Il était déjà 14 heures quand, suivie par les deux gardes, je tapai timidement à la porte du bureau de monsieur Rodriguez. J’étais complètement nue, mais douchée de frais et peignée avec les cheveux ramenés en chignon bien serré sur la nuque. Une voix rogue tonna :
Entrez ! Ah, c’est toi ! Approche, et laisse tes mains dans ton dos, je veux pouvoir juger de la marchandise. Alors, les gars, comment vous la trouvez ?
À peine passable, patron. Pas beaucoup de poitrine, suce mal, cul et chatte trop serrés. Heureusement, elle a une âme de pute, elle aime se faire baiser par tous les trous.
Vous préconisez quoi ?
Pour la poitrine, je sais pas trop, j’aime pas le silicone. Pour ses trous, ils vont s’élargir vite, surtout si on lui fait porter un double gode en permanence. Et puis il faut qu’elle suce plus de bites, au moins une vingtaine tous les jours.
Je vais en discuter avec Arnaud. Pendant ce temps, dérouillez-la pour lui apprendre à vivre. Allez-y franco, mais ne la blessez pas. À la ceinture, des cuisses au torse, devant et derrière. Vous l’attachez et vous la bâillonnez, bien entendu. Pas besoin qu’elle fasse peur aux clients.
C’est pas vrai, ils parlent de moi comme si je n’étais pas là, ces trois salauds. Et en plus ils veulent me faire des trucs pas catho. Bien sûr je n’ai pas voix au chapitre, encore une fois ; je dois accepter et subir. Pauvre de moi, je vais charger à nouveau. Alors que je suis crevée, bonne à aller me reposer. Et ce soir, papa va encore abuser de moi plusieurs fois, bien sûr.
Babacar lia soigneusement mes poignets devant moi avec une épaisse corde de coton, puis il me bâillonna avec une grosse balle en caoutchouc rouge qui distendait ma bouche.
Ne la recrache pas, sinon je la fais tenir avec du ruban adhésif, compris ?
Je hochai la tête ; pas question de le mettre en colère alors qu’il s’apprêtait à me battre. Toujours dans le bureau du patron, ils attachèrent mes poignets à une corde passée dans un solide anneau ferraillé dans le plafond. En un instant, je me retrouvai sur la pointe des pieds. Les deux hommes dégagèrent en même temps la ceinture de leur pantalon et m’entourèrent. Je n’en menais pas large, connaissant trop bien l’effet des coups sur mes fesses.
Je m’étais promis de ne pas pleurer, pourtant au bout d’une vingtaine de coups, dix côté pile assénés par Hamid, dix côté face par Babacar, je sanglotais. Je sentais pourtant qu’ils se retenaient pour ne pas me massacrer, c’était égal, je n’étais pas habituée à une punition aussi dure, mon ventre et mes seins étaient plus sensibles à la douleur. Ils arrêtèrent sur ordre de monsieur Rodriguez, qui n’avait pas perdu une miette de ma correction. Ils me détachèrent rapidement, je frottai mes poignets meurtris en pleurant, tête baissée et épaules voûtées en attendant la suite.
Maintenant, habille-toi, ordonna le patron. Et n’oublie pas de remettre le plug. Puis tu vas travailler jusqu’à 16 heures 30 ; tu n’as rien fait aujourd’hui. Demain, nous verrons comment corriger tes nombreux défauts.
Je rejoignis donc Marine, ma salope de chef de service, qui me toisa avec dédain avant de m’envoyer regarnir un rayon. J’avais mal partout, la présence du plug dans mon fondement me gênait terriblement, pourtant je fis de mon mieux jusqu’à mon départ, veillant à ne pas m’attirer de nouvelles foudres. Le retour à bicyclette fut laborieux tant j’étais épuisée. Je rangeai mon vélo dans le garage et oubliai de me déshabiller dans l’entrée.
Alors, imbécile, tu oublies déjà les règles de la maison ? tonna mon père.
Oups, pardon papa, enfin Monsieur. Je n’en peux plus
Néanmoins, je me déshabillai rapidement ; papa ne parut pas étonné de voir les marques rougeâtres qui décoraient mon corps des cuisses aux épaules. Une fois nue, je me mis à quatre pattes et m’approchai maladroitement du fauteuil occupé par mon père.
