Les couples recommencent à se caresser et à s’embrasser avec passion. Leur récente nudité décuple les possibilités et les sensations. Les hommes seuls font aller et venir leur main sur leur sexe infatigable tout en épiant les détails du corps étendu sur le lit. Quelques rares femmes seules laissent courir leurs mains sur leur peau en contemplant elles aussi la jeune nouvelle.

Allongée, elle ose croiser les regards avides. Le sol de la pièce est désormais jonché de vêtements et de coussins. Chaque siège ou canapé est déserté car tous se tiennent si près du lit qu’elle peut sentir l’odeur des peaux et entendre le bruissement des caresses. Les invités sont allongés, assis ou debout si près d’elle et cependant nul ne la touche ni ne l’effleure si ce n’est du regard.

Cette situation la révolte et la frustre au plus haut point. Elle est à nouveau envahie d’un violent désir mais ses liens empêchent presque tout mouvement. Elle imagine se mêler à ces corps et se perdre dans ce tourbillon des sens si proche et tellement inaccessible à la fois. Elle reste silencieuse mais ce supplice lui fait tendre son cou comme pour se rapprocher un peu plus de cette communauté de peaux et de souffles. Elle attend, elle espère en proie à un appétit de corps qu’elle n’avait jamais ressentie de toute sa courte vie. Elle lance un regard qui supplie à l’homme aux yeux bleus-gris mais celui-ci tout en la scrutant étreint une belle femme aux cheveux roux. Puis il détourne le regard et plonge ses lèvres dans le cou de sa complice.

C’est alors qu’au milieu de ces corps enlacés, P. se lève et marche vers le lit du supplice. Il s’approche d’un poignet lié de sa jeune amie et tendrement, en lui prenant la main, commence à défaire le nud. Elle lui adresse un sourire de reconnaissance tout en remarquant son sexe encore tendu. Le tissu noir tombe au pied du lit et P. présente doucement son membre en croisant les yeux de son amie. Inexplicablement, comme par instinct, elle utilise sa liberté retrouvée pour caresser délicatement sa verge. Malgré la honte qu’elle ressent, la sentant durcir sous ses doigts, elle l’empoigne avec passion et commence de rapides va et viens. P. reste debout et prenant une grande respiration, penche légèrement sa tête en arrière. Elle ne comprenait pas ce qui la poussait à le prendre ainsi dans sa main, mais sa raison semblait avoir laissé la place à un instinct sauvage et presque brutal trop longtemps contenu. Son ami P. l’avait libérée de toutes les manières possibles. Elle pouvait sentir sous ses doigts le désir monter en lui.

Elle fixait à présent le torse de son ami qui se soulevait au rythme de ses caresses et elle en fut heureuse pour lui.

L’homme au regard bleu-gris s’était avancé sans qu’elle s’en aperçoive. Il se tenait droit devant elle et, se masturbant lentement, il présenta son sexe raide à la jeune femme comme une offrande charnelle. Au même moment, un autre homme venait de défaire les derniers liens de tissus, la libérant totalement. Tout en gardant en main la verge de son ami P., elle se releva et se mit sur les genoux qui s’enfoncèrent doucement dans la profondeur des draps blancs du lit. L’homme au regard clair s’était encore approché d’elle jusqu’à placer son sexe devant son visage. Elle regarda une dernière fois ses beaux yeux azurés et, comme un sursaut qu’elle ne s’expliqua pas, elle entoura son membre de ses lèvres.

La jeune nouvelle commença de délicieux aller-retour et, sentant que la verge se raidissait dans sa bouche, elle promena sa langue sur la peau chaude et fine du phallus qui lui était offert. Enfin, elle posa une main sur la hanche virile et sentit, à l’extrémité de ses doigts, se contracter progressivement le fessier de lhomme qui lui avait mis un bandeau.

Elle s’occupait toujours de son ami P. avec son autre main qui intensifiait le rythme des caresses sur sa verge tendue comme jamais. Cette double attention qu’elle prodiguait la fit se sentir si belle, si généreuse qu’elle se trouva débordante d’un désir infini. Comme si la puissance de ces deux sexes avait déchainé sa libido. Les mains inconnues qui venaient de se poser sur elle fouillaient sa chair, ses seins, son dos, son cou. Toute cette sensualité à fleur de peau dans sa bouche et sur la paume de ses mains embrasait son âme et elle se rendit compte qu’elle adorait ce moment unique.

Cette émotion de joie charnelle fut interrompue par un autre homme. A peine la soixantaine, aux cheveux blancs, svelte et grand à l’allure d’un diplomate. Son corps demeurait ferme et presque glabre hormis la pilosité discrète de son torse et de son sexe. Ses épais sourcils poivre et sel surplombaient ses yeux noisette qui brillaient de sagacité. Son front était haut et laissait tomber une frange ivoire. Il marcha vers le lit d’un pas calme, ses longs bras se balançant avec élégance. Il semblait détaché de tout et être imperméable à la tension érotique qui régnait dans la pièce. Son sexe était d’ailleurs au repos et il n’en semblait pas gêné du tout. Il prit la jeune femme par le bras avec une autorité douce et, sans que ne protestent aucun des deux hommes qui prenaient toujours du plaisir avec elle, il l’aida à descendre du lit et la conduit au milieu des corps enlacés. Il la laissa là, debout et nue, puis sans la quitter des yeux, il alla s’asseoir dans un fauteuil tout proche. Il se servit un verre de vin et lui sourit tendrement.

Un peu surprise par cette interruption, elle le regarda et, ne sachant que faire d’autre, elle lui rendit son sourire.

Trois hommes se levèrent du sol où ils étaient assis ou allongés et leurs mains commencèrent à effleurer la jeune femme. Tout d’abord avec douceur puis leurs caresses se firent plus passionnées, plus appuyées. Un homme s’était placé derrière elle et la serrait contre lui embrassant son cou et ses oreilles. Ses mains avaient recouvert ses seins et on ne voyait que par intermittence un téton percer entre ses doigts. Sa poitrine se tendit sous ces pétrissages et elle sentit la raideur chaude d’une verge contre ses fesses. Elle se cambra pour laisser sa tête se poser sur l’épaule de l’homme et lui offrir davantage son cou. Le deuxième homme se remit assis et embrassait la jambe de la jeune femme en laissant glisser ses mains le long de son mollet jusqu’à sa cuisse. Le troisième s’était agenouillé et léchait délicatement son ventre qui commença doucement à onduler. Elle mit une main dans les cheveux de cet homme et, levant son bras, elle passa l’autre derrière la nuque de celui qui commençait à présent à l’embrasser sur les lèvres.

Après de longues minutes d’attentions frénétiques qui parurent très courtes à la jeune femme alanguie sur la solide épaule, les trois hommes la guidèrent par leurs mains. Ils l’allongèrent au sol sur un épais drap blanc puis s’assirent un peu en retrait. L’homme aux cheveux blancs posa son verre, se leva et s’approcha, puis il s’agenouilla à côté du corps immobile de la jeune nouvelle. Il posa soigneusement sa main sur la joue brulante de la jeune femme et la regarda longuement avec une infinie tendresse.

Elle restait allongée sans bouger et, en fermant les yeux, elle posa sa main sur celle de l’homme qui caressait maintenant son visage.

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