Catherine saisit le téléphone et répondit joyeusement à l’appel :
— Allô ? Oh, Alicia ! Dis-moi pas que vous vous ennuyez déjà de votre belle blonde ?
Son expression changea toutefois rapidement :
— Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?!… Sophie ?… Kidnappée ? Ben non, c’t’une joke ou quoi ?
-…
— Prends un peu sur toi, Ali, et parle plus doucement. Je comprends à peine ce que tu dis.
-…
— Écoute… Oui, on va la retrouver et… Quoi ? Une demande de rançon, tu dis ? Donc, c’était quelque chose de planifié, c’est sûr.
-…
— La police ? Non, hein, il faudra pas l’appeler… Ben, attends de savoir ce qu’ils veulent. Si c’est de l’argent, on s’arrangera, pas de problème.
-…
— L’hôpital ? Oui, je vais leur dire… Votre retour sera retardé, OK. Mais on ne dit rien d’autre pour le moment. OK, c’est correct… Oui. Je vous embrasse… Donne-moi des nouvelles dès que tu peux… OK. Bye, ma belle, je vous aime. Bon courage !
Pour Alicia, c’était l’effondrement. Séparées une fois de plus. Elle ne pouvait pas y croire. Elle ne VOULAIT pas y croire. Enlevée, par qui ? Pourquoi ? Où ? Quelles seraient les demandes des ravisseurs ? Toutes ces questions se pressaient dans son esprit. Il y avait deux heures à peine, elles étaient là, à s’embrasser, unies comme un seul corps dans les flots bleus de l’Atlantique et maintenant… C’en était trop.
La femme médecin raccrocha le combiné et s’assit à la table où elle s’accouda, y ayant déposé ses lunettes. C’est à ce moment que colère, tristesse et désespoir se lièrent dans son esprit en désarroi pour finalement s’exprimer en un flot ininterrompu de larmes amères et de cris de douleur déchirants.
*** Au terme d’une nuit de sommeil perturbée, Sophie s’étira les bras et fit un geste pour se lever. Toujours dans la pénombre, elle se frappa la tête sur les barreaux de sa geôle, la ramenant ainsi à l’atroce réalité. Portant comme seuls vêtements sa culotte brésilienne et son collier relié à la chaîne, elle sentit le froid contact du béton sur ses fesses souillées alors qu’elle se rassoyait au sol. Croisant les bras sur sa poitrine nue, elle se remit à grelotter. D’un côté, elle regardait avec dédain les gamelles d’eau et de pâtée que lui avait laissées sa geôlière. Durant cette nuit d’enfer, elle n’avait lapé que trois gorgées d’eau. De l’autre coin de sa petite prison de fer s’élevaient des vapeurs pestilentielles. Ayant toisé avec dégoût les excréments qu’elle avait dû y laisser, faute d’avoir reçu réponse à ses multiples appels à l’aide, elle s’adossa aux barreaux métalliques de glace et retomba en larmes.
Jamais dans sa vie elle ne s’était sentie aussi humiliée. Mais jamais, pourtant, elle ne s’était sentie aussi fière. C’est son refus de se donner entièrement et librement à Evnika qui l’avait plongée dans cette situation. C’est également son indéfectible amour et sa fidélité envers Alicia, son épouse légitime, qui avaient giflé l’orgueil et l’avidité de la Grande. Pour Sophie, il ne faisait aucun doute que le prix qu’elle payait était plus que justifié, et que, paradoxalement, il s’agissait pour elle d’une victoire. La victoire de l’amour sur la convoitise, sur la cupidité, sur le plaisir purement charnel. Evnika, cette femme au regard envoûtant, avait beau garder son emprise diabolique sur ses soumises, le vieil adage selon lequel l’Amour vainc tout avait de nouveau fait ses preuves.
Nonobstant l’aspect sentimental de toute l’affaire, il lui fallait cependant penser à sa survie. Il ne serait dans l’intérêt de personne de laisser sa condition physique se dégrader et ce, quelles que soient les considérations y reliées. Séchant ses pleurs, elle tenta de faire le point. C’est Alicia que voulait Evnika. Sophie ne serait qu’une monnaie d’échange afin de la lui voler. Et pourquoi Alicia ? Sans être nécessairement jalouse, la question se posait pour la rouquine. Un défi peut-être ? Une Alicia plus combative constituerait-elle une source de plaisir plus intense pour celle qui la traquait ? Quoiqu’il en soit, une chose était certaine : l’objectif premier et tacite de chacune des tourterelles était de rapidement retrouver l’autre, quelles que soient les circonstances. Chaque nouvelle séparation devenait en effet de plus en plus douloureuse pour les deux filles qui toléraient de moins en moins bien la survenue de ces épreuves.
