Mon nom est Jack Marlow ; je suis détective privé. Jai été contacté il y a quelques mois par un site de littérature érotique, xCastor, dont le gérant sinquiétait de la chute de ses revenus publicitaires. Comment expliquer cette désaffection des annonceurs pour son site ? À moi de le découvrir. Il faut dire que cest lenveloppe bourrée de billets de 500 quil mavait remise pour mes premiers frais qui mavait persuadé daccepter la mission, bien plus que les cuisses de sa secrétaire qui menvoyait des regards langoureux. Quoique, en y réfléchissant bien, il est toujours possible de joindre lutile à lagréable

Abandonnant mon bureau pour ne pas être dérangé, je menfermai dans mon appartement et passai des heures sur Internet à rechercher des sites de littérature érotique qui pouvaient faire de la concurrence à xCastor. Eh bien, ça fleurissait ! À croire que les gens ne pensent quau cul, alors quil existe des trucs bien plus intéressants comme la religion, la broderie, le macramé ou la pétanque (même si là aussi cest encore une affaire de boules et de petits cochons). Le cul, le cul, encore et toujours le cul À croire quil mène le monde !

Jéliminai rapidement des sites tels que Cauchemarpapy et Au Bistrot de Vénus, qui regorgent de textes de qualité mais qui sont dépourvus de toute publicité. Des idéalistes, on en trouve partout, même dans la partouze, par Toutatis ! Puis je tombai sur des sites plus commerciaux : Ô Masculin et Nullissimo, mais ce nétait pas encore ce que je recherchais ; de la pub, il y en avait, mais pas assez pour faire de lombrage à xCastor.

Vers trois heures du matin, je commençais à être fatigué ; je ne pensais quà une chose : me pieuter, et le plus rapidement possible. Jai quand même cliqué sur le lien suivant de ma liste, Xstory. Et là, bingo ! Des pubs ? En veux-tu, en voilà ! Ça clignotait de partout, pire quun sapin de Noël ! « Putain je me suis dit, il doit se faire des couilles en or, le patron ! Bon, je verrai ça demain ; maintenant, direction la couette. »

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Le lendemain matin, après un espresso bien serré accompagné dune Malboro, jexaminai plus attentivement le site sur lequel jétais tombé. Des pubs, des pubs, encore des pubs et au milieu de tout ça, une fenêtre affichant les posts dun forum et des histoires que je commençai à parcourir.

Quelques auteurs retinrent mon attention : Spectre qui, vu le nombre de ses publications, doit écrire plus vite que son ombre ; Harissa, au style aussi froid et détaché quun rapport dautopsie ; Toubibaustère, adepte des fessées infligées à des matrones bien en chair ; Mate Satan, spécialiste du détail réaliste et des petites blondes sodomisées par de grands Blacks ; Line Border et ses jeunes héroïnes redresseuses de torts ; Vikt0r Yug0 ; Pikassiette ; JF, lemberlificoteur de mots ; PM, le poète au long cours, amateur de blagues, OrageX, le Petit Suisse, et bien dautres

Je remarquai que les histoires dinceste prédominaient, la plupart fort mal écrites, tout juste bonnes à intéresser les ados boutonneux dont les expériences sexuelles ne devaient consister quen branlettes solitaires en simaginant être à la place du héros en train de baiser sa cousine, sa petite sur, ou même sa maman. Curieux que ce site sadresse en priorité à cette tranche dâge dénuée de moyens pécuniaires Les annonceurs sétaient-ils trompés de cible ?

Incapable de comprendre cette surprenante stratégie commerciale, je décidai de poursuivre mon enquête de lintérieur, en infiltrant le site. Je minscrivis sous le pseudonyme de Lioubov, publiai quelques textes qui eurent un certain retentissement et minvestis considérablement sur le forum. Parallèlement, jenquêtai discrètement sur la société.

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Quelques mois plus tard, alors que jétais devenu un membre notable du site, je reçus un mail dErika, une administratrice de Xstory :

« Cher Lioubov,

Chaque année, les gestionnaires du site remercient les membres les plus méritants en les invitant au siège social afin de faire plus ample connaissance ; votre participation ayant été fortement appréciée, nous avons le plaisir de vous convier à passer trois jours en notre compagnie. Bien entendu, les frais encourus seront à notre charge, y compris le vol aller-retour depuis laéroport le plus proche de votre domicile.

À cet effet, vous voudrez bien nous faire savoir quelle date vous conviendrait et nous faire connaître votre identité (qui ne sera pas dévoilée sur le site) afin détablir le voucher de la compagnie aérienne et la réservation de la chambre dhôtel, que nous vous transmettrons par mail.

