Antoine sortit lentement de sa torpeur matinale. Frottant ses yeux bleus peinant encore à rester ouverts, il se força à se redresser afin de ne pas se rendormir malencontreusement. Il bâilla tandis qu’il se dégagea des draps blancs de son lit afin de se lever. Il fit quelques pas en avant, mais bientôt un mal de tête intense le tirailla : Antoine n’avait pas dormi de la nuit. Chaque fois qu’il avait tenté de fermer les yeux, il se remémorait la scène de la mort de Salomé. Il revoyait l’explosion de l’immeuble dans lequel il l’avait enfermée avant de la laisser mourir comme si elle n’avait été rien d’autre qu’une gêne. Il se tapota la tempe afin de reprendre ses esprits. Il alla ouvrir les rideaux de la fenêtre ; un jet de lumière lui frappa les rétines de plein fouet, si bien qu’il crut qu’il allait perdre ses yeux. Il se retourna, des larmes coulant de ses yeux éblouis. Il se rendit alors dans la salle de bain de son petit appartement. Il ôta rapidement le pyjama blanc dans lequel il passait ses nuits, puis il passa sous la douche afin de nettoyer sa peau de la sueur formée à cause de ses songes meurtriers.

  Tandis qu’il laissait l’eau lui caresser le visage, il ne put se débarrasser de l’idée que quelque chose n’allait pas : il avait toujours fait d’odieux cauchemars de ce fameux jour, mais jamais au point de ne pas dormir une nuit entière. Il ne chercha pas à comprendre, persuadé que, à cause de son mal de tête permanent, rien ne lui viendrait à l’esprit. Lorsqu’il eut achevé sa toilette matinale, il quitta la salle de bain, débordant désormais de vapeur, pour retourner dans la pièce principale de son appartement, celle faisant office de chambre-cuisine-salle à manger-salon. Il se prépara alors rapidement un petit-déjeuner afin de reprendre un peu de force, mais en aucun cas le bol de lait qu’il but d’une traite n’apaisa son mal de crâne. Ce fut donc avec une fatigue extrême qu’Antoine, ses cheveux blonds légèrement en épis, quitta son appartement afin de se rendre au travail qu’il avait décroché il y avait de cela deux mois. Il marcha pendant un quart d’heure jusqu’à ce qu’il se trouvât devant un restaurant Mc Donald’s.

Antoine y travaillait en tant que cuisinier, si la nourriture servie dans le fast-food américain pouvait être qualifiée de cuisine. Il aurait préféré trouver autre chose, mais si Antoine était diplômé, Lucien Renoirs, lui, n’avait pas le moindre CV. Antoine avait dû faire avec et, afin de se nourrir jusqu’à ce qu’il trouvât une solution, avait postulé pour entrer dans le restaurant. Il était onze heures moins cinq lorsqu’il entra, soit cinq minutes avant le début de son service. Une petite clochette tinta lorsqu’il ouvrit la porte, elle tinta derechef lorsqu’il la ferma.

— Salut, Lucien, le saluèrent ses collègues, tous en train de nettoyer les tables et le comptoir.

Il les salua à son tour avant de se diriger vers une porte, située dans la cuisine. Il traversa rapidement l’allée parsemée de tables rectangulaires toutes fraîchement nettoyées, puis longea un mur peint en blanc avec, collées dessus, diverses affiches représentant les burgers vendus dans le fast-food. Il franchit la porte pourvue d’un écriteau « Staff only » avant de la refermer aussitôt. Il en sortit deux minutes plus tard, habillé d’un tablier et d’une toque arborant le visage de Ronald Mc Donald’s, la mascotte de cette chaîne de restauration rapide. Il rejoignit alors les six autres personnes composant leur équipe de choc. Cécile, une jeune femme blonde travaillant en tant que serveuse, attirait la majorité des clients grâce à son sourire charmeur, mais surtout grâce à son décolleté que même son tablier de travail rendait attirant, si attirant que la moitié de la clientèle masculine venait plus dans l’espoir d’avoir droit à une vision du paradis si la jeune femme venait, devant eux, à se pencher en avant afin de ramasser une serviette en papier par terre, ou potentiellement une barquette de frites, plutôt que pour vraiment apprécier les mets, dont la réputation n’était plus à faire, du fast-food.

