Lorsqu’ils se retrouvent seuls, la mage dit à ses compagnons :
— Étant donné que je n’ai pas de place dans mes bâtons pour y charger de nouveaux sorts, je recopierai mes parchemins plus tard.
L’ensorceleuse abonde dans son sens :
— Je vous ferai dire que pour moi c’est la même logique. Je n’ai plus de fioles pour pouvoir y mettre de nouvelles potions, par conséquent j’apprendrai mes recettes le moment venu.
Ils commencent donc par prendre un léger repas matinal, ensuite Mella lance à ses deux compagnes et elle un charme de beauté instantanée, et lorsqu’elle a terminé ils s’équipent dans le but de rejoindre la lande. Níniel hésite un court instant entre remettre la première tunique sauge qui lui a été offerte par Colissimo, et la seconde qui est diaphane. Toutefois, lorsqu’elle voit Hermine enfiler sa nouvelle robe de mage sans hésiter, elle décide bravement de faire comme elle. Néanmoins, elle ne peut pas s’empêcher de rougir lorsqu’elle se rend compte qu’elle aperçoit le contour de ses tétons, qui sont agacés par le tissu soyeux et par conséquent dardés. Mais à cause de sa poitrine à présent opulente elle ne peut plus voir le bas de son corps, et elle n’ose pas se pencher en avant pour vérifier ce qu’il en est. La jeune demi-elfe s’empourpre un peu plus, en supposant que la fente de son connin et la touffe fauve qui le couronne, doivent eux aussi être apparents derrière le tissu lavande et semi-transparent.
C’est effectivement le cas, ce qui bien qu’elle en ressente de la gêne la rend encore plus désirable aux yeux de ceux qui ont la chance de pouvoir la contempler. L’humaine pour sa part, dont les tétons et le connin plus foncés sont par conséquent bien visibles, ne semble y attacher aucune importance, pas plus qu’au sujet de la tache en forme de membre viril sur le côté de son tétin gauche. Cependant elle n’a pas osé avouer à ses compagnons qu’il ne s’agit pas d’une marque apposée par les prêtresses de Galipett, mais qu’elle est là depuis sa naissance. Au départ elle avait simplement une forme ovale, puis au fur et à mesure qu’elle a grandi pour devenir une femelle, le contour s’est précisé jusqu’à devenir de plus en plus évocateur pour finir par être très réaliste. Ce détail très particulier de son anatomie a troublé Colissimo lorsqu’il l’a vue nue pour la première fois, ce qui ne lui a pas échappé, cependant le messager des Dieux n’a fait aucun commentaire et elle n’a pas osé le questionner.
Par conséquent, la raison pour laquelle elle est marquée de la sorte reste encore pour Hermine un mystère.
La jeune elfe quant à elle s’est déjà habituée à sa tunique turquoise diaphane, et sa framboise elle aussi apparente ne lui pose aucun problème, mais c’est sans aucun doute dû à l’insouciance propre aux gens de son peuple. Une fois qu’ils sont tous vêtus et qu’ils sont prêts à lever le camp, les Zaventuriers quittent la clairière dans laquelle ils ont passé la nuit, dans le but de rejoindre la lande et de poursuivre leur quête.
— x-X-x-
Lorsqu’ils y sont ils reprennent la même formation que la veille, c’est-à-dire que Mella reste en tête suivie de Níniel et d’Hermine, avec Krill et Gardain sur la gauche de ces deux dernières. Ils avancent d’un bon pas, et c’est en milieu de journée alors qu’ils ne vont pas tarder à faire une pause dans le but de se restaurer, que la demi-elfe dit à ses compagnons en chuchotant :
— Nous avons de la compagnie.
Mella demande de la même façon, tout en continuant à marcher comme si de rien n’était :
— C’est donc cela, cette senteur nauséabonde qui nous accompagne depuis déjà un petit moment ?
— Oui. Tu ne les as pas vus parce que tu étais occupée à surveiller vers l’avant, mais c’est en premier leur odeur qui m’a alertée. Je n’en suis pas certaines parce que je n’en ai jamais vu avant, mais ils ressemblent à la description des gobelins que me faisait mère lorsque j’étais une bambine, et qu’elle me disait qu’ils m’attraperaient si je m’éloignais seule de notre chaumine.
Selon la stratégie qu’ils ont élaborée lorsqu’ils ont quitté la clairière dans laquelle habitait Níniel, les Zaventuriers continuent à avancer comme s’ils ne se doutaient de rien, dans le but de ne pas éveiller la méfiance de leurs éventuels agresseurs.
