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La vérité sur (le divorce de) Lioubov – Chapitre 1




Je donne suite aux suggestions dAmy10 et de neopassager en donnant mon point de vue en qualité de protagoniste du texte de StormX, « Divorce à la Xstory ».

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AVERTISSEMENT

Jai longtemps hésité à écrire ce que jai vécu et que je vis encore car vous, simples mortels, êtes-vous prêts à entendre labominable vérité, aussi incroyable soit-elle ?

Si vous lisez les lignes qui suivent, vous allez me prendre pour un dément. Mais cela nest rien. Si vous persistez, le regard que vous jetez sur le monde ne sera plus le même : vous serez envahis à tout jamais par une horreur abyssale, dépassant de manière incommensurable les pires épouvantes que vous auriez pu imaginer dans vos cauchemars les plus effroyables.

Alors, croyez-moi : cessez immédiatement la lecture de ce récit et contentez-vous de gentilles histoires de fantasmes incestueux, sinon vous partagerez pour toujours avec moi les affres insoutenables de ceux qui ont été admis à entrevoir certains univers proches, tout juste séparés du nôtre par une dimension supplémentaire, et qui auraient dû rester à jamais hors de portée des pauvres mortels que vous êtes.

Je décline toute responsabilité de ce qui pourrait vous arriver si vous vous risquez à lire la suite. Ce sera donc à vos entiers risques et périls : vous voici prévenus !

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Tout a commencé en 2012 lorsque jai noué des liens avec une auteure du site, que je nommerai « J » ; nous avons rapidement éprouvé du désir lun pour lautre, et le fait dêtre tous deux admirateurs de ce magnifique animal quest le loup nous rapprochait encore plus.

Un jour, elle ma écrit : « J’ai rêvé que je tombais amoureuse d’un homme qui avait la possibilité de prendre l’apparence d’un loup. Étrange, non ? »

Je lui ai répondu : « Ma Louve effrontée et lubrique, je vais faire des recherches dans mes grimoires au sujet de la lycanthropie. Même si je dois donner mon âme au Diable pour devenir le loup-garou de tes rêves, je suis prêt à le faire. Ainsi, je pourrai te faire lamour à la fois sous une forme humaine et sous celle dun loup. Ah, ma Louve, imagine-nous, moi sous forme de loup, allongé sur le flanc pour te donner à voir lextrémité pointue de mon pénis qui commence tout juste à pointer hors de son fourreau, et toi, sous ta forme actuelle, agenouillée à côté de ce fauve puissant qui te couve dun regard de braise en haletant déjà, sachant ce qui va inévitablement se produireTes yeux ne peuvent se détacher de ce membre veiné de rouge qui prend de lampleur en se dégageant progressivement de sa gaine duveteuse. Une goutte translucide perle à son extrémité. Tu ten approches, fascinée, pour la recueillir précieusement sur le bout de ta langue Tu la gardes en bouche longtemps pour en savourer son onctueuse saveur sauvage, subtil équilibre alchimique entre le musc et des relents fauves de ton mâle dominant. Cette saveur est tellement grisante que tu ne peux résister à lappel qui te force à tapprocher de la source de ce fluide aphrodisiaque pour ten gorger. Et ce nest quune fois repue de ce nectar, dont des coulures maculent tes lèvres et ségarent le long de ton cou gracile, que tu présentes ta croupe et ta vulve liquéfiée au mâle, à ce loup sauvage et magnifique qui est devenu ton Maître. Il te pénètre enfin, enfilant son long membre au plus profond de tes entrailles ; il te saillit avec une ardeur sauvage, et vous hurlez tous deux à la lune le plaisir insoutenable qui vous emporte pendant des heures bien au-delà de ce que les simples humains sont capables de ressentir. Ton Alpha. »

Je compulsai longuement des ouvrages de ma bibliothèque tels que « Les dossiers secrets de la sorcellerie et de la magie noire » et « Le grand et le petit Albert ». Toutefois, même sils relataient des cas de lycanthropie, ils ne donnaient pas les recettes pour y parvenir. Je commençais à désespérer lorsque allongé dans mon lit et ne trouvant pas le sommeil je ressentis une impression étrange que je mempressai de relater à J :

« Je me relève pour te faire part de ce que je viens de vivre alors que jétais déjà couché et que je pensais à toi ; jimaginais ce que peut ressentir un loup et, en me concentrant (jai une très forte capacité de concentration), jai senti une étrange chaleur envahir mes membres qui se tendaient. Ma mâchoire était crispée, et je la sentais sallonger ; mes lèvres sétaient retroussées en un rictus qui découvrait mes dents. Tous mes sens étaient en éveil, exacerbés, et jai grogné sourdement, comme un loup. Je me sentais loup. Le plus curieux, cest que jai répété cette expérience à quatre ou cinq reprises ; il me suffisait de penser « Je suis un loup » pour que ces sensations reviennent immédiatement et que je me mette à grogner. Maintenant, jai la mâchoire crispée depuis une demi-heure. Cest impressionnant, et cela minquiète un peu. Suis-je en train de devenir fou ? Il fallait que je ten parle. Si jacquiers la capacité de me transformer, je ne veux pas que ça narrive quà moi seul. Nous sommes deux, et tu es ma Louve. Ton (presque) Loup. »

Cest à ce moment-là que jai remplacé mon avatar représentant un loup solitaire par le dessin dun couple de loups. Les plus anciens dentre vous doivent sen souvenir.

