Tout a commencé à ma naissance, il y a déjà 37 ans. Lorsque la sage-femme me posa, encore tout gluant, sur le ventre de ma mère en lui annonçant quelle venait de mettre au monde un beau garçon, ses sourcils se froncèrent. Elle sapprocha de moi pour mexaminer avec minutie.

Madame, je suis allée peut-être un peu vite en vous disant que vous veniez de donner naissance à un beau garçon. Indéniablement, cest un garçon : il en possède tous les attributs mais cest aussi une fille en même temps. Je savais que cela se produit parfois, mais cest la première fois que je vois un cas comme celui-ci. Cest extrêmement rare ; cette particularité est dénommée hermaphrodisme.

Ainsi donc, jétais un cas Mes parents me déclarèrent à létat civil comme étant de sexe masculin, mais avec un prénom asexué : Claude. Combien de fois mont-ils emmené en consultation chez des spécialistes de renom ? Mais ils obtenaient toujours la même réponse : il leur fallait choisir entre lun et lautre sexe. Et, lorsque leur choix serait fait, une intervention chirurgicale suivie de longs traitements à base dhormones me ferait acquérir les caractéristiques dun seul sexe, au détriment de lautre : mais ce choix serait définitif, irréversible.

Fort heureusement, mes parents ne voulurent rien mimposer avant que je sois en âge de choisir moi-même si je voulais devenir une fille ou un garçon. En attendant, ils mélevèrent comme si jétais un garçon, puisque cest cet aspect de mon sexe qui était le plus apparent.

Vers lâge de 12 ou 13 ans, la curiosité me poussa à explorer mon anatomie intime. Lorsque mes parents me laissaient seul à la maison, je menfermais dans la salle de bain et, accroupi au-dessus dun miroir posé à plat sur le carrelage, je prenais plaisir à observer la configuration particulière de mes organes sexuels. Javais une verge qui bien quencore assez petite se développait depuis quelques années ; ce nétait déjà plus un zizi de gamin. Mais juste en-dessous, à sa base, une fente se cachait derrière lespèce de sac qui contenait mes petites boules.

Javais remarqué que, lors de ma toilette, le passage du gant sur cette fente me procurait une chaleur diffuse dans le ventre ; cest pourquoi javais lhabitude dinsister tout particulièrement sur cet endroit pour ressentir ce trouble qui mintriguait. Mais, ce jour-là, accroupi au-dessus du miroir, je décidai de me passer du gant et de frotter directement ma petite fente avec mes doigts. La sensation était encore meilleure quavec la pièce de tissu Plus je grattais cet endroit-là, plus il me démangeait. Ma fente souvrait sous le frottement acharné de mes doigts qui se mirent à glisser. Le miroir me renvoya limage dune sorte de bouche dont les lèvres étaient rendues brillantes par le liquide qui sen écoulait ; cette vision minquiéta, et jarrêtai de mastiquer la fente, même si mon corps me demandait de continuer.

Parfois, ma verge me surprenait en devenant toute dure. Lorsque jen parlai à mes copains, ils mapprirent, en se moquant de ma naïveté, que je « bandais », et ils me demandèrent si je me « branlais ». Je navais jamais entendu parler de ça Ils me dirent alors comment faire pour quelle gicle en me donnant du plaisir ; ils nommaient cela « décharger ». Ils me donnèrent envie dessayer de le faire. Dès quil me fut possible de me retrouver seul, après mêtre enfermé dans la salle de bain, je suivis les explications de mes copains pour essayer de me « branler ». Je « bandais » déjà, rien quen pensant au plaisir que jallais connaître

Jentourai ma verge de mon pouce et de mon index, créant ainsi une sorte de bague que je fis coulisser davant en arrière le long de mon petit membre, qui devint encore plus rigide. Je ressentis une sorte dagréable picotement à son extrémité (mes copains appelaient cette partie le « gland »). Ces mêmes copains mavaient dit que pour bien se « branler », il fallait tirer en arrière la peau qui le recouvre pour le dégager. Jessayai de le faire, mais louverture de cette peau était trop étroite pour que je puisse me « décalotter », comme ils disaient ; je ne pouvais découvrir mon petit gland que sur une longueur dun centimètre environ, mais sans pouvoir aller plus loin.