C’est à présent Gardain qui demande toujours à voix basse :
— Ils sont combien et à quelle distance ?
— Je n’en ai vu que trois mais ce sont probablement des guetteurs, et ils sont derrière la crête à environ 300 pas.
— Bien. S’ils sont moins de 10 ils hésiteront à nous attaquer. Mais s’ils sont plus de 20 on devra fuir dans la forêt, sinon on risque d’être submergés par leur nombre.
En entendant cela Krill fait la grimace, puisque si son intelligence accrue lui a permis de comprendre tout ce qui a été dit, ses gènes de barbare le poussent à faire face quel que soit le danger qui se présente à lui. Cependant il ne voudrait pour rien au monde qu’il arrive malheur à son Antilope Des Bois, et par conséquent il s’en remet au jugement de son ami le nain, pour ce qui est de prendre les bonnes décisions dans ce genre de situation. Mella demande à ce dernier sur le ton de la plaisanterie, malgré la tension qui les anime depuis qu’ils se sont rendu compte qu’ils ne sont plus seuls :
— Lorsque tu dis plus de 20, c’est au moment où ils surgiront en haut de la colline, ou lorsqu’ils seront assez près pour que vous puissiez les zigouiller avec vos armes de guerriers ? Parce que je te ferai dire que d’ici là, nous les femelles nous en aurons abattu quelques-uns avec nos boules de feu, nos billes de métal et nos flèches.
— Même en galopant il leur faudra plusieurs minutes pour parcourir la distance, ce qui devrait effectivement vous permettre d’en abattre quelques-uns. Mais je pense pas qu’il soit utile de perdre du temps à les compter, pour savoir combien ils sont exactement…
— x-X-x-
Gardain n’a pas le temps de finir sa phrase, puisqu’une quinzaine de gobelins apparaissent tout à coup au sommet de la colline, et ils se précipitent vers eux en poussant des hurlements gutturaux, probablement pour se donner du courage. Ces assaillants mesurent en moyenne 3 pieds 7 pouces de haut, ce qui veut dire qu’ils sont encore plus petits que des nains. Ils ont une apparence frêle étant donné que leurs corps n’ont pas une once de graisse, et que par conséquent on peut parfaitement voir leurs muscles jouer sous leurs peaux. Ils possèdent de grandes bouches disproportionnées, allant pratiquement d’une oreille à l’autre et qui traversent leurs visages dépourvus de toute pilosité, et ces derniers ont de chaque côté de leurs nez aplatis des pommettes saillantes. Ces bouches aux lèvres trop fines sont ouvertes, sans doute pour pouvoir respirer plus rapidement pendant leur charge, et l’on peut voir qu’ils possèdent de longues canines qui ressemblent à des crocs. Par conséquent ils affichent tous un rictus, qui ajouté à leurs petits yeux d’une teinte orangée leur donne un air cruel.
Ils ont des oreilles fines très pointues et bien plus hautes que celles des elfes des bois, quant à leurs cheveux noirs et longs, ils sont attachés en queue-de-cheval ou en palmier au sommet de leurs crânes, dans le but de ne pas les gêner dans leurs mouvements. Leurs crinières sont emmêlées, très certainement parce qu’elles n’ont jamais été brossées et encore moins lavées. Ces lutins malfaisants ont au bout de leurs membres maigres des mains et des pieds fins et longs, pourvus de griffes acérées à la place des ongles, ce qui doit les rendre dangereux même lorsqu’ils sont désarmés. Cependant, leur apparence bestiale est démentie par le fait qu’ils portent tous des armures de cuir bouilli, qui bien que crasseuses usées et souvent déchirés, montrent qu’ils éprouvent le besoin de se protéger, que ce soit des coups ou plus simplement du froid et du soleil, vu qu’il est plus que probable qu’ils ignorent ce qu’est la pudeur. De plus, leurs oreilles sont percées de plusieurs anneaux en métal, même parfois leurs nez comme les naseaux des taureaux, et ils portent des tatouages et des scarifications effrayants.
Cependant Mella n’a pas le temps de détailler ces affreux comme elle les appelle à juste titre, puisqu’elle commence à décocher ses flèches dans le but d’en abattre le plus possible avant qu’ils ne les atteignent. Hermine n’est pas en reste, puisquelle a à présent un bâton dans chaque main, et que s’en échappent successivement des boules de feu et de givres, mais aussi des éclairs de foudre. Au point que lorsque les gobelins arrivent à mi-chemin entre le sommet de la colline et la lisière des Bois Sombres, ils ne sont plus que sept debout et ils font subitement demi-tour, ce qui provoque la frustration des deux guerriers qui les attendaient de pied ferme.
