La fin de la matinée s’était déroulée sans accroc. Je n’avais pas croisé Lucile depuis le petit-déjeuner, et ma queue était redevenue calme et presque ensommeillée. Ne restait désormais que l’attente, l’attente de la soirée à venir. Celle qui allait me pousser encore plus loin dans la relation ambiguë qui s’était instaurée entre ma fille et moi depuis hier. Lucile avait été particulièrement énigmatique sur la suite des événements, et le programme de la soirée, j’avais donc une sorte d’appréhension, mais aussi une excitation toute légitime qui allait crescendo au fil des minutes qui passaient.
Pour éviter de conjecturer sur les différents scénarios possibles concernant le dîner, je préférai m’occuper l’esprit. Je laissai un mot à Lucile sur la table de la cuisine pour lui dire que je sortais ce midi et qu’elle pouvait se cuisiner ce qu’elle voulait. J’avais besoin de prendre l’air et de me retrouver seul.
J’allai me restaurer dans une petite brasserie à quelques kilomètres de la maison, histoire de ne pas partir trop loin. Je prie malgré tout mon temps, passant plus de 2h à flâner dans les magasins après le repas. J’envisageai même d’acheter un petit cadeau à ma petite chérie. Sans la moindre idée précise, j’arpentai les rayons de plusieurs boutiques, sans réelle conviction, cherchant ce dont elle pourrait avoir besoin.
Au bout de presque une heure, je finis enfin par trouver le présent idéal. Lucile avait certes acheté plusieurs pièces de lingerie hier, mais elle avait oublié quelque chose d’essentiel pour exciter son copain, et les hommes en général. Un accessoire qui rendait la gent masculine d’autant plus bestiale lorsqu’une femme en portait. Je passai à la caisse rapidement et fis emballer mon cadeau. Il était 17 heures, c’était l’heure de rentrer.
Je revins à la maison quinze minutes plus tard, ravi, tout excité de pouvoir offrir le fruit de mes recherches à ma fille. Son copain arriverait dans moins de deux heures, il me fallait commencer à préparer à manger. Je n’avais rien prévu de bien compliqué, mais je voulais tout de même que ce garçon passe un bon moment avec ma fille. Leur premier saint valentin devait être un moment inoubliable, et j’étais fier de savoir que j’allais y contribuer. De plus, si elle tenait à lui, hors de question de négliger les bonnes manières pour recevoir ce jeune homme. Je m’attelai donc à la préparation d’un poulet au curry, aux oignons jaunes et à la crème, accompagnés d’un petit risotto maison.
En à peine trente minutes, le repas était prêt à être servi. Je laissai reposer le plat dans un fait tout, et le réservai hors du feu. Il était temps d’aller me préparer. L’invité allait arriver dans une heure, et je voulais consulter Lucile sur la manière de m’habiller. Inutile que je me fasse beau si eux étaient en jeans et en baskets. Et à l’inverse, je n’allais pas mettre un t-shirt si les amoureux se mettaient sur leur 31. Cela dit, vu ce que m’avait sous-entendu ma fille ce matin, je ne doutais pas vraiment de ses intentions pour ce soir. J’avais cru comprendre qu’elle allait plutôt opter pour une tenue sexy. J’allais en avoir le cur net dans très peu de temps.
Je montai à l’étage, et appelai Lucile à peine arrivée sur le palier :
— Lucile ?
Pas de réponse.
— Ma belle ? Tu es dans ta chambre ? Haussai-je le ton juste pour me faire entendre.
Aucun son ne parvint à mes oreilles. Je ne m’inquiétai pas, mais je m’agaçai qu’elle fasse la morte. Je frappai à sa porte plusieurs petits coups.
— Ma chérie ? Je peux entrer ?
Je ne perçus pas le moindre bruit. Tout semblait très calme. Je frappai de nouveau, mais sans réponse encore une fois. Je décidai alors d’ouvrir la porte pour voir ce qui se tramait.
Lucile était debout, enroulée dans sa serviette de bain blanche, face à son miroir, en pleine séance de maquillage, un casque sur les oreilles. Elle m’aperçut quasi instantanément, et sursauta en voyant mon visage apparaître dans le reflet.
— Oh Daddy !
— Désolé ma belle, m’excusai-je. Tu ne répondais pas, et ton copain ne vas pas tarder, je voulais être sûr que tout allait bien.
— T’excuse pas. C’est juste que tu m’as fichu la frousse, rigola-telle. Pour Gary, ne t’inquiète pas, il arrive dans presque une heure. On a encore largement le temps.
Lucile avait marqué une pause, et particulièrement exagéré le « On ». Où allait-elle encore m’emmener ?
— Oui oui, bafouillai-je. D’ailleurs, je vais aller me doucher si tu as fini avec la salle de bain.