Victor, un autre serveur, dont les longs cheveux blonds lui valaient fréquemment d’être congratulé par leur brillance – même si c’était plutôt le shampoing, qu’il fallait mettre en avant -, travaillait avec elle. Son sourire, tout aussi charmeur que la poitrine de Cécile, ne laissait pas indifférentes certaines femmes qui, juste pour le revoir, revenaient manger régulièrement dans l’usine à frites dans laquelle la fine équipe travaillait. Le troisième serveur, Louis, un jeune homme timide aux cheveux bruns coupés court, se faisait nettement moins remarquer que ses deux équipiers, comme il les appelait régulièrement, mais son côté garçon coincé faisait fondre les curs de plusieurs demoiselles qui, depuis lors, s’étaient lancé le défi de lui voler un baiser sous les yeux des autres jalouses. L’équipe se composait également de Mohammed, un marocain venu s’installer en France une dizaine d’années auparavant, à la caisse. Contrairement aux trois précédents aimants à phéromones, Mohammed ne séduisait pas les clients.

En revanche, il faisait toujours rire en faisant rouler exagérément les « r » dans ses phrases. Enfin, les cuisines, utilisées par Antoine, ou plutôt Lucien Renoirs, Léo, un jeune homme chauve s’occupant surtout de préparer les burgers commandés, et Sarah, une jeune femme rousse dont les cheveux, attachés en une queue de cheval, formait une bosse dans son filet en plastique que tout cuisinier souhaitant respecter les règles d’hygiène se devait de porter sur le crâne. La fine équipe, prête afin de servir la marée humaine habituelle de ventres affamés, attendait patiemment l’heure d’ouverture. Passée cette heure, ils le savaient, personne n’aura droit à la moindre pause.

— Midi pile ! déclara Victor, les yeux rivés sur sa montre bleue en plastique.

Le jeune homme se dirigea alors vers la porte en verre au travers de laquelle il pouvait voir, en très grand nombre, les clients attendant de se restaurer, et il l’ouvrit.

— Bonjour, mesdames. Bonjour, messieurs, jetait-il tandis que plusieurs dizaines de clients entraient, leurs estomacs leur dictant de se montrer le plus rapide possible.

Les clients que Victor séduisait plus souvent qu’il changeait de sous-vêtements Il les changeait tous les jours le saluèrent en retour, mais les autres clients ne prêtèrent pas attention au serveur blond à moitié incliné à côté de la porte. Bientôt, Mohammed fut débordé. Entre prendre les commandes et encaisser l’argent qu’il recevait, il pouvait à peine faire la démonstration de ses « r » roulés, hormis lorsqu’il remerciait rapidement les clients. En cuisine, la situation ne fut pas plus calme ; Léo, Sarah et Antoine durent aussitôt mettre les bouchées doubles. Antoine – ou plutôt Lucien et Sarah qui, d’ordinaire, discutaient allègrement entre deux plateaux remplis de frites, de Coca-Cola et de cheeseburgers, pouvaient à peine ouvrir la bouche.

    Leur service prit fin deux heures plus tard. L’océan de gourmandise n’avait pas décru ne fût-ce qu’une demi-seconde, si bien que la fine équipe, ordinairement débordante d’énergie, était épuisée. Léo, préférant la solitude aux tergiversations inutiles, comme il disait en plaisantant, de ses deux collègues, sortit par la porte arrière afin de fumer une cigarette. Mohammed et les serveurs, quant à eux, discutaient dans le restaurant. Seuls Antoine et Sarah se trouvaient dans la cuisine. La jeune femme rousse, ahanant encore légèrement, ôta le filet en plastique, ce qui libéra la queue-de-cheval rousse qu’il camouflait.

— Dis, Lucien ! l’interpella la jeune femme.

Antoine posa ses yeux sur elle en essuyant quelques gouttes de sueur coulant sur son front.

