C’est dans le centre de recherche que sont produits en masse les spermatozoïdes. Et non, on n’a pas besoin que tu fasses un don… Mais dis donc, il y a bien du monde aujourd’hui ? Ma cheffe de labo est là avec tous ses collaborateurs ? Et cette ambiance survoltée… Étrange ?
Sara ! C’est super que tu sois venue. Toi aussi tu es impatiente de voir les résultats ?
Bonjour Yumi, dis-je perplexe. Que se passe-t-il ? Pourquoi toutes tes chercheuses sont-elles là ?
Yumi est ma cheffe de labo. C’est une immortelle comme moi, mais chut ! Ceci est entre nous. Elle dirige les recherches sur la spermatogenèse, entre autres.
Mais on attend les mises bas, voyons ! Ça devrait se produire aujourd’hui ou demain ! Tout le monde veut savoir, tu penses bien !
Quoi ??? Déjà ? dis-je avec surprise.
Mais oui ! La gestation sur nos souris transgéniques ne dure que vingt jours.
Putain c’est vrai ! J’avais oublié.
Donc, on est toutes là, continue-t-elle en riant. On est excitée comme des chattes. Et je te jure que dans les labos de Saclay, Southampton, Bonn, Moscou, Newark, Kyoto, et ailleurs l’ambiance est là même. C’est à qui annoncera les résultats en premier !
Je souris. Yumi est sur des charbons ardents et elle peut. C’est elle qui a émis l’hypothèse sur lequel est basé ce test en aveugle dans différents labos de la planète. Je la prends à part.
Tu te rends compte que si ton hypothèse est exacte, tu vas complètement changer notre monde ?
Je sais, c’est ça qui est passionnant, et je suis certaine d’avoir raison !
Je te le souhaite, dis-je en la prenant dans mes bras. Ça te vaudra à coup sûr le prix Nobel de médecine.
Merci maman ! me souffle-t-elle à l’oreille.
Chut, ma chérie, tu sais que ceci doit rester entre nous…
Je m’écarte en la tenant par les épaules. On a les yeux qui brillent. Par Zeus, que je suis fière d’elle, ma beauté, enfant d’Europe et d’Amazonie ! Elle n’a jamais voulu me quitter, que je l’aime !
Je dois aller à la présidence. Tiens-moi au courant immédiatement. Au fait, comment allez-vous appeler cela si ça se confirme ?
Code TR. Toxico-Resistant…
Tu n’as rien compris ? Suis-moi, je t’explique le temps qu’on arrive au palais du Prado. Il se produit extrêmement rarement lors des inséminations que des femmes donnent le jour à… des petits garçons. On leur donne le nom de « naissances miraculeuses » car rien ne permet de les expliquer. On a d’abord cru que lors des tests génétiques sur les mères, il y avait eu une erreur et qu’au lieu d’être des X0 ou des Xm elles étaient en réalité des Xr. Effectivement, c’est arrivé. Mais la grande majorité de ces naissances étaient du fait de femmes X0 et Xm. Et ces bébés mâles avaient le chromosome Y présent. On a alors supposé que leur chromosome X n’était pas muté. Mais pourtant c’était le cas ! Ils étaient tous porteurs de la mutation et malgré cela, leur Y n’avait pas été détruit ! Quelque chose chez eux les protégeait.
C’est alors qu’il y a quelques mois, des biologistes ont rapporté avoir découvert une petite population de gibbons intacte. Il faut que je te dise que le virus n’a pas frappé que l’espèce humaine. Les mulots ont totalement disparu, de même que les sangliers et leurs cousins domestiques. Les singes vervets et les cercopithèques également, et quelques autres espèces. Et les gibbons. Jusqu’à cette découverte récente. On a cru que cette petite population avait échappé par miracle, mais on a découvert avec surprise qu’ils portaient tous eux aussi la mutation ! Et pourtant, il y avait autant de mâles que de femelles !