Toujours adossée aux barreaux de fer, la psychologue approfondit sa réflexion : quelle personnalité se cachait derrière ces yeux diaboliques ? Y avait-il une substance, une entité en mal de bien-être ou de bonheur tapie au fond de cet esprit ? La fille ne savait que trop bien que les comportements sont le plus souvent induits par les états d’âme. Aussi s’était-elle rappelée cet autre adage If you can’t beat them, join them’, Si vous ne pouvez en sortir gagnant, joignez leurs rangs’.
Fermant les yeux, comme dans un moment de recueillement, elle s’agenouilla dans son confinement, et prit une audacieuse résolution : adoptant la stratégie du Cheval de Troie, elle s’efforcerait de se rapprocher de sa tortionnaire afin de mieux la connaître, mettant temporairement en veilleuse ses sentiments pour sa bien-aimée Alicia. Le projet n’était pas sans risque, Sophie en était consciente, et sa propre relation de couple pourrait en subir un énorme contrecoup. Commettrait-elle une erreur en acceptant ce risque ? Elle n’en serait certes pas à sa première…
La frustration était encore palpable chez Evnika. Toutes ses filles, sans exception, incluant Tyranny sa co-dominatrice, avaient ce matin goûté aux cinglantes caresses de son fouet. Toutes avaient été traitées d’ordures et d’incapables, aucune de celles qu’elle avait traînées dans son lit ne l’ayant satisfaite sexuellement. Cette frustration s’ajoutait à l’humiliation qu’elle avait subie la veille alors que Sophie avait refusé ses avances et son offre spontanée d’épousailles. Quelque chose de tout nouveau s’était pourtant passé dans son esprit la veille, et la simple pensée de Sophie semblait vouloir remuer son cur emprisonné dans un carcan d’amertume. La vie, l’existence, devrait-on plutôt dire, d’Evnika connaissait un grand vide. Un vide qu’elle ne parvenait pas à définir mais qui la privait de bonheur. Un vide qu’elle avait toujours vainement tenté de combler de toutes sortes de manières charnelles, allant même jusqu’à collectionner les innombrables cartes de fidélité qu’offraient les restos et les magasins à grande surface.
Sa dernière grande déception, après la destruction de son domaine sur l’île de StoryX et l’échec de son dernier projet au Québec, avait été la fermeture des magasins Sears où elle avait l’habitude d’habiller les membres de son harem, profitant des spéciaux à chaque occasion. C’était en criant de douleur qu’elle avait fait passer par la déchiqueteuse sa carte de points-clients, se laissant au passage dévorer les ongles par la machine. Elle se voyait maintenant contrainte de se tourner vers la chaîne des magasins La Baie où tout était plus cher. Ce fut donc un peu à contrecur qu’elle avait à l’époque accepté la nouvelle carte de points remise par la gentille caissière du département de la lingerie fine.
Ce qui manquait dans la vie de la sadique femme, elle ne pouvait ni le définir ni le décrire, mais elle avait la vague et mystérieuse impression que Sophie pouvait le lui apporter. Evnika avait vu dans cette jeune rouquine une telle innocence, une telle simplicité d’enfant et l’expression d’un engagement si empreint de sincérité pour son Alicia que maintenant elle regrettait presque la nuit qu’elle venait de lui faire subir.
Mettant fin à ces considérations qui frappaient à la porte de son esprit, Evnika vit la dure carapace se refermer autour d’un cur encore trop calcifié pour éprouver certains sentiments. Elle n’aimait personne et personne ne l’aimait, elle le savait. Ses filles ne l’aimaient pas. Elles n’aimaient que sa domination, domination leur occasionnant des souffrances d’où elles tiraient un certain plaisir.
La tortionnaire fit monter sa prisonnière qui se présenta en compagnie de Tyranny. Se tenant difficilement debout devant la maîtresse, la petite rouquine n’en affronta pas moins son regard perçant.
— Tu pues, fille ! marmonna Evnika, visiblement mal à l’aise face aux effluves nauséabonds dégagés par Sophie.
— C’est votre faute, Maîtresse ! répondit hardiment l’autre. J’ai lancé plusieurs appels afin de pouvoir me soulager proprement, mais sans aucune réponse.
— Tu oses m’accuser de la sorte, petite peste ? Sache que ce n’est pas à moi de te torcher, Mademoiselle l’impertinente ! Sais-tu que j’ai le pouvoir de te faire redescendre au cachot immédiatement ?