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Dans les jours qui suivirent, je réitérai cette expérience à plusieurs reprises ; malheureusement, mes efforts pour dépasser ce stade furent vains. Je décidai de passer à la vitesse supérieure. Comme tout occultiste digne de ce nom, je décidai de me tourner vers le Panthéon Noir afin de parvenir à mes fins en invoquant les terribles entités qui rôdent aux confins de lunivers. Un nom me vint immédiatement à lesprit : Yog-Sothoth !

Qui donc na jamais mieux évoqué quHoward Phillips Lovecraft le terrible Yog-Sothoth, le « Tout en Un et Un en Tout », « Le Gardien » qui demeure dans les interstices séparant les plans de l’existence, celui qui est la clef de La Porte entre le monde des humains et celui des Grands Anciens ? Les invocations permettant dappeler la monstrueuse entité sont inscrites dans le Necronomicon, lantique traité ésotérico-démoniaque rédigé à Damas en lan 730 par Abdul al-Hazred, un poète arabe devenu fou après lavoir écrit.

Il me fallait ce grimoire !

Tous ceux qui sintéressent à la littérature fantastique savent que Lovecraft na pratiquement jamais quitté sa petite ville de Providence, dans lÉtat de Rhode Island, à environ 250 km au nord-est de New-York, et non loin de Boston. Cest donc là que jallais devoir effectuer mes recherches.

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Après un vol dun peu plus de 7 heures sur un Boeing 747-400 de la compagnie KLM, je me retrouvai au Logan Airport de Boston. De là, un petit commuter CRJ-1000 de Delta Airlines me fit parcourir en quelques minutes les 70 km qui me séparaient de Providence. Arrivé au Theodore Francis Airport de Warwick, je dus prendre un taxi pour mamener à Providence, à une dizaine de kilomètres de là.

Je demandai au chauffeur, un jeune hispanique dune trentaine dannées qui portait un anneau dor à loreille droite, de mamener à la maison de Lovecraft.

Alors je vous emmène au 10 Barnes Street, parce que celle du 598 Angell Street a été détruite en 1961, bien avant que je sois né. Vous êtes un de ces dingues amateurs dhistoires surnaturelles, vous aussi ; pas vrai ?

Pas vraiment ; je suis en train décrire un bouquin sur H.P. et jai besoin de renseignements supplémentaires.

Ah bon, jaime mieux ça !

Quelques minutes plus tard, il mavertit :

Voilà le H.P. Lovecraft Memorial Square; nous ne sommes plus bien loin.

Nous étions à présent sur Prospect Street. Il vira à gauche et sarrêta devant la quatrième maison, un immeuble moyen de deux étages à la façade de bois peinte en beige clair. Rien ne le distinguait des autres.

Voilà, cest là ; mais je préfère vous prévenir : lappartement est occupé par une vieille acariâtre qui naime pas être dérangée. Tous ceux que jamène ici se font jeter avec perte et fracas !

Moi qui pensais tomber sur un genre de musée, jétais bien avancé Je consultai rapidement mon smartphone avant de lui demander :

Vous pourriez me conduire au 2115 Broad Street ?

Ah, ça cest à Cranston. Pas de problème, on y va.

Encore quelques minutes et le taxi sarrêtait non loin de la Providence River, devant un grand bâtiment moderne dune soixantaine de mètres de longueur. Après avoir réglé la course au chauffeur et lui avoir laissé un pourboire confortable, je jetai un coup dil sur le grand parking denviron 150 places. Quelques voitures y étaient garées ; il y avait donc du monde pour me renseigner. Je lançai un regard sur la façade qui arborait une équerre et un compas entrelacés surmontant linscription « Scottish Rite Masonic Lodge ». Je retins un rire furtif en pensant « Beaucoup moins discrets quen France, les frangins » et je pénétrai dans limmeuble.

Le sol du hall était pavé de carrelage noir et blanc, et les murs arboraient des emblèmes maçonniques ; tout au fond, javisai un groupe dhommes qui devisaient, accoudés à un bar. Métant approché de lun deux, je le pris à part et me fis reconnaître au moyen dun signe approprié et me présentai.

Alors comme ça, tu viens de France, mon Frère ?

Le tutoiement était de rigueur entre nous.

Oui, jai besoin de tes lumières ou de vos lumières répondis-je en désignant les autres membres du groupe.

Nous allons essayer de taider ; approche-toi.

Je donnai à chacun deux une accolade fraternelle accompagnée des trois baisers de rigueur.

