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SHANA – Chapitre 34




— Puis-je entrer, cette fois ?

– Oui ! Regarde ! Mes actions sont en hausse et j’ai de nouveaux bibi tout neufs !!!…

– Jen suis très heureux pour toi. Quattends-tu pour thabiller ! Tu es de nouveau à poil et ne me dis pas que tu ne le fais pas exprès!

– Ne vois pas le mal partout, mon Pascal ! Je viens à peine denlever mon ovule geisha. Ca devrait me calmer. Sinon, tu pourras toujours me donner un petit coup de teaser là où tu sais que jaime.

– Tu permets que je réfléchisse aux conséquences de cette sorte de service pour le moins douteux que tu me demandes à demi-mot.

– Réfléchis mais écoute ce que jai encore à te dire ! Une chose me chagrine. Pourquoi la femme ou la fille de Minos aurait été enterrée ici à cinq cents kilomètres de la Crête. La légende nous a rapporté que le Roi visitait souvent les îles de la Mer Egée. Mais pourquoi avoir choisi celle-ci et y avoir enterré ses proches, nobles, amis ou famille ? Je ny vois quune seule explication. Il devait y séjourner souvent et sy trouver très heureux. Cela ne te semble pas curieux dy faire enterrer une femme, sa femme peut-être, avec un gode monstrueux et un vase décoré de dessins pornographiques. Et si cétait sa maîtresse ??? Et si cette île nétait quun gigantesque lupanar pour personnes influentes et fortunées, à lépoque comme aujourdhui ?

Boule geisha ou pas, javais une brusque envie de me frotter partout. Javais fini duser le coin de ma table et je me sentais tout à fait capable dattaquer le pied du lampadaire.

– Dis ! Tu mécoutes au lieu de risquer une décharge avec tes jouets.

Sont-ils seulement encore bien chargés tes teaser ?

– Cest précisément ce que je vérifiais pour le cas où. Trois seulement ! Ah ! Jai été sage. Il reste trente impulsions dans le mien et une dizaine dans les deux derniers.

Et si je me faisais la cuisse musclée de mon chef de chantier pour me frotterReprends-toi ma fille !

– Pascal ! Regarde ces assiettes en céramique ! Jai pris le temps de les nettoyer sommairement. Elles nous content des scènes de maisons closes. La même femme y est représentée mais ses huit soupirants sont différents sur chaque assiette. Que fait cette vaisselle ici si ce nest parce quelle a servi dans un lieu de stupre ? Je ne peux pas croire quelles aient pu être utilisées pour servir une cuisse de volaille dans un palais royalCQFD ! Et arrête sil te plaît de reluquer les miennes ! Tu me mets mal à laise. Tu sais bien que je ne vis plus que pour le plaisir des sens dans l’attente des orgasmes à venir. C’est un monde ça! Je passe mes journées à me contenir, et j’ai de furieuses envies de briser d’un coup de tête cette martingale de conventions avec laquelle les sociétés puritaines tiennent en bride les natures primitives comme la mienne. Embrasse-moi !

– Cest ce qui sappelle être directe, poupée !

– Attache-moi, écartèle-moi, prouve-leur que tu es un homme et fais-moi mal, très mal comme tantôt ! Jen ai besoin et je nai pas peur de le crier.

Pascal dut se rendre à lévidence. Je lavais piégé. Il était trop tard pour se retirer du jeu.

– Et où veux-tu que je tattache et que je tembrasse ?

– Là ! Debout comme tout à lheure et tu me videras tous les teaser sur mon clito devant la caméra ! Si tu me sens partir, tu monteras la puissance.

– Tu nas pas peur que

– Je suis trop excitée pour avoir peur.

Pendant quil mattachait fébrilement, je sentais, sans le voir, mon clitoris en proie à une érection grandiose. Jétais saisie dun vertige phénoménal comme si javais bu plusieurs hectolitres de tequila. Pascal y prenait goût et nhésitait pas à me distendre jusquà faire craquer mes jointures. Il mouvrit la bouche pour y insérer un essuie plié en huit.

– Mors là-dessus ! Tu nas plus le droit à la parole et par respect envers Eric, je ne tembrasserai pas, belle garce ! Tu me remercieras plus tard car je pense que tu seras guérie à jamais de ton masochisme après ce que je vais te faire subir. Tu n’imagines pas le plaisir que j’éprouve à voir une jolie femme souffrir. Je te promets que toute l’île t’entendra hurler.

Il fit glisser le grand miroir sur roulettes et le positionna de sorte que je puisse me voir sans obturer le champ de la caméra. Mapparut l’image érotique absolue d’un sacrifice humain mon sacrifice.

Pascal se déshabilla et prit ostensiblement en main son pénis pour me faire apprécier son érection spectaculaire et effrayante. Il se plaça derrière moi, me prit par les hanches. Se régalant du spectacle de mes chairs intimes violacées par les précédents ruts, il sonda délicatement ma corolle et se colla contre ma raie. Mon sphincter n’était par de taille à lutter contre l’intrus. Je contractais tous mes muscles pour mieux sentir sa présence.

Pascal ne me sodomisait pas. Il me faisait lamour. Il avait trouvé sans le chercher, l’endroit le plus vulnérable de tout mon être. Sa main rugueuse frottait sur mon clitoris et memmenait avec lui vers le septième ciel. Quand il sentit que je mabandonnais au plaisir, il se retira. Puis tout d’un coup, l’effondrement, la douleur pubienne qui irradie dans tous les membres, une absence totale de coordination, un pauvre petit corps dévasté qui se débat de façon pitoyable.

Ce qui se passa dans mon corps fut terrible et intense, surtout à partir du troisième coup quand il monta la puissance. Les décharges devenaient de plus en plus rapprochées.