Sophie se tint droite, mais garda le silence. L’autre reprit :
— Sais-tu aussi que j’éprouvais presque quelque chose pour toi, il y a à peine une minute encore ?
Entrevoyant la faiblesse dans la cuirasse, la rouquine passa à l’attaque :
— La nuit m’a porté conseil, Maîtresse, et j’ai reconsidéré ma réponse à votre offre de mariage.
L’être intérieur de la grande aux cheveux courts et bleus connut un imperceptible tressaillement. Elle avala avec difficulté, puis :
— Tu… tu accepterais finalement d’être ma femme ? C’est évident que par cette stratégie tu veux t’assurer de ne plus retourner en bas ! se reprit-elle en mettant l’autre à l’épreuve.
— Aucunement, répondit d’aplomb Sophie. Je crois simplement que ce serait mieux ainsi… pour nous deux, compléta-t-elle sur un ton plus doux.
Evnika s’approcha de sa captive presque nue qui, arborant de grands yeux piteux, dégageait de fortes odeurs corporelles, le vêtement souillé, le collier poisseux de transpiration au cou. Elle posa doucement une main sur sa joue fraîche, caressant au passage une rousse chevelure empesée par les pleurs. Son regard constata les traits tirés ainsi que l’abondante présence de traces de larmes séchées sur son visage. L’état pathétique de la jeune créa alors une fissure dans la carapace emprisonnant le cur de la Grande.
— Tu seras ma femme, Sophie, et ma soumise. Tu partageras mon lit et mon pouvoir. J’extrairai de toi ce que tu possèdes et dont je fais ma quête depuis si longtemps. Je sucerai hors de toi ce qui te rend heureuse et me l’approprierai. Es-tu prête à un tel engagement ? Il sera sans retour.
— Oui, Maîtresse, je le suis, laissa tomber la jeune fille.
— Très bien, alors.
Se tournant vers trois de ses esclaves, Evnika donna ses ordres :
— Préparez-la pour la noce !
Sophie se fit introduire par Lucie, Andréanne et Corinne dans une somptueuse salle d’eau où un bain prénuptial l’attendait. Se faisant discrètement entendre, une douce mélodie classique jouée au violon ajoutait à l’aspect feutré des lieux. Libérée de son collier et de sa culotte brésilienne qu’une esclave se chargea d’aller porter au lavage, la jeune rouquine prit place avec un sourire de satisfaction dans une eau chaude et mousseuse.
— Vous avez été très courageuse d’accepter l’offre de mariage, Madame, s’exprima Lucie en frottant doucement le dos de sa future maîtresse qui, les yeux fermés, se laissait bercer par les touchers délicats dont elle faisait l’objet.
— Tu trouves ? demanda l’autre.
— Absolument, Madame. Une vraie dominatrice ne prend femme qu’une seule fois dans sa vie. Il s’agit d’un événement très solennel et sans retour. Et, si vous me permettez, sachez que nous toutes, ses soumises, seront très heureuses de vous servir.
Sophie rouvrit les yeux. Elle commençait à peine à réaliser les conséquences de ce oui qu’elle venait d’adresser à sa future femme.
— Nous sommes toutes persuadées que vous influencerez les rapports entre Evnika et nous toutes. Nous comptons sur vous pour atténuer…, disons…, certaines de ses ardeurs.
— Les ardeurs ? demanda celle qui appréciait de plus en plus ses ablutions.
— Disons qu’elle abuse quelquefois de son emprise sur nous. Elle devient très brutale à l’occasion et…
La fille s’interrompit brusquement, comme regrettant ses propos.
— S’il vous plaît, Madame, ne lui dites pas que je vous ai dit ça ! Par pitié !
Jetant un regard sur l’expression désespérée de Lucie, elle la rassura :
— Elle vous fait peur à ce point ?
— Oui, Madame ! Elle nous tient sous son emprise et nous terrorise ! Elle ne tolère aucun commentaire de notre part. Je crois qu’elle a des espionnes parmi nous et nous garde dans la méfiance !
— Ne crains rien, ma belle. Je ne suis pas là pour rendre votre situation pire qu’elle l’est.
— Oh, merci ! Merci ! la remercia l’autre en étouffant un sanglot. Que Dieu vous bénisse, très chère.
Sophie sortit un bras de l’eau et passa doucement sa main sur le visage de la fille qui se détendit en souriant timidement.
— Aimeriez-vous un nettoyage complet aux enzymes naturelles, avant de poursuivre votre bain, Madame ?