Pourtant, jétais tellement excité que je voulus faire comme les grands, pour me « branler » aussi bien queux. Je me mis à tirer de plus en plus fort sur ma petite peau et, tout à coup, je ressentis une vive brûlure : mon gland apparut entièrement, totalement dégagé de son enveloppe protectrice. Javais réussi ! Ma peau sétait resserrée derrière mon gland et le faisait gonfler ; sa surface satinée prit une couleur de plus en plus sombre, passant du rose pâle pour atteindre une teinte violet foncé. Je pouvais voir une goutte de liquide transparent perler à son extrémité.

Je repris mes mouvements alternatifs le long de ma petite bite, ce qui me fit éprouver des sensations voluptueuses, accompagnées dune tension interne qui se faisait de plus en plus importante, aussi bien dans mon bassin que dans mes jambes, qui se mirent à trembler. Je continuai à caresser ma verge jusquà ce que de violentes contractions de tout mon corps me fassent expulser avec force quelques jets dun liquide blanchâtre et épais qui atterrirent sur le carrelage de la salle de bain, tandis quun plaisir immense montait du creux de mes reins pour venir exploser sous mon crâne. Je crus mévanouir, tellement cétait fort. Cétait donc ça, jouir

Depuis cette expérience, je me suis branlé souvent, très souvent même, pendant quelques années. Ma verge sétait considérablement allongée, et elle me procurait des jouissances inexprimables. Cependant, je conservais au fond de moi le souvenir de ce trouble qui mavait envahi lorsque je métais frotté la fente, sans toutefois atteindre lorgasme que je sentais venir. Je sentais confusément quun plaisir encore plus grand que celui que mapportaient mes branlettes était possible en combinant des caresses sur ma bite (qui était devenue assez longue pour que je puisse lappeler ainsi) avec dautres sur ma fente. Je résolus de tenter une nouvelle expérience.

Courbant ma bite vers le bas, jamenai mon gland préalablement décalotté en contact avec ma fente, que javais caressée pour la rendre humide. Cet attouchement me fit instantanément éprouver un frisson de plaisir. Je commençai à frotter mon gland entre ces lèvres qui sécartaient sur son passage ; et comme le liquide visqueux qui sen écoulait favorisait le glissement, mon gland sintroduisait de plus en plus profondément entre les replis de chair palpitante. Il pénétrait dans une chaleur moite, douce comme du velours, qui lenrobait de toute part en le pressant voluptueusement Le plaisir naissant augmenta mon désir de menfoncer encore plus loin dans ce doux fourreau. Je me levai du canapé pour masseoir sur un support plus ferme : une chaise, en loccurrence. Dans cette position, le poids de mon corps exerçait une pression suffisante pour permettre à ma verge de pénétrer plus profondément pour découvrir des endroits encore inexplorés de mon anatomie.

Je ressentis une légère douleur lorsque mon gland franchit une barrière qui faisait obstacle à sa progression, mais ce désagrément fut largement compensé par le plaisir qui sensuivit presque immédiatement. Ma verge, recourbée, coulissait en moi en me procurant dineffables sensations ; mais peut-être que mon plaisir provenait également du soyeux fourreau qui la compressait Je ne pouvais pas déterminer avec précision lorigine de ces délicieuses sensations qui memportaient de plus en plus loin. Assis sur cette chaise, jétais en proie à des soubresauts qui enfonçaient encore et encore ma bite dans mon vagin ! Une vague de jouissance me submergea, me faisant longuement hurler de plaisir et je retombai, anéanti, sur mon siège.

Par la suite, ce ne fut quen de très rares occasions que je me branlai, préférant le plaisir extraordinaire de me baiser moi-même. Cest pour cette raison que je décidai de ne pas opter pour un seul sexe, au détriment de lautre. Mon apparence extérieure restait celle dun garçon mais, entre mes cuisses, se nichait une vulve qui bien que dépourvue de clitoris se gonflait sous leffet du désir en laissant sécouler un fluide visqueux. Comme je possédais à la fois des organes mâle et femelle, je me satisfaisais moi-même ; du coup, je ne recherchais pas dautres partenaires, de quelque sexe quils fussent.

