Le cur battant, j’ouvre ma messagerie pour voir de quoi il s’agit. Une nouvelle vague de sentiments mêlés me submerge lorsque je réalise que c’est bien lui. Et il emploie toujours les mêmes termes dérangeants. Rien que pour cela, je lui en veux.

"Ma chérie,

Je suis très fier de toi pour ta petite prestation au parc. Maintenant, j’aimerais que tu fasses autre chose pour moi, et ensuite tout sera terminé, je te laisserais tranquille et surtout je te dirais qui je suis.

Va dans les toilettes des femmes, tu trouveras une petite enveloppe avec quelque chose à l’intérieur. Je suis sûr qu’elle te sera familière.

A 14h, lorsque tout le monde sera de retour, tu retourneras dans la même cabine pour te caresser avec le contenu de l’enveloppe. Je veux que tu y mettes du cur, je veux que tu atteignes l’orgasme pour moi. Je saurais si tu ne vas pas au bout.

Quand tu auras fini, je veux que tu remettes la culotte dans l’enveloppe, puis que tu la déposes dans le placard d’entretien de l’étage.

Posséder ta culotte ne me suffit pas, je veux posséder ton odeur intime également.

Bien tendrement,

JB"

  Je suis parcourue de frissons en terminant la lettre. Je me lève d’un bond, puis je cours jusqu’aux toilettes. J’entre dans la cabine la plus proche, où je m’arrête enfin pour reprendre mon souffle.

  Je repense alors au courrier. Cette fois, il est bien hors de question d’obéir à JB ! L’enveloppe, toutefois, doit se trouver dans les parages. Je sors de ma cabine et je commence à inspecter les autres. Je ne mets pas longtemps à la trouver. La même enveloppe que dans le parc, et à l’intérieur : ma culotte !

  Je serre l’enveloppe contre moi, bien heureuse de l’avoir trouvée la première. Personne ne peut savoir qu’elle est à moi, bien sûr, mais il y a quand même mon nom dessus ! Cela passerait probablement pour une mauvaise blague, mais je préfère éviter d’avoir à l’endurer.

  Je regagne lentement mon bureau, le cerveau en ébullition. Comment ce type a-t-il pu savoir que j’étais déjà revenu au travail ? Il m’a demandé d’aller chercher l’enveloppe, alors que je ne reviens jamais avant 14h, d’habitude. Se doutait-il qu’après ce qu’il m’avait infligé, je reviendrais plus tôt ? C’était risqué quand même.

  La seule explication, c’est qu’il soit ici lui aussi. J’inspecte alors chaque pièce, chaque bureau, chaque toilette, mais il n’y a rien ni personne. A l’exception de Mr. Christin, enfermé dans son propre bureau.

  Penser que ce soit lui me met très mal à l’aise. Imaginer mon chef, un presque sexagénaire bedonnant, prendre du plaisir en humant ma culotte me dégoutte particulièrement.

  Qui que ce soit, ce type est un malade. Si c’était Brad Pitt qui prenait du plaisir comme ça, ce serait tout aussi répugnant !

  C’est assez vrai, mais pas tout à fait quand même. Et encore une fois, je n’étais pas obligée de lui obéir. Certes, je n’ai pas envie de perdre JB, mais je ne suis pas prête à le garder à n’importe quel prix non plus ! Surtout si je dois pour ça perdre Thomas

  Quoi qu’il en soit, je réalise rapidement que Mr. Christin ne peut pas être le responsable : le type qui a fait ça a été capable de récupérer l’enveloppe avant mon départ, puis de la mettre dans les toilettes avant mon arrivée. C’est un rapide, pas le genre du patron.

  "Sauf s’il a fait les trajets en voiture", songé-je ensuite.

  En effet, je réalise la plupart de mes trajets à pied une fois que je suis au bureau, même si je me rends assez loin. Or si le parc est à une bonne dizaine de minutes de marche, il n’est qu’à quatre ou cinq minutes de voitures.

  "Le timing reste serré, mais il devient jouable."

  Je préfère toutefois chasser ces idées et me remettre au travail. Lorsque mes collègues commencent à arriver, environ une heure plus tard, le mail me revient en mémoire.

  "A 14h, lorsque tout le monde sera de retour, tu retourneras dans la même cabine pour te caresser avec le contenu de l’enveloppe."

  L’idée même me dégoutte. Hors de question d’obéir ! Et pourtant, je sens que l’excitation me gagne au fur et à mesure. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Qui suis-je ? Ce n’est pas moi ça ! Je frémis. Je regarde autour de moi, tout le monde vaque à des occupations parfaitement normales. Que puis-je faire ? Que dois-je faire ?

