Godefroy chevauchait depuis plusieurs jours à travers les montagnes du Nord à la recherche de Mortimer le gueux, évadé de la Tour du Royaume où l’on enfermait les renégats et criminels les plus notoires. Le Seigneur des lieux et Roi ayant dû lever son armée pour aller repousser les hordes barbares qui s’étaient cruellement manifestées aux frontières méridionales, plusieurs gardes de la Tour, les plus vaillants de surcroît, ont été réquisitionnés pour combattre, ce qui augmentait les possibilités d’évasion pour les bagnards les plus hardis. Nombreux sont ceux qui ont tenté de s’échapper mais ils n’ont réussi qu’à se faire transpercer d’une flèche ou d’un coup d’épée. Mortimer le gueux savait, lui, comment s’y prendre. Il avait feint la mort dans sa cellule, profitant de la faiblesse du garde de faction qui n’avait été recruté que depuis quelques jours. Le pauvre a succombé aux mains puissantes de Mortimer qui lui a cassé le cou d’un geste vif et imparable.

Maintenant le fugitif se dirigeait sans doute vers les plaines hostiles du Nord afin de franchir les limites du Royaume pour espérer échapper à la justice du Roi. Les peuplades voisines n’étaient pas très accueillantes pour les habitants du Royaume et Mortimer le savait ce qui, pensa-t-il l’avantagerait. Godefroy était très loyal envers son Seigneur et il n’a jamais hésité, lorsqu’il fut désigné, à poursuivre le criminel en fuite, même si l’idée de mettre sa vie en danger pour un scélérat dans ces régions hostiles ne lui plaisait guère.

Ce qui le mettait surtout hors de lui, c’était qu’on l’avait fait quérir pour cette mission alors qu’il venait de conquérir Béatrice la patronne de l’auberge, qui avait toujours refusé ses avances auparavant. Être forcé d’abdiquer alors que son membre gonflé allait et venait sans relâche dans les parois chaudes et serrées de sa partenaire qui lui prenait les fesses à pleines mains pour l’encourager tout en poussant des cris de plaisir lui déplut au plus haut point. Il garderait cependant longtemps en mémoire la vue de ces seins pâles ballottant allégrement au rythme de ses coups de rein.

Dès ce moment, il haïssait Mortimer pour l’occire à vue, mais cette haine s’était amenuisée après trois jours de poursuite avec l’accumulation de fatigue qu’il ressentait. Il chevaucherait encore quelques jours, puis rebrousserait chemin. Les traces qu’il suivait se faisaient plus rares sur la mince couche de neige que faisait fondre la pluie glaciale tombant sans arrêt depuis la levée du jour. La journée était maintenant avancée et il lui fallait songer à trouver un endroit pour passer la nuit. Une ou deux autres nuits en enfer, se dit-il, et j’irai bientôt retrouver ma douce à la chaleur de mon foyer. Ou plutôt Béatrice, ne serait-ce que pour conclure l’argumentation amorcée la dernière fois…

À la tombée du jour, Godefroy s’arrêta et attacha sa monture à un arbre à quelques dizaines de pieds en retrait du sentier. Il alla se recroqueviller, grelottant, dans son manteau détrempé au pied d’une roche surplombante lui permettant de s’abriter quelque peu des averses torrentielles sans être vu. Difficile d’arracher le moindre sommeil dans ces conditions, même si après plus d’une heure Godefroy s’efforçait de garder les yeux clos. Soudain, il sursauta lorsqu’il crût entendre quelqu’un marcher rapidement dans le sentier.

Sans prendre la chance de se faire surprendre par Mortimer, il dégaina son épée et se tint à l’affût, tentant d’y voir clair dans une noirceur épaissie par le brouillard. Il crût apercevoir une forme qui suivait rapidement le sentier vers le sommet de la montagne. Se faisant, ses craintes diminuèrent car la forme lui semblait trop petite pour caractériser le fuyard qu’il recherchait. La personne avait le pied léger d’après les empreintes dans la boue que Godefroy alla examiner. Il s’étonna d’ailleurs que quelqu’un puisse oublier ses chausses avec cette neige.

