— Je n’ose imaginer !

— Elle souhaiterait te faire monter nue avec Éros dans le coffre aller en ville ainsi ! Tu t’imagines être prise par un chien sous les regards des autres automobilistes ?

— Je m’imagine bien ! Cela me fait mouiller !

— Moi aussi.

Nous roulons désormais vers la ville.

— Je vais t’indiquer où se trouve le studio, proposé-je à Wilma.

— Je pense que je m’en souviens encore, j’avais eu l’occasion de tourner là-bas.

— Quand çà ?

— Il y a une bonne vingtaine d’année, rappelle-toi que je ne suis pas de première fraîcheur.

— En tout cas, tu sembles avoir plu à Sabrina !

— Et à toi ?

— Je suis attirée, mais tu me fais peur. Cela t’étonne ?

— Non, je sais que je suis un peu inquiétante par mon caractère, ma position, mon comportement.

— Et le pire…

— Oui ?

— C’est que les gens autour de toi finissent par me faire peur. C’est vrai pour les gardiens du chenil, pour Valéria et même pour Sabrina ! J’ai l’impression que tu catalyses un certain nombre de comportements autour de toi.

— Tu devrais également te faire peur à toi !

— Je pense que c’est un peu vrai. J’ai l’impression de m’affranchir des dernières limites que je respectais à peu près jusqu’alors.

— Je ne suis pas sûre que tu respectais quelque limite que ce soit, mais soit ! Bon, je vais te déposer par ici ! Cela te convient ?

— Oui, cela ira.

— Si tu me donnes ton adresse, je passerai te rechercher demain matin. Tu peux la noter sur le carnet qui doit se trouver dans le vide poche. C’est bon ?

— Oui.

Je griffonne rapidement mon adresse et mon téléphone.

— Ne viens pas me chercher trop tôt, s’il te plaît ! Je crois que j’aurais vraiment besoin de récupérer !

— C’est promis ! Voici en retour ma carte avec mon portable. Appelle-moi dans ce cas quand tu seras prête.

— D’accord, dis-je en sortant du 4×4.

De retour sur le trottoir de la ville, j’ai l’impression de me réveiller brutalement. Ce que j’ai vécu est-il bien réel ? Instinctivement je porte la main à mon sexe avant de me reprendre. Je suis quand même dans un lieu public !

Je parcours rapidement la centaine de mètres qui me mène au studio de Conrad. Je décide de passer par le hall principal et non par l’entrée des artistes, même je suis bien une artiste !

J’adore faire cela de temps en temps, me mêler à mes futurs partenaires. Sentir leurs mains commencer à me caresser me met en bonne condition pour toutes mes dépravations à venir.

Dans le hall, une douzaine d’hommes sont groupés près du mur. Ils regardent semble-t-il une affichette épinglée.

Je m’approche pour me rendre compte que cette affichette me représente dans la position où m’avais immobilisée Conrad avant-hier. Fort heureusement, personne n’a encore remarqué ma présence.

Soudain je sens une main se serrer autour de mon bras et me tirer. Je me retourne pour reconnaître Conrad qui me chuchote :

— Tu veux provoquer une émeute ? Viens vite dans ta loge ! Je ne tiens pas à avoir une partouze dans le hall d’entrée du studio !

Conrad m’attire vers la porte menant aux loges. Au moment où la porte se ferme, j’entends quelqu’un crier :

— C’est elle ! La chienne est là aujourd’hui !

Nous arrivons enfin devant la loge qui m’est réservée.

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée que j’ai eue hier d’afficher ta photo, me dit Conrad. Ils sont devenus cinglés. Ils n’arrêtent pas de demander à l’accueil ou de téléphoner pour savoir si tu te produiras aujourd’hui.

— C’était pourtant explicite sur l’écriteau que tu avais mis, me semble-t-il.

— Ouais, mais c’est devenu un hystérie collective que je dois calmer d’une façon ou d’une autre car d’une part tu ne pourras pas t’occuper de tous ceux qui veulent te baiser et d’autre part, les autres filles font la tronche.

— Ah, c’est embêtant çà. Qui y-a-t-il aujourd’hui comme filles ?

— Il y a Suzie, Ingrid et Ute.

Suzie ! Je me rappelle qu’il faut que je la voie à propos de sa sur !

— Il y a bien une solution, hasardé-je.

— Ah oui ? Laquelle.

— Faisons un spectacle à quatre.

Conrad réfléchit un moment.

— Nous n’avons malheureusement pas de studio assez grand pour recevoir vos ébats avec l’ensemble de nos clients. Nous n’avons que deux grands studios pour des sessions en double.

— Mais ils communiquent entre eux, non ? Allons voir les autres filles pour essayer d’imaginer un scénario.

— Ok, je vais les chercher. Rentre dans ta loge et commence à te déshabiller. Je reviens tout de suite.

J’entre et retire rapidement mes souliers et ma robe. Je soupire en regardant l’état de celle-ci. Heureusement que ce n’est pas ma tenue de travail ! Demain, j’irai faire un peu de shopping avant d’appeler Wilma.

Quelques coups à la porte et Conrad revient, accompagnée de mes trois collègues. Effectivement, elles tirent toutes un peu la tronche. Je suis vraiment gênée et ne sais quoi dire. Heureusement, c’est Conrad qui entame la discussion.

— Bon, les filles, tout d’abord, je voudrais vous présenter mes excuses, car le suis le seul responsable de la situation. Natalie n’y est absolument pour rien si tous les clients se sont excités sur la photo que j’ai prise avant-hier.

— C’est bien beau, mais je n’ai que deux inscrits à ma session, interrompt Suzie

— Et moi trois, réponds Ute.

— Et moi, je n’en ai pas un conclut Ingrid.

— Et moi, je n’ai pas envie de me farcir tous les autres, interviens-je.

— Je ne suis pas sûre que la salope que tu es n’aimerait pas se les taper tous ! Rétorque Ute.

— Çà suffit, interrompt Conrad. C’est moi le responsable et je vous interdis de vous en prendre à Natalie ! Nous devons trouver une solution pour cet après-midi et ce soir, je fais disparaître l’affiche vite fait bien fait.

— Que pouvons nous faire, demande Suzie. J’ai l’impression que c’est un peu râpé, non ?

— Natalie avait une idée.

Je suis un peu nerveuse devant la situation. Je prends pourtant la parole.

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