— x-X-x-
Gardain et Krill se regardent alors brièvement, avant de s’élancer à la poursuite des fuyards en hurlant de concert :
— Cognedurr !!!
Ils n’écoutent que leur envie d’en découdre, et surtout pas la mage puis la barde qui leur crie de revenir. Le plus grand des deux garde une allure modérée afin que le plus petit puisse rester à sa hauteur, et c’est en arrivant ensemble au sommet de la colline qu’ils se rendent compte qu’ils auraient dû obéir aux deux femelles. Ils découvrent en effet avec stupéfaction, qu’une cinquantaine de gobelins les attendent en embuscade sur l’autre versant. Ils ne prennent pas le temps de réfléchir et ils tournent aussitôt les talons, tandis que des flèches tirées sifflent à leurs oreilles, et qu’un tambour de guerre s’est mis à retentir. Tout en courant le nain attrape une potion de petite vitesse fabriquée par l’ensorceleuse, qu’il avait pris soin d’attacher à la ceinture de ses braies sous sa cotte de mailles, et il dit à son compagnon entre deux halètements juste avant de la boire :
— Fais comme moi !
Le jeune barbare reconnaît la fiole à sa couleur ambrée, et étant donné que sur les conseils de Níniel il a gardé lui aussi les siennes à portée de main, il en attrape une identique avant d’imiter Gardain, ce qui leur permet de rejoindre leurs amies bien plus rapidement que leurs poursuivants. Cela n’empêche pas quelques projectiles tirés par des arcs courts de venir érafler leurs armures et même de les blesser, mais heureusement sans gravité. Pendant ce temps la barde l’ensorceleuse et la mage ont reculé pour se retrouver à la lisière de la forêt, et si la première prend le temps d’ajuster ses tirs pour ce qui est de retarder la horde qui est aux trousses des mâles de leur compagnie, les deux autres canardent à tout va en essayant juste d’éviter le nain et le barbare. La demi-elfe a pendant la charge de ces derniers achevé les blessés de la première attaque, en tirant des billes d’acier avec sa fronde. Cependant elle l’a fait plus pour abréger leurs souffrances que pour essayer de gagner des points supplémentaires, puisqu’elle n’y a pas songé un seul instant.
Lorsque Gardain et Krill arrivent près des trois femelles, sans se concerter ils s’enfoncent tous les cinq sous le couvert des arbres, en espérant que les peaux-vertes n’oseront pas les suivre. Effectivement le son du tambour ne se rapproche plus, mais ils sont quand même surpris lorsque dix gobelins plus grands et plus trapus que ceux qu’ils ont vus avant surgissent d’entre les arbres. Neuf d’entre eux mesurent 4 pieds de haut, ce qui fait qu’ils ont la taille d’un nain moyen mais sont quand même plus petits que Gardain, et le dixième dépasse largement ses congénères puisqu’il doit mesurer dans les 4 pieds 3 pouces. Il s’agit très certainement du chef de la horde et de ses troupes délite, et ils ont profité pour les rejoindre du fait que les Zaventuriers se sont arrêtés dans le but que les deux mâles reprennent leur souffle, et que les femelles les débarrassent des flèches qui les ont atteints. Hermine dit alors :
— Je n’ai plus que des sorts de guérison en réserve, alors si vous n’êtes pas trop fourbus après votre charge et votre retraite, c’est à vous de jouer les hommes !
— x-X-x-
Ils n’ont évidemment rien contre cette idée, étant donné qu’ils sont les seuls pour l’instant à ne pas avoir combattu. Ils font donc face à leurs assaillants, qui sont armés de haches assez rudimentaires et rouillées mais aussi de boucliers en peau. Bien que plus petits les gobelins ont l’avantage du nombre, cependant, conscients du fait qu’ils ont affaire à forte partie ils hésitent à attaquer. Nos amis en profitent pour avaler en toute hâte de nouvelles potions. Gardain en choisit d’abord une de force tempérée, ensuite une autre de faible résistance aux dégâts physiques, et pour terminer sa dernière potion de petite vitesse, tandis que cette fois encore Krill fait comme lui. Lorsqu’ils sont prêts ce sont eux qui passent à l’attaque, et malgré sa taille modeste le nain s’en sort mieux que contre les humains, grâce aux fait que ses adversaires ne sont pas plus grands que lui. Bien entendu le fait que ses caractéristiques soient amplifiées l’aide grandement, et il remercie silencieusement Cognedurr d’avoir envoyé l’ensorceleuse dans leur compagnie.