Sans trop réfléchir, il décida de se mettre à sa poursuite. Enfourchant son cheval, il monta lentement le sentier. Il ne servait à rien d’agir précipitamment car il savait par expérience qu’un abri se trouvait sûrement à proximité et qu’il s’agissait de suivre les traces fraîches de quelqu’un ne se sachant pas poursuivi pour le retrouver bientôt dans ses quartiers. Mais il fallait quand même demeurer sur ses gardes.

Au bout d’une vingtaine de minutes, Godefroy aperçu une lueur à travers le brouillard et les arbres à sa gauche. Il mit pied à terre et s’approcha lentement, sa dague à la main. À quelques dizaines de pieds de là, il put distinguer une vieille maison de rondins sombre. Là, il huma une odeur de fumée qui le réconforta quelque peu, sachant le foyer en service. La forme qu’il poursuivait réapparut comme un éclair devant la porte principale d’où s’échappait une lueur de l’éclairage intérieur. L’individu portait un long manteau avec cap couvrant sa tête et un sac en bandoulière. Il disparut à l’intérieur de la maison, non sans avoir jeté pendant quelques instants un regard en direction de Godefroy, comme s’il soupçonnait d’être poursuivi.

La façade est de la maison était munie de deux petites fenêtres étroites et assez hautes. La pluie diluvienne monopolisant toutes vibrations sonores, il réussit sans attirer l’attention à s’approcher du mur et à se hisser à une hauteur convenable à l’aide de bûches qui jonchaient le sol. S’appliquant à ne pas se faire voir, il s’approcha suffisamment de l’ouverture de la fenêtre entrouverte pour distinguer ce qui se passait à l’intérieur. La pièce était munie d’un foyer crépitant à la lueur des flammes qui consumaient joyeusement un enchevêtrement de bûches. La personne qu’il poursuivait venait d’entrer dans la pièce, portant toujours son manteau avec cap. Une vieille femme l’accueillit en lui donnant des directives.

— Tu sais ce qui t’attend, n’est-ce pas?

— Oui, je crois.

Cette voix n’était manifestement pas celle d’un homme.

— Tu as l’argent?

— La femme se débarrassa du sac qu’elle portait et lui montra.

Après avoir examiné le contenu, la vieille se montra satisfaite et déposa le sac sur une table au fond de la pièce. Ce faisant elle enchaînât avec d’autres directives.

— Déshabilles-toi. Enlève tout.

— Tout?

— Oui, tout. Tu vas prendre un bain, c’est la consigne.

Une cuve en bois de bonne grosseur avait été déposée dans un coin de la pièce non loin du foyer à cet effet et on voyait de la vapeur qui s’y échappait. La jeune femme se soulagea de son manteau, découvrant ainsi ses cheveux noirs qui paraissant d’encre. Elle les dénoua et leurs extrémités tombèrent jusqu’à ses hanches. La femme portait des vêtements de laine décolorés et qui faisaient figure de haillons. Cette femme est certes paysanne, se disait Godefroy, mais elle n’était sans doute qu’une servante peu considérée par ses patrons. Pourtant, Godefroy aurait donné beaucoup pour se l’approprier.

Son visage était noirci par le dur labeur auquel elle devait s’adonner, mais il était beau et rayonnait malgré tout avec ses yeux ronds, ses oreilles discrètes, sa bouche menue affichant presque un sourire au repos et son cou élancé. Ces attraits augmentaient en valeur à mesure qu’elle se dévêtait et découvrait son corps petit à petit, ce qu’elle faisait délicatement et un peu maladroitement en tremblant. Sa peau était légèrement basanée, mais reflétait bien les lueurs dansantes que projetaient les flammes du foyer. Elle avait un corps de fée élancé, des jambes fines mais musclées, des fesses aux courbures ondulant parfaitement avec celles de ses hanches, et une poitrine rondelette portant des tétons foncés bien visibles de la fenêtre.

