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Berlin, son histoire, ses vices – Chapitre 1




À 22 ans, par le train, je débarquais à Berlin par un beau matin de printemps 1987. J’y venais pour parfaire mon allemand en entreprise, une succursale de ma boîte de l’époque. Le tout pour une durée d’une année. C’est sur les conseils d’un ami, un vrai de vrai, que je suis partie me perfectionner dans cette ville. J’avais pourtant un vaste choix, toutes les plus grandes villes allemandes ou autrichiennes. À l’époque, Berlin était encore partagée par le mur, mais dois-je le préciser ? Je crois que mon ami a eu raison, ce mur donnait un goût d’aventure, d’interdit à mon séjour. Imaginez, un îlot du capitalisme paumé, encerclé au milieu des terres communistes. D’un air coquin, il m’avait dit avoir fait des rencontres fantastiques, merveilleuses, sans plus me donner de précisions, me laissant le bonheur de découvrir par moi-même. De plus, sur un plan de la ville, il avait entouré tout un quartier d’un grand coup de crayon rouge avec un sourire malicieux. Il me connaît bien, le bougre, et pour cause, c’est aussi mon tout premier homme.

« Là, te connaissant, tu verras, cela devrait te plaire ! » Qu’il m’avait dit sans rien ajouter d’autre si ce n’est son sourire de chenapan pervers.

J’y suis donc arrivée avec près de trois bons mois d’avance, des vacances en somme. En fait, ces trois mois sont pour me familiariser avec cette ville à la réputation sulfureuse, y prendre mes marques. Non loin du zoo du centre-ville, je loge très temporairement dans une famille très sympathique, ils m’avaient préparé une jolie chambre de bonne séparée, une salle de bain et mon entrée était discrète qui plus est.

C’est donc en touriste, il faut bien le dire, une pâle imitation de touriste, que je visite Berlin Ouest durant ces premiers jours de mars. Trois mois pour visiter et connaître cette ville de long en large. Quand je dis la connaître, si possible dans ses moindres recoins. J’y découvre ce fameux mur que je parcoure du côté ouest. J’ai aussi été regardé les différents points de passage divisant les deux moitiés de Berlin. Munie d’un visa temporaire, j’ai même traversé ce mur pour voir ce qu’il y avait de l’autre côté. Pour connaître le grand frisson en m’imaginant enlevée par de méchants rouges prêts à m’embrigader de force ou m’expédier dans un camp de travail en Sibérie. Je trouve un Berlin Est, à première vue, très beau, mais ce n’est là qu’une apparence. Une fois qu’on quitte les grandes artères, on y trouve encore des vestiges de la guerre 39-45 sur les murs. Derrière la vitrine du parti communiste, on n’y trouve que de la grisaille, pas de quoi se réjouir.

Le lundi de la deuxième semaine, flânant dans des rues marchandes du côté ouest, des rues que je ne connaissais pas encore, passant de ruelle en ruelle, je me suis un peu paumée. Non, c’est complètement faux, je me suis carrément perdue. C’est en tentant de retrouver mon chemin que je me suis retrouvée dans une petite rue marchande très étrange. Des boutiques de mode bizarres la bordent à perte de vue. Enfin, pas que de mode, mais pas loin. Ce n’est pas le genre de vêtement que je pourrais porter pour travailler, c’est certain. En y repensant aujourd’hui, je crois avoir fait comme Harry Potter, j’ai traversé le mur, et quitté le monde des moldus pour un monde fait d’irréel, de magie et d’imaginaire. À voir, je suis tout proche d’un quartier chaud de la ville ou même, carrément à l’intérieur sans m’en être rendue compte. J’y croise des gens bizarres, vêtus de latex, de cuir avec des styles différents, comme gothique, punk ou encore très classe. J’en vois même vêtu de manière baroque avec des airs plus ou moins sévères. C’est vrai que dans mon jeans et ma doudoune, je fais un peu tache dans le paysage, une sorte de bête curieuse, une touriste lambda quoi ! Et ce ne sont là que quelques styles que je croise, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. C’est à peine si je suis surprise en croisant deux femmes vêtues de latex pour une et de cuir pour celle qui mène l’autre à l’aide d’une laisse faite d’une lourde chaîne. Je décide d’arpenter cette rue par pure curiosité. Tu parles Charles, j’ai déjà ma petite culotte à la limite de l’inondation ! Ces deux femmes m’ont déjà mise sans-dessus-dessous. Bref, tatoueur, modiste, piercing, tout est un savant mélange tournant autour de jeux interdits ou pour initiés. En fait, je découvre tout ce qu’on cache, ailleurs, sous le manteau et qui est affiché, ici, au grand jour. Sans même le savoir, je suis dans ce quartier que mon ami avait entouré de son crayon rouge. Le petit saligaud m’a envoyé dans une chausse-trape, une divine chausse-trape. Du reste, quelques jours plus tard, je lui adresse une lettre "sévère" et toute chaude à propos de son conseil. Une missive qui lui fait vite comprendre combien son quartier est attirant et bien d’autres nouvelles parfois à la limite de l’obscénité. Si avec ça, il ne comprend pas que je désire qu’il vienne me retrouver dans cette ville et me baiser de partout, je ne sais plus comment faire.

