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Jade et Jules en vacances – Chapitre 7




En fait, les jeunes gens restent trois jours complets en Espagne. Ils rendent visite à six chantiers et sept campements de saisonniers, y passant chaque fois près de quatre heures. Autant dire qu’ils ont peu de temps pour dormir et subvenir à leurs besoins.

Ils somnolent durant les trajets entre deux lieux de débauche, se lavent avec un tuyau d’arrosage après chaque séance, mangent ce que leur donnent les maçons et les ouvriers agricoles. Autant dire que, quand le fourgon s’arrête devant leur mobile-home, Nabil doit les secouer pour les réveiller.

Vous pouvez sortir, les putes. Il est presque minuit et j’ai envie d’aller me coucher. Alors cassez-vous. Brahim passera vous voir demain en début d’après-midi.

Sans prendre la peine de s’habiller, Jade et Jules ramassent le sac qui contient leurs affaires de plage et sortent dans la nuit. Jade doit fouiller dans son fourre-tout pour retrouver la clé, alors que le fourgon s’éloigne déjà. Ils entrent enfin et, sans un mot, boivent un peu d’eau et se couchent.

Ils émergent à 11 heures, enlacés et toujours nus. Jade embrasse Jules et lui sourit timidement.

Bonjour, chéri. Ça va ?

Cassé, j’ai mal partout. Embrasse-moi encore. Tu sais qu’on repart demain ?

Oui ; je suis contente de revenir chez nous. On pourra enfin se reposer, je n’en peux plus, là.

Brahim frappe à la porte à 14 heures. Jade lui ouvre tout de suite, ils l’ont entendu arriver et garer sa berline noire devant le mobile-home. Il entre et toise les deux jeunes gens sans faire de commentaire. Ils ont un peu maigri, leur teint est pâle, mais ils paraissent en bonne santé. Le nouvel arrivant s’assoit, ses yeux perçants fixent froidement Jade et Jules, debout face à lui, manifestement gênés…

Vous devriez déjà être nus et à genoux devant moi ! Vite, en position, tonne-t-il.

Jade sursaute et déboutonne sa robe de plage, sous laquelle elle porte une petite culotte blanche. Une fois nue, elle s’agenouille gauchement face à Brahim, alors que Jules fait de même à son côté.

Bien, Je ne voudrais pas avoir à vous punir. Vous repartez demain. Vous avez fait du bon travail, ces derniers jours. J’ai décidé de vous remercier en vous remettant à chacun la somme de mille Euros. Vous les avez mérités, Nabil m’a dit que jamais vous n’avez posé de problème. Des remarques ?

Nous vous remercions, Monsieur, répondit Jade d’une voix altérée par l’émotion.

Brahim a profité d’eux, se dit Jade. Il a vendu leur corps ces derniers jours. Et maintenant il leur donne un peu d’argent pour les rabaisser encore. Elle en pleurerait si elle n’était pas aussi fatiguée. Du coin de l’il, elle se rend compte que Jules est comme elle, les traits tirés et à deux doigts de pleurer. Sans ajouter un mot, le visiteur se lève et quitte la pièce. Les deux jeunes ne bougent pas tant qu’ils n’entendent pas le moteur de la berline, puis ils se relèvent et s’enlacent en soupirant.

Tu crois que c’est fini ? s’inquiète Jade.

Je ne sais pas. Je l’espère, chérie.

Le lendemain, pour prendre la route, ils sont bien reposés. Après plusieurs jours de débauche, une journée de repos au bord de la piscine du camping, une bonne nuit de sommeil et ils sont en forme pour faire les cinq heures de route qui les séparent de leur appartement stéphanois. Ils reprennent leur travail avec un certain plaisir, repoussant dans un coin de leur esprit la parenthèse de stupre qu’ont été leurs vacances.

