Michelle complètement éberluée appelle son associé. Ils discutent quelques secondes à lécart. Je nentends absolument rien de leurs échanges. Puis, brusquement, semblant être tombés daccord, ils sactivent autour de moi.

Je suis rapidement shampooinée, cuir-de-cheveux-massée, séchée, coupée, brossée, effilée, méchée

En moins de deux heures et demie, les deux complices me font faire un bond de dix ans dans le passé !

Je suis vraiment ravie de ma nouvelle tête. La longueur de mes cheveux réduite de moitié, jai moi-même du mal à me reconnaître. Je laisse un pourboire royal qui va sajouter aux frais de cette journée mémorable.

Nul doute que Philippe risque de ne pas mouvrir en me lorgnant à travers le judas de notre porte dentrée, puis de me virer manu militari en apprenant le montant de la facture.

Mais je nai pas terminé.

À peine suis-je sortie du salon de coiffure, lestée de mes sacs à fringues, que je me précipite chez Esthetic Center. Jy arrive un peu en avance.

Mais comme Edwige est disponible, nous attaquons les gros travaux.

Soins du visage vitaminés, nettoyage des pores, masque, massage, maquillage de star. Quel délice.

Ensuite cest le tour du corps. Pour commencer, épilation des jambes, une formalité par rapport à ce qui va suivre. Puis Edwige passe aux choses sérieuses avec le pubis.

En pleine euphorie, complètement inconsciente, je me laisse faire. En quelques minutes de souffrance atroce, ma chatte est aussi nue que lors de ma prime enfance. Mais je ne mouille pas vraiment. Le plus agréable va suivre. Passage de la crème adoucissante après les terribles bandes de cire chaude arrache-poil. Je soupçonne ma belle Edwige de faire durer le plaisir et même dy prendre goût. Elle insiste entre mes lèvres sous le fallacieux prétexte que cest lendroit le plus sensible et quil convient de traiter comme il se doit. Je réprime difficilement quelques débuts de gémissements de plaisirs. Edwige nest pas dupe, un large sourire éclaire son beau visage mat. Elle a les yeux brillants, la lèvre supérieure humide de perles de sueur.

Cest la première fois que je me lance dans ce traitement, que je me laisse tripoter intimement par une professionnelle de la beauté. Cest super agréable, elle sait me faire oublier la douleur.

Pour terminer, je me laisse papoter, masser, caresser. Elle soccupe de moi comme une maman. Elle me prodigue le gommage du siècle, lisse ma peau de partout, menlève toutes ces cochonneries incrustées.

En un tournemain je retrouve ma peau de bébé. Je termine la séance sur un petit nuage, complètement neuve et vidée.

Il est près de 17h45 lorsque je quitte linstitut de beauté. Moi mari, qui me croit à la gym, va se demander comment jai eu le temps daller cher le coiffeur. Je ne pense pas quil en voie plus.

Jarrive à la maison. Les deux plus jeunes doivent être dans leur chambre à leurs devoirs à cette heure-ci.

Au moment où je mapprête à déverrouiller la porte de notre appartement pour éviter de sonner et les déranger, celle-ci souvre dun coup. Je me retrouve à mon grand étonnement devant Angéline, ma fille aînée, toute souriante de la bonne surprise quelle me fait. Ma belle et douce Angéline, le premier vrai cadeau de ma vie.

— Mais que fais-tu là toi ? Tu nes pas à la fac ?

— Non, un piquet de grève de quelques excités bloque laccès, ils font chier !

— Ce nest pas grave, ça nous donne loccasion de te voir.

Je me décharge de mes paquets et ôte ma veste. Ma fille tourne autour de moi.

— Dis donc, tu es superbe ! Cette coiffure te va super bien. On dirait une gamine. Tu as eu une sacrée riche idée de les faire raccourcir depuis le temps que je te le disais !

— Tu trouves que ça me va mieux ?

— Maman !! Il ny a pas photo !!! Cest hyper joli ces mèches claires ! Tu es allée chez Michelle ?

— Oui

— Mais dis donc, tu nas pas fait que ça ! Magnifique le maquillage !!! Ouah !!! Les yeux !

— Ça se voit ?

