(Nda : Les lecteurs auront intérêt à lire ou relire l’Envol des tourterelles’ afin de mieux saisir le sens de certains passages)
Catherine et moi sommes toujours dans le bureau d’Alicia. Le Carrousel a été épuisant pour moi. Assis sur une chaise, je ne suis vêtu que de la robe de chambre que m’a prêtée la stagiaire.
Alicia semble affaiblie elle-même. Elle vient de m’adresser froidement sa gratitude concernant l’aide’ que je lui procure par le biais de sa subalterne.
« Ceci étant dit, conclut-elle, je vous demanderai de m’excuser. Ma journée fut exténuante et le lit m’attend. »
Ce faisant, elle se lève, à notre surprise, et se dirige vers sa chambre, adjacente à la pièce où nous sommes. Elle franchit la porte qui a commencé à se refermer derrière elle.
Maintenant debout, tout comme Cathy, je rassemble toutes les forces qui me restent et, d’une voix que je veux la plus forte possible :
« Je sais où est Sophie ! »
Cinq secondes ? Dix secondes ? Je ne sais plus. Lentement, je vois la porte s’ouvrir de nouveau. Réapparaissant de nouveau, ce n’est plus la sévère docteure LeBel que je vois, celle qui vient de superviser un Carrousel en arborant un air assuré. C’est Alicia, la jeune femme faite prisonnière par Evnika, affaiblie par les manigances de cette dernière. Devant nos yeux, elle vient de laisser tomber son masque. Mes dernières paroles l’ont ramenée à cette inexorable réalité : il y a une autre femme dans sa vie. C’est Sophie, son amie d’enfance, sa copine d’adolescence, celle avec qui, bien avant leur union officielle, elle avait partagé toutes ses activités.
Le visage défait, elle me regarde, puis se dirige vers Catherine qui est restée debout, immobile. Alicia s’approche de son amante telle une automate.
« Oh, Sophie ! Sophie !… dit-elle tout bas. »
Catherine la reçoit dans ses bras et accepte sa tête sur son épaule alors que d’énormes sanglots se font entendre.
La blonde serre sa patronne contre elle en lui caressant les cheveux. Pour la première fois, je vois ces deux femmes s’aimer. Deux femmes qui s’aiment non sans savoir que leur amour est interdit bien que nécessaire.
« Oh, Sophie ! se lamente Ali, la tête tournée sur l’épaule de Catherine. J’étais en train de l’oublier. Dans ma tête, je la voyais… presque… morte ! »
Elle saisit les épaules de sa stagiaire, l’agitant doucement. Dans un cri de désespoir :
« Qu’est-ce que je vais faire, Catherine ?! Dis-moi ce que je dois faire !! fait-elle avant de replonger dans ses pleurs. »
Lentement, je m’approche des deux filles. Sans prononcer un seul mot, Catherine, qui a maintenant elle aussi les yeux pleins d’eau, se détache doucement de son amante de fortune et me la présente. J’attire doucement la pauvre fille vers mon épaule où elle se réfugie immédiatement.
Catherine et moi nous nous regardons dans les yeux. J’ai tout compris : ce sera à moi de dénouer cette situation dans laquelle je les ai plongées. De son côté, elle sait maintenant que cette union ne pourra durer que le temps nécessaire. Ce soir, les généreux nichons de la petite stagiaire ne nourriront pas sa patronne, et sa mouille ne lui apportera pas la dose d’énergie nécessaire pour affronter demain. Cette nuit, elle ira pleurer, dans le lit que sa patronne lui permet de partager, sur ses sentiments illégitimes de même que sur ceux qu’elle appréhende de la part de Sophie, lorsque cette dernière saura la vérité. Aujourd’hui, Catherine a acquis beaucoup de maturité. La porte de la chambre se referme derrière une silhouette silencieuse et résignée.
Je suis secoué par les violents sanglots d’Alicia qui s’est maintenant collée sur mon poitrail presque nu. Au travers de ses vêtements, je sens sa poitrine se presser contre moi. Pour la première fois, je peux sentir sa chaleur humide dans mon cou. Son visage est inondé de larmes.
« Je te demande pardon, Simon, fait-elle tout bas en reniflant, la tête toujours posée sur mon épaule. »
Je suis à peine surpris qu’elle me tutoie. Notre relation vient de prendre une nouvelle tournure.
« J’ai essayé de jouer la dure, la tough, reprend-elle. Mais je ne suis plus capable. Dis-moi…, dis-moi…, elle va bien ? On ne l’a pas trop maganée, j’espère ?