C’est alors que Yumi a eu l’éclair de génie : d’après elle, le Y de ces garçons présente une mutation qui le rend résistant à la protéine tueuse, et ils ont hérité de cette mutation de leur père. Tu vois l’idée ? Chez les hommes qui à l’origine ont conservé leur Y, il y avait ceux qui résistaient au virus, mais aussi d’après Yumi, une faible proportion qui en fait résistait à la protéine ! Des Ytr en quelque sorte… Elle a fait faire de nombreux séquençages génétiques. On savait où se trouvaient les points faibles du Y, là où la protéine sectionnait l’ADN du chromosome, et découvert que chez ces garçons, le Y était muté en ces points précis. La protéine ne pouvait pas couper l’ADN.
Puis en étudiant l’historique des gestations, elle a prouvé que tous ces garçons descendaient d’un nombre limité de cultures spermatiques, où justement, les Y sont mutés et résistants. C’est cette même mutation que l’on a retrouvée dans la population de gibbon dont je t’ai parlé. Et donc il y a un test ultime en cours : des cultures de spermatozoïdes de souris ont été faites après avoir modifié le chromosome Y à l’image des découvertes récentes. Note que ce sont des souris « spéciales », des lignées qui reproduisent à l’identique la biologie humaine. Enfin, les femelles ont été inséminées avec ce sperme modifié. Et si l’hypothèse de Yumi est exacte, dans quelques heures, on devrait avoir des portées de souriceaux où mâles et femelles sont en nombre égal, alors qu’il n’y aura que des femelles dans le groupe témoin inséminé avec du sperme non modifié.
Euh… c’est bon. Arrête de faire cette tête, si tu n’as pas bien compris remonte de quelques lignes. Pour l’instant, suis-moi, on est arrivés.
Bonjour Madame la Présidente…
Bonjour Madame la Ministre de la Santé…
Voilà, c’est elle : Ekaterina, la présidente de la confédération Occitane. C’est une femme plutôt grande, brune dans la moyenne. Elle est vêtue d’une tenue qui s’apparente à celles que portait les femmes hindoues dans l’intimité, pantalon bouffant et bustier, ventre nu qui laisse apparaître un impressionnant piercing au nombril. Son bustier cache à peine la triple rangée d’anneaux qu’elle a aux tétons. Je passe sur la rivière de brillants qui orne ses oreilles, son anneau dans le nez, et la croix de Camargue en brillants incrustée entre ses seins. Quant à ses multiples anneaux pelviens, je te laisse deviner. Et encore, aujourd’hui, je la trouve plutôt soft…
On se regarde quelques secondes en souriant. Puis on pouffe de rire ! C’est que je la connais depuis longtemps ma Kate. J’ai fait sa connaissance à l’université de Montpellier au début de cette nouvelle vie, quand je suivais mes cours de médecine. Elle y étudiait le droit et déjà se destinait à une carrière politique. Nous avons gravi les échelons de nos spécialités respectives, et lorsqu’elle a été élue il y a quelques années à la présidence, c’est tout naturellement qu’elle m’a proposé le ministère de la Santé.
On s’embrasse chaleureusement, on s’étreint quelques secondes. Eh oui, si tu veux savoir, on a déjà baisé ensemble, et pas qu’une fois ! Les soirées étudiantes, tu connais ? Et en plus, on partageait la même chambre, imagine…
Alors ma grande, où en sont les recherches ? me dit-elle.
On est en attente. On devrait avoir les résultats aujourd’hui ou demain. Ma cheffe de labo m’appellera dès qu’il y aura quelque chose. Et toi ? Comment ça se passe dans la ruche ? Toujours aux prises avec tes hommes rebelles ?
Ah, ceux-là ! sexclame-t-elle. Ils me font chier. On est aux petits soins avec eux, ils n’ont rien à faire de la journée, on pourvoit à tous leurs caprices, ils baisent qui ils veulent quand ils veulent et malgré ça, il y en a qui ne sont pas contents !
Toujours pareils ? Certains veulent plus de liberté, participer à la vie sociale sans être bloqués par des lois restrictives ?
Eh oui… Je viens de recevoir LE ministre des droits de l’homme qui venait protester de leur « enfermement » au sein des ruches. Je sais que toi aussi tu es contre, mais en même temps, la survie de notre société dépend d’eux… On a besoin d’eux, de leur sexe. Ils sont précieux, on ne peut pas prendre de risques avec eux. On ne peut pas accéder à tous leurs désirs de liberté.