Dans cette attente, je vous souhaite une excellente journée.

Pour léquipe de Xstory,

Erika. »

Ayant transmis les renseignements demandés, je reçus quelques jours plus tard un petit mot dErika pour me communiquer ladresse du siège de la société et minformer quun taxi mattendrait pour me faire parcourir les 8 km qui séparent laéroport du centre-ville, le tout accompagné des vouchers de la compagnie easyJet et dune réservation pour deux nuits au Grand Hôtel Central de Rotterdam.

Je néprouvai aucune surprise au sujet de la société : ACW – Beurs World Trade Center – Beursplein 37 – 3001 Rotterdam.

Les indications fournies par Erika recoupaient les informations que je métais procurées.

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Cest le cur joyeux que je bouclai ma valise, songeant davance aux plaisirs qui mattendaient aux Pays-Bas : découvrir la mystérieuse Erika sur laquelle je fantasmais depuis longtemps, passer mes soirées dans les accueillants coffee-shops de ce pays beaucoup plus tolérant que le nôtre pour les amateurs de café (!), et surtout découvrir les indices qui allaient me permettre de boucler mon enquête et de percevoir le solde de mes émoluments.

Laissant ma voiture sur le parking du petit aéroport de Bergerac-Roumanière, jembarquai à bord dun Airbus A320 blanc et orange deasyJet. Après 1 h 45 de vol à peine perturbé par quelques turbulences, le commandant de bord effectua un superbe kiss-landing tout en douceur sur la piste de Rotterdam-La Haye.

Dans le hall, un homme agitait une petite pancarte portant linscription « Mr Lioubov » ; cétait le chauffeur de taxi qui mattendait pour me conduire au siège social de Xstory. Un quart dheure plus tard il me déposa dans le centre de Rotterdam devant un immeuble immaculé aux formes anguleuses surplombé dune tour elliptique recouverte de vitres vert deau. Au-dessus de lentrée monumentale, des lettres vertes indiquaient « Beurs World Trade Center ».

Je traversai le grand hall blanc pavé de marbre pour me rendre à laccueil où une hôtesse, après avoir passé un bref coup de fil, minforma avec un large sourire que le directeur général allait me recevoir ; elle mindiqua les ascenseurs tout en me précisant que son bureau se trouvait tout en haut de la tour, au 23ème étage, et que je ne pouvais pas me tromper car sa porte est ornée dun gigantesque Y en bronze.

Arrivé devant cette porte, jeus la surprise de la voir souvrir delle-même à mon approche. Un grand gaillard dapparence sympathique, la petite quarantaine, savança vers moi, la main tendue ; sa poigne était énergique.

Alors voilà donc ce fameux Lioubov Bienvenue à Xstory ! Je suis Y ; ici, tout le monde mappelle comme ça, ou bien Admin, et même Big Boss. Je suis étonné : vous faites beaucoup plus jeune que votre âge.

Merci pour votre accueil, Y. Je suis moi-même étonné de rencontrer quelquun daussi jeune que vous à la tête dune entreprise aussi importante.

Mon regard sattardait sur la décoration de ce bureau immense, pratiquement dépouillé, très zen avec sa moquette vert amande et ses quelques meubles design. Par les immenses baies vitrées, on apercevait les flots de la Nieuwe Maas (Nouvelle Meuse), le haubanage en semi-harpe du pont Erasmus, et les navires à quai dans le port. Y me sortit de ma contemplation :

Mais entrez donc, Lioubov, et prenez place. Je vous sers quelque chose ? Bière, cognac, whisky, Perrier, Coca, thé, café ?

Un café serait le bienvenu. Bien serré, et sans sucre.

Il se dirigea vers une cafetière automatique et y inséra une capsule. Pendant que le café sécoulait en mince filet dans une fine tasse en porcelaine, il tira dun placard un verre ainsi quune bouteille de Bowmore 1964 Black. Du coup, je regrettai davoir opté pour un café. Il sen versa une rasade et mapporta ma tasse.

Eh bien, asseyez-vous, Lioubov. Alors, imaginiez-vous que cest à ça que ressemble Xstory ?

Pas du tout, je dois lavouer. Je pensais plutôt à des bureaux sans âme dans une banale banlieue parisienne. Mais cet immeuble

Je vous coupe tout de suite : Xstory noccupe quun seul étage de cette tour, en plus des locaux techniques. Beaucoup dautres entreprises ont leur siège dans cet immeuble.