— Elle va bien sur ce plan. Son mouchard a été mis hors circuit dans le système. Elle n’a participé à aucune activité. Je l’ai rencontrée sur la plage et l’ai amenée à ma chambre où elle s’est confiée à moi.
— Donc personne ne l’a touchée, que le Ciel soit béni ! Et…, est-ce qu’elle pense encore à moi ?
— Elle n’a jamais cessé, Alicia. Elle désespère de te revoir un jour. »
À ces mots, de nouveaux sanglots se font entendre.
« Oh, Simon ! c’est affreux ! Je ne vis plus depuis ces semaines passées. J’ai perdu tous mes repères ! Je ne suis plus sûre de mes sentiments ! Je ne sais plus quoi penser ! »
La tête maintenant relevée, elle me regarde. Le désespoir se lit dans ses yeux mouillés.
« S’il te plaît, aide-moi ! »
Je peux sentir son souffle dans mon cou. Elle sent sûrement mon aura. Je constate qu’elle se détend quelque peu. Ses yeux sont maintenant implorants. Nos joues se collent, mouillant la mienne. Ses doigts jouent dans mes cheveux.
« J’ai besoin de toi, Simon. Remets-moi sur mes rails. Je me sens mieux près de toi, soudainement. Ce soir, je veux reprendre des forces directement de toi. »
Elle a levé la tête. Ses lèvres chaudes, humides et enflées par le chagrin effleurent les miennes. Je ne la repousserai pas. Mes sentiments envers elle allient compassion et désir. Nos bouches entr’ouvertes, elle laisse sa langue chatouiller mes lèvres. Son souffle est sur mes joues. Elle referme sa bouche sur la mienne. Nos langues font connaissance. Notre étreinte est plus forte. Je l’entends gémir discrètement alors que nos bouches sont soudées et que ses soupirs se font de plus en plus sentir.
Je suis le premier homme qu’elle embrasse. Elle ne m’en laisse rien paraître, pourtant, moi qui l’avais créée lesbienne pure et dure. Mais je ne me révélerai pas aujourd’hui à elle. J’attendrai le moment propice.
Notre étreinte se relâche. Alicia se rappelle ce que je viens de vivre, il y a moins d’une heure.
« Installe-toi sur la table d’examen, je vais t’examiner. Je te dois au moins ça. »
Je suis étendu sur la table, mon vêtement ouvert et j’attends docilement. À ma surprise, l’omnipraticienne a retiré sarrau, robe et soutien-gorge et s’approche de moi, uniquement vêtue d’un petit caleçon-bikini turquoise sur le devant duquel je remarque, sans surprise, un papillon imprimé.
« Quelle sorte d’examen vas-tu faire, seulement en petites culottes ? que je lui demande, mi-surpris, mi-amusé.
— Laisse-toi faire, mon beau Simon, laisse-moi explorer ton corps. Tu m’excites tellement, tu sais ? Je vais te faire un traitement spécial, ce soir. »
À sa demande, je me tourne sur le côté.
« Examen ano-rectal. Je vais vérifier la présence de lésions aux muqueuses. »
Lubrifié, un doigt délicat est introduit dans mon anus. Je peux sentir des va-et-vient accompagnés d’agréables mouvements de rotation dans mes entrailles. Après le retrait du doigt, c’est une langue chaude et juteuse qui vient me titiller la rondelle. Je la sens pénétrer dans mon trou comme une petite souris cherchant un morceau de fromage caché.
Je bande de plus en plus, ce qu’a constaté la fille qui avait déjà posé la main sur mon sexe. Je reviens sur le dos à sa demande. Sa bouche balaie mes aines, la base de ma verge puis mes bourses qu’elle soulève doucement avec les doigts qui se referment ensuite sur ma hampe. Une langue fébrile chatouille mon gland déjà exposé par ma circoncision. Des lèvres pulpeuses viennent se refermer sur le bout de mon sexe tout congestionné.
En moins de deux, mon organe est aspiré par la fille qui en fait son délice. Pour la première fois de sa vie, elle sent dans sa bouche un organe mâle chaud et dur. Un frisson me parcourt l’échine de bas en haut, alors que les mouvements de ma doc s’amplifient. Alicia prend un évident plaisir mêlé de détente à cet exercice.
La femme sent dans sa bouche les fortes secousses lui annonçant ma jouissance, alors qu’elle s’efforce d’absorber tout le sperme que je lui envoie, devinant la force de régénération que cette douce substance lui apportera.
Nous sommes de nouveau assis à son pupitre de travail. J’ai rattaché le cordon de mon vêtement. Sans aucune pudeur, elle me fait face, silencieuse et souriante, m’exposant toujours sa poitrine dénudée. Des seins fermes et bien proportionnés qui me regardent agressivement, les pointes tendues.
