Au départ de cette histoire il y avait un couple: Hélène et Arthur. Elle, charmante et jolie trentenaire, les cheveux châtains coupés court. De taille moyenne, tout dans ses proportions était dans une norme tout à fait plaisante et son principal atout physique résidait dans un postérieur plein de promesses qui faisait souvent se retourner les regards sur son passage. Agréable à l’il, Hélène était de plus dotée d’un atout séduction qui faisait souvent mouche, son énergie et son enthousiasme. Assez grand, en route vers la quarantaine, Arthur arborait des tempes déjà blanches qui, couplées à sa barbe poivre et sel, lui donnaient un certain charme. Pas vraiment musclé mais arborant une silhouette plutôt agréable, on le reconnaissait également à ses lunettes à monture noire.
Ce couple comme tant d’autres, marié et amoureux, s’était insidieusement fait rattraper par la routine. Le quotidien, les corvées, un rythme de vie exigeant, leurs deux enfants… Autant d’éléments qui n’avaient pas altéré l’amour qu’ils se portaient mais qui malgré tout avaient créé une certaine distance, en particulier sur le plan sexuel. Une distance que chacun voulait combler, sans l’avouer à l’autre et sans savoir de quelle manière s’y prendre. Chacun avait ses fantasmes, ses envies, mais aucun n’osait les exposer clairement… Hélène, bien longtemps avant sa rencontre avec son mari, avait vécu une histoire avec une jeune femme. Depuis, il lui arrivait de fantasmer sur une relation lesbienne, mais comment l’avouer à son mari sans le heurter ? Arthur quant à lui, ce n’était pas très original, avait toujours rêvé d’un trio avec deux femmes… Sans le savoir, leurs envies pouvaient se rejoindre, mais les non-dits et la peur de choquer avaient toujours été plus forts.
Plus de dix ans que ça durait… Il ne fallut pourtant qu’un petit mois pour que tout bascule…
L’élément déclencheur fut une simple soirée télé. Sans prévenir, alors qu’ils regardaient un épisode de leur série du moment. Enlacés sur leur canapé, ils se trouvèrent face à une scène où deux personnages féminins couchaient ensemble. Excité, Arthur constata sans trop y croire quHélène s’était mise à serrer sa main un peu plus fort, un peu trop fort. Il se faisait peut-être des idées mais il décela chez sa femme une certaine tension, et une respiration plus rapide… À tort ou à raison son imagination partit au galop, et son sexe durcit. Plaqué contre son dos, elle ne pouvait pas ne pas le sentir… Elle serra sa main plus fort encore tandis que les gémissements des actrices s’amplifiaient ! Mais ce moment plein de promesses fut brisé: la petite dernière avait fait un cauchemar, Hélène monta et disparut durant de longues minutes. Lorsqu’elle revint, elle annonça être fatiguée et alla se coucher. La magie avait disparu. Arthur, frustré et toujours en érection, compensa sa déception de manière solitaire…
Mais une graine avait germé… Arthur fantasma beaucoup sur cet instant qu’il pensait partagé mais dont il ne savait pas avec certitude s’il l’avait imaginé ou s’il était réel. Une semaine plus tard, il eut sa réponse. Un samedi matin, son épouse s’éveilla d’humeur joueuse. Et tandis que ses mains commençaient à caresser le corps de son mari qui émergeait tant bien que mal, elle lui avoua qu’elle avait fait un rêve, un rêve coquin. Ces mots suffirent à réveiller totalement Arthur qui lui demanda quelques détails… Hélène lui avoua qu’il était dans son rêve, lui mais aussi une autre personne… une femme ! A ces mots le pénis d’Arthur se raidit d’un seul coup, elle le sentit bien et elle l’empoigna fermement. Il l’assaillit de questions, ce qui la rassura: elle qui rongée de doutes au sujet de la réaction de son mari sur ses fantasmes se sentit encouragée. Il la pressa pour avoir des précisions mais elle resta assez évasive: parler explicitement de sexe lui était encore difficile. Arthur se contenta de savoir qu’il y avait un canapé sur lequel il faisait l’amour successivement à sa femme puis à cette autre femme… Voyant qu’il n’en obtenait pas plus mais se doutant qu’elle ne lui disait pas tout il abandonna, pour le moment, son interrogatoire. Ils firent alors l’amour de manière plus intense, plus passionnée que d’habitude: et ils en eurent tous les deux parfaitement conscience.