Jétais tellement obnubilé par le plaisir intense que je me donnais que jai quelque peu négligé mes études. Une fois le bac en poche, je ne minscrivis pas à la fac. Je trouvai un job daide-comptable qui me permit de vivre chichement pendant quelques années, jusquà ce que la boîte pour laquelle je travaillais soit rachetée par une multinationale. Dans la restructuration qui sensuivit, je perdis mon emploi et me retrouvai au chômage, obligé daller pointer à lASSEDIC. La crise qui était née en même temps que moi était toujours là, et même bien là ! Je narrivais pas à retrouver de travail stable. Le temps passait ; désuvré, je fréquentais de plus en plus les bars pour penser à autre chose quà ma déprime croissante.

Peu avant la fin de ma période dindemnisation, dans un bar situé non loin de la rue St Denis, un homme avec qui je discutais un soir, accoudé au comptoir, me proposa de travailler dans son établissement, un club un peu spécial où des couples faisaient lamour dans de vastes filets accrochés en hauteur au-dessus des clients.

Tes beau gosse ; tu devrais plaire à ma clientèle. Tu verras : cest bien payé. Tas besoin de fric : alors, baiser en étant payé, cest pas le pied ?

Jhésitais, car le fait de me donner en spectacle minquiétait ; mais, pensant aux factures impayées qui saccumulaient dans mon studio, je lui donnai mon accord.

Alors, suis-moi ; je vais te montrer où cest.

Je le suivis dans la rue St Denis, où il me fit entrer dans un petit boui-boui sordide.

Viens dans mon bureau.

Croyant quil allait me faire signer un contrat dembauche, je le suivis sans méfiance dans un réduit lépreux.

Allez, baisse ton froc : il faut que je vérifie la marchandise !

Mais

Tu veux bosser, oui ou non ?

Vaincu par cet argument massue, je défis les attaches de mon pantalon, qui glissa jusquà mes genoux.

Le slip, aussi.

Je mexécutai.

Ouais Cest pas mal. Essaie de bander, pour voir ce que ça donne, si ça va plaire aux clients.

Bien entendu, il métait impossible davoir une érection dans ces conditions.

Tu peux pas bander ? Attends, je sais comment faire.

Lhomme sagenouilla devant moi et saisit ma verge pour se lintroduire dans la bouche. Il se mit à me sucer tout en faisant aller sa main le long de ma hampe qui durcit en sallongeant. Jétais très gêné de me faire sucer par un homme (jallais, par mégarde, dire « par quelquun du même sexe que le mien ») mais jappréciais les caresses quil me prodiguait. Cest alors quil empauma mon scrotum et fit courir ses doigts sur la tendre peau.

Putain ! Mais quest-ce que cest que ça ? Tes un mec, ou une nana ?

Il venait, sans sen apercevoir, dintroduire une phalange dans ma fente qui bavait.

Merde, alors Une chatte ! Une chatte et une bite ! Mais quest-ce que tes ?

Je ne sais pas Je suis né comme ça. Les médecins disent que je suis hermaphrodite.

Du coup, il sétait arrêté de me sucer. Je restais planté là, comme un imbécile, le pantalon en bas des genoux et la bite à lair.

On va gagner un max de fric, tous les deux ! Je connais des gens pleins de blé qui vont en claquer pour toi

Cest ainsi que débuta ma carrière de phénomène sexuel. Certes, le boui-boui sordide de mon imprésario-maquereau était loin : je ne fréquentais que des membres de la jet-set, résidant dans des demeures somptueuses, passant de lune à lautre tout autour du globe. Jétais leur jouet adulé. Jouet, oui ; mais jouet sexuel Tout ce beau monde usait et abusait de mon corps : quoi de plus excitant pour ces individus blasés que de découvrir un être androgyne, mâle et femelle à la fois, capable de réaliser leurs pires turpitudes ? Jai connu des moments de pur délire, me soumettant à des accouplements que jaurais crus impossibles, comme cette soirée au cours de laquelle je métais retrouvé avec une bite dans la chatte et une autre dans le cul tandis quune transsexuelle me suçait la verge tout en se faisant sucer sa propre verge par une magnifique jeune femme !