« C’était bon, Simon. Vraiment bon. Et ça m’a fait un énorme bien. Est-ce que tous les hommes goûtent comme ça ? C’était très doux comme saveur.
— Non, pas vraiment, je réponds, ne voulant pas lui donner l’envie de devenir bi, ce qui pourrait faire dévier mes futurs récits. »
Je constate qu’elle a recouvré toute sa lucidité. Elle reprend un air sérieux, mais toujours serein :
« J’ai compris, Simon. C’est venu spontanément, à l’intérieur de moi : ma vie est avec Sophie. Je dois lui rester fidèle. C’est l’unique amour de ma vie. Catherine fait sa part, mais je sais qu’au départ, ce n’est pas ce qu’elle voulait. J’espère seulement ne pas avoir abusé d’elle. Je vais toujours l’aimer comme une amie proche, très proche. Mais, dès que ce sera possible, je redeviendrai straight avec elle.
— Tu as pris la bonne décision, Alicia, je réponds, satisfait. Fais connaître tes sentiments à Catherine. Et rien ne t’empêche de revoir les choses différemment, en autant que Sophie soit d’accord. Rappelle-toi ce qu’elle t’a probablement dit comme à moi : ce qu’elle fait, elle le fait pour vous deux, pas seulement pour toi. C’est une fille extrêmement honnête. Ne la rejette pas du revers de la main. »
Son expression change maintenant pour témoigner de son inquiétude :
« Lorsque Jean-Moïse est venu nous informer de ton état après ta visite chez Evnika, il m’a informée de ses projets diaboliques. Nous sommes toutes en danger ici ! J’ai peur, Simon ! À tout moment, elle peut refermer ses griffes sur moi !
— Pourquoi t’a-t-il parlé ? Il est au service de la Grande, pourtant.
— Je crois qu’il a de la sympathie pour moi. Il ne me voit pas dans ce harem maudit.
— Il me rencontre demain. J’en saurai probablement plus sur lui à ce moment. »
Cette réplique semble la réconforter. Elle me sourit à nouveau, mais d’un air coquin :
« Comme ça, tu en saurais beaucoup sur moi ! Comment as-tu su pour mon petit trou de cul serré ? »
Question très embarrassante concernant son intimité. Que vais-je lui répondre sans risquer de lui dévoiler mon identité ?
« Euh…, c’est Sophie qui me l’a dit.
— La coquine ! Vous avez vraiment eu une conversation profonde ! Et…, pour mon intolérance au lactose, vous en avez pas parlé ?
— Pas vraiment, je dois dire.
— Tu te soucies de bien me nourrir mais que je pète à en sinistrer le lit que je partage avec Catherine, ça, ça compte pas ! fait-elle sur un faux ton de reproche.
— Vraiment, je suis désolé. Pas facile de penser à tout. Tu le comprendras quand tu me connaîtras vraiment.
— Ouais, on verra. Catherine me l’a dit : t’es vraiment un mystère sur deux pattes ! »
Nous nous levons pour une dernière accolade. Ses seins se collent aux miens, mon vêtement étant ouvert.
« Je veux revoir Sophie ! Viens me visiter avec elle quand tu voudras, de préférence entre 01h00 et 02h00. Durant cette période, tous les systèmes sont en maintenance et les GPS désactivés. Viens sans m’avertir. Je serai toujours prête à vous recevoir. En attendant, si tu la revois, dis-lui que je l’aime plus que jamais.»
Je la serre contre moi. Elle appuie de nouveau sa tête sur mon épaule. Je risque mes mains sur sa culotte de coton. J’y sens, au travers, des fesses fermes et invitantes. Une main s’insinue dans le sous-vêtement. Alicia ne bronche pas. Glissant dans sa raie, je sens la chaleur de son intimité. Mon index chatouille son anus et joue autour. Je tente une légère poussée. Sa rondelle est vraiment résistante. Tous ses muscles semblent de fer. Mon doigt se porte à mon nez : le fort et épicé parfum sauvage émanant de ce cul de gouine me rend pratiquement fou.
« Oh, Simon, Simon…, me chuchote-t-elle. »
Je sens qu’elle me fait complètement confiance. Quand le temps nous le permettra, elle s’abandonnera complètement à moi.
« Oui, Simon. Je m’abandonnerai complètement à toi, me dit-elle à mon étonnement, comme si elle avait lu dans mes pensées. »
Je regagne ma chambre, accompagné d’un G. A. S. Demain : interrogatoire avec le Chef de la Brigade.
(À venir : La prophétie)