Devant une vitrine, je me retrouve face à un corset noir satiné installé sur un mannequin transparent. Il est d’une beauté à couper le souffle avec ses petites dentelles si belles et ses jarretières. L’effet de mon reflet dans la vitrine et ce corset, je me découvre habillée de ce carcan d’un autre âge et j’adore ce que j’y vois, cela me sublime et c’est à peine croyable. Pour tout dire, j’en mouille à nouveau ma petite culotte. Je crois que c’est surtout le balconnet de ce corset qui m’attire le plus. Et tout autour de ce superbe corset réellement splendide, des chaussures avec des talons vertigineux, style XXXL, les talons, et puis des robes moulantes et sexy à souhait. Il y a encore des jupes courtes, ultras courtes même et des hauts si légers qu’ils me donnent le tournis. Sans oublier de délicieux petits dessous à faire bander le plus impuissant des hommes. Je fais encore le tour des autres vitrines de cette rue, toutes affichent des tenues aussi immorales que merveilleusement torrides et si diaboliquement osées. Certaines affichent aussi les accessoires et instruments qui vont avec, martinet et autres petites choses pour échauffer les corps et les sens. Ma culotte n’est plus mouillée, elle est détrempée si bien que cela me coule sur à l’intérieur de mes cuisses. Je n’ose même plus me pencher pour regarder l’intérieur de mes cuisses, c’est dire.

Un couple passe près de moi, l’homme suit sa compagne. Je les regarde, lui dans un élégant costume trois-pièces, elle portant une minijupe avec une fermeture éclair à l’arrière pas entièrement fermée, dévoilant la naissance de ses fesses, un chemisier presque transparent et mal boutonné. C’est une tenue qui fait d’elle une sorte de petite étudiante dégourdie et en adéquation avec sa coiffure. En regardant mieux l’homme, dans sa main, il tient une longue planchette en bois et son pantalon, troué à l’arrière, dévoile ses fesses nues et salement rougies. Au coin de la rue, il se penche en avant et se fait fesser encore durement avec sa planchette de bois par sa compagne. Irréelle scène qui se passe à quelques mètres de moi. Je l’avoue, si je suis surprise, je mouille comme une fontaine. Là, il me faut un plombier et de toute urgence pour boucher ma fuite de mouille. Dans une vitrine, on n’hésite même pas à montrer comment on pose des piercings sur les seins, le nez et même sur le sexe et tout ça au grand jour. J’y vois un pénis se faisant percer le gland et un vagin portant une multitude de lourds anneaux. Je frissonne en imaginant la douleur ressentie. Pourtant, je ne frissonne pas que de peur, je peux en jurer, mais aussi d’un plaisir immoral que je découvre là, en pleine rue.

Pour le moment, moi, je ne me vois que comme une oie blanche mal dégrossie, encore en jeans et tee-shirt, pensant que ce genre de vêtement sexy nest destiné qu’à une classe de bourgeois à gros, voire très gros revenus. J’ajoute que mes connaissances en matière de sexe étaient des plus basiques, pour ne pas dire rudimentaires à la vue de ce que je découvre. Dans ma tête, quelque chose me dit que cela pourrait bien changer ces jours prochains en regardant attentivement ce qui m’entoure. Pourtant, je suis revenue devant la première vitrine. Telle une fillette devant la dernière Barbie, je bave devant ce corset et cette paire de chaussures terriblement sexy et au talon aiguille taille XXXL. Je résiste le plus possible. Mais voilà, j’ai fini par lâchement craquer devant ce corset. Je suis entrée dans cette boutique, la bave à la bouche, n’y tenant plus. Encore une remarque que je me suis faite avant d’entrer dans cette boutique, je n’ai croisé aucun cinéma porno, zéro, que dalle. Pas un dans tout ce quartier, même pas un de ces théâtres de cul comme on en voit à Hambourg, pas une prostituée, rien de tout ça je ne l’ai vu. Une fois à l’intérieur, c’est la caverne d’Ali Baba. Mes yeux ne savent plus où regarder, mes mains que palper.