Je me dégoûtais

En moins de deux ans, javais amassé un gain considérable, largement suffisant pour me mettre à labri du besoin jusquà la fin de mes jours. Jarrêtai mes frasques et revins en France, où je fis lacquisition dune villa sur la côte méditerranéenne. Je menais une existence oisive ; mais je me sentais tellement seul

Je me remis à fréquenter les bars, mais des bars dune toute autre classe : ceux des palaces. Cest là, un soir où je traînais mon ennui, que je remarquai une superbe jeune femme, blonde aux yeux émeraude, à la silhouette élancée mais dotée de seins généreux et hauts placés et dune croupe rebondie et bien cambrée. Elle était assise sur lun des hauts tabourets de bar, non loin de moi. Sa courte jupe en lamé, fendue sur le côté, dévoilait des cuisses fuselées et nerveuses. Elle était merveilleuse. Je fus instantanément subjugué par sa beauté.

Comment se fait-il quune femme aussi charmante que vous ne soit pas accompagnée ? Vous devriez avoir à vos pieds une nuée de chevaliers servants Permettez-moi de vous offrir une flûte.

Jaccepte avec plaisir. Je me prénomme Valérie.

Enchanté, Valérie ; moi, cest Claude.

Nous sympathisâmes immédiatement ; nous avions devisé longuement de choses et dautres lorsque je réalisai que la nuit sétait installée et que mon estomac se rappelait à mon souvenir.

Il se fait tard, Valérie. Puis-je vous inviter à dîner ? Je me suis laissé dire que le restaurant de cet établissement est tout à fait convenable. Quen dites-vous ?

Jai un petit coup de blues Je nai pas envie de dîner seule.

Le repas se déroula comme dans un rêve. Les confidences que nous avions échangées dans ce cadre raffiné avaient rapproché nos solitudes. Ma main osa se poser sur la sienne ; elle ne la retira pas

Allons prendre les liqueurs au salon, si vous le voulez bien.

Main dans la main, je lamenai dans une confortable pièce à laquelle léclairage tamisé conférait une chaleureuse intimité ; nous nous installâmes dans de profonds fauteuils recouverts de cuir beige. Après avoir passé commande, je laissai mon regard errer autour de moi. Dans un angle, au clavier dun superbe Steinway Grand Concert laqué de blanc, un pianiste interprétait la mélodie apaisante du Köln Concert de Keith Jarrett. Juste à côté du coûteux instrument trônait un orgue Hammond un B3 équipé dune grosse enceinte Leslie à haut-parleurs rotatifs.

Dans ce cadre raffiné, nous dégustions nos liqueurs (curieusement, nous avions tous deux opté pour de la Chartreuse verte) en échangeant des regards qui en disaient long

Ayant fini dégrener les dernières notes du Köln Concert, le musicien sinstalla aux claviers (lHammond a deux claviers superposés et légèrement décalés) de lorgue. Tournant à basse vitesse, les pavillons du Leslie commencèrent à diffuser quelques accords : Do majeur, Mi mineur, La mineur Mon oreille avertie reconnut immédiatement ce tube de 1967, A Whiter Shade of Pale. La voix du musicien séleva au-dessus des accords : « We skipped a light fandango, turned cartwheels round the floor » Loccasion de tenir Valérie dans mes bras était trop belle pour que je la laisse échapper ; déjà, des couples avaient rejoint la petite piste de danse.

Faisons comme eux proposai-je à Valérie.

Elle madressa un sourire radieux et maccompagna sur la piste. Je ne pus réprimer un frisson lorsque nos corps se retrouvèrent en contact pour la première fois. Cette fille me fascinait Sans réfléchir, elle avait instinctivement passé ses bras autour de mon cou ; son délicieux visage sétait posé sur mon épaule et je humais les effluves de son eau de toilette, Chloé. Mes mains remontèrent de ses hanches jusquà ses fines épaules pour la serrer encore plus fort contre moi. Son corps souple et chaud ondulait contre le mien Javais limpression que mes pieds ne touchaient plus le sol et que nous flottions en apesanteur.

