vais te faire faire du 85 B. Ça va te surprendre au début, c’est pour ça que Luc m’a demandé de venir aussitôt. Et si je m’en réfère à ce que je vois sur toi, ta lingerie devrait correspondre.
J’opine du chef et Amélya reprend en me rhabillant.
— Maintenant, faux ongles, faux cils et fausses boucles d’oreilles, pour que tu continues de t’habituer pour ce soir, OK ?
— D’accord…
Au bout d’une demi-heure, elle me place devant un miroir me permettant de me voir de pied en cape.
— Alors ?
Je suis époustouflée.
— Je suis belle…
— Oui. Mais tu dois travailler ton déhanché. Tu veux mon secret ?
Souriante, je réponds par l’affirmative. Confidence en filles, voilà qui est plaisant.
— Je m’insère un gros plug. La place qu’il prend m’oblige à me tortiller, et ça accroche bien le regard des hommes. Tu veux essayer ?
— Je…
— Allez. Regarde !
Elle ouvre sa valise et me sort un engin de la taille du poing qu’elle brandit sous mes yeux hagards.
— Mais c’est énorme !
Se mordillant la lèvre inférieure, elle répond.
— Et jouissif. Voilà ce que je te propose. Tu l’essaies, et si ça te gêne, tu le retires, ça te va ?
Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle me retourne en me penchant en avant, avant de m’enduire de lubrifiant, puis de m’introduire quelques doigts, m’arrachant un gémissement qui la fait sourire.
— Eh bien… Contiens-toi Julia.
— Désolée… Je… Oh…
Le plug commence à me pénétrer lentement, me dilatant le trou avant d’être comme avalé par mon organisme sous les rires d’Amélya.
— Voilà une chatte gourmande ! Attends, je te nettoie.
À l’aide de lingettes, elle retire le surplus de lubrifiant avant de me remettre le string en place.
— Relève-toi et marche, pour voir ? Alors, ça te dérange ?
Les sensations qui s’offrent à moi sont tout sauf dérangeantes.
— Non, c’est… Presque agréable…
— En tout cas, ton déhanché l’est, lui…
Une certaine forme d’excitation me gagne, et Amélya le voit.
— Tu verras, ce soir, tu vas littéralement te jeter sur sa queue.
— Je commence déjà à en avoir envie…
— Alors c’est génial. Bon, je te laisse, j’ai d’autres clientes à voir. À tout à l’heure.
— A toute à l’heure.
Alors qu’elle allait franchir la porte, elle ajoute.
— Tu sais, tu devrais jouer avec ton plug et ton clito. Crois-moi, ça ne changera rien à ta libido pour ce soir.
À peine a-t-elle refermé la porte que je me jette sur le canapé, cuisses écartées, deux doigts sur le plug, deux autres sur mon clito.