Godefroy se délectait et en oubliait carrément Mortimer ou quoique ce soit d’autre qui pouvait se dérouler dans son dos. À bout de pieds et la tête relevée depuis un bon moment maintenant, il finit par trébucher sur la bûche glissante qui le soutenait et tomba sans trop de bruit cependant. Il alla vite se tapir derrière le mur arrière de la demeure pour se soustraire du champ de vision de la fenêtre. Après quelques secondes sans mouvement, il revint stabiliser son support pour ne rien manquer de la scène qui s’offrait à lui.

Au moment où il revint à la fenêtre, la jeune femme, complètement nue, enjamba la cuve pour s’y installer. L’eau lui sembla assez chaude et lui procura un réconfort manifeste, alors qu’elle se mit à soupirer profondément de satisfaction tout en s’adossant sur le bord de la cuve. La vieille femme alla plonger sa main dans un pot de terre cuite pour en retirer une poignée de fleurs séchées qu’elle laissa tomber dans l’eau fumante. Elle prit ensuite un linge plié sur la table et s’agenouilla près de la jeune femme pour débuter ses ablutions. Elle plongea d’abord sa tête complètement et lui agita les cheveux pendant quelques secondes, pour ensuite la relever et parcourir délicatement la peau avec son linge. Le visage de la jeune femme sembla rayonner après cette manuvre.

Elle lui frotta par la suite les épaules, le dos, les bras, les seins et la fit ensuite lever pour poursuivre à la hauteur des fesses et finalement sur les jambes. Elle n’oublia pas la région du pubis qu’elle travailla lentement, ce qui parut gêner la jeune femme. Se trouver à la place de la vieille en ce moment valait bien pour Godefroy plusieurs années de solde. À la fin, l’inconnue se dépêcha de retourner dans le confort de la cuve.

— Maintenant, tu vas te détendre, ton corps est tendu de partout, lui ordonna la vieille. Ton heure approche. Prends de grandes respirations et sois sans crainte. Tout va bien aller, tu vas te souvenir de ces instants toute ta vie…

La vieille laissa échapper quelques rires profonds. Elle alla éteindre quelques cierges, assombrissant ainsi la pièce et dramatisant un peu l’ambiance, avant de quitter. Godefroy ne saisissait pas encore ce qui se passait. Serait-ce là le début d’un rituel d’une des sectes hérétiques que l’on pourchassait depuis longtemps aux confins du Royaume? Il observait cet ange aux cheveux noirs s’abandonner les yeux fermés, la tête appuyée sur le bord de la cuve et l’idée lui vint qu’il pourrait aisément l’enlever pour fuir à cheval en des lieux que lui seul connaissait pour l’aimer toute la nuit.

À cet instant, la vieille femme fit son entrée suivie d’un couple et de quatre autres personnes qui transportaient une table cousinée. Le couple portait une longue mante noire dont l’intérieur paraissait pourpre et la femme tenait une jarre d’une main et l’homme un cierge. Les autres étaient vêtus d’un manteau gris sombre avec une grosse inscription runique dans le dos, leur tête étant couverte d’un capuchon. La suite alla se positionner en cercle au centre de la pièce, la table y ayant été déposée.

— Lève-toi maintenant et viens nous rejoindre, dit la vieille femme.

L’inconnue s’exécuta avec une certaine frayeur qui disparut lorsque la femme du couple lui sourit gentiment. L’homme resta de marbre, bien que Godefroy puisse déceler dans ses yeux un désir ardent. D’un ton autoritaire mais bienveillant, la vieille femme se prononça:

— Tu as choisi de t’éveiller au plaisir des sens et aux merveilles que nous a données notre terre Mère. Conformément à la tradition de nos ancêtres, tu vas subir le rite des initiées qui fera de toi une femme à part entière pour la vie. Cela fera aussi de toi une messagère des plaisirs que tu devras transmettre à celles qui en feront, comme toi, la demande lorsque leur heure sera venue. Acceptes-tu ce pacte?

— Oui, j’accepte de bon gré.