Glissando sur le clavier du Hammond ; pavillons du Leslie à pleine vitesse qui vrombirent ; « And so, it was later, as the miller told his tale, that her face at first just ghostly, turned a whiter shade of pale » Sans nous être concertés, nos regards se vrillèrent lun à lautre ; ses lèvres tremblaient lorsquelle ouvrit sa bouche en la rapprochant de la mienne Contact ! Décharge électrique foudroyante ! Fusion Sa douce langue caressait délicatement mes lèvres frémissantes puis, se faisant pointue, elle sinsinua entre elles. Je me mis à sucer et à aspirer la pointe de la langue coquine quelle dardait entre mes lèvres, puis nous échangeâmes un long baiser, langoureux, torride

Bien entendu, réagissant à ce baiser embrasé, ma verge prit de lampleur ; cela ne sembla pas offusquer la belle qui, loin de fuir cette rigidité, pressa son ventre contre le mien. Ce nest quaprès plusieurs secondes que je maperçus de quelque chose de bizarre : mon membre était en contact avec quelque chose de dur, qui semblait se développer. Son bassin se décolla du mien. Valérie vint me susurrer à loreille :

Oh, Claude Ne men veux pas. Je voudrais tant que ça se passe bien avec toi

Quas-tu, Valérie ?

Je dois tavouer quelque chose avant que ça naille trop loin, toi et moi. Mais pas ici.

Je dois avoir du champagne au frais, chez moi. Veux-tu my accompagner ?

Je pense que le cadre sera plus propice aux confidences que dans un endroit public.

Alors, allons-y !

Le long capot de mon coupé Jaguar type E reflétait les lueurs de la lune tandis que nous roulions sur la corniche. Une de mes mains caressait une cuisse gainée de soie.

Ne crains rien, ma douce Valérie ; bientôt, tu pourras tout me dire Dailleurs, nous arrivons.

Une détonation se fit entendre lorsque le bouchon fusa avec force de la bouteille de Cuvée Dom Pérignon que je débouchais. Après avoir rempli deux flûtes, je minstallai aux côtés de Valérie et, passant un bras autour de ses épaules, je lattirai contre moi. Jéteins la lampe, ne laissant quune bougie pour nous éclairer. Elle hésita longuement avant de prendre la parole.

Tu sais, Claude, jusquà présent, je nai connu que des déboires avec les hommes.

Peut-être parce que tu es trop belle, et quils se sentent diminués par rapport à toi. Ou alors parce que ta beauté les impressionne trop pour quils osent se déclarer.

Non ; il ne sagit pas de ça : jai eu beaucoup daventures, mais aucune na duré lorsque que mes amants ont découvert ma particularité. Je préfère ten aviser tout de suite avant que nous nallions plus loin.

De quoi veux-tu parler, Valérie ? Je ne comprends pas !

Voilà. Mes parents ne savaient pas quel prénom me donner : Valérie, ou Valéry ?

Valérie ou Valérie ? Mais cest exactement pareil !

Lorsque tu lentends, peut-être ; mais pas lorsque tu lécris

Elle tentait de me mettre sur la voie, mais sans trop men révéler.

Pour moi, tu es et tu resteras Valérie, quelle que soit la façon de lécrire. Ce nest pas une stupide question dorthographe qui pourrait changer les sentiments que jai pour toi ! Je ne te lai pas encore dit, mais je tiens énormément à toi, même si notre rencontre ne date que de quelques heures. Je crois quon appelle cela un coup de foudre ; jen avais entendu parler, mais sans lavoir jamais éprouvé.

Tu sais, Claude, je ressens la même chose pour toi Cest pourquoi je ne veux pas te décevoir si cette histoire naissante devait se terminer en queue de poisson, comme toutes les autres auparavant.

Comment pourrais-tu me décevoir, alors que je te désire plus que tout ?

Elle griffonna nerveusement quelque chose sur une feuille de papier.

Tiens ! Regarde !