Nous avons les cultures de spermatozoïdes…
Je sais. Mais tu sais aussi, tout comme moi, que ce n’est pas une solution viable à long terme. Si encore ces messieurs mettaient un peu plus de cur à l’ouvrage et un peu plus de bittes dans les chattes ! Mais non ! Il y a des cas je te jure… Tiens regarde.
Elle ouvre un écran virtuel. C’est une scène qui vient d’une des « chambres de rencontre », là où les hommes accueillent pour une séance de jambes en l’air les Xm et X0 qu’ils ont choisis pour les féconder. Et la liste d’attente est longue… Sur l’écran, un couple, encore habillé et donc au début de leur rencontre, échangeant des mots, plutôt souriants, très mignons tous les deux. Si ça marche, la fille aura une belle bébinette.
Crois-moi si tu veux, mais ça fait quatre heures qu’ils sont là comme ça ! lance Ekaterina. Il y a plein de femmes qui attendent de baiser avec Monsieur, et tout ce qu’ils font, c’est causer en se faisant des sourires ! C’est à désespérer… Et s’il n’y avait que ça. Mate un peu…
L’image change. Dans une autre chambre, ce sont deux hommes nus, étroitement enlacés, s’embrassant vigoureusement avec un plaisir non dissimulé, les mains courant sur les torses puissants ou caressant les longues chevelures.
Et voilà… Tu te rends compte ? Et dire qu’il faut compter sur ça pour repeupler la planète ! Consternant…
Elle n’a pas tort. Mais l’homosexualité a toujours existé et le fonctionnement de la société actuelle n’y change rien. Mais d’une certaine façon, c’est du gâchis. Ces deux hommes sont vraiment beaux, jeunes, bruns, musclés, cheveux longs, la barbe juste ce qu’il faut. Ils se sont mis en soixante-neuf, chacun d’eux prodiguant un maximum de plaisir à l’autre. Et en plus, ils sont bien montés les salauds !
Ils m’excitent, ces petits cochons, me lance soudain Ekaterina.
Je sursaute. Elle vient de me mettre la main aux fesses et les masse vigoureusement. Je me mets à rire.
Kate, tu exagères ! Tu n’as rien de mieux à faire ?
Non pas dans l’immédiat. Allez, Sara, baise-moi, comme si on était encore à l’école !
Elle remonte ma robe, me l’enlève rapidement. Ma culotte suit dans le mouvement. Je lui retire son bustier, baisse vivement son pantalon, libérant au passage ses multiples piercings qui s’entrechoquent en tintant. On se précipite vers un canapé moelleux, on s’y allonge, on s’étreint, on s’embrasse, on noue nos jambes, on presse nos pubis l’un contre l’autre. Elle est brûlante, une vraie chienne. Elle était déjà comme ça quand on était à l’université, et avec mes appétits sexuels exacerbés, on s’est trouvées tout naturellement. Mais elle s’écarte soudain.
Attends Sara, une minute !
Elle ouvre un tiroir et en retire plusieurs sex-toys, dont un gode ceinture double.
Allez, enfile ça et viens me sauter !
Et donc tu prends ton pied et moi je fais le boulot ? dis-je en riant.
Oh, mais attends !
Elle me tend le gode ceinture, mais aussi deux plugs de belle taille.
Tu aimes être comblée ma belle, me dit-elle en se dandinant comme une chatte. Enfile ça et je fais le reste !
Elle me connaît bien… Aussitôt dit, aussitôt fait : je boucle le harnais pendant qu’elle m’introduit, ouille, fermement les plugs dans mes fondements, et achève de fixer la ceinture. Puis elle m’entraîne vers un sofa et m’y bascule sur le dos.
Elle est vraiment en chaleur aujourd’hui ! Alors je décide de la laisser faire. Elle s’installe sur moi, mais juste avant de s’empaler, je la vois brandir deux petites chaînes…
Des liens sacrés ? Tu en veux aujourd’hui !