— On n’a pas arrêté, se plaignit le jeune homme en se reposant contre l’un des murs de la pièce remplie de plaques de cuisson graisseuses à cause des steaks hachés ayant séjourné plus ou moins longtemps dessus.

— M’en parle pas, répondit-elle. J’ai cru que ça ne s’arrêterait jamais.

Antoine acquiesça, profitant de la pause qu’ils avaient amplement méritée. En temps normal, ils ne recevaient pas autant de clients, mais ils n’allaient pas s’en plaindre : après tout, plus de clients signifie plus d’argent.

— Ça fait longtemps que je voulais te le proposer, poursuivit la jeune femme. Ça te dirait de venir dîner chez moi, ce soir ?

— Ouais, pourquoi pas, répondit Antoine sans réfléchir. Je suppose que c’est mieux que de rester assis au bar.

La jeune femme sourit en rougissant légèrement suite à la réponse positive de son collègue. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle avait envie de se rapprocher du dénommé Lucien, charmant jeune homme aux cheveux blonds qu’elle avait de suite trouvé attirant, notamment grâce à sa faible barbe.

— Génial, finit-elle par dire en cachant son excitation du mieux qu’elle le put. Je t’attendrai vers vingt heures, c’est OK pour toi ?

— Super, je serai à l’heure, dit-il en souriant légèrement.

La fine équipe se sépara vers trois heures de l’après-midi. Les dimanches, le restaurant était fermé pendant la soirée, ce qui permettait aux employés de bénéficier d’une bonne nuit de sommeil afin de reprendre sur les chapeaux de roues en début de semaine. Toutefois, le dimanche soir pouvait servir à autre chose que se reposer. Antoine allait découvrir cette autre possibilité, possibilité qui, personne n’aurait pu le deviner, changera sa vie à tout jamais.

    Il était dix-neuf heures lorsqu’Antoine décida qu’il était temps pour lui de se préparer afin d’être présentable lorsqu’il retrouverait Sarah chez elle. Cette jeune femme, le jeune homme le savait, n’était pas insensible à son charme. Il l’avait senti dès la première fois qu’ils s’étaient regardés l’un l’autre : la jeune rousse n’avait eu de cesse, et elle n’avait pas arrêté depuis, de l’observer discrètement à tout moment. Ce petit jeu amusait Antoine qui, au départ, faisait comme si de rien n’était. Cependant, en prenant une douche dans la petite salle de bain de son appartement, il se surprit à avoir envie d’une vie stable. Il en avait assez de ses journées rébarbatives. Il en avait assez de passer toutes ses soirées dans le même bar. Tandis qu’il lavait ses cheveux blonds, il se surprit à penser que, peut-être, il pourrait vivre cette vie en compagnie de Sarah. L’idée ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Il était dix-neuf heures trente lorsqu’Antoine sortit de la salle de bain, nu comme un ver.

Il se dirigea alors vers son armoire, presque collée à son lit, et en extirpa quelques vêtements légèrement plus élégants que ceux qu’il avait portés le matin même. Il n’avait pas non plus misé trop haut, ce n’était pas non plus la finale d’un championnat du monde dont il aurait été le vainqueur. Un jean noir et une chemise blanche à carreaux reposaient sur les draps de son lit fait à la perfection. Un boxer ainsi qu’une paire de chaussettes, tous noirs, reposaient sur le tissu de la chemise. Il sortit également une ceinture bon marché qu’il réservait pour ce seul pantalon légèrement trop grand pour lui. Il allait enfiler le boxer lorsqu’une voix l’interrompit.

— C’est pour moi que tu t’es fait si beau ? demanda le fantôme de Salomé, adossé à l’armoire de la petite pièce.

Antoine sourit en pensant que le fantôme plaisantait.

— Tu me demandes si c’est pour toi que je suis à poils ? rit-il à moitié. Tu vois quelqu’un d’autre ici ?