« Valérie / Valéry »

Je me rappelai la rigidité que javais sentie contre mon ventre en dansant avec elle

Tu serais un travesti ?

Non, Claude : je ne suis pas un homme qui a les apparences dune femme. Cest beaucoup plus compliqué que ça : je suis femme et homme à la fois. Je suis née comme ça. Voilà, tu sais : maintenant, à toi de décider.

Elle éclata en sanglots. Je la serrai très fort contre moi et, lui relevant le menton, je lui donnai un long baiser en guise de réponse. Ses pleurs redoublèrent dintensité, puis se calmèrent quelque peu ; elle posa sur moi un regard interrogateur, les yeux encore embués de larmes.

Alors, tu macceptes telle que je suis ?

Oui, ma chérie ; et dautant plus que je suis dans le même cas que toi Nas-tu pas remarqué que Claude est un prénom qui peut sappliquer aussi bien aux hommes quaux femmes ? Alors, buvons à nos amours !

Ses yeux pétillaient autant que les fines bulles du champagne.

Oh, Claude, cest incroyable ! Je croyais être la seule dans mon genre Toi aussi ? Mais cest merveilleux ! Jai envie de toi, là, tout de suite !

Elle se jeta sur moi, déchaînée. Nos vêtements volèrent à travers le salon et nous nous retrouvâmes nus. Elle était vraiment magnifique, avec ses seins haut plantés et son beau petit cul bien cambré. Et sur ce corps féminin parfait, incongrue, une verge de taille respectable sérigeait au bas de son ventre

Hmm Quel clito magnifique !

Ses mains semparèrent de ma verge et partirent à la découverte de ce qui me distinguait des autres hommes. Valérie découvrit ma vulve ruisselante.

Et toi, quelle chatte tu as Je vais te la bouffer !

Elle sagenouilla devant moi et entreprit une fellation mitigée de cunnilingus, passant sans relâche de mon membre masculin à mon organe féminin ; puis nous roulâmes rapidement sur le tapis, tête-bêche, afin que je puisse lui procurer les mêmes caresses que les siennes.

Viens en moi, maintenant !

Je pourrais te dire la même chose, Valérie

Je commençai par lui faire lamour de façon normale, ma verge dans son vagin, mais en lui caressant tendrement son phallus bandé. De son côté, elle ne restait pas inactive : elle effleurait les lèvres de ma vulve, puis introduisit deux doigts dans mon propre vagin. Cette intromission éveilla en moi dautres désirs.

Baise-moi, Valérie ; viens en moi

Mais je nai jamais fait ça, Claude !

Essaie quand même, je ten prie

Reculant son bassin afin de se dégager de mon étreinte, elle pointa son gland gorgé de sang sur ma vulve et, après lavoir fait glisser entre mes lèvres pour lubrifier sa verge, elle me lintroduisit doucement, mais profondément dans le vagin. Je ressentis un plaisir particulier lorsque mes chairs intimes sécartèrent sous la poussée de son gland. Elle commença alors de tendres mouvements de va-et-vient à lintérieur de mon ventre.

Oh, Claude, cest tellement bon de faire lamour comme un homme

Je pense que nous pourrions tirer encore plus de plaisir de nos corps, Valérie : mettons-nous dans la même position que tout à lheure, tête-bêche.

Elle se positionna comme je le lui avais demandé.

Maintenant, mon amour, nous allons pouvoir nous pénétrer mutuellement.

Nos verges pénétrèrent nos vagins ; certes, la position requise nétait pas très confortable, mais le plaisir inouï baiser tout en étant baisé que nous en retirions compensait cet inconvénient. Nos corps, profondément enchâssés lun dans lautre, sagitaient frénétiquement ; la jouissance montait Enfin, elle nous submergea tous deux au même instant.

Je taime Aaaah Je taime, Valérie !

Ooooh ! Claude, mon amour ! Je taime tant

Nos sexes se séparèrent pour nous permettre de nous serrer lun contre lautre, unis par un baiser passionné.

Notre union dure depuis trois ans, à présent ; nous savons quelle perdurera.

Nous nous sommes trouvés ; nos différences nous ont rapprochés

Nous nous sommes juré un amour éternel.

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