Je m’adresse aussitôt à la première vendeuse venue, je lui demande sur-le-champ à voir ce corset splendide et cette magnifique paire de talons aiguilles en les lui montrant dans sa vitrine. Je piaffe déjà d’impatience ce qui fait sourire cette, ma foi, cette vendeuse. Le tissu entre mes mains, j’en mouille encore ma culotte en me l’imaginant sur moi. Ce merveilleux frisson qui parcourt mon corps me retourne les sens. Je demande à pouvoir l’essayer sans trop y croire, la vendeuse fait appel à une collègue, apparemment plus qualifiée qu’elle, en l’appelant par son prénom, Béa. Cette jolie jeune femme, à peine la trentaine, m’entraîne derrière un rideau, près d’une rangée de trois cabines. Elle m’aide même à retirer mes fringues. En petite culotte, je n’éprouve, bizarrement, aucune gêne devant cette jolie Béa. Surtout pas quand elle me pose le corset. Ce tissu tout contre ma peau, mes seins, ça me met presque sur orbite. Je crois jouir quand les mains de Béa ajustent mon corset en touchant délicatement ma peau afin que ce corset épouse mon corps. Je frissonne de plaisir au passage de ses mains. Je découvre la douceur d’une caresse féminine sur mon corps, celle d’une main autre que la mienne. Quand elle se met à le serrer, je crus, un court instant, ressembler à un tube de dentifrice qu’on presse pour en extraire les dernières gouttes.

Devant un miroir, je vois ma taille fondre comme neige au soleil et ma poitrine, pratiquement, doubler de volume. Cela me donne un air de provocatrice, de Maîtresse, de dominatrice ou de je ne sais quoi d’autre. Si, de petite salope. Cela me donne aussi l’impression d’obéir à un ordre autoritaire reçu d’une personne vivant dans ma tête, Alain. Ben tient, encore lui ! Oui, non seulement il m’a fortement conseillé cette ville, nous en avons longuement discuté en plus que nous couchions souvent ensemble. En fait, c’est lui qui fut mon premier et le seul aussi dans ma courte vie. Étrangement, je me sens bien, même pas oppressée. Je me regarde longuement devant ce miroir quand l’autre vendeuse arrive avec les chaussures pile à ma pointure. Là, une fois campée sur ces talons vertigineux, je ne refuse pas un coup de main pour ne pas me casser la figure. C’est la toute première fois que je marche avec des talons dépassant les cinq centimètres. Ceux, à mes pieds, font plus du double. Du coup, j’ai l’impression de dominer le monde, d’apercevoir la courbure de la terre, de biens drôles de sentiments.

Comme c’est la toute première fois pour moi, les deux vendeuses m’apprennent à me déplacer avec ces talons vertigineux. Rapidement, je me sens relativement à l’aise en marchant sur ce fil imaginaire qu’elles me demandent de suivre. Devant un grand miroir, c’est la révélation, il me faut ce corset, ces chaussures et que m’importe le prix, ça m’est devenu indispensable, voire impératif. J’ai quelques économies, je vais les dépenser et pas plus tard que maintenant, du moins une bonne partie. Cependant, je demande encore quelque chose de moulant à mettre par-dessus ce corset. Béa revient avec une exquise robe très courte et diablement moulante, tout en lycra. Sur moi, elle semble ne faire qu’un avec mon corps, un peu comme du latex. Devant le miroir, j’ai de la peine à me reconnaître. Il ne manque qu’une paire de bas en soie pour parfaire la tenue de la désormais sexy et si merveilleusement provocatrice. Je ne suis plus, en me voyant, la petite… Oooh non, pas encore… C’est la troisième fois que cela m’arrive.

Ben oui, je m’excuse platement, je suis tellement excitée de vous narrer mon histoire que j’en ai oublié de vous donner mon prénom, c’est Aroa, Bibi pour les intimes et à peine 22 ans au début de cette aventure. Je ne suis pas très grande, le mètre quarante-quatre et légère comme une plume avec mes 41 kilos toute mouillée. Je possède une jolie poitrine que j’aurais aimée nettement plus volumineuse. Bon, OK, je chausse déjà du 90B. Je vous laisse imaginer ce que le corset fait ressortir, pratiquement du 100 de tour de poitrine. Non, j’exagère. Alors que je me change, presque à regret, Béa se plaît toujours à caresser ma peau. Parfois, ses caresses sont même franchement appuyées c’est loin d’être désagréable entre nous soit dit. Elle a ce je-ne-sais-quoi qui en fait une femme lascive, très sensuelle. Et avoir une expérience avec elle, faut bien le reconnaître, me tente plus que la raison n’en veut. C’est quand ses mains passent sous mes seins pour les dégager du corset qu’elle me met aux portes de l’orgasme. Je crois bien qu’elle a remarqué mon excitation, mes tétons la narguent, bien durs et fièrement dressés.