— Aux enzymes naturelles ? C’est quelque chose de nouveau ?
— Notre maîtresse est de plus en plus écolo. Aussi préconise-t-elle davantage cette méthode. Au début, elle était la seule à en bénéficier mais maintenant elle nous permet d’en profiter à notre tour si bien qu’on ne peut plus envisager un bain sans cette étape que vous trouverez sûrement agréable. On commence d’abord par un trempage, tout comme maintenant avec vous, puis on passe aux enzymes avant de procéder à un rinçage final.
— Oh ! Alors je veux bien ! fit la future mariée en arborant un large sourire.
Sophie sortit du bain et fut rapidement asséchée à la serviette. Elle fut invitée par la suite à s’étendre nue sur le lit qui occupait la vaste pièce. Les trois esclaves la rejoignirent, non sans s’être défaites de tous leurs vêtements, ne conservant chacune que leur petite culotte de dentelles.
Alors que Corinne et Andréanne entreprenaient de couvrir le corps de Sophie de saphiques coups de langue humides, Lucie approcha sa bouche de celle de Sophie :
— La salive contient des enzymes très efficaces pour le nettoyage. Elles ne contiennent pas de phosphates ni d’autres matières polluantes. De plus elle est entièrement biodégradable et s’obtient sans aucun frais. Si vous permettez, je vais commencer par nettoyer vos belles dents.
Apposant ses lèvres sur celles de la rouquine, Lucie embrassa chaudement sa future dominatrice et lui roula une pelle qui assura un impeccable travail d’hygiène buccale. Quelque peu surprise au début par la présentation de la méthode et surtout, par son application, la fille s’abandonna aux voluptueux léchages dont faisait l’objet son corps entier, sentant son bas-ventre tressaillir de joie et sa mouille commencer à inonder ses draps.
— Comme il s’agit d’une technique assez intime, notre maîtresse tolère qu’elle soit l’occasion d’attouchements très… intimes également à votre égard, compléta Lucie alors qu’elle s’attaquait aux oreilles de Sophie, introduisant sa petite langue chaude dans les conduits auditifs pour terminer sous les lobes qu’elle se mit à sucer doucement.
— Ouf, c’est bon ! C’est vraiment bon ! soupira la fille, alors qu’Andréanne et Corinne s’affairaient avec douceur sur ses seins, aspirant des mamelons pointus entre leurs lèvres et léchant le pourtour des aréoles de leurs langues avides.
— Votre épiderme est délicieux, se risqua Andréanne. Je suis presque jalouse de notre maîtresse ! blagua Corinne avec un petit rire espiègle.
Épaules, thorax et abdomen reçurent tour à tour la visite des trois bouches chaudes et vaillantes qui accomplissaient tendrement leur besogne. Sophie se fit sucer un après l’autre les doigts fins ainsi que les orteils, ce qui ne manqua pas de lui soutirer des ricanements d’enfant, étant très chatouilleuse à ce dernier endroit.
Toujours sur le dos, Sophie vit son visage se faire chevaucher par Corinne qui, se penchant en avant, se mit à lui lécher le nombril ainsi que le bas-ventre. Un magnifique petit cul qui se devinait au travers de la culotte de dentelles s’offrait ainsi à la vue de la rouquine. Alors que ce petit derrière dégageant déjà un fort parfum féminin se rapprochait de son visage, la fille dont le corps entier se faisait tendrement minoucher ne put résister à l’envie de faire glisser la petite pièce de vêtement jusqu’à mi-cuisse, exposant une chaude paire de fesses protégeant un anus timide ainsi qu’un sexe épilé et déjà dégoulinant de mouille. Agrippant les hanches, la fille attira à sa bouche les muqueuses humides et congestionnées de l’esclave puis fit participer sa propre langue aux activités en cours.
— Je peux ? demanda-t-elle à l’autre entre deux coups de langue.
— Nos corps vous appartiennent déjà, Madame, approuva Corinne qui s’était d’abord légèrement redressée en réaction de surprise. Vous êtes la fiancée de notre maîtresse !
— Alors je te bouffe aussi l’anus ! Il est si doux et chaud ! lança la coquine rouquine.
— Oooh, c’est bon, Madame, votre langue est divine ! laissa tomber l’esclave en s’abandonnant à la petite langue qui avait commencé à l’explorer.
— Nous arrivons à vos parties les plus intimes, Madame, annonça Lucie. Je vais m’en occuper personnellement, si vous me permettez, pendant que mes surs font votre dos.