Tandis que Krill tue cinq des assaillants les plus petits, le nain parvient à se débarrasser de quatre d’entre eux, et il se retrouve soudain face au plus gros qui est leur chef. Le barbare décide alors de rester en retrait, puisquavec son intelligence accrue il a compris qu’il doit ménager la susceptibilité de son ami le nain. Toutefois, il reste en alerte au cas où ce dernier aurait une défaillance. Leurs compagnes de leur côté n’ont pas bougé, parce qu’elles ont compris que les deux guerriers avaient besoin de se défouler, mais aussi d’accomplir leur part dans cette bataille. Cependant par prudence Mella a gardé une flèche encochée à son arc, et Níniel a posé une bille dans sa fronde qu’elle tient toujours à la main. Hermine est quant à elle restée en retrait, mais elle est prête à envoyer un sort de guérison au cas où cela serait nécessaire.
Néanmoins Gardain ne semble pas avoir besoin d’aide, puisqu’il a confiance en lui et qu’il commence à se déplacer autour du chef des gobelins, qui contrairement aux autres est armé d’un cimeterre et d’un bouclier en bois. Tout en essayant de trouver une faille dans la défense de son adversaire, le nain se met à l’agacer en lui disant en langue commune :
— Tu aurais dû écouter les vieilles femelles de ta horde, qui te disaient le soir autour du feu que cette forêt est dangereuse pour toi et les tiens.
L’autre lui répond d’une voix gutturale :
— Des vieilles y en a pas dans ma horde. On les mange, et on garde que les femelles jeunes pour la jouissance. Quand elles mettent bas on est encore plus nombreux, alors on est plus forts. Tes femelles à toi pourront pas me donner des petits quand elles deviendront mes esclaves, mais je les monterai quand même, et quand j’en voudrai plus je les donnerai à mes guerriers.
Le nain lui fait un sourire mauvais, avant de répliquer :
— Parce qu’il t’en reste des guerriers ? Celles dont tu veux faire tes esclaves en ont abattu plus de quarante, et ceux qui t’ont accompagné jusqu’ici sont plus en état de monter qui que ce soit.
L’autre ne rétorque pas, et notre ami a réussi à atteindre son but puisqu’il l’a mis en rage. Le chef gobelin charge donc, Gardain n’a aucun mal à faire dévier son épée courbée avec sa rondache, et trouvant ainsi une ouverture il enfonce une des lames de sa hache dans le ventre de son ennemi, déchirant au passage le cuir-bouilli censé le protéger. L’autre tombe à genoux avant de s’écrouler face contre terre, et le nain conscient d’avoir abattu un adversaire valeureux lève les bras au ciel avant de hurler :
— Cognedurr !!!
À ce moment-là le tambour qui se trouve toujours hors de la forêt cesse de retentir, ce qui signifie sans que les compagnons puissent se l’expliquer que les gobelins restants ont compris qu’ils viennent de subir une défaite.
Tout en remettant son épée à deux mains au fourreau après avoir pris soin de la nettoyer, Krill se contente de lâcher :
— Belle bagarre.
Ce sobre commentaire a le mérite de rendre son ami empli de fierté, tandis qu’il essuie lui aussi son arme avant de la ranger.
— x-X-x-
Ensuite Gardain demande à ses compagnons :
— Bon, maintenant on fait quoi ? On retourne dans la lande pour finir le boulot, où on reste cachés comme des renards dans leur terrier ?
C’est la mage qui réplique :
— Je suis à court de sorts, donc avant d’affronter d’autres ennemis je dois d’abord recharger mes bâtons.
L’ensorceleuse ajoute :
— Pour moi c’est pareil, je dois remplir à nouveau les fioles, que j’espère vous avez toutes gardées comme je vous l’avais demandé.
Effectivement, malgré la ferveur qui les a pris un peu plus tôt les deux guerriers ont eu soin de conserver les flacons vides, qu’ils redonnent à leur jeune amie, et la barde intervient à son tour :
— Même si j’aimerais récupérer mes flèches à pointes de mithril, j’ai assez zigouillé d’affreux pour aujourd’hui. En plus, je vous ferai dire que nous ne savons même pas combien il en reste.