So what, que désires-tu savoir ?

Eh bien, mes Frères, jécris un livre sur votre célébrité locale : Howard Phillips Lovecraft, et jaurais besoin de certaines informations. Avez-vous entendu parler des Manuscrits Pnakotiques auxquels Lovecraft se référait souvent pour étayer ses écrits sur Cthulhu ? On dit quils se trouveraient à lUniversité Miskatonique dArkham.

Arkham ? Mais cette ville na jamais existé, mon Frère ! Elle sort tout droit de limagination fertile de cet auteur.

Alors, rétorquai-je, il se pourrait que ces Manuscrits se trouvent à la John Hay Library, à la Brown University, puisque cest là qua été déposé la plus grande partie de son uvre.

Un homme plus âgé que les autres sapprocha de moi pour me dire à voix basse :

Ce nest pas la peine daller jusquà Prospect Street, même si ce nest pas bien loin dici. Il faut que je te dise que Lovecraft était lun des nôtres. La John Hay Library ne contient que des écrits sans grande valeur ; les plus intéressants sont conservés ici même, dans les archives de ce Temple. Désires-tu que je ty conduise, mon Frère ?

Ce serait mon désir le plus cher.

Alors suis-moi.

Nous parcourûmes quelques couloirs, puis il sarrêta devant une porte monumentale qui souvrit en coulissant lorsquil eut posé lextrémité de son index sur un lecteur dempreintes digitales.

Bon, je te laisse ; fais comme chez toi. La porte souvre de lintérieur.

Il tourna le dos et séloigna ; la lourde porte coulissa, menfermant seul dans cette pièce qui sillumina automatiquement, dévoilant de longues travées de rayonnages croulant sous des tonnes de documents. Je mavançai jusquau repère « L ». Loewe, Longhorn, Losting Lovecraft ! Là, ce nétait pas de simples rayonnages, mais un magnifique meuble qui renfermait la documentation. Je louvris avec précaution.

De nombreux classeurs renfermaient des milliers de lettres : sa correspondance privée avec les membres du Lovecraft Circle ; mais cela ne mintéressait pas, car jétais venu dans un but précis : trouver le Necronomicon. Des dizaines douvrages reliés sétalaient là, sous mes yeux, dont la plupart nétaient pas répertoriés dans la bibliographie de lauteur ; très certainement des trésors pour les amateurs, mais rien qui ressemblât à ce que je recherchais avec fébrilité.

Cest avec une immense déception que jatteignis le dernier ouvrage : le Necronomicon nétait pas là. Dépité, je massis sur le fauteuil et me pris la tête entre les mains, complètement abattu. Finalement, ce livre ne serait quun mythe ? Sous le poids de laccablement, mes coudes glissèrent sur labattant ; ma joue brûlante fut rafraîchie lorsquelle entra en contact avec le bois ciré. Cest alors que jentendis un cliquetis ; je relevai la tête pour voir de quoi il retournait, et je faillis me cogner contre un plateau qui venait de glisser : un de mes coudes avait actionné un dispositif secret. Et là, sous mes yeux hallucinés, lobjet de toutes mes convoitises !

Dès le premier regard, je compris quil sagissait du Necronomicon. Sur sa couverture de cuir racorni aux angles renforcés par des pièces de métal bruni sétalait un pentagramme. Le Pentalpha. Mais pas lemblème des Pythagoriciens, bénéfique, avec une pointe au sommet de lÉtoile à Cinq Branches : non, ce Pentalpha était inversé, présentant une seule branche de lÉtoile dirigée vers le bas. Maléfique, donc. Tout tremblant démotion, je louvris : il sagissait dun manuscrit rédigé en latin. Une traduction, donc. Tant mieux, car je ne comprends pas larabe.

Dune main fébrile, je le dissimulai dans la poche dorsale que javais fait coudre à lintérieur de mon manteau et repris le chemin de la sortie. La porte souvrit dès ma première sollicitation, et je me retrouvai dans le long couloir avec le produit de mon larcin bien dissimulé contre moi. Que ne ferait-on pas, pour lamour dune femme Même devenir le pire des voleurs en trahissant la confiance de ses Frères. Oui, mais J nest pas nimporte quelle femme !

Je tentai de dissimuler mon enthousiasme lorsque je retournai auprès de ceux qui mavaient accueilli et pris une mine déconfite lorsque mon mentor me demanda :

Alors, tu as trouvé ce que tu recherchais ?

Hélas non, mon très cher Frère : pas la moindre trace des Manuscrits Pnakotiques.

Tu as donc effectué tout ce voyage pour rien ?

Non, pas vraiment : il me reste dautres pistes à explorer en Amérique Centrale. Je vais donc continuer ma quête. Encore merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.

Nos vux taccompagnent, mon Frère.

Je les quittai après de nouvelles accolades accompagnées des trois bises réglementaires.

Lair frais de lextérieur me fit du bien ; je mempressai de héler un taxi.

[à suivre]

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