La fille du miroir se raidissait et ses cuisses luisantes de plaisir étaient magnifiques. Le velours de ses seins denses faisait le bonheur du mâle tout puissant qui éjaculait par saccade sur son dos couleur pain dépices. Elle rejetait la tête en arrière et son bassin s’agitait dans le vide. Cela dura dix minutes ou une heure mais ma mémoire lenregistra comme une éternité. La fille gisait pantelante dans ses liens. Elle me fixait curieusement de ses yeux verts comme pour sceller notre complicité éternelle.

Tous les teaser y étaient passés. Pascal me retira le tissu de la bouche et membrassa longuement en me détachant.

Il ne prit dans ses bras et me déposa sur le lit bleu en faisant mine de partir. Je trouvai la force de la retenir par le poignet et de lui dire:

« Merci ! Jamais un homme ne mavait si bien embrassée »

J’avais une fois auparavant atteint ce stade de dissociation entre un afflux de sensations sexuelles démoniaques et une sérénité extrême de l’esprit. J’en avais gardé de cuisantes séquelles dans ma chair mais aussi le souvenir d’orgasmes surnaturels.

Je me plais à imaginer que les grands martyres de l’histoire ont connu aussi cet instant de grâce avant de trépasser.

    *

Jai probablement du massoupir une heure ou deux. Lorsque jai repris conscience, la nuit était tombée.

Lécran de la TV salluma et un message apparu brièvement.

« Les meilleurs amis sont toujours les pires ennemis dans la vie. Surveille tes relations comme nous te surveillons ! Tu trouveras un uf dur dans le frigo et des boissons en abondance. Tu as une heure pour manger, boire et écrire ta lettre de motivation. »

Zut ! Il était près de 21 H et je navais pas encore écrit la première ligne de la lettre dallégeance que je devais déposer chez Sakis.

Je neus aucune peine à faire un peu de place sur la table. Pascal, sans doute, avait fait le ménage. Jy déposai mon coquetier festif ainsi quun demi-litre de jus deTiens ! Plus de post-it. Quimporte ! Il était toujours aussi rafraichissant et on ne fait pas sa difficile quand on a le ventre creux depuis le matin.

Cinq minutes ! Cest le temps quil me fallut pour me restaurer, me doucher et commencer à mhabiller dignement.

Je suis comme toutes les femmes, soucieuse de ma ligne et habituée des régimes. Jamais pourtant, je navais ressenti autant de sensations ébrieuses après une journée de diète.

Comme une idiote, je fis tomber le tiroir aux sous-vêtements dans un grand juron de charretier pour découvrir, signe du destin, la lettre quEric avait caché et qui nétait à nouvrir quen cas dabsence prolongée de sa part.

Voyons ! 21h15 et il est parti depuis plus de 12h. Cest inadmissible voire inquiétant.

Je vais prendre l’air. Pas question de montrer mon courrier intime à la caméra !

La lune était pleine. A moins de trois cents mètres, deux hommes et une femme embarquaient précipitamment des caisses dans un hors-bord !!! Le temps de mapprocher et la femme embrassa fougueusement un des hommes avant de senfuir à toutes jambes le long du rivage. FLORENCE !!! Les deux hommes se dissimulaient le visage tout en se parlant à loreille en me désignant du doigt. Lun deux sauta dans le hors-bord. Cétait Pascal !!! Lautre, celui qui avait embrassé Florence, poussa le canot en eaux plus profondes et mit les gaz. Ma tête à couper quil sagissait dEric !!!

La tête me tournait toujours mais pas au point dhalluciner.

Que pouvaient-ils faire de si secret pour ne pas le partager avec moi ?

Je fus envahie dune détresse indescriptible. Marre dêtre le jouet de ces messieurs ! Marre de toutes leurs petites manigances ! Marre quils se servent de moi pour ensuite mabandonner sur la plage comme une chienne pouilleuse !

La phrase du télétexte ne métait jamais apparue plus juste. " Les meilleurs amis sont toujours les pires ennemis dans la vie".

Pourquoi Eric me trompait en cachette alors que nous étions mariés sous le régime du libertinage ?

Il ny avait quune seule réponse plausible. Parce quil volait se comporter comme un célibataire, même quand j’étais à ses côtés.

Tout devenait clair dans mon esprit. Les « fais-moi confiance ! » répétés sont depuis toujours la nourriture de la femme trompée.

Shana,

Je suis engagé dans un processus très risqué qui peut me faire perdre la vie. Si les choses tournent mal, ta vie sera aussi en danger. Je ne peux pas entrer dans les détails mais cest une partie déchec dans laquelle, il est indispensable davoir toujours un coup davance.

Mr Zakis Niarchos possède une agence qui livre des filles à la prostitution.

Je lui ai laissé entendre que si tu étais bien conditionnée, tu serais capable de te vendre à lui. Tu as été magnifique dès le premier contact et il a mordu à lhameçon. Tu as également séduit un certain nombre de personnes qui sont prêtes à ouvrir leur porte feuille pour te posséder.

Si tu lis cette lettre, cest que je serai grillé. Je tengage à ne pas perdre de temps et à jouer de tous tes atouts pour leur faire croire que tu te désolidarises de moi et que tu souhaites entrer en esclavage.

Il faudra faire très vite et agir très subtilement pour ne pas éveiller leur méfiance.

Si jai fait cela, cest uniquement pour téviter de me suivre dans la tombe si daventure, il marrivait un accident.

Cela te donnera une chance de survivre quelques jours de plus en espérant recevoir des secours du continent.

Avec tout mon amour

Ton Eric

Ton ou son Eric ???

Cest de plus en plus gros ces mensonges.

Oui, jai lu ta lettre et tu es grillé, pauvre C..

Marre quon me prenne pour une débile ! signé Poupée

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