Gardain lui répond :
— Oh, ils étaient pas beaucoup plus qu’une cinquantaine de l’autre côté de la colline, et avec le carnage que vous avez fait, y doit pas en rester tant que ça. Et pis il y a sûrement des choses à récupérer sur les cadavres…
L’avarice propre aux gens de son peuple a repris le pas sur sa prudence, ce qui fait sourire ses compagnons qui ne sont pourtant pas décidés à le suivre dans cette voie.
— Oui, mais ce tambour a pu en faire venir d’autres, par conséquent je suggère que nous nous éloignions de cet endroit au plus vite, même si progresser dans les bois ne sera pas une partie de plaisir.
C’est Hermine qui vient de parler, et Mella surenchérit :
— En plus des marchands il n’y en a pas trop dans les parages. Alors nous encombrer lourdement avec des objets qui n’auront que peu de valeur, je te ferai dire que ce n’est vraiment pas une super bonne idée.
Le nain est une fois de plus à court d’arguments, par conséquent il pousse un gros soupir de déception et cette conversation s’arrête là. Il va cependant fouiller les corps de leurs assaillants, pour constater que ses amies avaient raison, et que s’ils possédaient des objets de valeurs, les gobelins les ont probablement laissés dans leur tanière avant de les attaquer. Les Zaventuriers repartent donc en direction de l’est, en avançant beaucoup plus difficilement et par conséquent bien moins vite que s’ils étaient en terrain découvert. Cependant, vu que les elfes qui ont repris la tête du groupe ont l’habitude de se déplacer en forêt, elles arrivent à trouver le tracé qui est le plus rapide même s’il n’est pas forcément le plus court. Cela leur permet de parcourir encore environ une lieue, avant qu’ils ne se décident à s’arrêter à nouveau dans le but de prendre enfin leur repas de la mi-journée. Lorsqu’ils ont fini de se restaurer, les cinq compagnons décident de se risquer à retourner dans la lande, et lorsqu’ils y sont ils n’aperçoivent pas la moindre oreille de gobelin.
Ils cheminent plus longtemps que La veille, dans le but de rattraper un peu du retard qu’ils ont pris à cause de la bataille, et lorsqu’il commence à faire sombre ils s’enfoncent à nouveau dans les bois, pour pouvoir installer leur tente dans une clairière que Mella a trouvée. La première chose qu’ils font est de se mettre nus afin d’être à leurs aises, et lorsqu’elle voit les égratignures que les deux guerriers ont récoltées au cours de leur combat, Níniel leur conseille de boire chacun une potion de soins légers, puis d’aller se laver dans le ruisseau qui coule à proximité. Bien que pour eux ces petits bobos n’aient pas une grande importance, ils se dépêchent de lui obéir lorsque la jeune ensorceleuse leur dit qu’étant donné la saleté des gobelins, leurs plaies risquent de devenir purulentes. Pendant ce temps Hermine s’est assise en tailleur, dans le but d’apprendre ses nouveaux sorts de furtivité et de résistance à la magie, et elle entreprend ensuite de recharger ses bâtons en commençant par les vider.
Níniel pour sa part étudie ses nouvelles recettes, celle de regain de faible vigueur et celle de guérison des maladies bénignes, avant de remplir à nouveau ses fioles et après avoir vidé certaines d’entre elles. Cela leur prend à toutes les deux du temps, que leurs trois compagnons mettent à profit pour accomplir une quête secondaire, mais qui a quand même son importance.
— x-X-x-
Cependant, avant d’aller se mettre à quatre pattes sur la mousse, Mella a le soin de lancer un sort de faible répulsion en jouant un petit air de flûte. Ensuite Gardain va se placer à genoux derrière elle, et il introduit sa saucisse devenue raide dans son antre de Galipett, tandis que Krill va se mettre dans la même position que son ami mais devant l’elfe, dans le but d’enfoncer sans hésitation mais sans brusquerie, son os tendu de 6 pouces dans la bouche de leur amie en tenant sa tête. Les deux mâles prennent leur temps, de façon à savourer cet instant, mais aussi pour ne pas brusquer la jeune femelle de 100 récoltes, qui semble éprouver un plaisir évident dû au fait d’être embrochée. Ils arrivent donc tranquillement au plaisir ultime, le barbare en déchargeant sa semence directement dans le gosier de l’elfe, le nain en faisant la même chose dans ses entrailles, et ils atteignent tous les trois la jouissance en même temps. Après cela les compagnons se restaurent une nouvelle fois, avant d’aller dormir dans la tente elfique.