— Tu rigoles ! Génial ! Toi tu es invitée quelque part ? Vous sortez ce soir avec papa ? Enfin !

— Non Moi seule

— Toi toute seule ? Papa est au courant ?

— Non pas encore

— Aïe

— Oui je ne sais pas comment le lui annoncer.

— Jai une idée. On va lui dire quon soffre une petite sortie mère-fille, au restaurant. Il ny verra que du feu.

— Tu crois ?

— Mais oui. Tu veux que je le lui dise moi-même ?

— Oui, normalement ce serait mon rôle, mais je veux bien, tu es gentille.

— Dis-moi maman, les yeux dans les yeux, ce soir, tu sors vraiment seule ?

— Non pas vraiment, je suis invitée.

— Hummm, je peux en savoir un peu plus Il est comment ?

— Que vas-tu imaginer, nous sortons entre copines de la gym

— Cest pour tes copines que tu tes transformée en bimbo ?

— En quoi ?

— En desperatehouse-wife qui jette soudain sa culotte par-dessus les moulins ?

— Tu racontes nimporte quoi ! Et parle moins fort, nous ne sommes pas seules.

— Ouais ouais, pas à moi maman ! Si papa risque de tomber dans le panneau, tu narriveras pas à me faire avaler ce gros boa !

— Je ne peux rien te dire, je te raconterai plus tard, promis.

— Ah Je me doutais bien quil devait y avoir là-dessous un élégant quinqua grisonnant, bien éduqué et plein de prévenance ! Cest Mario, lassocié de Michelle ?

— Je ne réponds pas

— Cela dit, tu auras au moins de temps en temps le coup de peigne gratis !!!!

Elle file en rigolant dans la cuisine. Je méclipse pour me mettre en tenue dintérieur plus décontractée, il est encore trop tôt pour me préparer.

Alors que je sors de ma chambre, la porte dentrée souvre, cest Philippe qui rentre.

Comme à laccoutumée, il me fait une petite bise rapide :

— Bonsoir ma chérie Tu as passé une bonne journée ?

— Oui oui.

— Ça à lair daller mieux toi.

— Oui, ça va.

— Tu vois que javais raison ! Tu es allée consulter et le traitement commence à faire effet. On mange dans combien de temps ?

— Demande à Angeline, elle a préparé le repas, je crois.

— Angeline est là ? Bien.

— Ce soir, exceptionnellement, je ne dîne pas avec vous.

— Ah bon !?

— Oui, Angéline et moi sortons en copines. Je lemmène au restaurant. Il y a trop longtemps que jai envie dêtre en tête à tête avec ma fille.

— Cest une bonne idée. Mais si le repas est fait, pas de souci, vous avez ma bénédiction.

— Nous nen avons pas besoin, mais cest gentil de ta part Philippe.

— Bon, moi il me reste encore deux ou trois choses à faire sur mon ordinateur. Vous partez à quelle heure ?

— 19h45 je pense.

— Bon, ben bonne soirée toutes les deux.

Philippe se dirige vers son bureau, il na rien vu de ma récente transformation.

10

Il est près de dix-neuf. Jinvestis la salle de bain pour une douche rapide, de pure forme. Jai plus lintention de vérifier que rien ne cloche dans ma présentation. Je coiffe une charlotte pour épargner ma toute nouvelle coupe. Ce serait vraiment dommage de me retrouver si vite avec une tête de cocker. Je me sèche rapidement. Je nen reviens pas de la douceur de ma peau, du véritable satin !

Si ça continue, je vais finir par maimer, ce serait nouveau.

Si javais le temps, jen profiterais pour pousser mes caresses plus loin en me faisant une petite délicatesse sensuelle en pensant à elle, bien évidemment. Mais les minutes me sont comptées.

En plus, je sais quil en est une qui ne se privera pas, lors de notre première vraie soirée dapprécier le velouté de ma peau.

« Tu ne perds rien pour attendre, ma vieille ». Voilà que je me parle à moi-même, je deviens neuneu ma parole. Je me fais déjà mon petit cinéma

Ce nest pas si facile dimaginer nos retrouvailles dans un autre contexte, hors de nos habitudes, dans un lieu tout nouveau. Ce soir nous serons toutes deux bien loin de notre salle de sport habituelle, dans des tenues plus sophistiquées.