Elle se met à rire et verrouille les chaînes sur les anneaux de nos tétons. Et ils sont courts ! Il ne faudra pas bouger beaucoup. Mais ils sont spéciaux ? Il y a une éclisse au milieu de chacune. C’est une attache qui peut sauter si la traction est assez forte, mais pour ça il faut vraiment tirer fort ! Enfin, d’un léger coup de reins, elle fait pénétrer un des godes dans sa chatte et m’embrasse suavement avec un soupir de bien-être…
Sur l’écran virtuel, les hommes s’animent eux aussi. L’un est à quatre pattes pendant que son compagnon le sodomise, d’abord lentement, puis plus rapidement. Les gémissements des deux hommes se mêlent aux nôtres. Ekaterina s’excite… et moi aussi ! Mais soudain, je sursaute ! J’ai ressenti une sorte de décharge électrique entre mes deux orifices ??? Et ça recommence, tellement soudainement que je réagis instinctivement en tentant d’écarter la présidente. Mais une douleur violente sur la pointe de mes seins me rappelle que nous sommes intimement liées l’une à l’autre ! Encore une autre ! Putain, la garce elle m’a piégée et elle est en train de me faire de l’électro !
Attends Kate, non arrête ce truc, je…
Mais une nouvelle décharge me surprend, puis une autre, puis d’autres ! Le rythme s’accélère… Et Ekaterina se marre. Secouée par les décharges, je distingue alors un petit boîtier de commande dans sa main. La garce !
Putain ! Donne-moi ça !
Mais elle n’en a cure et balance le boîtier hors de ma portée en riant. Elle me bloque les bras, elle m’immobilise, continue à se dandiner sur le gode. Les liens se tendent parfois, lançant de brefs éclairs de douleur sur mes seins. Je suis submergée par les sensations. Je ne peux pas me libérer. Oui je sais, tu penses que je n’ai qu’à… Oui mais voilà : dans cette existence, je ne suis pas très grande, plutôt dans la moyenne, ni très musclée, alors que Kate est très costaude. Et je ne veux pas non plus m’insensibiliser, ce serait trop facile. Et puis… j’aime bien l’électro, et Kate le sait !
Seulement, point trop n’en faut et là, je suis submergée de sensations, la chatte et mon anus électrisés, mes seins qui m’envoient des éclairs, et Ekaterina qui se tortille avec volupté sur moi, m’embrassant goulûment. C’est trop fort, trop violent. Je ne tarde pas à jouir violemment, m’occasionnant au passage une nouvelle torture des seins. Oh putain, quel shoot ! Je voudrais bien que Kate me libère, mais elle n’en est pas au même stade. Elle continue à s’exciter sur moi, et au contraire accélère la fréquence des décharges.
J’essaie de me dégager, mais elle me maintient fermement sous elle. Mais fais quelque chose, je sais pas moi, choppe là et envoie la dinguer ! Oh merde… Alors, je tente de m’emparer du boîtier de télécommande, mais en riant, elle l’envoie hors de ma portée. Et elle trouve ça drôle, la garce ! Et je ne tarde pas à jouir à nouveau…
Je n’ai pas le temps de reprendre mon souffle. Kate me retient prisonnière. Elle s’amuse bien, reste sourde à mes supplications. Si ça continue comme ça, je vais tourner de l’il. Elle le sait, elle me connaît bien. Je réalise qu’elle veut me soumettre. Son côté dominatrice a pris le dessus. Je suis sa proie, son esclave et elle a décidé de me mettre à sa merci !
Une troisième jouissance me ravage ! Je suis au bord de l’évanouissement. La vache ! Alors une espèce de rage s’empare de moi. Je bande tous mes (faibles) muscles et la repousse brutalement. Nous poussons toutes deux un cri de douleur lorsque les éclisses des liens sacrés sautent sous la brutale traction. Putain ! C’est comme si on venait de me planter deux couteaux dans les seins ! Et pendant que Kate roule par terre en riant, je me précipite vers la télécommande et stoppe les décharges.
Espèce de salope ! dis-je en rugissant, tu vas me payer ça !
Elle est toujours sur le plancher en riant, ravie du tour qu’elle m’a joué. Je la saisis par les cheveux, la force à se relever, toujours en proie au fou rire. Je l’entraîne sans ménagement vers le bureau, l’y plaque ventre contre le bois, je l’immobilise, ses bras croisés derrière son dos et d’un geste, je joins les deux godes et les positionne sur son anus.
Tu vas voir comment je baise un chef d’État !