Je tentai de me renseigner :

Comment se fait-il que vous soyez installés aux Pays-Bas ?

Pour deux raisons, Lioubov. Tout dabord, pour des raisons fiscales : ici, limpôt sur les sociétés est beaucoup moins élevé quen France ; et puis, si jai choisi de créer une société de droit néerlandais, cest pour éviter les tracasseries administratives de notre « cher » pays : ici, tout est plus facile, et nous sommes bien protégés en cas de problèmes avec la justice française.

Sa réponse me mit la puce à loreille, mais je nen laissai rien paraître. Nous discutions de choses et dautres depuis une vingtaine de minutes lorsquY appuya sur une touche de son interphone :

Emmanuelle ? Veuillez me rejoindre dans mon bureau.

Il se tourna vers moi pour mexpliquer :

Emmanuelle est une ancienne modératrice du site, mais elle a eu de lavancement : à présent, elle est à mon service personnel. Et elle mest très dévouée, comme vous allez pouvoir le constater.

Quelques secondes plus tard une porte coulissa. Lanatomie irréprochable de la superbe blonde qui se tenait dans louverture nétait que très peu dissimulée par le minuscule short en jean et le tee-shirt très ajusté quelle portait. Sur un signe de son employeur, elle sapprocha du bureau en plexiglas, sagenouilla et se glissa entre les jambes du big boss qui continua de converser avec moi comme si de rien nétait.

La situation me semblait surréaliste : je discutais avec Y tout en regardant à travers la matière transparente du bureau la tête de la belle blonde faire des va-et-vient le long de son membre Seule une légère crispation de ses traits me fit comprendre quil venait de jouir.

Désirez-vous bénéficier de ses compétences ?

Euh non, merci, répondis-je, pris au dépourvu.

Comme vous voulez ; cétait de bon cur. Vous pouvez retourner à vos occupations, Emmanuelle.

La blonde se retira en déglutissant, une coulure de sperme encore accrochée au coin de ses lèvres.

Aimeriez-vous visiter le reste de létablissement ?

Cela me ferait plaisir, Y, car je ne vous cache pas que jaimerais beaucoup rencontrer Erika.

Alors rendons-nous dans les locaux techniques ; cest là quelle officie.

Il me précéda en direction de lascenseur où nous pénétrâmes ; il appuya sur une touche que je ne pus distinguer, et la cabine se mit en mouvement. La descente me parut longue. Je pensais que les locaux techniques se trouvaient juste en dessous du bureau directorial, mais la descente se prolongeait. La cabine simmobilisa enfin ; la porte glissa. Y seffaça pour me laisser sortir.

De prime abord, je ne compris pas où je me trouvais ; la pénombre mempêchait de distinguer les détails de cette salle sombre baignant dans une faible luminosité rougeâtre doù émergeait celle, plus vive, décrans dordinateurs devant lesquels se découpaient des silhouettes que je voyais de dos. Venant du fond de la pièce, des claquements de talons se firent entendre, se rapprochant de moi. Émergeant de lobscurité, une apparition fantasmatique se dévoila à mes yeux incrédules : une femme. Oui, une femme. Mais quelle femme ! On ne distinguait pas son visage, à moitié dissimulé par dimmenses lunettes noires qui ne laissaient apparents quun petit nez mutin et des lèvres pulpeuses ; sous léclairage rougeâtre, ses cheveux semblaient cuivrés. Mais là nétait pas le plus important.

Le reste de son anatomie était recouvert dun justaucorps de vinyle rouge tellement ajusté quil lui faisait comme une seconde peau, mettant en valeur sa taille fine, ses seins aux mamelons gonflés, fermes et haut placés, et ses jambes fuselées à lextrémité desquelles des bottines aux talons vertigineux accentuaient la cambrure de sa chute de reins. On aurait pu penser que cette diablesse rouge était nue. Dans sa main gauche, une cravache ; dans la droite, un fouet. Jétais subjugué par cette débauche dérotisme !

Elle sarrêta à deux mètres de moi et me toisa en affichant un sourire sardonique.

Alors, Lioubov, tu voulais rencontrer Erika ? Eh bien la voilà !

La voix du big boss me fit sursauter ; je me retournai vers lui, mais instantanément deux gorilles au visage inexpressif surgirent de part et dautre de moi pour me saisir chacun par une épaule, mimmobilisant sur place. Derrière moi, Y reprit :

Tu fais moins le fier, maintenant, hein ? Des petits malins, il y en a eu dautres bien avant toi ; ils voulaient venir fouiner dans mes affaires : regarde ce quils sont devenus.