Un immense sourire barra le visage de Salomé. Cette dernière sautilla alors vers Antoine et le bouscula afin qu’il tombât sur son lit, les jambes pendant dans le vide. Antoine la regarda, surpris, puis elle ôta rapidement la totalité de ses vêtements qui vinrent s’écraser sur le sol de l’appartement sans faire le moindre bruit. En voyant son corps, la verge d’Antoine atteignit le paroxysme de sa grandeur tandis que la jeune fantôme s’agenouilla devant ses cuisses légèrement ouvertes.

— Je n’ai pas l’habitude de cracher sur un cadeau, mais, vu les circonstances, je ne pense pas que ça te dérangera plus que ça.

Antoine la regarda se racler la gorge sans l’en empêcher. Il ne fit pas le moindre bruit, puis il sentit une sensation d’humidité sur la peau de son sexe tendu. Il vit alors une substance translucide et gluante couler le long de son membre : Salomé venait vraiment de lui cracher dessus. Antoine la regarda d’un air amusé. Empoignant toujours la virilité de son frère, elle le prit en bouche. Elle entama alors un mouvement de va-et-vient, couvrant et libérant le gland du prépuce qui le gênait. Elle opéra ainsi pendant environ cinq minutes, ne relâchant à aucun moment la pression autour de la colonne de chair de son frère. Au bout de ces cinq minutes, Antoine ne put tenir plus longtemps et sentit sa semence s’échapper à travers son canal déférent. Le sperme d’Antoine tomba au sol, éloigné à quelques centimètres seulement de son lit. Ahanant légèrement, il regarda le réveil, posé sur une petite table de nuit, juste à côté de son lit. Dix-neuf heures quarante. La maison de Sarah se trouvant à un quart d’heure de chez lui, il s’habilla en vitesse et sortit de chez lui, rangeant ses clés de voiture dans la poche de son pantalon noir.

Il remarqua à peine, en fermant la porte de son appartement, que le fantôme de Salomé lui lançait un regard furieux.

    Antoine parvint à se rendre à l’heure devant la porte de l’appartement de sa collègue. Il avait, au préalable, acheté un bouquet de fleurs chez un fleuriste voisin de son appartement. Il frappa à la porte ; des bruits de pas se firent entendre dans la pièce. La porte s’ouvrit quelques secondes plus tard, dévoilant à Antoine la vision d’une Sarah habillée pour l’occasion. Elle portait une longue robe noire avec quelques touches pailletées pour le brillant et des chaussures à talons hauts de la même couleur. Son visage, parfaitement maquillé, ressortait, notamment grâce au rouge à lèvres qu’elle s’était appliqué. Son regard, bien plus charmant que d’ordinaire, transperça le cur d’Antoine qui resta sans voix. Il savait que les eye-liners pouvaient faire des miracles, mais il n’aurait jamais cru un tel résultat possible. Enfin, les cheveux de la jeune femme, coiffés en une tresse sur le côté de son crâne, semblaient glisser dans le vide pour se reposer sur son épaule.

— Waouh, tu es absolument magnifique ! bégaya Antoine, incapable de quitter la jeune femme des yeux.

Sarah rougit en croisant ses mains derrière son dos, mettant légèrement son corps en avant. Elle pivotait lentement sur elle-même, ravie du compliment.

— Tu trouves vraiment ?

— Même un aveugle pourrait voir que tu es vraiment ravissante.

Antoine reprit ses esprits tandis que Sarah s’empourpra plus encore. Il se souvint alors qu’il n’avait pas acheté le bouquet pour rien et le tendit à son hôte en arborant son plus beau sourire.

— Pas très original, je sais, mais j’ai pas trouvé mieux.

Sarah prit les fleurs avant de les porter devant son visage afin d’en humer le délicat parfum. Elle ferma légèrement les yeux en s’extasiant devant l’agréable senteur qui lui caressait les narines.

— C’est trop mignon, dit-elle en admirant le bouquet, fallait pas.