Ils ne prennent pas cette fois non plus la peine d’organiser des tours de garde, puisqu’ils sont convaincus que le charme lancé par l’elfe et son anneau de détection mineure, les préviendront en cas de danger.
À l’aube Gardain sort le premier de leur abri, et il va comme à son habitude se soulager contre un arbre. L’un après l’autre ses compagnons se lèvent à leur tour, ils font comme lui et dans le but de bien commencer cette nouvelle journée, ils décident d’accomplir une nouvelle quête secondaire. Mella va se coucher le dos sur la mousse, tandis qu’Hermine se met à quatre pattes pour lui lécher le connin, et que Gardain fait un fourrage à cette dernière. Níniel pour sa part vient se placer elle aussi à quatre pattes, mais sa fente au-dessus de la tête de l’elfe de façon à ce qu’elle puisse la lui lécher, tandis que Krill lui fait un Baiser Profond de Galipett après être venu se positionner à genoux en face d’elle. Ainsi toute la Compagnie est à nouveau réunie dans le but de rechercher le plaisir ultime, et ils atteignent la jouissance les uns après les autres, et même certains d’entre eux en même temps.
— x-X-x-
Une fois encore le Gong-Bong retentit sans qu’ils sachent lequel d’entre eux l’a provoqué, et c’est au moment où ils se relèvent et alors que les membres virils des deux mâles sont encore raides, que Colissimo apparaît subitement en les faisant sursauter. Le messager des Dieux s’adresse à eux comme il a l’habitude de le faire :
— Paix et prospérité les Zaventuriers. Étant donné que vous connaissez tous la raison de ma venue, je propose que nous commencions sans tarder par vous Superbe Hermine Grange. Une série de quatre actions se terminant par le trépas de deux gobelins, incluant des sorts employés vous a permis d’atteindre le septième niveau, puis le huitième grâce à une autre série entraînant de nouveaux décès, mais aussi des blessures graves et légères. Ensuite le neuvième, le dixième et le onzième niveau ont été atteints d’une façon similaire. En ce qui concerne la récompense matérielle (apparaissent alors aux pieds de la mage cinq paquets de tailles diverses qui la font sursauter), nous avons un anneau de petite téléportation ainsi qu’un parchemin de ralentissement. Dans un second temps un anneau de faibles sorts, qui vous permettra de stocker jusqu’à cinq sorts mineurs, mais aussi un parchemin de panique. Dans un troisième temps il y a un anneau de réflexion mineure, avec lequel vous pourrez renvoyer jusqu’à cinq sorts de faible intensité dont vous aurez été la cible, et un parchemin de paralysie qui vous permettra d’immobiliser un être vivant de taille moyenne pendant cinq minutes.
Dans un quatrième temps, étant donné qu’il s’agit du dixième niveau, vous recevez un bâton de mage d’apprentie en chêne de 2 pas de long, dans lequel vous pourrez emmagasiner jusqu’à vingt sorts de moyenne ou de faible intensité. Il est accompagné d’un parchemin de guérison moyenne, mais aussi d’un anneau d’éclairage moyen qui diffuse de la clarté jusqu’à 20 pas. Et pour terminer une robe de mage lavande transparente à capuche en soie de vers ifiables, et en plus un parchemin de boule de feu moyenne. Bien entendu, et étant donné que les frais de cheminement passent à 30 pièces d’or à partir du dixième niveau, vous bénéficiez de la coquette somme de 120 pièces dudit métal. Et nous allons à présent passer à l’ascension proprement dite.
Il place alors sa main comme il a l’habitude de le faire, avant de continuer :
— Votre intelligence et votre dextérité étant vos caractéristiques principales, elles sont de par la volonté des Dieux augmentées d’un cinquième de leurs quantités de départ. De plus, comme vous avez atteint le dixième niveau, votre charisme votre constitution votre force et votre sagesse sont augmentés d’un dixième de leurs valeurs initiales. Vous devez maintenant penser à cinq de vos attributs physiques que vous souhaiteriez voir modifiés, et ils le seront.
Cette fois c’est sans surprise pour les personnes présentes que rien ne se passe en apparence, et Colissimo confirme ce que tous pensaient :
— Votre sagesse s’est à présent considérablement accrue Superbe Hermine Grange, au point je pense qu’à partir de maintenant vous n’aurez plus aucuns doutes au sujet de vos capacités, d’autant qu’elles ont en toute logique elles aussi été augmentées. Mais à présent, si vous le permettez, nous allons parler à la progression de la Sublime Tintallë Mai Núra.