Moi en tout cas, jai fait un petit effort, elle ne pourra pas men faire le reproche. Jespère que Geneviève ne va pas venir en jeans avec son blouson de cuir ! Il est joli ce blouson, là nest pas la question, mais cest notre première soirée ce serait dommage.

Ce qui minquiète le plus cest que nous serons entourées des autres clients du restaurant. Quels vont être leurs regards sur le couple atypique que nous formerons, elle et moi ? Que vont penser les âmes bien pensantes ? Certains vont se dire : « tiens voilà la mère qui sort sa grande fille, comme cest mimi ! ». Ce qui fait que nous ne pourrons pas nous laisser aller à des gestes de tendresse ?

Si Geneviève, comme je le suppose se moque complètement des jugements des coincés du bulbe et quelle me prodigue quelque caresse discrète, serais-je capable de répondre à son appel ? Jai peur en sa présence et en public dêtre de nouveau trop coincée. Je crains que lon nous prenne pour des gougnottes Je suis tout de même une mère de famille ! Le pire serait que ce soir, lon croise quelque connaissance de la famille.

Jai la crainte quelle me reproche par la suite dêtre excessivement timorée. Je me ferai pardonner dans lintimité. Je veux bien la câliner mais loin des regards trop curieux.

Je repense à notre petite séance sous la douche. Entre mes cuisses, je sens les papillons familiers qui commencent à battre de leurs petites ailes de soie. Je revois ses jolis seins fermes, ses superbes fesses, ses longues jambes fines. Jai envie delle. Jai vraiment hâte de découvrir les doux trésors quelle ne ma pas encore révélés. Jai la folle tentation dy porter mes doigts. Quel bonheur ce doit être de laisser errer le regard entre ses cuisses. Jai hâte de pouvoir enfin détailler tout mon saoul son sexe glabre dans ses moindres replis. Peut-être même aurais-je lincroyable audace dy poser ma bouche pour un chaste baiser en écartant ses lèvres ? Pourquoi pas ? Juste quelques baisers, pour commencer, sans mettre la langue !

Mais je me connais trop bien, quand je suis excitée, rien ne peut plus me freiner, jose ce qui mintimide et me bloque en temps ordinaire.

« Assez rêvé Cécile, magne-toi un peu, le temps passe vite, tu dois encore thabiller ! ».

Je sors de leur cachette secrète mon soutien-gorge noir et le fameux string ouvert. Ma poitrine est bien mise en valeur, remontée, agressive. Jenfile le tout petit string. Effectivement avec mon pubis neuf exempt de toute pilosité, cela rend bien mieux quavant. La dernière fois où je lai porté, mes poils trop noirs, trop longs, mal entretenus dépassaient de léchancrure et sur les côtés. Ce nétait pas très esthétique, maintenant que jy repense. Ce soir, cela fait franchement moins « charrette à foin ». Je suis assez contente de leffet obtenu. Ma honte initiale sest envolée, cest sexy tout plein et bizarrement assez classe, jadore ! Je tourne devant le miroir de larmoire, je madmire encore quelques secondes. Malgré ma surcharge, mes fesses ne sont pas trop énormes, elles sont même assez jolies, même sil marrive parfois de trouver quelles manquent de fermeté. De dos, le string sait parfaitement se faire oublier.

Dommage je trouve tout de même mes cuisses un peu trop fortes. Jaimerai vraiment pouvoir les affiner. Je vais demander conseil à Geneviève sur ce point, je suis sûre quelle sera de bon conseil.

Je passe ma nouvelle jupe, enfile mon petit chemisier blanc à jabot. Je ne me trouve pas trop mal en fin de compte. Je suis assez confiante. Peut-être arriverais-je à faire illusion à côté de mon amie. Je chausse mes escarpins. Avec une petite veste, lensemble est réussi.

Angeline apparait soudain. Elle est stupéfaite en me voyant :

— Ouah maman !!! Tes trop classe ! Tu vas faire un heureux ce soir. Tes prête ?

— Oui, je dis au revoir et je te suis.

Jentrebâille la porte de la cuisine où le reste de la famille est en train de dîner.

