Je m’applique à découvrir les plus intimes recoins de ce sexe. Mes lèvres déposent des baisers de part et d’autre de la fente des plaisirs.
— Hou, tu fais çà bien ! C’est vrai que tu travaille dans un studio porno ?
— Oui, réponds-je brièvement, me remettant au travail.
— Madame a fait pas mal de films avec des chiens dans sa jeunesse. Oh oui ! Continue !
— Tu l’as connue comment ?
— En Afrique, en République Démocratique du Congo exactement. Hou là ! Putain, comme ta langue est bonne !
Je sens le sexe de Valéria qui commence à pulser sous mes caresses linguales. Elle ne parle plus car sa respiration est devenue haletante. J’entends son gémissement grossir au fur et à mesure que son orgasme monte en elle. Le gémissement se transforme en plainte, puis en cri. Elle hurle maintenant le plaisir que je réussis à lui procurer avant de s’abattre sur le ventre, assommée de jouissance.
— Et bien, Natalie, tu t’amuses bien avec Valéria ?
Je reconnais la voix de Wilma.
— Tu ne crois pas que tu devrais te reposer un peu ? Me demande Sabrina. Sauf erreur, tu travailles au studio cet après-midi. Oh mais tu es couverte de bleus et d’égratignures !
— Oui, Éros m’a traînée en essayant de se retirer ! je ne sais pas comment je vais faire cet après-midi. D’autre part, je suis épuisée par cette nuit de folie. Vous avez lâché combien de chiens.
— Douze, me dit Wilma ! Mais je ne suis pas sûre qu’ils t’aient tous couverte. Tu les as comptés ?
— Non, j’étais dans une sorte de délire.
— Bon, je vais te débarrasser de ce harnais dans un premier temps.
— Elle n’a pas été remplie de semence, s’insurge Valéria qui se relève de son plaisir !
— Nous n’avons plus le temps, indique Wilma. Il est temps que Natalie reprenne un peu de forces. Tu commence à quelle heure ?
— Quinze heures. Mais je ne crois pas être en état !
— Tut, tut, d’abord tu te prends un bon petit déjeuner ! Ensuite bain, massage et soins sur ta peau.
Wilma passe derrière moi. Je sens les deux sexes qui se dégonflent en moi puis qui se retirent.
— Je trouve toujours cela douloureux quand mon ventre se vide ainsi. Cela soulage d’un côté, mais le vide de mon ventre m’est alors quasiment insupportable.
— Je connais cela aussi, dit Wilma. Tu peux te lever ?
— Je crois dis-je en me redressant. Ouh ! Çà tourne un peu.
— Sabrina, Natalie, aidez là à rejoindre le manoir pendant que je range un peu ce foutoir !
Épaulée par les deux jeunes filles, je parviens au manoir où je suis installée dans la salle à manger devant une table copieuse. Ordinairement, mon petit-déjeuner est léger mais là aujourd’hui, je suis affamée et je me lâche ! ufs brouillées, bacon, petites saucisses et haricots en sauce me permettent de reprendre rapidement des forces.
Une fois restaurée, je suis conduite par Valéria vers une salle de bain immense où une baignoire à bouillons m’attend. Je me glisse dedans avec délice et Valéria commence à me savonner délicatement.
— C’est plus agréable que le jet d’eau froide, non ?
— Bien sûr. C’est une impression où l’alternance carotte et bâton est de rigueur ici ?
— Non, c’est vrai, Madame aime beaucoup passer de la douceur à la violence et inversement. Je l’ai toujours connue comme cela.
— Tu me dis l’avoir connue au Congo.
— Oui, c’était pendant la guerre civile.
— Que faisait-elle là-bas ? Elle vendait des armes ?
— Des armes ? Non pas du tout, elle aidait une ONG à s’occuper des réfugiés. Je faisais de ceux là ! Mais je préfère oublier cet épisode de ma vie.
— Mais comment Wilma t’a-t-elle remarquée ?
Je sens Valéria hésiter.
— Sans famille, j’ai été le souffre-douleur d’un groupe qui terrorisait le camp. J’ai été leur putain pendant de nombreuses semaines.
— Ils te vendaient ?
— À qui voulait bien ! Mais c’est à eux que je dois d’avoir découverts les plaisirs canins. Un soir, encore plus ivres que d’habitudes, ils m’ont attachée et m’ont livrée à des chiens. C’est ce soir là que Madame m’a apperçue et est intervenue. Elle m’a fait sortir du camp, m’a obtenu un visa et s’est occupée de moi.
— Tu lui dois beaucoup, dis-je en sortant de la baignoire.
— Bien plus que tu ne crois ! Je serais morte à cette heure ! Installe-toi sur la table de massage, je vais soigner ton corps.
— Sur le dos ou sur le ventre ?
— Sur le ventre.
Je m’installe sur la table de massage. Valéria s’assied à califourchon sur mes fesses pour commencer à me masser le dos. Elle poursuit son récit.
Quand nous sommes arrivées ici, Wilma m’a fait passé toute une série d’examens. Elle m’a fait soigner par les équipes médicales les plus en pointe. Je fais partie des rares personnes qui se sont débarrassées du SIDA.
— Quoi ! Tu es séropositive et c’est maintenant que tu me le dis !
— Calme-toi, je suis définitivement guérie et je ne suis plus contagieuse ! Je te le promets. J’ai même été l’objet d’un article dans un journal de médecine.
Bon après tout, mon seul contact avec Valéria à été de lui lécher la vulve. Tout de même, je suis un peu angoissée du fait de cette déclaration. En tout cas, Valéria est une experte en massage. Je sens mon corps se détendre peu à peu et je tombe doucement dans le sommeil.
Un baiser sur mon épaule me ramène à l’éveil. J’ouvre les yeux pour distinguer Sabrina qui me sourit. Je suis allongée sur le dos, toujours nue sur la table de massage.
— Je peux, me dit-elle ?
Je cligne des yeux en signe d’assentiment. Sa bouche vient alors se poser sur le mienne pendant de longues secondes pendant lesquelles nos langues se mêlent voluptueusement. Lorsque Sabrina se relève, elle semble singulièrement émue.
— Que t’arrive-t-il, Sabrina ? Pourquoi cette tête ?
— Je pense que je découvre l’amour. Pas l’amour physique.
— Fais attention à ne pas te faire des idées. J’ai de l’attirance pour toi et ce doit être réciproque, mais ce n’est pas forcément de l’Amour avec un grand A !
— Je ne sais pas, en tout cas, j’ai l’impression d’être sur un petit nuage avec toi.