Ce fut plus fort que lui mais Arthur ne put s’empêcher de questionner son épouse, chacun des jours qui suivirent. Elle ne fut pas beaucoup plus claire, mais à chaque fois cela se terminait de la même façon: ils jouissaient tous les deux ! Hélène s’en voulait terriblement de ne pas parvenir à raconter clairement ce qui la faisait mouiller, elle voyait bien qu’Arthur était complètement ouvert et qu’elle ne risquait rien à lui raconter son rêve en détail. Le sixième soir, en colère contre elle-même, elle eut une idée qu’elle proposa à son mari. Puisqu’elle n’arrivait pas à le dire, elle allait lui écrire ! Arthur fut emballé par cette idée: elle en fut absolument convaincue lorsque dans la foulée il la prit puissamment en levrette. Ils n’avaient plus jamais autant fait l’amour depuis leur rencontre que durant ces derniers jours !
Deux jours plus tard, Arthur, qui travaillait sur son pc à une heure tardive, reçut un mail de sa femme. Celle-ci lisait, dans son lit, dans la pièce d’à côté. Il lut le mail d’une traite, puis le relut plusieurs fois de suite en se masturbant énergiquement, sans en croire ses yeux. Tout ce qu’elle n’avait pas réussi à lui dire et même plus encore, dans un langage bien plus cru que ce dont il aurait pu rêver, tout y était: Hélène et une autre femme. Les deux se touchant, se découvrant puis baisant sur un canapé, avec un final en apothéose à l’aide d’un gode… Puis lui qui les surprenait, l’invitation à les rejoindre. Il faillit jouir en lisant qu’il commençait par sodomiser Hélène devant leur mystérieuse partenaire (elle ne raffolait pas de la sodomie), avant de prendre celle-ci devant sa femme qui finissait par les rejoindre pour finir à trois. Il avait devant lui, écrit noir sur blanc par l’amour de sa vie, son fantasme le plus puissant, celui qui l’accompagnait depuis toujours ! Les mots qu’elle avait écrits, il n’aurait jamais osé les lui dire !
Arthur se leva et rejoignit sa chambre. Hélène, qui était nue sur le lit, le fixa, anxieuse et fébrile, certaine d’être allée trop loin… Il ne lui laissa pas le temps de douter. Il se jeta sur elle et l’embrassa à pleine bouche. Soulagée et au comble de l’excitation, elle s’empressa de baisser le pantalon de son homme pour le prendre en main. Une fois nu, il s’allongea près d’elle et ils parlèrent tout en se caressant. Ils parlèrent beaucoup, ce texte clairement pornographique avait brisé tous les tabous. Tous deux étaient prêts à entendre ce que désirait profondément l’autre. Chaque mot prononcé, chaque secret avoué renforçait leur excitation. Sans vraiment s’en rendre compte, ils allèrent ce soir-là plus loin qu’ils ne l’avaient jamais fait. Arthur avoua à Hélène qu’il rêvait de la voir avec une autre femme, qu’il bandait à la perspective d’être touché, sucé par elle et une autre. Et tandis qu’il parlait, il enfonça trois doigts dans son sexe trempé. Puis c’est elle qui lui révéla mouiller à l’idée de coucher à nouveau avec une femme, de coucher avec lui et une femme. Elle alla même jusqu’à avouer à Arthur que l’idée de le voir en baiser une autre lui plaisait beaucoup, qu’elle en retirerait une forme de fierté. En écoutant, il ôta ses doigts du vagin de sa femme pour n’y laisser que le pouce, son index et son majeur glissèrent vers son anus. Elle lui réclama de les enfoncer, il s’exécuta. Si bien qu’il la prenait doublement, pour la première fois ! Intarissable, elle lâcha également qu’elle fantasmait beaucoup sur l’utilisation d’accessoires, en particulier d’un gode-ceinture… Trempée, Hélène finit par se dégager des mains de son mari et grimpa sur lui pour s’enfoncer sa queue dans la chatte:
— Tes doigts… Han… Remets-les où ils étaient ! Remets-les-moi dans le cul !
Il s’exécuta volontiers. Et tandis qu’ils baisaient elle ne pouvait plus s’arrêter de parler:
— C’est bon ! Alors ? demanda-t-elle mystérieusement.
— Quoi ? répondit Arthur, perplexe.
— S’il y avait une autre femme, là, ici, avec nous… C’est elle qui me doigterait le cul pendant que tu me prends ?
Hélène était au comble de l’excitation.