— J’ai terminé oui, mais je vais avoir besoin de toi après ça. Je t’en ai parlé ce matin.
— Oui, je sais. Mais euh…
Je déglutis bruyamment.
– … Pourquoi ?
Ma fille se retourna vers moi, ses yeux maquillés me transperçant le regard.
— Pour m’aider à choisir ma tenue bien sûr, fit-elle d’une voix sensuelle en s’avançant doucement vers moi.
— Choisir ? Euh…
Ma voix commençait déjà à s’estomper. Soutenir le regard de ma fille, me bouffait toute l’énergie qui habitait mon corps à ce moment-là.
— C’est ça oui, asséna-t-elle. Enfin…, seulement si tu en as envie bien sûr…
Elle s’arrêta à quelques centimètres de moi, les yeux toujours plongés dans les miens, cherchant à me corrompre et à me soumettre à ses désirs.
— Ouuuui, achevai-je dans un long souffle. Je veux oui !
— Très bien, alors file à la douche. Et, si tu veux bien, j’aimerais que tu mettes ton pantalon en lin couleur crème avec ta chemise bleu roi s’il te plaît. Celle où tu remontes les manches sur les avant-bras, tu sais.
— Euh oui, si… Si tu veux ma belle.
J’étais perdu, je ne savais pas comment réagir à tout ça. Mais Lucile ne me laissa pas plus de temps pour tergiverser.
— Parfait ! Alors, rendez-vous dans ma chambre à 18H45, il ne restera plus qu’à… mhabiller.
Elle termina sa phrase en chuchotant, presque en susurrant ce dernier mot du bout des lèvres. Elle me fit reculer de deux pas et me claqua la porte au nez.
Je n’y croyais pas ! Que se passait-il encore ? Ma fille venait de me dire comment m’habiller pour son rencard… SON RENCARD ! Pas le mien ! Le sien ! Et moi, je n’avais rien répliqué. J’avais juste accepté. Comme un pauvre petit garçon qu’on prie d’aller se vêtir sagement dans sa chambre. Et cette insistance pour « m’habiller » comme elle me l’avait si bien dit. Suggérait-elle que c’est moi qui allai devoir l’habiller ou me faisais-je des idées ? La tournure des événements me paraissait encore plus étrange que ce, à quoi je m’étais attendu…
Je pris une douche brûlante ! L’eau me vida de toutes ces interrogations qui me vrillaient la tête. La seule et unique idée que j’avais réussi à fixer au bout de quinze minutes à faire couler l’eau sur mon corps fut celle-ci : « Profiter du moment ». Je devais savourer ces instants que me livraient la vie, peut-être n’en aurais-je pas d’autres de sitôt. Alors, pourquoi résister ? C’est avec ce nouveau mantra en tête que j’allai m’habiller dans ma chambre, choisissant, comme ma fille me l’avait demandé, mon pantalon en lin crème et ma chemise bleue. Je tirai les manches sur mes avant-bras pour que le tissu moule parfaitement mes muscles et fasse ressortir mes veines saillantes. Je m’aspergeai de parfum et me couvris le visage d’une crème anti-âge pour me montrer sous mon meilleur jour. Une paire de mocassins marron vint achever ma tenue et je pus enfin « m’admirer » dans la glace. Pas si mal finalement. Ma fille avait vraiment bon goût.
Il était 18H43. Plus que deux minutes avant d’aller rejoindre ma petite chérie dans sa chambre. Mon cur s’emballait déjà. A chaque pas qui me rapprochait d’elle, je sentais la pression monter, le sang bouillir, et mes instincts se libérer…
Je frappai un coup à la porte à l’heure exacte et je reçus une invitation à entrer.
— Tu peux venir, mais les yeux fermés ! insista Lucile.
J’obtempérai, anxieux comme un jeune puceau qui rentrait dans la chambre de sa première conquête.
— OK, très bien, reprit-elle. Maintenant, tu peux ouvrir les yeux Daddy.
Je sentis une appréhension dans sa voix. Elle semblait trembler. J’ouvris les yeux, et c’est là que mes yeux faillirent sortir de leurs orbites.
— Lucile ?? Qu’est-ce que… ? fis-je interloqué.
— ça te plaît Daddy ? minauda ma fille d’une petite voix timide, mais sensuelle.
Je ne répondis rien. Impossible ! La contemplation prenait le pas sur la parole. Je ne pouvais pas faire les deux en même temps. La vision de ma petite chérie debout devant moi simplement vêtue d’un mini-string rouge en dentelle brodée et d’un soutien-gorge assorti de la même matière me fit défaillir !
Je poussai alors un soupir d’exaltation sans retenue, et ne pus réprimer une trique monstrueuse qui s’élança vers ma petite fille…