À l’invitation qui lui fut faite, la rouquine se positionna à quatre pattes, laissant sous elle un drap fortement imbibé de cyprine. Corinne accorda aux omoplates et à la colonne vertébrale de Sophie le même traitement que pour la poitrine alors qu’Andréanne apposait sa langue sur le papillon tatoué à la fesse droite de la future mariée. Lucie prit place derrière le sexe et l’anus qui s’offraient à elle et vint fourrer son nez entre les lèvres chaudes et humides de la fille qui trépignait d’impatience de recevoir les futures stimulations qui l’attendaient.
— Votre mouille goûte très bon, Madame. Notre maîtresse sera comblée, j’en suis sûre.
Tous les sens ainsi sublimement stimulés, à la vue de ces jeunes nymphes à l’uvre, à l’odeur de leurs parfums enivrants, bercée au concert des mouvements de succion et des claquements de langues et finalement baisée par sa servante, Sophie se laissa succomber à un orgasme qui acheva complètement de la détendre.
Voyant le corps de Sophie en transe, les trois esclaves prirent respectueusement une courte pause, se contentant en ricanant discrètement de caresser des mains l’épiderme soyeux de leur future maîtresse.
— Je suis désolée, les filles, c’est venu tout seul. Et si vite !
— Aucun problème, Madame, la rassura Lucie. Je vois que vous appréciez notre service. C’est pour nous une immense gratification. Revenez maintenant en position, je vais procéder à votre hygiène anale.
Les fesses écartées, Sophie eut droit à un voluptueux colibri, l’esclave poussant profondément la langue dans un anus fortement enduit de cyprine par ses dernières manuvres.
— Je vous fais un curage, Madame ?
— Un curage ? interrogea Sophie, c’est quoi ?
— Eh bien, à l’aide d’un doigt qu’on introduit dans le rectum, on va chercher les…
— Non, non ! la coupa Sophie. Avez-vous oublié qu’Evnika a laissé tomber tout ce qui touche à la scatophilie ?
— Vous avez raison, Madame, s’excusa Lucie. J’avais oublié. C’était l’habitude, vous savez…
Puis elle ajouta, comme pour elle-même :
— Quelle triste histoire ce fut. Pauvre Olga !
— Olga ? demanda l’autre. Tu peux me raconter ?
— Vous saurez peut-être plus tard, mais pas maintenant. Vous devrez quand même vous assurer que vous êtes propre à l’intérieur, Madame, rappela la soumise à sa future maîtresse.
— Ben quoi ? C’est juste une cérémonie de mariage !
— Oui, mais pendant laquelle, devant témoins, Evnika notre maîtresse prendra totalement possession de vous, corps et âme.
— Tu veux dire…, tu veux dire, demanda Sophie non sans surprise…
— Vous serez prise par sodomie devant nous toutes, je suis chargée de vous en informer, Madame.
— Par… par sodomie, comme ça, devant vous toutes ?
— Il s’agit d’un geste très solennel, Madame, c’est pourquoi il faut être bien préparée.
— Mais pourquoi, anal ?
— La sodomie est l’acte par lequel la dominatrice soumet entièrement sa femme à elle. Premièrement elle se fait en levrette. La soumise ne peut donc voir les gestes d’approche de sa dominatrice et doit s’abandonner à elle en toute confiance. Deuxièmement elle lui offre la partie la plus intime, la plus privée d’elle-même, celle qui donne directement accès aux plus grandes profondeurs de son être. Finalement il s’agit d’un geste profond dans le sens littéral du terme. Le gode employé n’est pas très gros, mais extrêmement long et il doit se rendre là où les autres ne se rendent jamais. Le bout en est flexible et suivra les courbures internes, ce qui occasionne souvent au passage une douleur sous forme de crampe. C’est la façon de signifier à la dominatrice que vous êtes prête à souffrir pour elle, dans un abandon et une soumission totale. La soumission ne sera consommée que si le gode est introduit jusqu’à la garde, sinon cela peut être interprété comme un geste de refus.
Sophie déglutit difficilement à l’écoute de cette description. Elle commençait à réaliser l’ampleur de son engagement.
— C’est pourquoi, compléta Lucie, vos intestins doivent être libres de toute souillure. Si le gode est enduit de choses autres que du sang après son extraction, ce sera considéré comme une insulte pour la dominatrice, maintenant qu’elle a renoncé à la scatophilie.
— Je prendrai les dispositions nécessaires, l’informa Sophie. Je n’ai aucunement l’intention de compromettre l’avenir de chacune d’entre nous ici.
(À venir : Mariage et soumission)