— x-X-x-
Il se tourne vers Mella, avant de poursuivre :
— Vous avez pour votre part accompli plusieurs séries d’actions, dont les plus importantes ont été d’occire des gobelins belliqueux avec votre arc, celles-ci vous ont permis d’atteindre le huitième, le neuvième, et pour finir le dixième niveau.
Apparaissent alors aux pieds de Mella trois paquets de grosseurs différentes qui la font sursauter, et le divin messager continue après avoir souri :
Comme récompense matérielle nous avons pour commencer un biniou de faible courage, qui insufflera une ardeur modérée à vos alliés temps que vous en jouerez, et 10 flèches à pointes de mithril. Ensuite il y a une corne de faible épouvante, qui elle effraiera vos ennemis qui seront peu intelligents temps que vous soufflerez dedans, et encore 10 flèches à pointes de mithril. Puis pour terminer un anneau de détection moyenne, qui fonctionne comme celui que vous avez déjà, à la différence qu’il vous permettra de repérer les êtres vivants cette fois sur un diamètre de 50 pas. Mais il y a aussi une flûte en ivoire qui vous autorisera à intensifier les charmes que vous avez déjà l’habitude de lancer. Ensuite il y a un arc à double cambrure en if, et cette fois 20 flèches à pointes de mithril. Bien entendu, vous bénéficiez de 70 pièces d’or pour vos frais de cheminement. Nous allons à présent passer à la progression proprement dite (il tend le bras avant de poursuivre), votre charisme et votre dextérité étant vos caractéristiques principales, ils sont de par la volonté des Dieux augmentés d’environ un sixième de leurs quantités de départ.
De plus, comme vous avez vous aussi atteint le dixième niveau, vos autres caractéristiques ont encore augmenté d’un dixième par rapport à leurs valeurs initiales.
Puis il ajoute après avoir souri :
— Vous devez maintenant penser à trois de vos attributs physiques que vous souhaiteriez voir modifiés, et ils le seront.
Comme pour Hermine rien ne se passe en apparence, si ce n’est que la beauté éthérée de Mella s’est encore accrue, et Colissimo sourit à nouveau avant de recommencer à parler :
— Votre sagesse a à présent atteint une moyenne acceptable Sublime Tintallë Mai Núra, ce qui j’en suis certain vous sera profitable. Néanmoins, je vais me permettre de vous donner un petit conseil : Vos talents d’archère ne sont plus à démontrer, et je gage qu’avec votre nouvel arc encore plus puissant vous allez faire des prouesses. Mais n’oubliez pas que vous êtes barde, et que vous avez à présent à votre disposition plusieurs instruments de musique, qui pourraient se révéler fort utiles en cas de combat.
— x-X-x-
Tandis que la jeune elfe acquiesce poliment, Colissimo se tourne vers celle qui ne l’est qu’à moitié, pour lui dire :
— Magnifique Níniel des Bois Sombres, vous avez également accompli plusieurs séries d’actions dont certaines étaient différées, puisque vous ne pouvez acquérir de points que lorsque les potions que vous avez préparées sont ingérées, par vous ou par tierce personne et ce qu’il soit allié ou ennemi. Mais vous avez également tué ou blessé des gobelins avec votre fronde, et en avez achevé d’autres par miséricorde de la même manière. Cela vous a permis d’atteindre le septième, le huitième puis le neuvième niveau. (Apparaissent aux pieds de l’ensorceleuse trois paquets qui la font sursauter, et le messager continue) Vous recevez par conséquent comme récompense matérielle dans un premier temps une recette de potion de courage, qui permettra à vos alliés d’aller au combat en confiance, mais aussi 10 dards à pointes de mithril ainsi que 10 billes faites du même métal. Dans un second temps il y a une recette de poison mineur, et encore 10 dards et dix 10 billes de mithril. Et dans un dernier temps il y a une recette de potion de faible invisibilité, avec laquelle vous pourrez rendre imperceptible à la vue l’un de vos alliés ou vous-même pendant la moitié d’une heure, et bien entendu encore 10 dards et 10 billes de mithril.