Jade a rangé dans un tiroir de leur chambre les robes sexy qu’ils ont portées dans le bar clandestin, avec les plugs et les chaussures à talon. Ils ne parlent jamais de ce qui s’est passé. Le seul changement est pour Jules, qui ne fait plus couper ses cheveux depuis.

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Une grosse berline se gare rue Gabriel Péri, à Saint-Étienne. Quatre hommes en sortent, ils portent de longs manteaux fourrés qu’ils serrent sur leur corps massifs. Un vent glacial de décembre souffle dans la rue déserte. Il est 20 heures, et personne ne traîne par ce froid. Ils entrent dans le hall B au 125 et prennent l’ascenseur jusqu’au sixième étage. Ils sont un peu serrés dans la cabine, car ce sont de vraies armoires à glace. Ils arrivent devant une porte d’entrée peinte en rouge et l’un d’eux sonne. Plusieurs fois d’affilée, avant de laisser le pouce appuyé.

La porte s’ouvre, retenue par un entrebâilleur en métal. Jade jette un il mécontent dans le couloir.

Bonsoir, vous n’êtes pas obligés de sonner comme ça.

Je fais ce que je veux, salope. Ouvre cette porte ou je la défonce d’un coup de pied.

Mais… Vous voulez quoi ? On n’a rien ici, proteste la jeune femme apeurée, découvrant les quatre hommes au visage de brutes.

On veut ton cul, ta chatte et ta bouche, salope. Brahim nous a vendu ton adresse et on est venu tester la marchandise.

Oh mon Dieu, s’écrie la brunette, une main devant la bouche.

Le ciel vient de lui tomber sur la tête. Paralysée par l’effroi, elle prend une grande goulée d’air et ouvre la porte.

Ne nous faites pas de mal, je vous en prie.

Les hommes entrent, faisant reculer Jade de leur masse. La porte refermée, l’ordre claque :

À poil, je veux voir ma nouvelle pute, lance le premier, manifestement le chef.

La larme à l’il, Jade acquiesce en déglutissant. Elle porte un vieux survêtement rose qu’elle enlève en tremblant un peu, et apparaît en sous-vêtements de coton blanc sans charme. Comme à regret, elle ôte tour à tour ses derniers remparts et se redresse mains sur le pubis.

Les mains dans le dos, connasse. Brahim m’avait dit que tu étais épilée.

Je… Les poils ont repoussé.

Primo, tu m’appelles Monsieur. Tu me vouvoies, tu me parles avec respect. À moi et à mes hommes, compris ?

Oui Monsieur.

Ensuite, je vois que tu n’es pas foutue d’entretenir ton corps. Brahim te paie une épilation et tu négliges de t’entretenir comme il le voulait ?

Je ne savais pas, je suis désolée, Monsieur.

Où est l’autre salope ? Il doit y en avoir deux, ici.

Jules travaille dans la chambre, Monsieur.

Appelle-le, alors.

Jade s’approche d’une porte fermée et élève la voix :

Jules ! Tu peux venir, s’il te plaît ? Viens vite.

Intrigué, le jeune homme ouvre dix secondes plus tard. Il est stupéfait en découvrant sa compagne nue, agenouillée dans une posture qu’il ne connaît que trop bien, et les quatre hommes à mine patibulaire. Il se fige et cherche le regard de Jade qui fixe obstinément le mur en face d’elle, bouche ouverte et langue sortie, mains dans le dos, cuisses largement écartées.

Allez, à poil toi aussi, la fiotte ! Montre-nous ta petite bite et ton joli cul.

Jules comprend quand il entend le mot infamant fiotte, qu’il n’a pas entendu depuis les terribles vacances à Argelès, cinq mois plus tôt. Il se déshabille en silence et se place à côté de sa fiancée, exactement dans la même position. À sa grande honte, sa verge gonfle et se dresse peu à peu, suscitant des ricanements.

Jade lui serre le biceps, pour le réconforter. Elle lui chuchote :

Je t’aime, Jules.

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