— Non ma chérie. Si avec nous il y avait une autre femme, elle prendrait ce gode dont tu m’as parlé et elle serait en train de t’enculer pendant que je te prends !
La perspective d’une double pénétration ne sembla pas l’effrayer puisqu’à ce moment précis elle eut un orgasme foudroyant, aussitôt suivie de son mari.
Les jours suivants leur semblèrent magiques. Le lendemain, Arthur trouva sur sa boîte mail un nouveau texte de sa femme où cette fois c’est elle qui le surprenait avec une autre: elle les espionnait et se caressait avant de les rejoindre. Le surlendemain Arthur relança l’épisode de la série qui leur avait permis de tout déclencher: sans dire un mot, Hélène déboutonna le jean de son compagnon et se mit à le sucer comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Mais la scène était finalement assez courte, et plutôt sage avec un peu de recul. Gardant son pénis dans la main, elle fit une pause:
— T’as une autre idée ? Autre chose qu’on pourrait regarder ensemble ? Un truc plus… corsé? Parce que je ne sais pas toi, mais moi je n’ai pas envie de m’arrêter !
Et elle repartit le lécher de plus belle. Il lui avoua alors ce qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir lui dire: qu’il fréquentait de manière régulière, voire assidue, un ou deux sites pornographiques sur lesquels ils devraient pouvoir trouver leur bonheur. Elle lui sourit, lâcha un bref OK et commença à se déshabiller. Fébrile, il se connecta sur son site préféré, trouva sa playlist spéciale triolisme et lança une vidéo qu’il aimait particulièrement: un homme, les yeux bandés, se faisait faire une gâterie par sa femme qui sans faire de bruit laissait progressivement sa place à une amie à elle. L’homme ne se rendant compte de rien, les deux femmes allaient plus loin et s’occupant de lui toutes les deux. Jusqu’à ce qu’il comprenne, ôte son bandeau et les prenne toutes les deux…
Arthur n’en croyait pas ses yeux: non seulement Hélène ne semblait pas choquée, mais en plus elle reprit sa fellation avec gourmandise tout en matant l’écran avec intérêt. Pour lui ça faisait beaucoup, il la prévint qu’il allait jouir… Sidéré, il la sentit accélérer sans se retirer. Elle l’avait déjà laissé jouir dans sa bouche, mais c’était quelque chose qui restait rare et que souvent il devait réclamer. Il éjacula abondamment, elle stoppa pour le laisser finir. Et elle avala le tout. C’était la première fois. La première fois qu’elle ne recrachait pas sa semence. Arthur était au paradis.
Tandis qu’il reprenait des forces, Hélène commença à surfer sur le site, exprimant parfois son intérêt pour quelques vidéos, mais souvent son dégoût pour d’autres. Arthur l’aida à se repérer dans les diverses catégories, et elle finit par en trouver une à son goût: deux lesbiennes, un gode ceinture. Arthur allongea sa femme sur le canapé, lui écarta les jambes et commença à la lécher du mieux qu’il le pouvait. Elle aussi finit par jouir sous ce traitement que finalement, il s’en rendait compte, il ne lui prodiguait pas assez souvent. Ces visites sur des sites pornos se répétèrent les soirées suivantes et rapidement Hélène se créa un compte et des playlists à elle.
Parfois Arthur se demandait si la situation n’allait pas devenir hors de contrôle: plus il partageait ses fantasmes avec sa femme, plus il avait envie de continuer. Il ne pensait plus qu’au sexe, toute la journée il n’attendait qu’une chose: le moment où ils se retrouveraient tous les deux. Cette obsession avait quelque chose d’effrayant. Hélène de son côté était aux anges, elle avait ouvert une porte en elle, et pour la première fois depuis longtemps elle se sentait bien, elle se sentait elle-même. Elle en aimait d’autant plus son mari… pourtant une petite voix semblait vouloir l’avertir. Ne courait-elle pas un risque en laissant libre cours à ses instincts saphiques ? Leur couple ne courait-il pas un risque énorme en évoquant ouvertement la possibilité de se partager ? Mais ces questionnements n’étaient rien en comparaison de la puissance de ce qu’ils vivaient, une puissance qui pour l’heure les submergeait totalement… L’un comme l’autre jubilaient de vivre des moments dont ils craignaient d’avoir fait le deuil, et cette sensation écrasait tous leurs doutes. Ils voulaient en profiter, profiter de ce qu’ils pensaient tous les deux être le paroxysme de leur sexualité.
Ils ne pouvaient pas se tromper davantage…