C’est le moment d’être convaincante, quitte à ravaler le peu de fierté qui me reste. Avec ce que j’ai subi toute la journée, je pense que j’ai touché le fond ; pourtant j’ai encore honte en imaginant ce que je vais devoir faire maintenant. Si je peux éviter de me faire encore punir, je suis prête à m’avilir encore un peu. Déjà, j’ai intérêt à m’appliquer, ils disent tous que je ne suis pas douée pour tailler des pipes.
Bonsoir, Monsieur. Avez-vous envie d’une pipe ? De mon cul ?
C’est bien essayé, Ali. Mais tu vas avoir droit à autre chose. Monsieur Rodriguez m’a détaillé ta journée de travail. Tu n’as quasiment rien foutu dans les rayons, par contre tu as dragué éhontément ses deux gardes du corps et tu t’es donnée à eux.
Mais
Silence, idiote. Il semble que, d’après monsieur Rodriguez, tu aies joui plusieurs fois, ce malgré mon interdiction formelle. C’est vrai ? Ne me mens pas, surtout.
Oui, mais
Deux points : tu oublies souvent le « Monsieur », et tu as désobéi à un ordre direct.
Il se leva et alla ouvrir le placard dans l’entrée. De l’étagère la plus haute il sortit un ustensile qu’il me montra : un manche en bois d’une vingtaine de centimètres servait de poignée, prolongé par une large et épaisse bande de cuir noir longue d’une cinquantaine de centimètres. Agenouillée juste devant mon père, je commençai vraiment à avoir peur. Je n’avais jamais vu cet objet, mais je me doutais de son utilité : punir les petites effrontées comme moi. Papa me montra son fauteuil et ordonna :
Allez, agenouille-toi là, le torse sur le dossier et les mains sur les côtés. Tu vas recevoir vingt coups de paddle pour avoir joui sans autorisation, et dix de plus pour t’être montrée impolie. Je ne veux pas que tu cries ni que tu bouges, sinon je reprends à zéro. Tu as compris ?
Oui Monsieur.
Au premier coup, je sursautai et retins de justesse un cri. Pourtant, la douleur était moins vive qu’avec une ceinture. La largeur du paddle agrandissait la zone d’impact et en diminuait la puissance. Pourtant, au fur et à mesure, je dus prendre sur moi pour rester immobile et ne pas crier. Les dents serrées, je ne pouvais empêcher les larmes de jaillir. Au trentième coup, je sanglotais misérablement. À la fin, je poussai un gros soupir ; mes fesses étaient en feu et il me semblait que je ne pourrais jamais plus m’asseoir normalement.
File contre le mur, à genoux et les mains sur la tête. Je ne veux pas t’entendre. Et cambre-toi, je dois voir le plug distinctement.
Je me précipitai et me positionnai comme papa le souhaitait, le front touchant le mur, les genoux écartés, très consciente de l’obscénité de ma posture. Je repris lentement mon calme, même si mon postérieur brûlant restait une source de souffrance. J’entendais les pages du roman que mon père lisait, ma respiration oppressée, mon cur qui battait trop fort. Mes rotules commençaient à être douloureuses quand le carillon de l’entrée retentit.
Ce doit être pour toi, expliqua papa. J’attendais une livraison. Va ouvrir. Vite.
Sans chercher à me rappeler ma nudité ou mon visage décomposé et gonflé de toutes les larmes versées, je me redressai péniblement et marchai vers l’entrée en grimaçant. Inquiète, j’ouvris à peine la porte et aperçus le visiteur, un jeune homme portant un gros paquet sous le bras.
Bonjour, j’ai un colis pour Alicia Leprince.
Oui C’est moi, bégayai-je.
Ouvre et fais-le entrer, tonna papa.
La tête dans les épaules, je m’écartai et ouvris la porte, me dissimulant derrière le battant. Le livreur entra d’un pas décidé ; je le suivis gauchement après avoir refermé. L’arrivant salua mon père puis se tourna vers moi, les yeux grands comme des soucoupes.
Eh bien, idiote, arrête de faire ta pucelle ! Et ne te tiens pas voûtée comme une petite vieille. Excusez-la, monsieur, elle vient de recevoir une bonne punition ; ma fille est désobéissante et effrontée, en plus c’est une feignante.
Ah Il me faut une signature, s’il vous plaît.
Le livreur posa son paquet sur la table du salon et me présenta une écritoire. Les joues aussi brûlantes que mes fesses, je signai maladroitement la feuille qu’il me montrait. Le jeune homme paraissait aussi gêné que moi ; il rougit en me frôlant pour quitter la maison aussi vite que sa dignité le lui permettait. Interrogative, je me tournai vers papa qui souriait énigmatiquement.