Vous recevez également 60 pièces d’or pour vos frais de cheminement. Nous allons à présent sans tarder passer à l’ascension proprement dite (il tend son bras au-dessus de la tête de Níniel), votre charisme et votre constitution étant vos caractéristiques principales, ils sont de par la volonté des Dieux augmentés d’environ un sixième de leurs quantités de départ. Et vous devez à présent penser à trois de vos attributs physiques que vous souhaiteriez voir améliorer, pour qu’ils le soient.
Comme pour ses deux compagnes rien ne semble se produire, mis à part le fait que la jeune femelle devient encore plus attirante, et Colissimo conclut :
— Parfait. Vous avez encore cette fois décidé de combler vos lacunes, ce qui devrait vous aider à être moins réservée et plus fière de votre beauté, Magnifique Níniel des Bois Sombres.
— x-X-x-
Cela n’empêche pas la demi-elfe qui est toujours nue de rougir, mais le messager en a fini avec elle puisqu’il fait à présent face à Krill, et qu’il lui dit :
— Saigneur Barbare, comme les autres vous avez progressé en combattant des gobelins, mais d’un autre acabit puisque ces derniers vous rapportent 750 points par tête alors que les autres n’en valaient que 500. Enfin, si je puis m’exprimer ainsi. Cette série d’actions vous a par conséquent permis d’accéder au septième niveau, puis au huitième.
Apparaissent alors aux pieds du guerrier deux paquets qui le font sursauter, et Colissimo poursuit :
— Cependant, je me dois de préciser que votre arme en raison des coups donnés, mais aussi votre armure à cause des flèches qui l’ont endommagée, ont besoin d’être remises à neuf. Par conséquent vous ne bénéficiez pas d’un bonus en ce qui concerne le dernier report. Néanmoins vous avez fait preuve de bravoure, et par conséquent je suis fier de vous remettre dans un premier temps des gantelets en cuir de dragon nouveau-né, et dans un deuxième temps un casque fait de la même peau. Bien entendu à cela s’ajoutent 40 pièces d’or pour vos frais de cheminement. Pour ce qui est de l’ascension proprement dite (il grandit alors jusqu’à atteindre la taille de 6 pieds 3 pouces, tandis que le jeune mâle qui lui fait face reste cette fois impassible), votre force et votre constitution étant vos caractéristiques principales, elles sont par la volonté des Dieux augmentées d’un dixième de leurs quantités de départ. À présent il vous faut penser à deux de vos attributs physiques que vous souhaiteriez voir améliorer, et ils le seront.
Cette fois encore rien n’a l’air de se passer, mais tous se doutent que ce n’est pas le cas, ce qui leur est confirmé par le divin messager qui annonce :
— Votre intelligence accrue mêlée à votre force et votre témérité, vont faire de vous un adversaire redoutable Saigneur Barbare. Et je plains ceux qui auront la mauvaise idée de vous chercher querelle.
— x-X-x-
Il se tourne ensuite vers Gardain tout en reprenant sa taille habituelle, avant de dire :
— C’est à présent votre tour Messire Nain, et comme je l’avais pressenti votre opiniâtreté fait de vous un guerrier féroce, étant donné que vous avez vous aussi occis des gobelins vétérans, mais qu’en plus vous avez affronté en combat singulier leur seigneur de guerre, ce qui vous a rapporté 1 000 points. Cela vous a permis d’atteindre également le septième (apparaît aux pieds du plus petit des Zaventuriers un paquet qui ne le fait pas sursauter), puis le huitième niveau (un deuxième paquet apparaît mais notre ami reste là encore imperturbable, contrairement à Colissimo qui est visiblement dépité). Mais bien entendu et pour les mêmes raisons que votre compagnon, vous ne bénéficiez pas vous non plus du dernier bonus qui accompagne habituellement le report. Vous recevez tout de même comme récompense matérielle pour commencer des gantelets en mailles de mithril, et ensuite un camail façonné de même, et bien entendu 40 pièces d’or pour vos frais de cheminement. En ce qui concerne votre ascension proprement dite, votre constitution et votre dextérité étant vos caractéristiques principales, elles sont de par la volonté des Dieux augmentées d’un dixième de leurs quantités de départ.
Et comme votre ami vous devez penser à deux de vos attributs physiques que vous souhaiteriez voir améliorer, et ils le seront.
À cet instant Gardain semble plus attirant, preuve que son charisme s’est amélioré, ce qui semble l’amuser mais également Mella, au contraire de Colissimo qui a du mal à cacher son désappointement, et qui disparaît subitement en les faisant tous sursauter.
À suivre…