— Bien. C’est bien. Tout ce que tu subiras te sera donné sans douleur. L’oracle que nous avons consulté nous a recommandé de choisir pour toi des insulaires des contrées du Sud afin de te préparer au Grand Moment Ces gens s’efforcent de perpétuer la tradition chez eux et ils ont développé une perception des sens que nous, forestiers des montagnes, n’avons pas et qui te sera inculquée pour te préparer au Grand Moment. L’oracle est formel. C’est ce soir que l’envoyé doit se manifester. Est-ce que tu comprends?

— Oui, madame.

— Sois naturelle. Les rapports entre les gens sont trop souvent irréfléchis et violents. Apprends à te servir de ton intuition qui te vient de notre Mère. Maintenant, que ton initiation commence.

Une des personnes présentes alla attiser le feu du foyer de plusieurs autres bûches cordées à côté de l’âtre. Le feu grandissant procura bientôt une douce chaleur qui se diffusait jusqu’à la fenêtre d’où Godefroy se tenait, en oubliant totalement le gel qui avait gagné quelques uns de ses doigts de pied. Une autre personne alluma de l’écorce dans une assiette de terre cuite afin d’imprégner la pièce entière de la fumée odoriférante. La jeune femme s’approcha de la couche et la femme à la mante noire lui offrit la main en souriant pour l’accueillir. Ce geste calma l’initiée qui n’était pas habituée à se faire regarder de la sorte par autant de gens à la fois, nue de surcroît.

Une autre femme qui observait se découvrit aussitôt de sa mante grise. Elle se révéla nue aussi et se versa dans les mains un liquide huileux de la jarre qu’elle avait emmenée. Elle commença à en frictionner la jeune femme sur les épaules à l’aide de mouvements légers et lents. Les frissons qui parcoururent le corps de la jeune au début laissèrent bientôt place à une sensation de chaleur. La masseuse était experte et ses doigts suivis de ses paumes étendaient le liquide maintenant dans le dos, en parcourant des endroits stratégiques le long de la colonne pour dénouer les muscles tendus. Cet effet apaisant procurait un bien-être jusqu’à présent inconnu chez la jeune femme.

La masseuse, toujours positionnée derrière elle, poursuivait son travail en glissant adroitement ses mains vers son bas-ventre, puis en remontant vers sa poitrine. Se faisant, elle se colla à son dos, lui faisant bien sentir la pointe de ses seins durcie qui glissait de façon sensuelle au contact de l’huile. La jeune femme, qui appréciait l’effet relaxant que lui procuraient les manuvres jusqu’à présent, prit soudain conscience de son désir de se faire caresser davantage. Elle ferma les yeux en se concentrant sur ce qu’elle ressentait sur les parties de son corps qui étaient adroitement manipulées. Elle perdait peu à peu ses inhibitions immatures.

La vieille, qui observait et contrôlait le tout un peu en retrait, vit les changements qui s’opéraient chez la jeune femme. Elle fit un signe de la main aux autres personnes présentes. Aussitôt, un couple entamât un mantra chanté et exprimé presque en murmure. Le feu crépitant, le chant, l’odeur des écorces brûlées, les mains expertes qui lui parcouraient sans relâche le bout de ses seins maintenant, tout était parfaitement orchestré pour donner à l’initiée des sensations érotiques qu’elle n’avait jamais connues jusqu’alors.

Godefroy, qui assistait pantois à la scène, se rendit soudain compte que la vieille regardait en sa direction avec des yeux perçants, presque diaboliques. Il recula vivement la tête quelques instants, puis revint lentement à sa position initiale. La vieille ne le regardait plus. L’avait-elle remarqué? Sans doute que non, sinon elle aurait donné l’alarme. L’initiation se poursuivait.

La masseuse, tout en caressant les seins de la jeune femme, commença à l’embrasser dans le cou, puis sur les oreilles. Elle manuvrait d’abord avec ses lèvres, mais bientôt sortit sa langue pour éveiller davantage les zones érogènes. Se faisant, elle se mit à toucher la région du pubis qu’elle parcourait lentement afin de ne pas effrayer la jeune femme qui ouvrit les yeux au même moment. La vieille, toujours en retrait, fit signe au couple portant des mantes noires.

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