Elle s’aperçut alors que son invité se trouvait encore sur le pas de sa porte, alors elle le fit entrer sans attendre. Antoine ne se fit pas presser et, refermant la porte après son passage, lui emboîta le pas. Il se trouvait alors dans un petit appartement, pas plus grand que celui qu’il occupait, parfaitement rangé. Les fleurs qu’il venait de lui offrir trônaient dans un vase, sur la seule commode de la pièce, contre le mur du fond. Une petite table rectangulaire, parfaitement dressée, les attendait au beau milieu de la pièce de vie. Dans le coin supérieur droit de la pièce, le lit de la jeune femme, dont les draps marron semblaient avoir été changés récemment, était bien plus ordonné que celui du jeune homme.

— Je suppose que tu as faim, dit Sarah en disparaissant dans sa cuisine. Tu peux aller t’asseoir, je m’occupe de tout.

    Le dîner se déroula sans le moindre accroc. Tout avait été cuisiné par la jeune femme, Antoine put alors découvrir les talents de Sarah en ce domaine. Les deux collègues, après avoir achevé leurs repas, avaient débarrassé la table des couverts et assiettes sales. La jeune femme rousse avait insisté pour qu’Antoine lui laissât tout faire en prétextant qu’elle était l’hôte, mais Antoine la convainquit en lui disant qu’il se sentirait mal à l’aise de lui laisser faire tout le travail. Lorsqu’ils eurent achevé leur tâche, ils se retrouvèrent derechef dans la pièce principale, entre la table, désormais propre, et le lit. Antoine était mal à l’aise, mais cela n’était rien par rapport à Sarah : ses mains tremblaient plus que de raison. Le jeune homme décida alors qu’il était grand temps d’avouer ce qu’il avait sur le cur.

— Sarah, je sais pourquoi tu m’as invité, ce soir, dit-il en la regardant droit dans les yeux.

La jeune femme le considérait de la même manière, incapable de déterminer la nature de ce qu’elle allait entendre. Son cur battait la chamade lorsqu’Antoine poursuivit.

— Tu sais, j’ai fait des choses absolument atroces avant que nous nous rencontrions. Je peux t’assurer que si tu en savais un peu plus sur moi, tu t’enfuirais en courant.

La jeune femme peina à décrypter ce que son invité essayait de lui dire. Tentait-il de la repousser subtilement ? Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, si bien qu’elle se sentait capable de perdre pied à tout moment.

— Mais si tu m’aimes tant que ça, si tu m’aimes au point de ne pas prendre en considération ce que j’ai fait par le passé, je serais plus qu’heureux de partager ma vie avec toi.

Le visage d’Antoine vira à l’écarlate tandis que Sarah comprit le sens de la phrase prononcée par son collègue.

— Je t’aime, Sarah, conclut-il en la regardant dans les yeux.

La jeune femme, dont quelques larmes avaient coulé le long de ses yeux maquillés, se jeta au cou de son invité en l’embrassant sur les lèvres. Antoine ne put s’empêcher de reculer lorsque leurs deux corps entrèrent en contact ; il chuta sur le lit. Cela ne sembla pas déranger Sarah qui, en détachant ses lèvres de celles de son amant, ôta la robe obstruant sa peau. Antoine la regarda alors nue, admirant ses formes féminines qu’il n’aurait jamais pensé voir un jour. Elle embrassa derechef le jeune homme tout en déboutonnant son pantalon noir et en baissant son boxer. Bientôt, les deux amoureux s’offrirent l’un à l’autre, la passion et l’ardeur de leurs sentiments se faisant largement ressentir dans leurs curs embrasés. Antoine, trop occupé à combler la femme qu’il pouvait désormais appeler sa petite amie, ne vit pas le fantôme de sa sur, obnubilé par la scène dont il était témoin. Salomé poussa alors un hurlement auquel Antoine ne réagit aucunement.

— Je suis censée être la seule femme de ta vie ! rugissait-elle en pleurant de rage. Je suis censée être la seule !

Antoine l’ignora ; Salomé cria davantage.

— Tu ne t’en tireras pas comme ça ! le menaça-t-elle.

Elle était debout, assise sur la table fraîchement débarrassée, lorsqu’elle commença lentement à disparaître, ne laissant aux oreilles d’Antoine que la douce harmonie de l’amour qu’il recevait et donnait en retour.

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