— Bonne soirée tout le monde, ne mattendez pas je ne sais pas à quelle heure je rentre.

— Bonne soirée maman.

— Sois prudente ma chérie.

Sans aucun remord je les quitte et suis ma fille qui sest habillée entre temps. Nous descendons à larrêt de bus en bas de limmeuble et prenons le premier qui se présente. En quelques minutes nous sommes rue Victor Hugo. Jai un peu peur que ma fille ne veuille maccompagner jusquau bout pour jouer les curieuses. Mais je suis rassurée, elle plaisante :

— Écoute maman, je te laisse tu es une grande fille maintenant. Je ne veux pas te mettre mal à laise devant ton ami. Mais sois prudente, nest-ce pas ? Tu as ce quil faut ?

Je ne comprends pas lallusion.

— Oui, jai mon petit sac avec mon maquillage, au cas où.

— Pffff ! Ne joue pas les innocentes, maman Tu dois te protéger. De nos jours cest hyper important !

Soudain je viens de comprendre. Sa recommandation me fait sourire.

— Rassure-toi ma chérie. Je ferais très attention.

Elle me fait une bise à quelques mètres du restaurant.

— Bonne soirée, maman.

— Bonne soirée Angeline. Merci de ne pas me juger.

— Je comprends la situation, tu sais, je ne suis pas idiote.

Je suis heureuse quelle comprenne et semble accepter.

Mais je suis aussi soulagée, car japerçois Geneviève, qui mattend déjà sur le trottoir, dans une tenue très sexy, manteau trois-quarts, jupe courte et hauts talons. Ma splendide blonde est en avance. Elle est auréolée de la douce lumière provenant de létablissement. Je presse légèrement le pas. Je nose me retourner pour vérifier si Angeline me regarde. Geneviève mayant reconnue me fait un large sourire. Quelle attitude dois-je avoir pour la saluer ?

Jarrive à sa hauteur les jambes en coton.

— Bonsoir Cécile jai failli ne pas vous reconnaitre !

Elle me fait deux bises sur les joues. Je suis à la fois déçue et rassurée. Je les lui rends. Comme elle sent bon !

— Bonsoir Geneviève. Je ne suis pas trop tarte ?

— Vous plaisantez, vous êtes magnifique ! Quelle bonne idée cette coiffure ! Il faudra me donner ladresse de votre salon ; venez rentrons, il ne fait pas très chaud, jai fait réserver une table dans un coin tranquille.

Elle franchit la porte de lauberge, je la suis.

— Bonsoir mesdames. Veuillez me suivre.

La salle est bondée. Japprécie labsence de fumée. La dernière fois que Philippe et moi sommes allés au restaurant, il nétait pas interdit den griller une petite en mangeant. Les clients ne prêtent guère attention au couple que nous formons. Jen suis rassurée. Après tout, ce nest pas un crime que deux femmes avec une grosse différence dâge dînent ensemble ! Nous arrivons à la table qui nous est réservée. Je vais pour enlever ma veste quand Geneviève sapproche de moi, me lôte elle-même. Jen suis toute émue.

Elle enlève son manteau, pend nos deux vêtements lun sur lautre au cintre de la penderie proche. Je massois, elle mimite.

Je reste sans voix. Elle porte un ravissant chemisier de soie. La différence avec le mien cest quil ne cache pratiquement que la pointe de ses seins. Jexagère à peine, un profond décolleté à voir la pointe de ses chaussures au travers. Geneviève suit mon regard. Elle arbore un magnifique sourire de satisfaction et me susurre :

— Ça vous plaît Cécile ?

— Il faudrait être difficile !

— Heureusement quils tiennent seuls !

Je baisse la voix et mapproche delle, par-dessus la table :

— Vous navez pas de soutien-gorge ?

— Impossible, il se serait vu ! J’ai même failli ne pas mettre de culotte non plus ! Mais je me suis ravisée.

— Non ?

— Si, si. Mais chut, voilà le serveur

— Bonsoir mesdames. Prendrez-vous un apéritif pour débuter ?

Geneviève me regarde droit dans les yeux, prépare quelques secondes son effet, puis me demande, bien plus fort que nécessaire :

— Tu veux un apéritif ma chérie ?

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