Les deux gardes du corps patibulaires me poussèrent en direction de la rangée dordinateurs. Je découvris une dizaine dhommes de tous âges en train de saisir des textes ou décrire des posts sur les pages du site. Ils nétaient vêtus que jusquà la ceinture ; les dos nus montraient des zébrures, et leurs pieds étaient enchaînés à une barre métallique qui courait le long du sol.

Des esclaves. Oui, des esclaves : voilà ce quil en coûte de se montrer trop curieux envers Xstory. Ah, la curiosité Elle ta mené jusquici. Tu voulais savoir ? Eh bien tu vas tout savoir, puisque tout comme eux tu ne ressortiras jamais dici.

La sublime Erika prit la parole ; sa voix était rauque et sensuelle.

Officiellement, Xstory compte plus de cent mille membres, mais une fois inscrits ils ne participent pas à la vie du site. Certains dentre eux clôturent leur compte au bout de quelques jours, voire même de quelques heures ; on ne peut pas compter sur eux pour créer du trafic. Pour attirer les annonceurs, il faut beaucoup de posts : ils doivent être assurés de la visibilité du site et de sa forte fréquentation. Alors, pour pallier le manque de réactivité de nos membres, ce sont ces esclaves qui animent le forum et écrivent des histoires sous différents pseudonymes ; chacun dentre eux en possède une trentaine. Et sils manquent de cur à louvrage, je suis là pour les stimuler avec ça !

Pointant sa cravache, elle désigna un emplacement libre à lextrémité de la rangée.

Voici ta place, Lioubov. Nous avons deux équipes ; douze heures de travail par jour, et le reste du temps en cellule. Ici, pas de syndicats ni dinspection du travail : tu nauras de comptes à rendre quà moi. Et lorsque tu madresseras la parole, noublie pas de mappeler « Maîtresse », sinon il ten cuira ! Tu travailleras de midi jusquà minuit : cest bien ce quon dit, dans ta secte ?

Elle avait de lesprit, la bougresse ! Elle sinterrompit pendant quelques secondes pour ménager son effet, puis reprit sur un ton sardonique :

Et puis, que ce soit midi ou minuit, cela naura plus de signification pour toi, vu que tu ne reverras jamais la lumière du jour, ici, au cinquième sous-sol de limmeuble. Maintenant, tu vas me prêter allégeance. Gardes !

Les deux gorilles me poussèrent en avant pour me forcer à magenouiller devant Erika. Elle avança lun de ses pieds et appuya sur ma tête avec le manche de son fouet.

Lèche !

Ayant déjà lu des histoires de soumission, je compris que je devais lécher sa bottine. Je commençai par la pointe et remontai lentement jusquà la cheville. Elle écarta un peu une jambe.

Continue. Plus haut.

Obéissant à son ordre, je fis remonter ma langue le long de son mollet, marrêtant au genou.

Encore plus haut !

Je levai les yeux vers elle. Plus haut, cétait sa cuisse ; et encore plus haut, son justaucorps soulignait les plis de laine et pénétrait dans la fente de sa vulve Cette vision mexcita ; je sentis mon membre durcir et se redresser.

Alors, quattends-tu ?

Le coup de cravache qui me cingla le dos me rappela à lordre.

Ma langue, se faisant tour à tour pointue ou large et douce, glissait lentement sur la texture lisse du vinyle en remontant de plus en plus haut le long de la cuisse de la belle Erika. Arrivé à quelques centimètres de son entrejambe, jhésitai. Allais-je oser poursuivre jusquà son sexe, ou bien devais-je marrêter là où jétais arrivé ? Les effluves qui se dégageaient de son intimité me firent perdre la tête et, ouvrant grand ma bouche, je lappliquai sur sa vulve que je parcourus de la pointe de ma langue jusquà ce que je sente ses cuisses tressaillir sous leffet du plaisir qui la traversait.

Cest à ce moment-là que mon sperme se répandit dans mon pantalon.

Je mécroulai à ses pieds.

Bien, Lioubov Si tu es aussi efficace dans ton travail que dans tes caresses, je te laisserai peut-être parfois assouvir tes instincts de chien ou plutôt de loup en tautorisant à venir frotter ton sexe contre ma jambe. Maintenant, emmenez-le dans sa cellule !

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Je pense que ladministrateur de xCastor va attendre longtemps mon rapport denquête ; cela fait maintenant plusieurs mois que je suis au service de Maîtresse Erika.

Et jaime ça.

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