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Logement provisoire : Sylvie – Chapitre 3




Semaine 17 / Vendredi 27 avril

Après-midi de congé. Le soleil a fait son retour après un épisode pluvieux de plusieurs jours et vous décidez d’aller marcher dans la campagne. Il est midi lorsque vous rentrez du travail. Des pâtes et vous commencez à vous préparer quand votre portable tinte : message de Sylvie.

Vous n’aviez eu aucune nouvelle depuis le massage dix jours auparavant. Elle n’avait même pas répondu à votre mail. Vous ne l’aviez pas croisée dans l’immeuble. Depuis deux ou trois jours, vous commencez à avoir peur d’être aller trop loin avec elle. Mais vous êtes vite rassuré :

— Tu m’ignores ?

— Non, pourquoi ?

— On ne se voit pas, tu n’appelles pas…

— Tu es mariée, je ne me vois pas t’écrire toutes les 5 minutes.

— Quand est-ce qu’on boit un café ?

— Bientôt. Je pars marcher, là

— Tu vas où ? Tu comptes marcher longtemps ?

— Je ne vais pas loin, juste sortir de la ville. Une simple balade.

— Je peux t’accompagner ?

— Dans dix minutes au parking ?

— OK

Cela vous surprend un peu, mais pas autant que la nouvelle coupe de cheveux de Sylvie, un carré court assez strict d’un noir prononcé. Elle a également changé de lunettes et, pour la première fois, elle est maquillée. Et plutôt joliment. Avec une veste de running bleu clair et un leggings de sport 3/4 gris, elle semble avoir rajeuni. De quinze ans de plus, elle en fait désormais cinq de moins. Vous restez bouche béé.

— Mon Dieu ce que tu es belle ! Quel changement ! Ça te va tellement bien !

— Merci…

Vous vous faites la bise. Elle a également changé de parfum.

— Je n’en reviens pas… Tu es sublime, Sylvie. Cette coupe te va à merveilles, les lunettes… Je suis soufflé par cette métamorphose.

Sylvie rit et elle monte dans votre voiture. En chemin, elle vous raconte sa réflexion à la suite de votre discussion, votre mail, son hésitation à appeler le coiffeur et son soulagement lorsqu’elle a vu les changements. Plus tard, pendant votre balade rythmée, elle vous fait part de sa joie à la réaction de sa fille quand elle l’a vue. Celle-ci lui a dit qu’elle était fière de sa maman. Avec délectation, elle vous compte l’il noir de sa collègue quand le boss l’a chaleureusement complimentée et la confiance que cela lui a procuré. Seule ombre au tableau, le peu d’enthousiasme montré par son mari lorsqu’il l’a vue. Il a bien dit qu’il aimait ces nouveautés, mais il n’a pas semblé plus heureux que cela. Vous tentez de lui trouver des circonstances atténuantes :

— Il n’est peut-être pas très expressif. Et puis cela lui a peut-être fait un choc.

— Je suis rentrée comme ça mardi soir. Je veux bien croire à ces deux excuses, mais il n’y rien ajouté depuis et il ne s’est pas montré plus attentif non plus, si tu vois ce que je veux dire…

Vous ne dites rien. Après tout, vous ne le connaissez pas.

Alors que vous marchez entre les vignes, vous avez soudain une envie pressante. Vous approchez d’une cabane de vigne et vous en informez Sylvie avant d’aller derrière la cabane. Un fois soulagé, vous faites le tour de la bâtisse et voyez alors Sylvie, penchée en avant pour refaire un lacet. Quel cul ! Quel formidable cul ! Vous avez alors envie de venir derrière elle et d’honorer ce fabuleux postérieur. Vous ne bougez pas et attendez qu’elle se redresse, sans perdre une miette du spectacle. Au moment où elle termine, vous faites du bruit et revenez vers elle.

— J’ai un petit creux et il y a des fruits secs dans le sac. On fait une pause ?

— A 200m, il y a un banc avec une jolie vue. Tu résistes jusque-là ?

— Le dernier au banc est un idiot !

Sylvie démarre immédiatement. La surprise vous a scotché sur place. Le temps de réagir, vous avez une bonne dizaine de mètres de retard. Vous partez à sa suite. En courant, vous réalisez qu’il y a certainement plus de 200m. Votre chance. Mais Sylvie résiste. Cependant, partie trop vite, elle baisse tout de même le rythme et peu avant le banc, vous la rattrapez et la dépassez.

— Tu avais dis 200m !!

— Il y avait peut-être un peu plus…

Elle rit et tente de reprendre son souffle. Tout comme vous.

S’asseyant sur le banc, Sylvie enlève sa veste. Elle porte un t-shirt noir, simple et droit. Vous buvez et mangez quelques poignées de fruits. Sylvie se lève pour mettre les papiers à la poubelle.

— Un jour, quelqu’un m’a dit : "J’ai un gros cul".

— C’est le cas, non ?

— J’avais dû mal comprendre. Tu avais dû dire "beau cul".

Sylvie soulève son t-shirt au-dessus de son nombril. Elle a effectivement des poignées d’amour assez marquées.

— C’est surtout là et au niveau des fesses.

— Abdos, gainage et surtout, corde à sautée. Et monter à pied partout où c’est possible. Même pas besoin d’un coach, même pas besoin d’un fitness, tu peux tout faire chez toi.

— Ça va me prendre des siècles…

— Tu rigoles ? Si tu t’y mets sérieusement et tous les jours, on voit tes abdos avant l’été.

— Arrête…

— Je t’envoie chez une copine qui est coach. Je te parie un café qu’elle te dira la même chose.

— Tu ne te mouilles pas trop !

— Un resto ?

— Un peu mieux.

— Tenu ?

— Tenu.

Vous refaites le chemin en sens inverse. A la voiture, vous appelez Fabienne, votre amie coach sportif et lui passez Sylvie. Celle-ci passera lundi à la salle où travaille Fabienne. Vous rentrez tranquillement. Sylvie semble contente :

— Non seulement ça m’a fait du bien de marcher, mais c’était encore plus agréable de le faire avec toi.

— On pourra refaire.

— Très volontiers.

Vous garez la voiture au parking et montez par les escaliers. Sylvie rit. Devant sa porte, elle vous enlace en posant sa tête sur votre torse. Cette marque d’affection vous touche. Elle murmure :

— Merci de m’avoir montré la voie, de m’avoir fait réagir, de m’avoir donné du courage. Merci de te préoccuper de moi.

Elle vous embrasse sur la joue et rentre chez elle.

Vous êtes ravi d’avoir aidé Sylvie. Et assez fier, à vrai dire. Vous espérez qu’il n’y aura pas de rechute et qu’elle relèvera la tête pour retrouver cette confiance perdue. Son mari ne pourra pas rester indifférent très longtemps.

Semaine 18 / Lundi 30 avril

Vous recevez un message de Sylvie vers 20h :

— OK, je te dois un resto.

Sur la photo, un tapis de gymnastique et une corde à sauter. Vous riez.

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