Je paie mon dû à Agnès, l’autre vendeuse et je vais pour sortir mais, en jeans, ben oui. Béa, me rappelle, me rattrape par le bras. En me souriant délicieusement, elle me propose des cassettes vidéo pour apprendre à marcher avec encore plus d’aisance avec mes talons et d’autres sur les corsets, comme comment les entretenir ou les nouer sur soi en étant toute seule. Elle me guide au sous-sol. Là, se trouve un couple en train de déguster des vins français. Béa disparaît aussitôt par une porte au fond du sous-sol en me disant revenir dans un instant. Je devine une petite urgence orgasmique. Une bonne partie de ce sous-sol est une cave à vin, une vinothèque où l’on vient y boire et y déguster de grands vins en provenance de toute l’Europe. Au premier regard, cela me parait comme complètement farfelu du moins dans un premier temps. Je ne savais même pas que cela existait. La vendeuse, Béa, revient et me montre les rayons avec les cassettes vidéo. Très vite, je m’aperçois qu’il n’y a pas que pour apprendre à marcher en talon aiguille ou mettre son corset. Il y en a d’autres et autrement plus sulfureuses à voir les pochettes. Cela va de femmes en tenues gothiques, sublimes, à du SM de soft à pur et dur en passant par toutes sortes de fétichismes comme l’adoration des pieds ou les douches dorées. Une photo me trouble, une femme en laisse, guidée par une autre. Je me souviens alors de ces deux femmes croisées dans une ruelle. Devant une petite vitrine remplie de petits accessoires intimes, genre plug anal, petite chaînette avec de jolies pinces, je me vois encore supporter un de ces gros plugs bien enfoncé dans mon anus. Le hic, c’est que cette vitrine est fermée à clef. Je dois donc me contenter de regarder sans toucher.

Dans le reflet de la porte vitrée, je vois ce couple. L’homme est très distingué, il parle de ce vin qu’il déguste en le glorifiant et le comparant joliment à sa compagne. La femme semble plus empruntée, presque craintive. Ce qui me frappe, c’est ce large collier de cuir noir à son cou, il y a cette sorte de languette qui pend avec cet anneau à son extrémité. Ce n’est pas l’unique point qui me trouble, elle porte aussi des vêtements bien trop petits pour sa taille. Elle donne l’air de n’être là que pour satisfaire cet homme élégant, de faire-valoir. L’homme, il me semble le connaître sans savoir ni ou ni comment. Je suis encore plus troublée car je tiens une cassette vidéo et cette femme y est justement en photo, nue, entravée sur la couverture de la pochette. En retournant l’étui de la cassette, elle y figure encore sur les petites images, toujours nue ou presque, fessée ou fouettée par ce même homme qui se tient près d’elle. Une des images me trouble plus particulièrement, la femme était pénétrée par la main et une partie du bras de cet homme qui boit encore une petite gorgée de vin. Mon trouble est à son paroxysme. Surtout que l’homme dégage un sein du chemisier trop étroit de sa soumise et commence à jouer avec en l’étirant sous mes yeux, le tordant ou le pinçant fortement. Mon trouble augmente quand cette femme pose ses mains sur sa tête sur un geste de cet homme. La main de cet homme gifle durement cette poitrine à plusieurs reprises sans que cette femme ne proteste. Je reste bouche bée. Elle semble même aimer ça. Ma présence ne semble nullement les déranger, comme si tout ça est tout à fait normal ou comme si je suis tout simplement invisible. Sans trop regarder, je prends quelques cassettes vidéo, un peu au hasard. Béa m’en prend quelques-unes sans que je voie qu’elle les ajoute à ma collection.

Alors que je vais pour remonter avec mes cassettes dans les mains, l’homme me fixe brièvement en me souriant tout en giflant sa compagne d’une bonne grosse baffe. Son regard est si intense, si diabolique que mon trouble est total. Vers moi, il tourne le visage de sa soumise qui m’adresse un large sourire malgré la gifle reçue. Je réponds à son sourire en inclinant légèrement la tête. Je dois avoir l’air totalement idiote en les fixant de mon air de jouvencelle, et dans ma tenue plus que banale. Je ne sais pourquoi, mais à cet instant précis, j’ai cette terrible impression que nous allions nous revoir, lui et moi. Devant la caisse, Béa enfile rapidement toutes les cassettes dans un autre sac, noir celui-ci. En payant, je ne remarque pas que Béa n’a pas tout compté. Sur le chemin du retour, dans un taxi, je me souviens du sourire complice de la vendeuse Béa qui me disait que la femme était aussi actrice, me montrant la cassette vidéo en question.

À suivre…

Du moins, si cela vous tente

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