  Je suis à deux doigts de pleurer, mais je me retiens in-extrémis. Mes pensées vont alors vers Thomas. Comme j’aimerais me pelotonner dans ses bras pour ne plus jamais en partir ! Mais il n’est pas là, et je ne peux pas lui parler de ce qui m’arrive.

  Soudain, je me lève, alors que je ne l’ai même pas consciemment décidé. Je reste debout pendant une dizaine de secondes, sans bouger, devant mon bureau.

  "Fais quelque chose, quelqu’un va finir par te trouver bizarre", m’intime-je.

  Ce n’est que trop vrai. Je ne peux pas rester bêtement debout comme ça, il faut que je justifie de m’être levée.

  Je fais alors mine de chercher dans mes dossiers pendant quelques secondes, histoire de donner le change en prenant le temps de réfléchir. Mais je ne parviens pas à me concentrer.

  Prise d’une impulsion soudaine, je sors du bureau et me dirige vers les toilettes. Si je fais ce qu’il veut, tout sera terminé. Dès ce soir, je n’entendrai plus jamais parler de cette histoire.

  "Et s’il ne tenait pas parole ?" Aussi étrange que cela puisse être, c’est la première fois que je me pose sérieusement la question

  J’arrive aux toilettes, je n’ai donc plus le temps de réfléchir. J’entre dans la bonne cabine, l’enveloppe serrée contre moi. Je ferme la porte à clé et m’assieds sur la lunette.

  "Je ne peux pas faire ça."

  Le puis-je ? Me toucher dans les toilettes du travail, c’est déjà perturbant, mais le faire pour un pervers, ça l’est encore bien plus. Pourtant, je sais qu’une part de moi en a très envie. Moi qui ne me suis même jamais masturbée, j’ai maintenant très envie de le faire. Pour lui.

  Cette constatation sonne comme un coup de poing dans mon esprit. JB me tient, il me connaît très bien, et on le sait tous les deux.

  Je remonte alors légèrement le bas de ma robe, puis glisse ma main dessous. Lorsque mes doigts effleurent mes lèvres intimes, je réalise que je n’ai pas de culotte. Logique, puisqu’il m’a demandé de la retirer. Mais penser que je suis nue sous ma robe, au travail, me procure un sentiment étrange.

  De l’excitation ?

  "Non, certainement pas !"

  Des larmes de rage et d’humiliation commencent à couler le long de mes joues.

  Pourtant, ma main se glisse de nouveau sur mes lèvres intimes, et je me rends compte en les touchant qu’elles sont légèrement humides.

  "Un peu d’excitation, quand même ?"

  Mon index vient effleurer le clitoris, et une décharge me parcourt tout le corps. Jamais je n’ai été aussi réceptive à mes propres caresses. Je fais coulisser lentement mon doigt le long de ma fente, gorgée de liquide intime. Un nouveau frisson me parcourt, la sensation est délicieuse…

  Soudain, je m’arrête.

  "Mais qu’est-ce que je fais ?"

  Je suis en train de prendre du plaisir en me caressant sous les ordres d’un pervers qu’au fond, je ne connais même pas ! Terrassée par la honte, je remets rapidement ma robe en place, récupère l’enveloppe et sors des toilettes. Et tant pis pour ma relation avec JB !

  Je n’ai la tête occupée que par ça tout l’après-midi, et mon travail s’en ressent. Vers 18h, alors que je m’apprête à partir, je reçois un nouveau mail :

  "Je suis déçu mon amour,

  Mon petit jeu ne t’a pas plu ? Très bien, j’en trouverai un autre. Considère que tu me dois encore un petit service avant que je ne te laisse tranquille.

  Je t’en dirai plus demain.

  Bonne soirée !"

  J’éteins alors mon ordinateur, rageusement, et je quitte mon bureau en courant presque. Dès que j’entre dans ma voiture, les larmes jaillissent.

  "Mais qu’arrive-t-il à ma vie ?"

  J’attends un peu, le temps de me reprendre, puis je me mets enfin en route pour rentrer chez moi. Le trajet est relativement court, pas plus de quinze minutes, aussi suis-je rapidement arrivée. Je trouve la porte fermée en arrivant, ce qui me surprend dans un premier temps.

  "J’avais oublié que nous étions lundi, le jour du tennis !"