Non, pas ça, dit-elle entre deux hoquets de rire, Sara s’il te plaît, ne fais pas ça, je suis la présidente quand même et, aaaaaaaaaaaaaaah !………
D’un seul coup, d’une seule poussée, je la pénètre des deux godes dans son anus. Pour une fois qu’un chef d’État l’a dans le cul, je ne vais pas me gêner ! Je la pénètre violemment, sans la moindre douceur, je l’encule sauvagement, je la viole. Je ressors, entre à nouveau aussi fort que je peux. Kate crie de douleur, auxquels bientôt se mêlent de soupirs de plaisir. La sodomie, elle adore ça et je sens que c’est exactement ce qu’elle voulait. La salope…
Je sens son anus se détendre. Elle ne se défend plus. Elle halète bruyamment, crie son plaisir sans retenue. Je dois me retenir pour ne pas jouir à nouveau. Je serre les dents, décidée à lui faire mal, mais elle aime trop ça. En plus, sur l’écran, les deux hommes continuent à s’enculer mutuellement dans toutes les positions. Kate a attrapé va savoir comment un long gode et le fourre dans sa bouche. Elle le suce frénétiquement les yeux fixés sur l’écran, se l’enfonce loin dans sa gorge, se provoque des nausées. Mais elle va jouir cette pute ? Je m’allonge sur elle, attrape ses anneaux aux tétons et les tire aussi fort que je peux. Kate crie de douleur, mais aussi de plaisir. Finalement à l’écran, des jets blancs s’échappent des verges des deux hommes, ponctués de cris de jouissance. C’est comme un signal : Kate rugit comme une bête, se cambre brusquement, m’éjecte littéralement et s’écroule en tremblant sur le plancher.
Les membres flageolants, je retire la ceinture, puis les plugs en grimaçant. Kate tourne la tête, me fait un énorme sourire. Putain… Allez, relève-toi ma salope, c’est pas digne d’une présidente tout ça, non ? T’en penses quoi toi ? Cest alors que mon communicateur émet un petit signal sonore. Le labo ?
Yumi ? Du nouveau ?
Oui, mais euh… Hum… Est-ce que par hasard je dérange ?
Évidemment… Si je la vois, elle me voit aussi. Or je suis encore à poil, le gode ceinture posé sur le bureau parfaitement visible, et la présidente qui vient me rejoindre les cheveux en bataille en soupirant d’aise. Heureusement que comme je le disais, la pudeur a disparu depuis longtemps parce que sinon…
Non, c’est bon, on a fait un peu de ménage. Alors ?
Regarde ! s’exclame Yumi, regarde ces images. Les premières souris ont mis bas !
Sur l’écran, des souriceaux s’agitent faiblement. Je zoome… Des mâles… des femelles… en nombre sensiblement égal.
On a les premiers retours d’autres labos, continue Yumi avec excitation. Ils sont identiques !
Kate a repris son sérieux. Finie la séance de jambes en l’air. Elle est concentrée. Elle est redevenue la présidente.
Oh, mon Dieu, me souffle-t-elle, vous avez réussi !
Non Kate, c’est Yumi qui a réussi… C’est gagné. Tu comprends ce que ça veut dire ?
Elle me regarde gravement.
Alors le moment est venu, me dit-elle. Réunion immédiate du conseil des ministres. Ensuite, je contacte le conseil des présidentes en priorité absolue. Et ce soir, je m’adresserai à la nation.
On se rhabille rapidement.
C’est la fin de notre monde de femmes, de ce monde sans hommes. Tu réalises pleinement ce que ça implique ? me demande-t-elle.
Oui je réalise… En regagnant la maison familiale, ma cellule familiale, je regarde le monde qui défile au-dessous de moi, ce monde sans hommes, ou presque. Et je repense à ce qu’il était avant. Il n’est pas parfait, il n’est pas viable à long terme et repose sur un certain esclavage de la gent masculine. Mais tu te rappelles de ton siècle ? La Terre n’est plus en surchauffe comme dans la première moitié du XXIe siècle, la nature a repris ses droits dans de nombreuses régions. Bien sûr il y a eu des conflits entre états, des guerres, des révolutions, mais bien moins que quand les hommes étaient au pouvoir. Et les femmes ont su montrer que libérées de la tutelle masculine elles pouvaient générer un monde où il fait bon vivre. Or c’est la fin de ce monde. Celui qui va naître répétera-t-il les erreurs de l’ancien ?
Je ne sais pas…
A suivre…