  Avec tout ce qui s’est passé, J’ai l’impression que toute une semaine s’est écoulée. Mais non : Thomas est juste au tennis, et il rentrera vers 19h30.

  En entrant chez moi, je me dirige immédiatement vers ma chambre, avec dans l’idée de remettre ma culotte. J’ouvre donc l’enveloppe, en retire le vêtement qui se trouve à l’intérieur, mais reste figée un instant.

  Sans que je puisse m’en empêcher, je repense durant quelques secondes aux évènements du midi, au parc. Et si quelqu’un m’avait vu ? Qu’aurait-il pensé de moi ?

  Un nouveau sentiment de peur et de honte commence à m’envahir, mais aussi autre chose

  Une chaleur qui gagne tout mon corps

  Oui, j’ai très chaud tout à coup. Je m’assieds sur mon lit, la culotte toujours à la main, et je réalise que je suis très excitée.

  Je me suis caressée tout à l’heure, rien d’étonnant à ce que ça m’ait chamboulée. Pourtant, un doute, m’assaille : n’y a-t-il que ça ? Est-ce vraiment sûr ?

  Avant que je ne puisse réaliser ce que je fais, ma main se glisse déjà entre mes cuisses. Mes doigts abordent les lèvres intimes, qu’ils trouvent trempées.

  "Mais qu’est-ce qui m’arrive ?"

  Mon index coulisse de nouveau le long de ma fente, reprenant là où il s’était arrêté tout à l’heure. Lorsqu’il frôle le clitoris, un nouveau frisson me parcourt. Je m’attarde sur lui, le titille, le presse, et déjà je deviens folle.

  Je pousse un soupir, m’allonge sur le lit. Je ne sais plus ce que je fais, je m’abandonne totalement. Mon autre main rejoint la première, et un doigt s’insère presque malgré moi dans mon vagin.

  Pourquoi je fais cela ? Je ne ressens pourtant du plaisir que par le clitoris. Peu importe, ça m’excite, et de toute façon je ne me contrôle plus.

  Je continue donc mes caresses, frôlant ma zone érogène pour l’exciter encore d’avantage. Mon bassin se soulève, comme s’il voulait accentuer la pression que j’exerce, mais je me retiens, décidée à me faire languir moi-même.

  Pendant ce temps, mon autre doigt continue à aller-et-venir dans mon vagin, trempé de mon liquide intime qui s’écoule en abondance. Des décharges électriques parcourent mon corps, jamais je n’ai connu des sensations aussi fortes. Même avec Thomas.

  Mon esprit vagabonde.

  Je repense à mon séjour aux toilettes, lorsque j’ai commencé à me caresser au bureau. Sans que je comprenne pourquoi, y repenser m’excite encore d’avantage. Je repense au parc, aux gens qui m’entouraient. Qui pouvaient me voir.

— Huummm ne puis m’empêcher de soupirer.

  Cette femme, ne m’a-t-elle pas regardé avec insistance lorsque je m’éloignais ?

  "Qu’elle me regarde, j’ai adoré ça Je suis une salope"

  Les mots sont crus, même si je ne fais que les penser. Mais d’ailleurs, est-ce vraiment ce que je pense ? Je ne suis pas comme ça, je ne suis pas elle !

  Peu importe qui je suis, mes caresses continuent et s’accélèrent. Je me frotte maintenant le clitoris avec plus d’ardeur, si bien que je sens déjà monter l’orgasme. Un nouveau frisson me parcourt, comme une décharge qui me secoue des pieds à la tête. Tandis que l’orgasme monte et me submerge, je pense à celui qui m’inflige ces épreuves. La colère se mêle alors à autre chose.

— Je suis à toi ! m’entends-je hurler malgré moi au plus fort de l’orgasme, lorsque le plaisir me fait totalement perdre la tête.

  Lorsque les dernières secousses de plaisir se sont taries, je suis terrassée par la honte.

  "Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Qui suis-je ?"

  Je viens de me caresser en pensant au pervers qui m’a infligé tant de peurs et de honte, et j’ai adoré ça. Et pire que tout, j’ai hurlé mon abandon pendant la jouissance !

  Je me redresse, réajuste ma robe, et remarque alors seulement un détail qui m’a échappé. Je ne m’en suis même pas rendu compte sur le moment, transportée que j’étais par le désir, mais je tiens dans la main ma culotte !

  C’est avec le vêtement que j’ai terminé ma masturbation, le salissant de mes liquides intimes. Exactement comme il me l’a demandé.

  Alors je fonds en larmes.

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